L'éducation antique
Publié le 23/06/2011
Extrait du document
Les premiers systèmes d’éducation connus se développèrent dans les civilisations indienne et égyptienne à partir du IVe millénaire av. J.-C. Ces sociétés, très hiérarchisées, réservaient l’éducation intellectuelle aux membres des classes supérieures et confiaient l’enseignement aux autorités religieuses. Les classes inférieures recevaient une éducation avant tout familiale et une instruction élémentaire.
L’organisation de l’administration égyptienne suscita la formation d’un corps de scribes, spécialisé dans l’écriture et le déchiffrement des hiéroglyphes, dont l’éducation, dès l’enfance, consistait à mémoriser un grand nombre de signes. Il fallait s’exercer longtemps à tracer les signes compliqués sur des tablettes de calcaire. L’apprentissage s’achevait en copiant, à l’encre rouge et noire, sur des rouleaux de papyrus, les contes ou recueils qu’il fallait également décorer d’enluminures. Les textes, rédigés à la gloire des dieux et du pharaon, servaient à former les étudiants à la loyauté envers la dynastie régnante, puisque c'est en copiant les textes sur des tablettes ou sur des fragments de poterie que les futures élites apprenaient à lire et à écrire. .Les témoignages des pédagogues égyptiens qui ont été retrouvés insistent sur la nécessité pour les étudiants de se consacrer totalement à la mémorisation et à l’exercice pratique du dessin. Ceux qui parvenaient à devenir scribe jouissaient alors de compétences étendues, car ils avaient, en même temps qu’ils apprenaient à écrire, accumulé les connaissances les plus variées, en droit, en géographie, en histoire et dans les principales techniques maîtrisées à l’époque. Contrairement aux philosophes Grecs, Les Egyptiens ne peuvent pas donner leur avis et critiquer le pouvoir.
En Chine, sous l’influence des philosophes Lao-Tseu et Confucius, un large accès à l’éducation fut favorisé. Confucius fut l’un des premiers penseurs à réfléchir sur la relation entre la réflexion individuelle et le savoir apporté par l’enseignant, disant qu’« apprendre sans réfléchir est peine perdue et que réfléchir sans apprendre est dangereux ». Confucius insista sur l’étude de l’histoire, car il pensait y trouver la connaissance de l’ordre naturel qu’il faut suivre pour mener une existence harmonieuse. Cependant, en Chine comme en Inde ou en Égypte, seul un très petit nombre d’élèves accédait à la classe des lettrés. L’acquisition des écritures sacrées supposait celle des connaissances qu’elles désignaient, si bien que la maîtrise des connaissances fondamentales devait au moins accompagner l’apprentissage de la lecture.
L’alphabet phonétique, adopté en Grèce à partir du VIIIe siècle av. J.-C., d’origine phénicienne détermina l’institution d’un nouveau type d’enseignement, ouvert au plus grand nombre. Dans les écoles, les professeurs enseignèrent la lecture et l’écriture, elle consistait à travailler d’abord la mémorisation de l’alphabet, puis la combinaison des syllabes simples, pour aboutir au déchiffrement des mots et enfin à la lecture des textes. L’évolution de l’enseignement se fit en Grèce antique par l’introduction du « pédagogue ». À l’origine, on nommait ainsi l’esclave chargé d’accompagner les enfants à l’école. Cet esclave fut chargé d’enseigner à l’enfant, notamment par la pratique des sports, à devenir un homme « beau et courageux ». Les philosophes poursuivirent dans cette voie en développant les qualités de raisonnement et d’expression des adolescents, afin de parfaire leur formation de citoyen. En fondant son « académie », Platon fit inscrire sur le fronton de l’édifice « Que nul n’entre ici, s’il n’est géomètre ». Après l’apprentissage élémentaire de la lecture et de l’écriture, l’élève devait en effet acquérir les sciences des nombres, puis développer, par l’étude de la rhétorique (l’art de l’éloquence), ses facultés d’expression et de persuasion. Les plus doués achevaient leur apprentissage par l’étude de la philosophie. Chaque branche du savoir était étudiée séparément, et pouvait faire l’objet de recherches poussées. Aristote contribua à préciser les limites de chaque discipline en rédigeant, pour le « lycée » qu’il avait fondé, une série de livres traitant, en détail et selon un ordre réfléchi, des différentes matières qu’il fallait enseigner. Il sépara ainsi la logique de la géométrie, l’étude du vivant de la physique et affirma la philosophie.
À Rome, après une période de fidélité scrupuleuse aux vieilles traditions religieuses et culturelles, la pédagogie grecque se répandit. Les Grecs devinrent les maîtres de la jeunesse romaine à laquelle ils enseignaient grammaire et rhétorique pour qu’ils parviennent à maîtriser l’art oratoire. Les Romains instaurèrent des écoles sur tout l’Empire. Ils fixèrent d’abord l’enseignement de la lecture et de l’écriture assuré par un Primus magister, qui s’adressait aux enfants à partir de l’âge de sept ans ; puis un second stade d’enseignement, assuré par le grammaticus, qui portait sur la grammaire, les connaissances générales et s’adressait aux enfants à partir de onze ans ; enfin un troisième niveau, sous la direction du « rhéteur », dans lequel les adolescents les plus brillants pouvaient apprendre l’art oratoire et les éléments du droit. Le prestige des anciens maîtres grecs eut dans le monde romain un effet pervers et fit des écoles romaines des institutions davantage tournées vers la conservation du savoir que vers une réflexion novatrice.
Liens utiles
- « Le grand dessein de l'éducation, c'est l'action, pas la connaissance » Spencer
- Émile ou de l’éducation
- Gargantua de Rabelais: L'éducation
- Explication De Texte de Locke sur l'éducation
- Texte n°1: Ferdinand Lot, « La fin du monde antique et le début du Moyen Age »