Devoir de Philosophie

Lecture analytique, La peste, extrait 4 : Partie VI: « Je n'ai pourtant gardé de cette journée […] le plus abject des assassinats »

Publié le 29/07/2010

Extrait du document

lecture

 

Objectif : Le récit porteur de leçon.

Eléments d'introduction : => Situation du passage : La sixième section centrée sur Rieux et Tarrou. Ils sont sur une terrace qui domine la ville => En dehors de la Peste, impression. On a un monologue où Tarrou raconte sa vie à Rieux. C'est à partir d'ici qu'une amitié liera ces deux personnages. PBK : En quoi ce récit permet-il une dénonciation de la peine de mort ?En 1957, « Réflexion sur la Guillautine «, dans lequel Camus dénonce la barbarie de celle-ci. Donc Tarou => Porte-parole de Camus qui s'adresse aux lecteurs. I- Le récit d'un souvenir fondateur

1- Le pathétique du coupable- Mouvement du texte : Trois paragraphes très structurés : => Le coupable : paragraphe 1=> Tarrou : Paragraphe 2=> Père/Justice : Paragraphe 3On commence par le coupable, car l'action du récit tourne autour de lui, que Camus veut générer de la pitié à son égard, et que c'est la découverte du coupable qui est vivant pour Tarou. C'est une révélation, tarou est fasciné, hypnotisé par le coupable. « Je n'ai pourtant gardé de ce jour qu'une image «, « je n'eu plus de yeux que pour lui « => Portrait pathétique. Ce portrait est comme une esquisse, de la silhouette de l'inculpé à la manière d'un journaliste chroniqueur judiciaire. On a 3 types de détailles : Cheveux pauvres, des ongles rongés, la cravate male mise. Il s'agit de le rendre vivant et banal aux yeux de Rieux et des lecteurs. On a ensuite une insistance sur la peur de l'inculpé : « S'y décidant à tout reconnaître, si sincèrement effrayé «, «  Il avait l'air d'un hibou traqué «. Deux adjectifs pathétiques : « petit « et « pauvre «, ainsi que la périphrase « ce malheureux «. Le texte précise qu'il a une trentaine d'années. Un portrait que si clos par « Je n'insiste pas, vous l'aurez compris, c'était un homme vivant «. Ce qui résume et donne l'idée principale. 2- La figure du père La figure du père clos le portrait, et cela permet à tarou d'être enraciné par le coupable et le père. Comme pour l'accusé, on va retrouver un paragraphe sur le père, bref portrait, qui montre que le père incarne une justice inhumaine. « Transformé par sa robe rouge «, il paraît perdre son humanité, et à partir du 3ème paragraphe, Tarrou ne l'appel plus père, mais « Il «. On a un détaille vestimentaire, mais on insiste sur la couleur, le rouge => le sang. Autant l'accusé suscitait l'anpathie, le magistrat suscite l'antipathie, car représenté comme un être dénué de sentiment : « Ni bonhomme, ni affecteux «. L'anaphore de « ni «. Il est inhumain car toute sa personne se résume à un discours qui réclame la peine capitale : « Les phrases immenses, qui sortaient comme des serpents « => Logorrhée : discours très long, « Grouilles « => péjoratif, sur le pluriel. L'adjectif « immense « et «sans arrêt «. Pour finir, comparaison polémique avec les serpents qui fait penser que les parôles du magistrat sont comme du venin. Comparaison serpent/discours . Présentation de personnages manichéens qui sert à dénoncer la peine de mort. 3- Tarrou et sa prise de conscienceLa position du locuteur est centrale, ce qui montre que c'est lui qui ordonne le discous et donne sa vision subjective. Ce texte est un discours énonciatif à la première personne, trace de subjectivité, de modalisation : - Affective : Cf. Registre pathétique + lexique de sensations au paragraphe 2 qui montre les affects de Tarrou. De plus, sensations pour le coupable, et absence de sensations pour le père : On cite « mais quelque chose me serrait le ventre «, « Je sentais qu'on voulait tuer cet homme vivant « etc. Cette pitié est universelle et de l'ordre de l'humanité, profondement humaine(philosophie humaniste de Camus). Pour le père, « J'oubliais mon père «, « je n'écoutais presque rien «. Nombreuses hyperboles : Moment décisif de la vie du personnage : « Bien plus vertigieux que « etc. On a tout un travail sur le temps : C'est un récit rétrospectif de l'ordre du souvenir => temps du passé => Analepse. Tarrou oppose le temps avant le procés au temps pendant le procès : Opposition entre « brusquement « et « jusqu'ici «. La répétition de « À partir de ce jour «, deux fois. C'est le point de départ contre le mal et la mort pour Tarrou.

Transition : Le récit a donc une visée argumentative, qui permet à Camus, à travers son personnage, de dénoncer la peine de mort.

