Les animaux malades de la peste

Les animaux malades de la peste.

Introduction:

Au moyen d’une fable distrayante, Jean de la Fontaine livre dans “Les AMP” une critique saillante de la société de son temps en prêtant aux animaux les qualités et les défauts des hommes, tout en évitant la censure.

Fable met en scène 

Il est évident que cette fable amène une réflexion sur l’injustice et sur la loi sociale et naturelle, la raison du plus fort, par le biais de la décision politique des animaux, atteints par la peste, qui consiste en trouver un bouc émissaire, l’âne, dont le sacrifice les sauvera du fléau qui les accable. 

Il sera donc pertinent....

I) un tableau terrifiant mais paradoxalement plaisant

1) La fontaine utilise un contexte culturel édifiant

-Intrigue évoque la tragédie de Sophocle “Oedipe Roi” quand thèbes est ravagée par la peste et que l’on recherche le coupable

-Depuis toujours, épidémie => Mal fréquent, redouté, qui reçoit des remèdes irrationnels.

-Epidémies constituent une excellente crise pour l’observation des relations humaines (“La peste” de Camus , “Le hussard sur le toit “ de GIono”). 

-Comportement étonnant de l’homme en situation de crise. 

-La fontaine dramatise considérablement le contexte. 

2)Grande volonté de dramatisation/ théâtralisation 

Elements du théâtre quasimment tous retrouvés :

- Intrigue, alibi tragique : La peste => crise

-Les personnages, au caractère identifiable. Lion => puissant, roi Renard => rusé Loup=> beau parleur Tigre et ours=> puissance société aristocratique Ane => betise, naïveté,honnêteté

-Dialogues

-réf au théatre grec, avec l’effet de coeur des choeurs des courtisans.

Dramatisation

-Allitération uvulaire  “répend” “terreur” “guerre”

-hyperboles dans le voc violent

-rimes masculines (fureur, terreur), donc dureté

-Attente progressive, pressante en gradation par le fait que la peste soit désignée par 2 appositions avant d’être nommée.

-Opposition force en le ciel, valorisation par la majuscule => chatiment divin.

-Achéron, fleuve des enfers, connote donc enfer, damnation.

3)Plaisant accentué par diversité discours

-Versification (rimes embrassées)

-Alternance récit/discours (direct/indirect)

-différentes tonalités (ironie, tragédie)

II) Une scène critique de la justice et du pouvoir

1)Une satire des jugements de cour et de la justice

-Rapprochement justice/ religion (“expier” “péché)

-Scène = tribunal = solennelle = vocabulaire hyperbolique 

Loup = avocat général. Dévoue âne, innocent. Juge non pas crime mais rang social.

Injustice soulignée par contraste entre crime de sang et crime de l’âne

2) Le fabuliste prend par ironie parti contre la cour

-Nombreuses marques de jugements “douce/innocente proie” “on n’osa trop approfondir” “de petits saints” “les - pardonnables offences” etc...

-Opposition faute légère, et ses conséquences “sa pécadille fut jugé un cas pendable”

“Quel crime abominable”, souligne l’ironie de l’auteur => dénoncer l’injustice de la situation

“Un loup quelque peu clerc”  souligne le caractère cruel et ignoble de l’avocat général.

Dénonce ainsi les puissants et défend les faibles. Satyre attaque la cour qui s’attribue tous les droits mais qui n’en laissent aucun aux faibles.

Hypocrisie des puissants => feignent de faire un examen de conscience, mais il n’en est rien, il s’exonèrent de toute faute.

-Naïveté des faibles, comparaison aux mouton. Suivent le roi et ne disent rien.

Conclusion.

La fontaine à travers cette une morale explicite, utilise tous ses talents de conteurs pour dénoncer les jugements de cour et permet au lecteur de s’instruire tout en se divertissant.

 Ellipse finale : on ne saura pas si la Peste persistera ou non. Sacrifier faibles, innocents = nécessaire pour le fonctionnement d’une société?