Les campagnes, la finance et la fiscalité sous le califat des Abbassides
Publié le 21/10/2013
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CHAPITRE 4 : les campagnes Les campagnes nourrissent les villes, c'est la ressource principale du califat. Peu d'infos textuelles. La diversité des paysages Manque d'eau très important. On distingue 3 grands climats : Climat méditerranéen. Climat subdésertique, à la frontière du climat méditerranéen. Climat désertique sur la majorité du territoire. La faiblesse et l'irrégularité des pluies entraînent l'impossibilité d'une culture fluviale, il faut recourir à l'irrigation. Les villes sont au centre des oasis et les cultures des céréales sont dans les plaines grâce à l'irrigation. Maghreb Constitué d'une plaine côtière fertile, le climat est méditerranéen donc plus arrosé. Cette côté est séparée du désert par une chaîne de Montagnes, l'Atlas, sur laquelle on peut cultiver, là où se concentre la population et à où il y a des arbres. Dans le désert du Maghreb il y a quelques oasis et des rivières saisonnières, ce qui permet les cultures et l'installation des hommes pour un temps. Egypte Climat aride. Les crues du Nil emmènent le dépôt de limons (fertilisants naturels), permet présence d'une forte densité humaine. Syrie-Palestine La plaine côtière contient les grandes villes, les ports avec les arrières pays richement cultivés (arbres fruitiers. EX : pistaches) en plaine. Elle est séparée du désert par une montagne. Sur le Mont Liban : énorme plaine fertile, appelée plaine de la Bekaa, elle fut très convoité par les Francs croisés et les musulmans car elle permet une culture céréalière riche : les contreforts des montagnes vers désert ne sont pas arrosé, mais la montagne si. Steppes syrienne avec Damas au centre d'une oasis, appelée la Ghuta. L'Irak Au nord il y a un climat continental avec de la pluie alors qu'au sud, il y a une zone de marais qui nécessita un système d'irrigation pour drainer l'eau et permettre la culture de la canne à sucre. Les deux fleuves le Tigre et l'Euphrate sont soumis à de fortes crues au printemps et à l'automne, ce qui endommage les semences, il y a donc besoin de développer un réseau de canalisation de ses fleuves pour faire évacuer le surplus. Iran Paysage montagneux semi-aride. Les montagnes entourent les hauts-plateaux et les bassins où se concentre l'agriculture. Afghanistan Il ne pleut jamais mais il neige, c'est la fonte des neiges qui permet une agriculture irriguée. Absence de forêts et donc de bois. Techniques de production L'Irrigation L'irrigation est rendue possible par l'unification de l'espace et permet donc circulation des techniques et des hommes. Le gouvernement de Bagdad réussit à s'investir dans l'irrigation et son entretien. 2 techniques : La Noria : roue circulaire avec accrochée, des peaux, plongeant dans la source d'eau l'amenant dans des citernes ou canal. EX : Syrie et Hama. Le Shaduf : système de bascule, l'outre est accrochée à la bascule. L'homme tire de l'autre côté avec remplissage de l'outre et la tourne vers les canaux. RMQ : système très ancien, développement pendant la période pharaonique. Les canaux Relève de l'organisation collective, le calife a un rôle important. Les plus importants réseaux se trouvent en Egypte, avec la répartition de l'eau du Nil mais aussi du limon. Dans la capitale, sur l'île de Roda, présence d'un nilomètre, instrument permettant de mesurer le Nil et, on connaissait la quantité d'eau à répartir et la répartition des impôts en conséquence grâce à ce système. C'est le Qadi qui contrôlait ce système. A Damas, avec la rivière locale, le baghada était irrigué pour l'oasis et les eaux venaient mourir dans le désert. Les Qanat sont des canaux souterrains originaires d'Iran, ce qui évite que l'eau ne s'évapore ou bien qu'elle soit polluée, c'est un système complexe avec beaucoup d'entretien et qui se diffuse jusqu'en Espagne. Ce système, introduit en Afrique permit l'irrigation de terres qui avant ne pouvaient l'être. Permet multiplication des récoltes de deux à trois fois à l'année, surtout dans les jardins maraichers. Production agricole Syrie-Palestine : coton, oliviers, céréales, arbres fruitiers (EX : pistaches et abricots). Irak : grande production de canne à sucre et de riz. Iran : canne à sucre et coton. Egypte : céréales et lin pour les vêtements. Le papyrus, de moins en moins et canne à sucre dans le delta du Nil. -------------------------------------------------------------- Céréales : blé et orge. Existence de moulins sur des fleuves pour faire de la farine. EX : sur le Tigre à Mossoul. Riz : introduit par l'Iran et diffusé jusque dans le sud de la France à l'époque musulmane. Canne à sucre : provient des bords du golfe persique, et se développe surtout en Irak et en Egypte. Ces domaines appartiennent à de riches propriétaires généralement ou à l'Etat, c'est une culture spéculative qui rend énormément et nécessite de très vastes terrains/ champs. Nombreux palmiers, dattiers (pour les pauvres), vignes, et le