II- Un réquisitoire contre la peine capitale

1- Inversion des valeurs => Le locuteur inverse les catégories du juste et de l'inuuste : Le coupable devient la victime. Tarrou ne mentionne pas de motif d'accusation : généralisation. Il émet même des doutes sur la culpabilité de l'inculpé : « Si sincèrement effrayé par ce qu'il avait fait et ce qu'on allait lui faire « : parallélisme qui met en place une sorte d'équivalence entre le crime et la peine de mort, ce qui fait de la peine de mort un crime : « le plus abject des assassinats «. ce qui est provocateur, polémique. L'antithèse « je sentais qu'on allait tuer un homme vivant « insiste sur l'aspect inhumain. Le coupable quant à lui, est animé de remords, « s'y décidait à tout reconnaître, si sincèrement effrayé «. La comparaison avec les serpents place la justice du côté du mal. On insiste sur l'acharnement de la justice avec la répétition du verbe « demander «, qui demande la mort de l'accusé.

 

lecture

« - La composition de l'extrait est descriptive : paragraphe 1 : ancrage spatio-temporel, paragraphe 2 : descriptiond'Oran et de son climat, paragraphe 3 : description des habitants.- Impression d'immobilisme : le temps semble s'écouler au rythme des saisons= Le lecteur pressent que cette tranquillité va être perturbée. 2) Présentation du dispositif narratif - Le récit à venir est une chronique : cette information est donnée d'emblée au lecteur « le sujet de cettechronique » l 1 : nous allons donc lire le récit chronologique d'événements que le narrateur a observés et auxquels ila peut-être participé : se sont produit en 194.

»- Narrateur interne et anonyme : répétition du pronom indéfini « on » l 19 « notre petite ville » « nos concitoyens » l21 - La question des points de vue : peu de variation, focalisation interne sauf à la fin de l'extrait : externe «le soirlorsqu'ils quittent leur bureau...

balcons » l 27/29, omnisciente : les désirs des plus jeunes sont violents et brefs, lesvices des plus âgés ne dépassent pas...

» Prise de distance et regard critique du narrateur : - le narrateur semble se détacher des habitants « selon leur expression » l 23- il intervient souvent ironiquement à leur sujet : « ils travaillent beaucoup mais pour s ‘enrichir » l 22- il se moque de leur partage inégal du temps, moquerie signalée par les modalisateurs et les antiphrases : «Naturellement ils ont du goût pour les joies simples » l 23, « Mais très raisonnablement, ils réservent ces plaisirs pourle samedi soir » l 25/26- il les juge : « les vices des plus âgés ne dépassent pas les associations de boulomanes » l 31» (antiphrase) = Témoin privilégié, le narrateur à travers cette description subjective propose un point de vue critique sur Oran etses habitants. 3) Capter l'intention du lecteur : 3 Fonction captatio benevolentiae : - L'absence d'action ménage un effet d'attente : le lecteur attend du mouvement, de l'action et aspire avecimpatience à sortir de cette monotonie- Il se demande également quel pourrait être l'élément qui viendra perturber cette immobilisme - Promesse d'un récit extraordinaire : l'intérêt du lecteur est immédiatement éveillé : « les curieux événements »l lenarrateur présente sa chronique comme peu banale : « de l'avis général, ils n'étaient pas à leur place, sortant unpeu de l'ordinaire » l 2 - Un suspense cultivé : la curiosité du lecteur est aiguisée par cette « promesse », d'autant plus que le narrateurs'ingénie à peindre la ville sous son jour le plus ordinaire- Interrogations également quant à l'identité du narrateur : qui est ce on ? II.

LA FONCTION SYMBOLIQUE DE LA DESCRIPTION D'ORAN 1) Oran comme un symbole universel :Oran symbolise le monde moderne des années 40 : c'est « la cité » , « une ville ordinaire » l4 - Comme dans n'importe quelle autre ville du monde, les activités et le quotidien sont banals : « on vend sur lesmarchés » l 12, « on y travaille » « on y aime » « on y meurt » l 18 « on s'y ennuie » l 20 le parallélisme desconstructions évoque cette banalité également - Les plaisirs également sont communs : « ils aiment les femmes, le cinéma et les bains de mer » l 24 - Comme partout ailleurs les années se succèdent au rythme des saisons : le printemps synonyme de renaissance :« qualité de l'air » « les corbeilles de fleurs » l 21, l'été synonyme de chaleur, l'automne et ses giboulées : « ledéluge » et enfin l'hiver ici synonyme de « beaux jours » comme souvent dans les villes du Sud. Elle symbolise la vie collective propre à toute société :- le jugement porté sur les événements « curieux » est collectif : « de l'avis général » l.2- les activités se font « ensemble » l 19 Absence d'individualité: prédominance du « ils » et du « on ».Ce « on » désigne indifféremment les oranais : « on y joue gros jeu » l 31, le narrateur : « on doit l'avouer est laide» l 5 que les deux réunis : « on ne peut plus vivre alors que dans l'ombre des volets clos » l 14 Absence de personnage particulier : il n'y a pas de héros identifiable, les oranais sont désignés par « les plus jeunes» l 29 ou « les plus âgés » l 30 qualificatif qui souligne l'écoulement normal de la vie.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles