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Les beaux-arts de 1930 à 1939 : Histoire

Publié le 18/12/2018

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histoire

L’OPÉRA ENTRE LE RENE ET LE SOCIAL. L es années trente sont fastes pour l'art lyrique qui. comme le théâtre, subit plutôt l'émulation que la concurrence du cinéma. Sur toutes les scènes du monde s'affirme le souci de lui faire jouer un rôle social élargi tout en lui gardant la fonction d'un divertissement de haut niveau. Des formes nouvelles se développent: opéra de chambre, théâtre musical, opéra oratorio. Les livrets sont de plus en plus souvent l'œuvre de grands écrivains modernes (Valéry. Gide. Claudel. Synge): les sujets.

 

même s'ils se réfèrent au passé, renvoient aux préoc- cupations du présent. La composition destinée à la scène lyrique n'est plus affaire de spécialistes, comme à l'époque du vérisme : elle mobilise presque tous les grands compositeurs contemporains: de Berg à Stravinski en passant par Chostako-vitch, Hindemith. Honegger. Kodaly. Malipiero. Milhaud, Proko-fiev et Respighi. Un style américain apparaît, proche de la comédie musicale (Weill. Gershwin. Ménotti), tandis qu'en Europe, où les traditions nationales restent très fortes, le goût s'affirme pour les sujets historiques, héroïques et mythologiques.

MUSIQUE: LA FIN DU «DEBUSSYSME». L'amour de la nature, des musiques populaires, du jazz, de la percussion, la quête de timbres neufs et d'accords inouïs: tels sont les motifs du «modernisme» qui depuis Debussy sont communs à la plupart des grands compositeurs européens. Tandis que le Groupe des Six poursuit son œuvre de désacralisation et que Stravinski se livre à une relecture systématique de la tradition classique et baroque, ce sont Maurice Ravel et Bêla Bartok qui incarnent en beauté cette conclusion de la phase «de-busséenne»... Le premier compose coup sur coup deux des plus beaux concertos pour piano du siècle avant qu'un accident ne le plonge progressivement dans un état léthargique. Quant à Bartok, il atteint une sorte d'équilibre suprême entre le naturel, qui relie son œuvre à ses racines culturelles. et l'extrême complexité d’un langage codé par de savantes spéculations algébriques. Et surtout, ses quatuors comme ses œuvres symphoniques des années trente marquent dans l'histoire de l’art des timbres un progrès aussi décisif que les œuvres majeures de Berlioz ou de Liszt.

 

 

MUSIQUE: LES DERNIERS FEUX DE VIENNE. Jamais dans toute l'histoire de la musique occidentale, l'avant-garde n'a été plus «localisée» que dans ces années où trois musiciens viennois posent les fondations de ce qui sera un système de référence pour presque tous les compositeurs de la génération suivante: l'école de Vienne exploite alors «en exclusivité» la codification de la musique atonale élaborée par Arnold Schônberg. selon le système «dodécaphonique», c'est-à-dire la série des douze sons de l'échelle chromatique tempé-rée, sans cet ordre hiérarchique (la «tonalité») admis depuis trois siècles. Le public comprend encore difficilement cette généralisation de la dissonance, d'autant que certaines œuvres sérielles (comme le Concerto pour violon d’Alan Berg) restent malgré tout très proches du système tonal. Berg est d’ailleurs, par son expressionnisme très direct, plus accessible que son maître Schônberg. tandis qu'Anton Webern déconcerte par son irréductible singularité. L'Anschluss de 1938 marquera pour Vienne la fin d'une ère de création musicale presque ininterrompue depuis le xvme siècle...

LES CINQ CLÉS DU MUSIC-HALL. Si le disque commence à être largement diffusé, les artistes doivent d’abord faire leurs preuves, comme par le passé, sur la scène d'un music-hall ou tout au moins d’un cabaret. La chanson occupe une place croissante sur les affiches, au détriment des numéros de magie, de danse ou de burlesque. On peut dire qu'à cette époque, pour réussir dans ces temples dont le Casino de Paris est le Parthénon, il faut, outre le talent, entrer dans une de ces cinq catégories: le genre «titi ». gouailleur et coquin dont Maurice Cheva-lier et Mistinguett restent les modèles, et dont dérivent Georgius et les comiques grivois comme Ouvrard, Fer-nandel, Dranem ou Stello ; le réalisme souvent teinté d'humour noir, celui de Fréhel, de Damia, de Berthe Sylva, de Marie Dubas et de sa jeune disciple Édith Piaf; le style tendre et séducteur incarné par les Lucienne (Boyer puis Delyle) et de plus en plus par Joséphine Baker; la roucoulade angélique dont Tino Rossi devient l'imbattable champion; le genre «exotique» enfin, et surtout américain, où excellent Ray Ventura, Charlie et Johnny, et Jean Sablon...

