lecture linéaire extrait de la scène d'exposition L 'Ile des esclaves Marivaux

« Intro L'Ile des esclaves est une courte pièce en un acte de Marivaux, parue en 1725, au siècle des Lumières, époque de contestation.

Elle met en scène l'inversion des rôles entre les maîtres et les esclaves qu'une loi impose (afin que les maîtres s'améliorent par l'expérience de la condition d'esclave).

Suite à un naufrage, Iphicrate, un jeune maître athénien, et Arlequin, son esclave, ont échoué sur cette île.

Iphicrate a appris à Arlequin le nouvel ordre social. L'extrait à expliquer, un dialogue, se situe à la fin de la scène d'exposition et montre la révolte d'Arlequin. Mouvements du texte : 1° partie l 1- 13 : La remise en question de l'autorité du maître 2° partie l 14 à 23 : La dénonciation de l'esclavage 3° partie : L 24 à 27 : L'impuissance d'Iphicrate Enjeu du texte : Comment l’inversion des rôles conduit à la remise en cause de l’ordre social? Eléments d' explication : 1° partie : Les réactions de chacun des perg sont opposées car leur situation et leur avenir sur l île des esclaves sont bien différents en raison de l’inversion des rôles (Iphicrate s’inquiète de la disparition des compagnons naufragés car sans son entourage, il se trouve seul et impuissant : Mais j'ai besoin d'eux alors qu’ Arlequin voit l’évolution de leur sort avec indifférence, (voire une certaine fatalité.) -Iphicrate : ressent de la colère devant la désinvolture d'Arlequin mais comme il a besoin de lui, il essaie de l'amadouer comme on peut le voir à travers différents éléments : - le ton révérencieux (respectueux) avec l’apostrophe mon cher Arlequin - la question rhétorique précédée d'une interjection censée marquer l'étonnement : Hé ne sais-tu pas que je t’aime ? car Arlequin vient de lui rappeler que le gourdin, symbole de son pouvoir, est resté dans la chaloupe . Ensuite, la réaction d’Iphicrate évolue vers la colère devant l’indifférence d’Arlequin face à sa situation qui pour lui est périlleuse, colère qu'il exprime par l'exclamation Esclave insolent ! qui montre l'échec de sa tentative d'amadouer Arlequin. Arlequin quant à lui comprend très bien l’hypocrisie de son maître et il le montre avec insolence et ironie - en reprenant l’expression Mon cher dans Mon cher patron - en comparant ces compliments qu’il reçoit sur l'île des esclaves et qui le charment avec les « compliments » qu’il reçoit habituellement sous la forme de coups de gourdin. - avec une provocation : et le gourdin est dans la chaloupe, il rappelle malicieusement à son maître qu'il est dépourvu de sa force (Iphicrate = gouverner par la force) - en rappelant à son maître que l’expression de son « affection » est habituellement violente comme le montre la métaphore : « mais les marques de votre amitié [ … ] épaules » - par la moquerie comme l'indique la didascalie : : "riant" et la double interjection.... »