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Les Caprices De Marianne Commentaire Scène 1

Publié le 10/10/2010

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Le texte dont il est ici question est un extrait des Caprices de Marianne, écrit par Alfred de Musset. Cette pièce de théâtre est parue en 1833. 

 L’extrait se situe dans la première scène du premier acte de l’œuvre. Le passage fait partie de l’exposition, c'est-à-dire des premières scènes qui ont pour but d’instruire le spectateur, ou le lecteur, sur les éléments nécessaires à la compréhension de la situation initiale. Ici l’action se passe pendant le Carnaval à Naples où deux hommes discutent : Coelio amoureux et Octave ivre. 

 Afin d’étudier cet extrait dans son intégralité nous allons commencer par analyser le registre comique présent d’emblée dans cette œuvre puis en deuxième lieu l’exposition de thèmes romantiques. 

 Même s’il ne s’agit que de la toute première scène, on remarque déjà la présence du registre comique. Celui-ci se traduit aux travers des personnages et de plusieurs genres de comiques que nous allons étudier : tout d’abord les personnages et le comique de caractère, ensuite le comique de mots et enfin les comiques de situation et de geste. 

 Ce passage oppose deux personnages qui apparemment n’ont pas la même vision de la vie. Nous avons des personnages types. Il y a d’abord Coelio. Il est amoureux d’une jeune femme mariée. Il le dit lui-même : « Plus que jamais de la belle Marianne «. Pour lui, seul son amour pour elle compte. Il conforte cette position lors de sa dernière réplique où il compare la beauté de Marianne aux chants des musiciens « à les entendre chanter la beauté de Marianne «. On a ensuite Octave. Il est l’opposé de Coelio qui qualifie de « passe-temps « l’amour d’Octave. Il apparait comme un personnage qui aime par-dessus-tout faire la fête. Dans l’extrait, il est ivre et dit clairement « Plus que jamais du vin de Chypre « en réponse à un réplique de Coelio citée précédemment. Ainsi il nous montre que son plus grand amour est donc le vin. Il compare également sa vie à celle d’un homme qui marche suspendu sur une corde et qui se fait tirer de tous côtés pour qu’il tombe. Ainsi nous avons un comique de caractère où l’amour de Coelio se heurte à la folie d’Octave. Cela se voit dès l’entrée de ce dernier où il arrive déguisé en Arlequin alors que Coelio est habillé en noir. Également, Octave est « heureux d’être fou « aux yeux de Coelio tandis qu’il est « fou de ne pas être heureux « pour Octave. C’est pourquoi nous avons deux personnages types qui laissent installer un comique de caractère. Ils semblent proches mais en réalité ils sont très éloignés. 

 Dans cet extrait, on remarque d’autre part qui il y a un comique de mots. Celui-ci se manifeste à travers le comique de caractère provoqué par les différences entre les deux personnages d’Octave et de Coelio. On peut également constater qu’il est présent dès l’entrée d’Octave. Ce dernier reprend un certain nombre de répliques de son ami et n’en transforme que quelques mots, les inverse ou met la phrase à la forme négative mais cela suffit pour donner un air comique au personnage. On peut citer notamment « Que tu es heureux d’être fou « qui devient « Que tu es fou de ne pas être heureux « ou encore « Ou je suis gris, ou je le suis moi-même « qui devient « ou tu es amoureux, ou je le suis moi-même «. Dans les dernières citations, on peut remarquer que Coelio emploie le mot « gris « qui signifie « ivre « alors qu’il ne l’est pas. De la même façon dans sa réponse, Octave emploie « amoureux « alors qu’il ne l’est pas non plus. Dans ce jeu de mots, l’idiotie d’Octave est mise en valeur. A la suite des deux répliques citées précédemment, Coelio répond « Plus que je jamais de la belle Marianne « tandis que son ami avance « Plus que jamais du vin de Chypre «. Le spectateur ou le lecteur s’attend à ce que le personnage dévoile un secret mais non, son seul amour serait donc le vin de Chypre. De plus, il compare sa vie à celle d’un « danseur de cordes « qui va « de l’orient à l’occident « mais également les personnes qui s’accrochent à ce « danseur de cordes « qu’il qualifie de « maigres et pâles fantômes « et « toute une légion de monstres « aux personnes comme Coelio qui essaient de le raisonner et de le sortir de sa folie. En plus du comique de caractère, ce comique de mots éloigne encore plus les deux personnages et les rend vraiment différents. 

 Enfin, on retrouve un autre genre de comiquele comique de situation dans lequel se fond un comique de gestes. Premièrement le lieu de la scène est drôle en lui-même. Dans cet extrait l’action à lieu en plein Carnaval et cette fête est le synonyme de la joie et des rires. Le Carnaval dont il ici question est une célébration des Saturnales latines où les Romains échangeaient leur place dans la société. On a d’abord le personnage de Coelio qui rentre sur scène habillé en noir, ce qui est totalement le contraire pour Octave car il arrive déguisé en Arlequin, déguisement type du Carnaval. De plus, il rentre ivre et joue de son état ce qui le rend encore plus comique. Lorsque Coelio veut lui demander un service, Octave se contente de répondre « Veux-tu un conseil ? je suis ivre. Veux-tu une épée ? voilà une batte d’arlequin «. Le spectateur sait que Coelio veut s’aider de son ami pour séduire Marianne or Octave ne peut pas, compte tenu de son ivresse. On sait également que Coelio n’a nullement besoin d’une épée et encore moins d’une batte d’arlequin en bois or il s’agit de la seule chose que Octave peut proposer à son ami. Nous avons donc là un comique de geste peu présent mais qui a tout de même son importance car ce mouvement est exercé par Octaveet c’est ce personnage qui rend la scène est comique. De plus, la présence de ces deux personnages et celle d’Octave dans une situation particulièrement ridicule font que ce comique de situation est encore plus marqué. La présence de ces quatre genres de comique rend cet extrait particulièrement comique et permet de montrer au spectateur qu’il y a des failles dans l’amitié entre Coelio et Octave.

 

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