Les Aveux de Phèdre
Publié le 30/04/2013
Extrait du document
«
la faute sur Vénus.
« Je reconnus Vénus et ses feux redoutables, D'un sang qu'elle poursuit tourments
inévitables.
» vers 277 - 278, texte 1, et « Ces dieux qui se sont fait une gloire cruelle De séduire le coeur d'une
faible mortelle.
» vers 681 - 682, texte 2.
Elle instaure la fatalité, un amour impossible qui la tue et contre lequel
elle ne peut pas lutter puisqu'il vient d'une dignité inatteignable.
À cet aveu, Hippolyte et Oenone ont la même réaction, ils sont très surpris.
« Hippolyte ? Grands dieux ! » vers
264, texte 1, et « Dieux ! qu'est-ce que j'entends ? » vers 663, texte 2.
Ils invoquent tout deux les Dieux en signe
de malheur.
Oenone ira encore plus loin : « Ô désespoir ! ô crime ! ô déplorable race ! » vers 266, texte 1, le
parallélisme de construction et la
gradation ascendante insistent bien sur sa surprise et la façon dont elle prend de plus en plus conscience de
la situation désastreuse qui lui est présentée.
En comparaison, Hippolyte reste plus silencieux, les mots lui
manqueraient-ils ? Il songe plus à son père « Oubliez-vous que Thésée est mon père, et qu'il est votre
époux ? » vers 664, texte 2.
Phèdre le détrompe brusquement, Hippolyte pense avoir mal compris, le discours
étant peu explicite.
Contrairement à son aveux à Oenone, Phèdre, dans la première tirade, utilise
essentiellement des sous-entendus qui se font d'ailleurs de moins en moins implicite vers la fin « Que de soins
m'eût coûtés cette tête charmante ! Un fil n'eût point assez rassuré votre amante : [...] Moi-même » vers 657 -
658, texte 2.
Elle avoue petit à petit alors que quand elle se confiait à sa nourice elle est directe.
Mais, alors
qu'elle aurait encore pu se retracter, Hippolyte s'excusant d'avoir mal interprété, « j'avoue, en rougissant, Que
j'accusais à tort un discours innocent. » vers 677 - 678, texte 2, la reine se lance dans un aveu désespéré.
On peut remarquer que Phèdre change entre le début de son premier aveu à Oenone et la fin de son second à
Hippolyte.
En effet, au commencement, celle-ci n'arrive pas à prononcer le nom du destinataire de son amour
qu'elle nomme par périphrases telles
que « Ce prince si longtemps par moi opprimé » vers 263, texte 1.
C'est finalement Oenone qui le nommera, ce
dont Phèdre se sentira soulagée.
« Hippolyte ? [...] C'est toi qui l'as nommé ! » vers 264, texte 1.
Dans le second
extrait on observe également une progression.
Au début celle-ci le vouvoie « Et Phèdre avec vous descendue »
vers 661, texte 2.
Elle parle même d'elle à la troisième personne, peut-être parce qu'il est plus facile pour elle
d'avouer ainsi.
Mais, dans la deuxième tirade, elle finira par le tutoyer et lui déclarer directement : « Ne pense.
»
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