ver à soie nécessite des muriers. De nombreuses cultures en Iran sont destinées à la pharmacopée : pour soigner mais aussi pour utiliser des plantes tinctoriales : rose, safran. Elles sont cultivées dans des jardins ou en plein champs. Autour des villes : maraîchers avec des pois chiches, des concombres, du melon. Introduction en Europe des artichauts, des épinards, des aubergines, de la pêche, le citron, le coton au cours du IXème-X. Elevage et nomadisme Mise en valeur des terres par les troupeaux, ce qui complète la vie sédentaire des paysans. Troupeaux de moutons, d'ânes, de mulets pour le transport. But : produire des animaux pour la viande, le lait et la laine mais aussi pour le transport des marchandises (mulets, dromadaires), peu utilisés dans l'agriculture. RMQ : on ne pense pas à les utiliser pour tirer une charrue comme en Europe, et leur engrais n'est pas utilisé. La volaille est aussi importante, elle complète la chasse et la pêche. Conditions des paysans Propriété La majeure partie des propriétés appartiennent à l'Etat, c'est le Diwan al diya qui les gère. Cci comprend aussi tous les canaux, rivières, fleuves, routes, systèmes d'irrigation ... Ce qui constitue de véritables domaines agricoles mis en valeur par des esclaves. L'Etat garde une partie de ces domaines et les fait mettre en culture, ou il les met au profit d'une collectivité ou d'un privé, en échange d'un revenu. Quand l'Etat donne à un bénéficiaire une partie des terres qu'il doit valoriser, c'est en échange d'un impôt, on parle de Muqta. RMQ : A chaque succession, le domaine est divisé entre les enfants, waqf permet de limiter la division. Il existe 4 catégories de propriétaires privés : la petite paysannerie, les notables ruraux appelés Dihqan qui ont hérités de la période Sassanide, et possèdent grands domaines, les citadins investissant dans les campagnes comme les princes abbasides, hauts fonctionnaires ou chefs de tribus arabe. Les plus petits cherchent la protection des grands et s'endettent, dès le IXème siècle-Xème siècle, ils ont tendance à disparaitre. Le métayage Le propriétaire donne la terre et le paysan la cultive, elle ne lui appartient pas et doit payer pour la cultiver. Les métayers sont généralement libres mais ils sont attachés aux propriétaires par des liens de clientélisme. Le contrat de métayage est reconduit tacitement dans le temps, de père en fils. Le PB : endettement de ces paysans au service d'un autre. RMQ : Il n'y a pas d'esclaves dans les campagnes, excepté sur les territoires appartenant au calife abbaside. Il existe différents contrats de métayage, selon ce que les paysans devaient rendre. Revenu du sous-sol. En Egypte et Syrie-Palestine, les revenus du sous-sol sont assez faibles, ce qui n'est pas le cas en Iran et Irak dont les sols contiennent des mines de fer, d'argent, de plomb, de cuivre, de pierres précieuses ... RMQ : la monnaie de cuivre est la base de l'économie. Sur la mer Caspienne il y a des gisements de pétrole, de naphte, ce qui sert les techniques militaires comme pour l'élaboration du feu grégeois. + Mines d'or à quelques km de La Mecque. En Egypte on chercher surtout le natron, utilisé pour la momification mais aussi le travail du cuivre. Espagne : cuivre, étain et plomb. Il y a peu d'infos textuelles mais il existe pas mal de traces archéologiques sur le fonctionnement de ces revenus : les étaient mines toujours à flan de collines, et à ciel ouvert. Les esclaves n'y travaillaient pas, c'étaient les paysans qui y allaient pour arrondir leurs fins de mois. Chapitre 4 bis : Finance et fiscalité. Sous les Omeyades, le butin et la dîme aumônière existaient. Avec les conquêtes, on a trouvé d'autres sources de revenus. Reprise de ce qui était déjà en place EX : impôt de la capitation, la djiziya. Mais on s'inspire aussi du système fiscal byzantin et perse. Les Impôts. Le statut des terres Sur le sujet, les historiens ont une abondante textuelles, dans la mesure où il fallait rentabiliser les terres au IXème siècle + Existence de Traités sur la normalisation des impôts. Le système des impôts de la terre repose sur deux catégories de contribuables : les musulmans et les non-musulmans : Les non-musulmans payent la capitation et ont un impôt foncier, le Kharadj. Les musulmans payent la dîme aumônière sur leur capital et sur les revenus de leurs terres. Cette distinction entre musulmans et non-musulmans entraîna 2 catégories de terres : les terres de dîmes, ou de 'ushr, qui correspondent à toutes les terres de la péninsule arabique, ou à celles héritées des Empires byzantins et Sassanides qui furent abandonnées. Les impôts sur ces terres relève du diwan el diya crée par le premier calife abbaside. Les terres de Kharadj correspondent au reste. Elles ont un statut complexe. A l'origine, le kharadj était une sorte de loyer payé à l'Etat par les Chrétiens ou non-musulmans pour continuer à occuper leur terre. Loyer étant très élevé, il y eut des conversions en masse des paysans à l'islam, qui ne payaient plus le Kharadj mais la 