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L'entrée en guerre des Etats-Unis

Publié le 22/02/2012

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etats unis
7 décembre 1941 - Dans les années 30, les Américains, préoccupés avant tout par la crise et la reprise économique, sont isolationnistes. Face aux périls qui s'amplifient en Europe, la seule réponse reste les lois de neutralité de 1935 et 1937, qui supposent que le président décrète l'embargo sur les armes et les munitions à destination des belligérants. Roosevelt, cependant comprend que les Etats-Unis ne pourront pas demeurer neutres et passifs face à un éventuel conflit européen ou asiatique. Dès longtemps, il a choisi le camp des démocraties, la Grande-Bretagne et la France, contre celui des dictatures. Si, le 3 septembre 1939, il engage les Américains à rester neutres, il réussit à faire accepter la loi Cash and Carry, qui se substitue à l'embargo total, le 4 novembre 1939. La défaite brutale de la France, laissant l'Angleterre seule face à l'Europe allemande, rappelle aux Américains que le conflit peut aussi les concerner, même s'il ne les touche pas encore. La campagne électorale en vue des élections présidentielles de novembre 1940 voit s'affronter deux comités, pour et contre le soutien aux Anglais. En dépit du slogan America first, Roosevelt obtient un troisième mandat et peut céder cinquante destroyers à la Royal Navy en échange de bases britanniques dans l'Atlantique. A partir de la fin 1940, le président Roosevelt s'engage de plus en plus ouvertement aux côtés de Churchill et des démocraties alliées. Le 29 décembre 1940, il propose que les Etats-Unis deviennent " le grand arsenal de la démocratie ", puis il fait adopter par le Congrès la loi prêt-bail qui permet aux Anglais de s'approvisionner à crédit en Amérique. La marine américaine s'engage auprès de la marine britannique dans la défense des convois qui traversent l'Atlantique, et lorsque l'URSS est envahie par les armées allemandes, le bénéfice de la loi prêt-bail lui est facilement étendu. La Charte de l'Atlantique, publiée le 14 août 1941, après la rencontre au sommet entre Winston Churchill et Franklin Roosevelt au large de Terre-Neuve, consacre évidemment la volonté du président américain de rentrer en guerre contre l'Axe. Cependant, c'est du Japon que viendra la déclaration de guerre qui poussera les Etats-Unis à devenir un des trois grands alliés et le principal fournisseur de guerre de la coalition. En dépit de l'occupation de la Mandchourie en 1931 et de l'invasion de la Chine en 1937, les relations commerciales se maintiennent entre le Japon et les Etats-Unis. Cependant, l'adhésion de Tokyo au pacte tripartite du 27 septembre 1940, aux côtés de l'Allemagne et de l'Italie, suivie de l'occupation de l'Indochine française au cours de l'été 1941, poussent Roosevelt à accorder des crédits à la Chine de Tchiang Kaï-Chek, en lutte contre les armées nipponnes, et à étendre l'embargo sur les matières premières à destination du Japon. Les négociations nippo-américaines continuent malgré la montée en puissance des partisans de l'expansionnisme et de la " Grande Asie " dans les sphères gouvernementales japonaises. Les conseillers de Roosevelt supposent longtemps que l'attaque japonaise sera centrée sur les Philippines, tandis que la marine nipponne a reçu, dès le début novembre, l'ordre d'attaquer les îles Hawaii. Le 7 décembre 1941, l'attaque sur Pearl Harbor, alors que les porte-avions japonais ont réussi à traverser le Pacifique sans être détectés, constitue donc une surprise pour l'Etat-major américain et pour le président. Les Américains ressentent cette journée comme une catastrophe, qui les oblige à entrer dans le conflit mondial, bien que leur armée d'un peu plus d'un million d'hommes ne soit pas préparée à la guerre. Avec la mobilisation des énergies, c'est la mobilisation de l'économie qui devient vite prioritaire. L'appareil économique, remis en ordre sous le New Deal, est prêt à fonctionner, tandis que la main d'oeuvre et les ressources sont abondantes. De gigantesques programmes permettent d'assurer aux Etats-Unis et aux Alliés une supériorité matérielle écrasante à partir de 1943, quand la machine de l'économie de guerre américaine fonctionne à plein rendement sous la direction du War Production Board. Plus de douze millions de soldats mobilisés ou engagés réduisent le chômage à néant, tandis que la durée du travail augmente. Le retour de la prospérité s'accompagne d'une surchauffe de l'économie que le gouvernement fédéral doit calmer par des mesures dirigistes. La population, quasi unanime, adhère largement aux buts de guerre des Etats-Unis qui sont vus comme les défenseurs de la démocratie et de la justice contre les agresseurs Allemands et Japonais. Les Américains et les Anglais, champions des droits, de la loi, de l'égalité et de la liberté, s'attaquent au nazisme, au racisme, à l'intolérance et aux inégalités défendues par les puissances totalitaires. Les méthodes employées parfois, comme l'internement des nippo-américains, ou l'alliance avec l'URSS stalinienne ou la Chine nationaliste ne fissurent même pas le consensus général américain. Les 300 000 morts, qui paraissent bien peu nombreux à l'échelle des cinquante millions de tués dans le monde au cours de la guerre, montrent bien que l'armée américaine sait préserver ses hommes et mener une guerre du matériel. Pendant quatre années, l'administration américaine a pu apprendre à devenir la puissance militaire dominante de la planète, en organisant les déplacements et le ravitaillement de millions d'hommes et de millions de tonnes d'armes et de munitions à des milliers de kilomètres de la mère patrie. En 1945, quand la guerre se termine, l'Amérique a fait son apprentissage des combats aéro-navals et terrestres, elle possède les secrets nucléaires et fédère autour d'elle les puissances moyennes, qui lui ont confié, pour longtemps, la direction du monde occidental. PATRICK EVENO Janvier 1994
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« iranien, serait prêt à troquer le retrait de ses soldats contre une concession.