 

 

 

JAZZ: LES GRANDS SOLISTES CLASSIQUES. La période archaïque du jazz, celle du New Orléans primitif (Jelly Roll Morton. King Oliver), se termine ; l’improvisation collective laisse peu à peu plus de place aux solistes. Après la fermeture de Storyville, quartier des plaisirs de La Nouvelle-Orléans, la plupart des musiciens ont émigré vers Chicago d’abord (Bix Beiderbecke devenant le chef de file des «Chica-goans»), vers New York ensuite, où Louis Armstrong (avec son Hot Five puis son Hot Seven) et le facétieux Fats Wal-1er donnent leurs lettres de noblesse au classicisme. Ce sera alors le développement des musiciens solistes d’où naîtront bientôt des vedettes à part entière. Coleman Hawkins, «père du saxophone», deviendra l’un des maîtres d’un nouveau style dont le «four beat» (système rythmique dans lequel les quatre temps sont également accentués) est la caractéristique. De cette esthétique est né le «mainstream» ou «middle jazz»; des petits orchestres de studio se constituent pour des séances d'enregistrement; l'industrie du disque devient florissante et contribuera à la connaissance de l'évolution du jazz.

JAZZ: LES GRANDS ORCHESTRES DE LA SWING ERA. C’est le temps du «swing» et toute l’Amérique danse; les grandes salles de bal résonnent au son de ces big-bands dont celui de Count Basie est le parfait modèle. Sur la piste du Savoy de Harlem (60 mètres de long sur 15 de large) on danse le Suzy «Q», le Black Bottom, le Big Apple, le Lindy Hop tandis que se déroulent de fameuses joutes orchestrales: l’orchestre de Chick Webb bat celui de Count Basie, vainqueur de Jimmy Lunceford, avant d’être défait par Benny

 

Goodman et Lionel Hampton. Les orchestres de Flet-cher Henderson (dont l’importance dans la conception du jazz orchestral est considérable), de Gene Krupa, des frères Dorsey, de Cab Calloway et d’Erskine Hawkins emballent les Américains avides de plaisir... Au-dessus de la mêlée, l’art de Duke Ellington se démarque par l’orchestration, les arrangements et des genres qui lui sont propres comme le «jungle style». Mais vers la fin de la décennie, de jeunes musiciens comme le guitariste Charlie Christian manifestent leur intention d’en découdre autrement: le be-bop montre le bout de l’oreille.

histoire

« 1 Dn111tn Chil,Ltk"' 11clt � Zrllt:m 1\,r,Lth J RicltarJ 'ltrau" -1 Paul Hmckrnith 5 (jcurgr: Gcr\hl\ in.

31 6 :\rthur Hnncg�cr 1� 1 Maurice Ra1el et 3'? Marguerite Long.

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3 Béla Bartok.

-1 Béla Bartôk.

5 Béla Bartôk.

6 Béla Bartok 1 entretien ).

1 Anton Webern.

2 Alban Berg.

3 Arnold Schonber g.

4 Alban Berg.

5 Luigi Dallapiccol;.

6 Edgar \'arbe.

33 1� 1 Lucienne B01er.

34 2 Lucienne Bmer par Maurice Chevalier.

3 Fréhel.

4 Mistinguett.

5 Marie Dubas.

6 Tino Rossi.

1 Louis Armstrong.

2 Fats Wallecr.

3 Bix Beiderbecke.

4 Coleman Hawkins.

35 1� 1 Duke Ellington 36 2 Bcnnv Good�an.

3 Gene Krupa.

4 Count Basie.

CIAL.

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comme le thé:me.

subit plutôt l"cmulatrnn que la concurrence du cinéma.

Sur toutès b sccncs du rmtndc s'affirme le souci de lut faire jouer un rôle soc ra l élami tout en lui gardant la fonction J'un di�t�rtissement dt: haut ni1c-au.

Des for�cs noulelle\ se déve­ loppent: opéra de chambre.

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Gide.

Claudel.

S�nge): les sujets.

31 même s'ils se réfèrent au passé.

remoient aux préoc- cupations du présent.

La composition destinée à la scène lyrique n'est plus affaire de spécialistes.

comme à l'époque du vérisme: elle mobilise presque tous les grands compositeurs contemporains: de Berg à Stminski en passant par Chostako­ vitch.

Hindemith.

Honegger.

Kodaly.

Malipiero.

Milhaud.

Proko­ fiey et Respighi.

Un style américain apparaît.

proche de la comé­ die musicale (Weill.

Gershwin.

Menotti).

tandis qu'en Europe.

où les traditions nationales restent très fortes.

le goût s'affirme pour les sujets historiques.

héro1ques et mythologiques.

MUSIQUE: LES DERNIERS FEUX DE VIENNE.

Jamais dans toute l'histoire de la musique occiden­ tale.

l'avant -garde n ·a été plus ) admis 33 depuis trois siècles.

Le public comprend encore diffi- cilement cette généralisation de la dissonance.

d'autant que cer­ taines œu1res sérielles (comme le Concerto pour violon d'Alan Berg) restent malgré tout très proches du système tonal.

Berg est d'ailleurs.

par son expressionnisme très direct.

plus accessible que son maître Schonberg.

tandis qu'Anton Webern déconcerte par son irréductible singularité.

L'Anschluss de 1938 marquera pour Vienne la fin d'une ère de création musicale presque ininterrom­ pue depuis le xv111' siècle ...

JAZZ: LES GRANDS SOLISTES CLAS­ SIQUES.

La période archaïque du jazz.

celle du New Orleans primitif {]elly Roll Morton.

King Oliver).

se termine: l'improvisa­ tion collective laisse peu à peu plus de place aux solistes.

Après la fermeture de Storyville.

quartier des plaisirs de La Nouvelle­ Orléans.

la plupart des musiciens ont émigré vers Chicago d'a­ bord (Bix Beiderbecke dmnant le chef de file des «Chica­ goansr>), vers New York ensuite.

où Louis Armstrong (avec son Hot Five puis son Hot Smn) et le facétieux Fats Wal- 35 ler donnent leurs lettres de noblesse au classicisme.

Ce sera alors le développement des musiciens solistes d'où naîtront bientôt des vedettes à part entière.

Coleman Haw­ kins.

«père du saxophone)), deYiendra l'un des maîtres d'un nou­ veau style dont le «four beat>> (système rythmique dans lequel les quatre temps sont également accentués) est la caractéristique.

De cette esthétique est né le '' mainstream >> ou "middle jazz>>: des petits orchestres de studio se constituent pour des séances d'enre­ gistrement: l'industrie du disque devient florissante et contribuera à la connaissance de l'évolution du jazz.

1\ICSIQCE: LA FIN Dl' «DEBUSSYSME>>.

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Tandis que le Groupe des Six poursuit son œune de désacralisation et que Stra1inski se lim à une relecture systématique de la tradition classique ct baroque.

ce sont Maurice Ravel et Béla Bartôk qui incarnent en beauté cette conclusion de la phase «de- busséenne "...

Le premier compose coup sur coup 3 2 deux des plus beaux concertos pour piano du siècle avant qu'un accident ne le plonge progressivement dans un état léthargique.

Quant à Bartôk.

il atteint une sorte d'équilibre su­ prême entre le naturel.

qui relie son œuvre à ses racines cultu­ relles.

et l'extrême complexité d'un langage codé par de savantes spéculations algébriques.

Et surtout.

ses quatuors comme ses œuvres symphoniques des années trente marquent dans l'histoire de l'art des timbres un progrès aussi décisif que les œunes ma­ jeures de Berlioz ou de Liszt.

LES CINQ CLÉS DU MUSIC-HALL.

Si le disque commence à être largement diffusé.

les artistes doiYent d'abord faire leurs preuYes.

comme par le passé.

sur la scène d'un music­ hall ou tout au moins d'un cabaret.

La chanson occupe une place croissante sur les affiches.

au détriment des numéros de magie.

de danse ou de burlesque.

On peut dire qu'à cette époque.

pour réussir dans ces temples dont le Casino de Paris est le Parthénon.

il faut.

outre le talent.

entrer dans une de ces cinq catégories: le genre «titi"· gouailleur et coquin dont Maurice Cheva- lier ct Mistinguett restent les modèles.

ct dont dérivent 3 4 Gcorgius et les comiques grivois comme Ou \Tard.

Fer- nandel.

Dranem ou Ste llo: le réalisme souvent teinté d'humour noir.

celui de Fréhel.

de Damia.

de Berthe Svlva.

de Marie Dubas et de sa jeune disciple Édith Piaf: le style ' tendre ct séducteur incarné par les Lucienne (Boyer puis Delyle) et de plus en plus par Joséphine Bal< er: la roucoulade angélique dont Ti no Rossi de1ient l'imbattable champion: le genre «exotique>> enfin.

et sur­ tout américain.

où excellent Ray Ventura, Charlie et Johnny.

et Jean Sablon ...

JAZZ: LES GRANDS ORCHESTRES DE LA SWING ERA.

C'est le temps du «swing>> et toute l'Amé­ rique danse; les grandes salles de bal résonnent au son de ces big-bands dont celui de Count Basie est le parfait modèle.

Sur la piste du Sa voy de Harlem ( 60 mètres de long sur 15 de large) on danse le Suzy «Ü», le Black Bottom, le Big Apple, le Lindy Hop tandis que se déroulent de fameuses joutes orchestrales: l'or­ chestre de Chick Webb bat celui de Count Basie, vainqueur de Jimmy Lunceford, avant d'être défait par Benny 36 Goodman et Lionel Hampton.

Les orchestres de Flet- cher Henderson (dont l'importance dans la conception du jazz orchestral est considérable), de Gene Kru pa, des frères Dorsey, de Cab Calloway et d'Erskine Hawkins emballent les Américains avides de plaisir ...

Au-dessus de la mêlée, l'art de Duke Ellington se démarque par l'orchestration, les arrange­ ments et des genres qui lui sont propres comme le «jungle style>>.

Mais vers la fin de la décennie, de jeunes musiciens comme le guitariste Charlie Christian manifestent leur intention d'en dé­ coudre autrement: le be-bop montre le bout de l'oreille.. »

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