'ushr, entraînant une diminution des revenus de l'Etat. Décision : les non-musulmans convertis continuent à payer car le Kharadj s'applique à la terre et non plus à la confession, dès Umar. Le calcul de l'impôt Il y a 2 systèmes pour calculer l'impôt : Payement en nature ou Muqasama, c'est-à-dire selon les récoltes. On tient alors compte de la qualité de la terre, de la nature de la récolte, de l'irrigation et de la quantité récoltée. Le paysan donne une partie de la récolte. Ce système est employé dans les grandes villes, EX : Bagdad, et dans le sud de l'Irak. Ceci étant une question d 'alimentation et de ravitaillement des villes. La Nisaha ou impôt proportionnel à la surface utilisée : l'impôt est payé en espèce, résultat de la vente de la récolte dont le paysan a la charge et une partie revient à l'Etat. Concerne principalement l'Iran, l'Egypte et la Syrie. Pour ce système, il est nécessaire de connaître la surface des terrains, ce qui implique que le calife et son administration mesurent les champs et gardent les infos aux cadastres. La perception des impôts. Ce sont les agents locaux qui perçoivent les impôts. Selon le système de l'affermage, ils sont assignés à une zone pendant 3 ans. Il existe une exonération partielle et totale surtout s'il y a endommagement climatique type catastrophe naturelle. En cas de payement en nature, l'impôt des paysans était majoré des frais pour faire venir les agents, son personnel jusqu'à la ville la plus proche = Le transports des agents est payé par les paysans. Les agents sont accompagnés de banquiers permettant le change des monnaies selon leur pesée = Système de circulation de la monnaie au poids. Ce système entraîna de nombreux abus dans l'affermage des impôts e eut pour conséquence des révoltes de fermiers torturés par des agents de l'impôt. EX : Un auteur chrétien, Denis de Tell Mahré, traite de la désertification des impôts et des massacres des systèmes d'irrigation pendant des révoltes au nord de l'Irak. Les impôts personnels Prélevés selon le calendrier lunaire. La capitation La capitation est payée par les non-musulmans, habitant en ville et en campagne et dit du Livre : chrétiens, juifs, zoroastriens et certains groupes d'hindous en Inde. Par cet impôt ils deviennent protégés : maintiens des institutions de la communauté et liberté de culte. Elle doit être payée par les hommes adultes, mais pas par les femmes, les enfants ou les religieux. Elle est également progressive selon la richesse. Les plus riches sont solidaires des plus pauvres. Par la remise de sauf-conduit ou d'un certificat de payement, la capitation est payable n'importe où. La Zaqat La Zaqat est payée par les musulmans, elle correspond à 1/10 du capital et du revenu de la terre, du bétail et des transactions = 1/10 des bénéfices commerciaux. Il y a un minimum imposable, appelé le Nisab. Si les revenus sont en-dessous de ce seuil alors l'homme n'est pas imposable car le Nisab est considéré comme la somme minimum pour pouvoir satisfaire une famille. La Zaqat est levée mais le calife n'en garde par la totalité, il la fait redistribuer aux ayants-droits : Les pauvres ont droit à 1/8 de la Zaqat. Les besogneux, qui sont presque pauvres. Ceux qui oeuvrent pour la Zaqat, comme les agents des impôts. Les soldats participants au Dar al-islam et à son extension. Les voyageurs/pèlerins de La Mecque peuvent demander une aide pour leur voyage. Une partie de cet impôt est utilisé pour le rachat des esclaves non-musulmans convertis à l'islam. RMQ : si on est un esclave et que l'on se converti, on n'est automatiquement affranchi mais c'est une possibilité régulière. Une partie de cet impôt sert à payer une partie des débiteurs de l'Etat. Si un paysan a des dettes, il peut aussi demander que la Zaqat soit attribuée au remboursement de ses dettes. Une partie est utilisée au prosélytisme, pour encourager les non-musulmans à se convertir, et la Zaqat est alors donnée s'il y a effectivement conversion. Le bureau des finances joue un rôle essentiel dans le calcul et le prélèvement des impôts. La totalité des impôts n'est pas envoyé à Bagdad, une partie utilisée sur place pour les dépenses de l'administration locale (entretien des canaux, des digues, des installations portuaires, payement des fonctionnaires locaux EX : Qadi...). Une fois ces sommes retirées des impôts, on envoie le reste à Bagdad avec un avis de payement qui permet au secrétaire de calculer la somme que l'Etat pouvait espérer avoir. Ce sont les marchands et les commerciaux qui rapportent ces impôts. RMQ : au début, l'Etat recevait près de 400 millions de dinars, à la fin du IXème siècle, il n'en perçoit plus que 14 millions et demi. La baisse des revenus est dû à l'affermage des impôts. Les califes, pour payer leurs troupes abusent du système du Muqta. Cette diminution directe aggrave la situation du califat abbaside qui doit faire face à des mouvements séparatistes et des révoltes sociales. Xème siècle : grosse crise financière.
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