Lecture analytique Montesquieu Lettres persannes 99
Publié le 27/06/2015
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MONTESQUIEU - Lettres persannes 99 Les caprices de la mode I. Les caractéristiques de la mode 1) Le domaine féminin Les femmes sont régies par la mode. Nous le voyons dans différents domaines : Les coiffures : « montent » « descendre » verbes d'opposition. Les chaussures : « piédestal » « tenir en l'air » = répétitions Le maquillage : « les mouches » La taille et les dents 2) Le changement La mode varie selon les saisons « été et hiver » Exemples excessifs : - La femme qui part à la campagne et qui revient six mois après démodée. - Le fils qui ne reconnaît pas sa mère et qui la compare aux Américains (parce que l'Amérique vient d'être découverte). La mode est instable. Nous le voyons par la présence deux fois du mot « quelque fois » dans le texte et l'opposition entre « autrefois » et « aujourd'hui ». 3) Les conséquences Financières : la mode coûte très chère. Elle appartient donc à une élite sociale. Architectural : Les architectes doivent agrandir les portes. La mode influe sur l'architecture qui est un domaine important. => Montesquieu utilise des procédés d'exagération. II. La satire 1) Satire du paraître Il présente la mode comme des caprices. Il dénonce le jugement superficiel des parisiens (= snobisme). Il cherche sans cesse à se différencier des autres. Les parisiens ne s'attachent qu'à l'apparence. L'exemple du fils qui voit sa mère autrement lorsqu'elle change d'habit signifie que le fils ne connaissait pas vraiment sa mère. Culte du changement -> montre un certain mal-être. Recherche de leur identité. Les Français sont capricieux. 2) Généralisation Il compare les m?urs des Français à la mode. C'est-à-dire qu'elles changent tout le temps. Cela dépend aussi de l'âge du roi car quand Louis 14 était jeune, il avait de multiples maîtresses et ne se préoccupait pas de la religion. En revanche après son mariage, donc les quinze dernières années de son règne, les choses ont changées. Il est resté fidèle à sa femme et vu que celle-ci était très pieuse, il suivit d'un peu plus près le catholicisme. Montesquieu réaffirme la supériorité du roi sur ses sujets. Il montre sa puissance : référence à la lettre 11. Il finit le texte en montrant que tout se passe d'une façon pyramidale. Le roi dirige la cour (espace restreint), la cour les Parisiens, et les Parisiens les provinces. La Bruyère montre la même chose dans Les Caractères. Dernière phrase : vérité générale. Image du moule. Les Parisiens prennent exemple sur le roi. Définition du despotisme (= monarchie absolue). Derrière ce comportement, il y a celui du monarque. L'impulsion de la mode est donnée d'en haut. Il se masque une hiérarchie, un ordre secret. La mode révèle le fonctionnement de la société. Conclusion Montesquieu ne se contente pas de faire la satire de la mode mais aussi une satire du roi et des m?urs françaises. Il montre le côté autoritaire de la mode. La mode a toujours existé. Elle fonctionne de manière pyramidale : les Parisiens créent la mode puis les « banlieues » les suiventQuestions Selon Montesquieu, que représente la mode pour les Français ? Montesquieu, philosophe du siècle des lumières, cherche à porter un regard critique sur les travers de la société de son temps. Il explore divers domaines, tels que la religion ou le pouvoir, mais aussi des domaines plus futiles, comme ici la mode, dont il souligne les caprices : les façons qu'ont les Françaises de s'habiller évoluent rapidement, en défiant toutes les lois de la raison. Afin de donner plus d'objectivité à son jugement, l'auteur place sa critique dans la bouche de Rica, un personnage fictif, un persan qui, arrivant à Paris, porte un regard neuf sur tout ce qu'il voit ; nous-mêmes Français sommes trop souvent aveuglés par les habitudes. L'auteur formule une double critique à l'égard de la mode : - son caractère éphémère et surtout le fait que les Français ne se décident pas par eux-même, mais attendent un exemple venu d'en haut - tout cela a des conséquences pécuniaires. Derrière cette critique de la mode, on voit donc que se dissimule une critique du comportement des Français : ils sont moutonniers, se comportent comme des marionnettes manipulées par le Roy, n'ont pas d'esprit critique et dépensent un argent fou pour des futilités alors que tant de gens sont dans le besoin. Le deuxième paragraphe reprend de façon encore plus caricaturale la critique du côté éphémère de la mode qu'on n'a même pas le temps de décrire avant qu'elle soit dépassée : on a l'impression d'assister à une course et Montesquieu en profite pour souligner le peu de cas que font les dames de la noblesse du labeur et du talent des meilleurs artisans : quel mépris et quel gaspillage ! Nouvelle accélération au troisième paragraphe avec une échelle de temps explicite puisqu'on y dit que 6 mois en campagne correspondent à 30 ans à Paris : Paris et la province constituent deux mondes étrangers ; séjourner à la campagne, c'est aussi perdre tout contact avec la cour, le pouvoir et tous les centres de décision. La mode évolue tellement vite qu'une Provinciale arrivant à Paris serait prise pour une Iroquoise de la lointaine Amérique ! Le dernier paragraphe développe encore la caricature ; la mode y est présentée comme une continuelle fuite en avant qui ne peut se terminer que par une révolution. La mode réside aussi dans les excès en tous genres et qui ont des conséquences sur un art plus noble tel que l'architecture. Comme le montre à la ligne 20 le terme «obligé» ou à la ligne 22 le mot «asservi», la mode débouche sur des contraintes et parfois elle devient la source d'un véritable esclavage. Pour Montesquieu, les Français ne sont pas raisonnables et surtout ils font preuve paradoxalement d'un grand manque de personnalité
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