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Lecture analytique du prologue de Gargantua

Publié le 01/05/2018

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Objet d’étude n°1 Texte n° 1 Auteur : Rabelais Siècle : 1534 Titre de l’œuvre : Gargantua Titre de l’extrait : Prologue Support utilisé : polycopié / œuvre intégrale Introduction Présentation de l’auteur : Rabelais incarne la transition entre Renaissance et Moyen Age ainsi que l’humanisme français du début du XVIe siècle. Il est un moine humaniste en rupture avec l’Eglise ainsi qu’un médecin reconnu et l’un des écrivains les plus importants de notre histoire et de la première période de la Renaissance. Il écrit principalement des romans comme Pantagruel et Gargantua. Triple carrière : médecin, auteur et traducteur (grec et latin). Présentation du texte : Il s’agit ici du prologue de Gargantua, c’est à dire la première chose que le lecteur lit du livre. De toute évidence, il s’agit d’un texte humaniste à visée argumentative dans un enrobage plaisant et provocateur. Plan de l’étude Problématique : En quoi ce texte est un texte typiquement humaniste à visée argumentative derrière ce carcan plaisant et provocateur qu’est la forme du texte ? Plan : I. Un texte plaisant et provocateur II. Un texte sérieux et argumentatif III. Un texte humaniste Lecture analytique I. Un texte plaisant et provocateur A. Références et proverbes populaires « N ‘avez-vous jamais crocheté une bouteille ? », observation du chien l. 33 ou la « pelure d’oignon ». + « l’habit ne fait pas le moine » = proverbe populaire B. Le lexique comique Description du personnage de Socrate comme un personnage ridicule. Présence d’un vocabulaire concret puisque Rabelais remplace dès qu’il le peut les termes abstraits par des images qui deviennent burlesques. Les titres des ouvrages de Rabelais inventés sont d’un vocabulaire comique. C. Enumérations délirantes : le goût de la liste - La première liste = celle des créatures peintes sur les silènes (part du réel pour aller vers la fantaisie) - La seconde liste = celle des dogues contenus dans les silènes ? - La troisième liste = celle des caractéristiques de Socrate - La quatrième liste = celle des titres de livres - La cinquième liste = celle des actions du chien sur l’os et sa moelle, caractérisée par une attitude. II. Un texte sérieux et argumentatif Abondance des références antiques et savantes - Ecrivains et philosophes grecs. Socrate, philosophe athénien du Ve siècle av. J.-C. n’a écrit aucun ouvrage (ses propos ont été retranscrits notamment par Platon et Xénophon.) dont le portrait est réalisé au sein du texte de Platon Le Banquet. L’auteur a donc une grande connaissance du sujet, et semble attendre du lecteur le même savoir. - Mention de Galien sans précision sur son identité. Galien est un médecin grec de l’époque de l’empire romain. Héritier d’Hippocrate, médecin grec de référence. - Mention de Bacchus. Dieu de la fête et de l’ivresse + évocation des Silènes Présence d’un lexique abstrait - Présence d’un lexique philosophique (l.42-43 : révéler le christianisme est la religion de la révélation + mots « doctrine » et « sacrements »). On parle aussi d’anciennes religions avec « mystère horrifiques » qui fait référence aux relogions à mystère païennes. Ces deux types de religions sont d’ailleurs mises ici sur le même plan. - Présence d’un lexique politique « République », la façon dont le chien organise sa vie - Présence d’un lexique ésotérique : « symboles pythagoriciens » - Présence d’un lexique moral : description de Socrate qui fait le portrait de la perfection humaine (on s’oriente vers la définition philosophique de l’Homme. - Lexique hyperbolique : aspect incroyable du propos, exagération dans le portrait du chien (précision des actions à caractère moral : action du domaine animal mais valeurs humaines. Armature argumentative - Confusion dans le 1er paragraphe mais volonté de clarification l.18. - En partant d’exemples, il arrive à l’idée qu’il est mauvais de s’arrêter à l’apparence, de privilégier le contenant au contenu, il faut chercher plus loin que cela. - Connecteurs logiques, questions rhétoriques et oratoires - système de dialogue et impératif / futur à valeur d’impératif. III. Un texte humaniste Le modèle antique - Références ne sont pas faites à des textes contemporains mais antiques. L’auteur y prône un retour puisqu’elles apparaissent comme des modèles. Le lecteur actif - Avec l’imprimerie, la lecture devient un acte silencieux et individuel, ce qui implique une autre approche des textes. Il est donc normal que le propos de Rabelais soit un mode d’emploi pour ce nouveau lecteur. Les formules des humanistes - Le texte contient des formules typiquement humanistes : « la substantifique moelle », « savoir intelligent », les hyperboles décrivant Socrate proposent un idéal humain (un homme qui ne se soucie pas des biens matériels pouvant le détourner de l’essentiel). Cette figure est reprise un peu plus loin par Rabelais lui-même avec le chien. Conclusion Il s’agit ici d’une leçon humoristique. Derrière une image burlesque se cache l’essentiel de l’image d’un Homme humaniste. Ces idées humanistes se développent au cours du XXe siècle notamment par Montaigne. Cependant, aucun auteur n’a su mêler à ces idées la truculence de Gargantua.

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