Mais Mossadegh provoque sa fureur en faisant voter,en 1944, une loi interdisant l'octroi de toute concession pétrolière sans approbation du Parlement.

Cette initiative en fait l'idole duBazar, tout-puissant à Téhéran.

Il ne tardera pas à devenir le symbole de la résistance populaire à toutes les mainmises étrangèressur l'Iran. L'enjeu est considérable.

Il faut remonter à ce 28 mai 1901, où l'ingénieur et homme d'affaires William Know d'Arcy avait payécomptant 200.000 francs or une concession d'une durée de soixante ans.

En 1909, l'Anglo-Iranian Oil Company se substitue àlui et construit la première raffinerie d'Abadan.

La guerre de 1914-1918 accroît l'intérêt de Londres pour le pétrole iranien, laRoyal Navy l'ayant préféré au charbon pour ses navires. Sous l'impulsion du jeune Winston Churchill, l'amirauté britannique s'attribue la majorité des parts du capital avec droit de veto.La seconde guerre mondiale renforce l'importance de ces gisements qui servent à ravitailler la Navy et la RAF.

Dans les basesd'Aden, de Singapour et de l'Inde.

L'Anglo-Iranian ne songe nullement à renoncer à la part du lion qui est la sienne.

En 1950,l'Iran, quatrième producteur mondial, n'a touché que 450 millions de royalties, soit 9 % des bénéfices avoués par la compagnie. A l'époque, on est en pleine guerre de Corée.

Un an avant, le Kuomintang, miné par la corruption, s'est effondré sous les coupsdes communistes.

Aussi, lorsque le chah s'était rendu à Washington pour obtenir un prêt, les Américains lui avaient-ils conseilléd'entreprendre des réformes.

Rentré les mains vides, il s'efforce de suivre leurs conseils, dans un pays qui supporte de plus enplus mal de vivre dans la misère.

Manifestations de rue, attentats, assassinats, finissent par inquiéter Londres et Washington. Pour éviter le pire, l'Anglo-Iranian avait accepté une révision de la concession.

L'accord prévoyait, en gros, un doublement desredevances versées à l'Iran : plus de 18 millions de livres en 1948 au lieu de 9, et 23 millions en 1949 au lieu de 13.

Mais lacommission parlementaire des affaires pétrolières, présidée par Mossadegh, refuse de ratifier l'accord, qu'elle juge insuffisant. Trois forces s'affirment alors dans le pays.

Les nationalistes du Front national, fondé par Mossadegh en 1947 les communistesdu Toudeh, qui est au faîte de sa puissance, et les religieux conduits par l'ayatollah Kashani, qui entretient des liens ambigus avecla confrérie terroriste Fedayan eslam (combattants de l'islam) de Navab Safvi, qui fait assassiner les dirigeants jugés tropanglophiles.

Le 7 mars 1951, l'homme fort du régime, le général Ali Razmara, premier ministre, partisan de l'accord, tombe à lamosquée sous les coups d'un membre de la secte. Les événements se précipitent.

Le 20 mars, le Majlis (Chambre) et le Sénat votent à l'unanimité le texte suivant : " Pour lebonheur et la prospérité de la nation iranienne et dans le dessin d'assurer la paix du monde, il a été décidé de nationaliserl'industrie pétrolière sur l'ensemble du territoire, ce qui veut dire que toutes opérations d'exploration, d'extraction et d'exploitationseront désormais exercées par le gouvernement ". Le 27 avril, le nouveau premier ministre, Hossein Ala, un modéré nommé le 11 mars, démissionne sous la pression de la rue.Le Majlis soutient à une forte majorité la candidature de Mossadegh.

Le chah s'incline le 30 avril.

Le 1 er mai, le Toudeh mobilise trente mille manifestants, qui défilent avec des drapeaux rouges, devant le Parlement.

Le lendemain, le chah promulgue la loi denationalisation.

La véritable épreuve de force commence entre Londres et Mossadegh, qui est entraîné dans un engrenagerévolutionnaire qui lui échappera. Les Anglais s'adressent à la Cour internationale de La Haye. Mossadegh, qui conteste cette juridiction, s'y rend le 9 juin 1952 et plaide en français : " L'Anglo-Iranian était un Etat dansl'Etat.

Tout était entre les mains des Anglais.

L'Iran n'avait aucun droit de regard sur les quantités et sur les prix du pétrole.

Cetteaffaire révèle d'une juridiction iranienne ".

Il obtiendra satisfaction lorsque, le 22 juillet, la Cour se déclare incompétente par 9voix contre 5.

Entre-temps, il a fallu affronter les Anglais sur le terrain. L'Iran, dont les caisses sont vides, cherche à vendre sa production, mais Londres veille et menace d'arraisonner tous les" bateaux pirates " qui transporteraient du " pétrole rouge ".

Une firme italienne, l'Ente Petrolifere Italia Medioriente, conclutnéanmoins le premier gros contrat pour l'achat de 2 millions de tonnes par an pendant dix ans. Un cargo battant pavillon du Honduras, le Mary Rose, effectue le premier chargement et, pendant quelques jours, retientl'attention du monde entier : réussira-t-il à forcer le blocus de la Royal Navy? Surveillé par les avions de la RAF, il finira par être arraisonné et obligé de gagner Aden où il est mis sous séquestre. Pour affronter les difficultés qui s'accumulent, Mossadegh réclame les pleins pouvoirs.

Ne les obtenant pas, il tente unemanoeuvre en démissionnant.

Loin de le rappeler, le chah nomme Ghavam Sultaneh.

Le Front national lance alors un ordre de. »

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