L'entrée de Duroy dans le roman : Première partie, chapitre I, du début à « moins vulgaire »: En quoi ce texte remplit-il son rôle d'incipit ?
Publié le 27/07/2010
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Intro :
Le texte que nous allons étudier constitue l’incipit de Bel-Ami, roman réaliste publié par Maupassant en 1885. Il veut y décrire la société telle qu’elle est, sans l’idéaliser. Le romancier y présente immédiatement le héros éponyme, Bel-Ami, qui ne porte pas encore ce surnom mais qu’on appelle par son nom Georges Duroy. Celui-ci quitte un restaurant et marche dans les rues de Paris. Ce début de roman est plutôt dynamique. [LECTURE] ?? : Nous allons voir en quoi ce texte remplit son rôle d’incipit. I. Nous verrons d’abord que le cadre spatio-temporel est présenté II. Puis nous découvrons le personnage principal est un personnage séduisant. III. Puis enfin nous verrons qu’ il est pauvre, souffre de manques I. La présentation du cadre spatio-temporel : - cadre spatial : L’action se déroule à Paris : beaucoup de noms propres. « Notre-Dame de Lorette « (rue des prostituées de luxe), « Champs-Élysées «, « Avenue du Bois de Boulogne «, « la Madeleine «, « Paris «, « le Vaudeville « et « le café Américain « sont des lieux parisiens qu’il oppose à l’Algérie. - Cadre temporel : Pas de date précise : ➢ on sait seulement qu’on est à la fin du mois, « le 28 juin « car il a des difficultés financières. Il doit choisir ses repas. ➢ On sait aussi à peu près à quelle époque on se situe : au 2nd Empire : « hussard «, colonisation de l’Algérie, le Vaudeville, chapeau haut de forme. ➢ le reste est vague : l’action se déroule le soir et il fait chaud : « nuit étouffante «, « soirées d’été où l’air manque dans Paris « II. Un personnage principal séduisant - on connaît le nom du personnage dès le début « Georges Duroy « - Son atout principal est son pouvoir de séduction : « un de ces regards de joli garçon, qui s'étendent comme des coups d'épervier « : métaphore qui désigne un filet, il est comparé à un chasseur : il est capable d’attraper toutes les femmes : quand il quitte le restaurant, toutes les femmes le regardent, quelque soit leur âge ou leur situation sociale : « Les femmes avaient levé la tête vers lui, trois petites ouvrières, une maîtresse de musique entre deux âges, mal peignée, négligée, coiffée d'un chapeau toujours poussiéreux et vêtue toujours d'une robe de travers, et deux bourgeoises avec leurs maris, habituées de cette gargote à prix fixe « - Champ lexical de la séduction : « joli garçon «, « chic de beau soldat «, « une certaine élégance « « belle mine «, « sa tournure galante «, « bien fait « Il est en quête d’amour, ou plutôt en quête d’une « rencontre amoureuse «. On devine que ce sera un des thèmes du roman car l’incipit doit introduire les thèmes principaux. On peut supposer qu’il va tomber amoureux : « il attendait aussi autre chose, d'autres baisers, moins vulgaires. « Mais c’est aussi un homme qui est commander par ses pulsions plus que par ses sentiments : « un désir aussi le travaillait «, « La poche vide et le sang bouillant, il s'allumait au contact des rôdeuses «. Personnage pas forcément très recommandable : « il ressemblait bien au mauvais sujet des romans populaires «. Le narrateur juge son personnage (focalisation zéro) III. Il est pauvre et souffre de manques 1. Ses difficultés financières - on connaît son passé, ancien militaire : « ancien sous-officier «, il marchait ainsi qu’au temps où il portait l’uniforme des hussards «. I est à présent à Paris sans argent. - Ce manque d’argent a une influence directe sur : • faim : il est obligé de choisir ses repas. « cela représentait deux dîners sans déjeuner ou « deux déjeuners sans dîner «. « il les connaissait trop les heures affamées de la fin du mois « on voit qu’il calcule beaucoup. Il emploie beaucoup de nombres : « trois francs quarante «, « deux dîners «, « deux déjeuners «, « vingt-deux sous «, « trente «, « un franc vingt centimes «, « deux collations «, « deux bocks «. De nombreux termes montrent qu’il doit se restreindre, choisir : « sans «, « en se contentant «, « au lieu de «, « au choix « ainsi que le chiasme : «deux dîners sans déjeuners, ou deux déjeuners sans dîners « (il a beau retourner la situation dans un sens ou dans l’autre ; c’est du pareil au même : il ne prendra que deux repas sur 4) • soif : Il garde un peu d’argent pour son plaisir : « deux bocks sur le boulevard. C'était là sa grande dépense et son grand plaisir des nuits « • habit : il est vêtu modestement d’un chapeau « asse défraîchi « et d’ «un complet de 60 F « 2. Une marche symbolique On peut deviner avec le comportement de Duroy que celui-ci ne va pas rester pauvre : « il avançait brutalement dans la rue pleine de monde, heurtant les épaules, poussant les gens pour ne point se déranger de sa route « « Il avait l'air de toujours défier quelqu'un « : il avance droit devant lui, tel un conquérant ; il ne fait pas attention aux autres. Il est seul, ne pense qu’à lui : on devine qu’il est égocentrique. Son comportement est violent voire dangereux : « brutalement «, « heurtant «, « poussant «. C’est quelqu’un qui ne reculera devant rien pour avoir ce qu’il veut. L’incipit sert à le montrer. Conclusion : Le passage remplit bien sa fonction d’incipit car on sait qu’on est à Paris dans la 2e partie du XIXe siècle. On découvre le personnage principal, un séduisant inconnu dans la foule qu’il pousse des épaules, pauvre mais fier de lui, assez méprisant des autres. C’est un homme qui aime le plaisir (une bière prise sur le boulevard et séduire les femmes) et qui a de l’ambition comme en témoigne sa marche dans Paris. On peut comparer ce passage avec la fin du roman : Du Roy, connu de tout Paris venu l’admiré, le jour de son mariage avec Suzanne, la fille de son patron, aura un bon travail à la Vie française et envisagera un avenir politique.
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