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Lecture Analytique De L'Acte I Scène 7 Du Jeux De L'Amour Et Du Hasard de Marivaux

Publié le 02/10/2010

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PARAGRAPHE FIGURES DE STYLE ou structures récurrentes de la littérature ANALYSE DES FIGURES

Le marivaudage : l’inversion maître/valet, maîtresse/suivante. (voir fiche outils marivaudage) Cette scène est typique du marivaudage :

Les personnages badinent sur la scène, ils s’amusent dans leur jeu amoureux.

Les personnages parlent par détour un peu comme les précieux au XVIIème siècle.

Nous trouvons également une inversion entre le maître et son valet et entre la maîtresse et sa suivante.

Les répliques sont courtes et la concaténation des répliques est très bonne : chaque personnage reprend la réplique de l’autre pour répondre comme pour montrer que les deux personnages sont fait l’un pour l’autre.

L 345-346

L 403-406 Un langage recherché et ambiguë : la langue de marivaux Marivaux, comme nous l’avons vu dans la fiche outils sur le marivaudage a un style d’écriture très particulier. « Puisque nous sommes dans le style amical et que nous avons abjuré les façons,… « l 345-346, « … cette fierté là te va à merveille, et quoiqu’elle me fasse mon procès, je suis pourtant bien aise de te la voir ; je te l’ai souhaitée d’abord que je t’ai vue, il te fallait encore cette grâce-là, et je me console d’y perdre, parce que tu y gagnes « Dans cette réplique Dorante avoue à demi-mot son rang à Silvia car lui y perd mais elle (qui est censée être une servante) y gagne.

La double énonciation : La double énonciation correspond à une énonciation s'adressant à deux destinataires distincts. De manière générale, le théâtre est une double énonciation en ce sens qu'un personnage, sur scène, lorsqu'il s'adresse à un autre personnage, s'adresse également aux spectateurs.

La double énonciation sert également à l'auteur pour faire passer un message au public par l'intermédiaire des acteurs. C’est le cas dans notre texte.

Le personnage sur scène parle en double énonciation quand il interrompt le dialogue (dans les aparté) pour parler au public ou dire sa pensée à part, pour lui, sans que l'autre personnage présent sur scène ne l'entende.

Voir fiche jointe sur l’acte I scène 1 de L’Illusion comique de Corneille. « Ils se donnent la comédie «, « je ne plains pas la soubrette qui l’aura «, « Elle est bien hardie d’oser avoir une femme de chambre comme toi «, « quand je te tutoie, il me semble que je jure «, « Quelle espèce de suivante es-tu donc avec ton air de princesse ? «, « Quel homme pour un valet «, « le fils d’honnête gens «, « on m’a prédit que je n’épouserai jamais qu’un homme de condition «, « on est quelquefois fille de condition sans le savoir «…

Dans ces répliques, le personnage ne comprend pas forcément la réplique de l’autre mais le lecteur ou le spectateur oui.

La mise en abîme théâtrale : En littérature, ce terme désigne l'enchâssement d'un récit à l'intérieur d'un autre. Certains écrivains ont ainsi présenté dans leurs romans des écrivains... qui écrivent. Il y a alors histoire dans l'histoire. Le même procédé peut être utilisé au théâtre, lorsque des acteurs jouent des personnages qui jouent eux-mêmes - par exemple avec des déguisements - le rôle de quelqu'un d'autre (On peut alors parler de théâtre dans le théâtre).

Voir fiche jointe sur l’acte I scène 1 de L’Illusion comique de Corneille. Dans ce texte nous trouvons des termes qui renvoient à la mise en abîme théâtrale : « Ils se donnent la comédie «, «C'est-à-dire que ma parure ne te plaît pas ? «, « quitte donc ta figure «, « ceux dont la garde-robe ressemble à la tienne «.

Le langage des personnages C’est la langue qui trahit les personnages. Ils ne parlent pas selon leur rang social.

Ils ont du mal à se tutoyer : « Quand je te tutoie, il me semble que je jure « l 359, « trêve de badinage « l 391.

La scène de rencontre La scène de rencontre est ici revisitée par Marivaux. Les personnages se rencontrent normalement pour se renseigner sur leur maîtres respectifs.

Finalement, ils en profitent pour apprendre à se connaître et Dorante/Bourguignon en profite pour faire des avances à Sylvia/Lisette.

Cette rencontre commence par une découverte physique : « je ne plains pas la soubrette qui l’aura « par Silvia et « il n’y a point de femme au monde à qui sa physionomie ne fit honneur «

La rencontre porte ensuite sur le caractère des personnages et ceux-ci montrent tous deux qu’ils ont de l’esprit : « Le trait est joli assurément «. Les répliques sont reprises par les personnages et ceux-ci rajoutent à chaque fois un élément nouveau. Les répliques consistent essentiellement à se complimenter.

Le problème des rangs sociaux Sylvia repousse les avances de Dorante car elle croit qu’il s’agit d’un valet. Si elle accepte d’échanger son rôle avec sa servante, elle n’est pas prête à assumer son amour pour un valet. Pourtant la fin du texte témoigne d’une sorte d’aveux de la part de Lisette « J’aurai déjà dû le faire «. 

Par deux fois la réplique de Silvia commence par « non «, la plupart des phrases de Silvia ont une tournure négative « Il ne tarit point «, « on m’a prédit que je n’épouserai jamais qu’un homme de condition «, « ma foi, je n’étais pas venu dans ce dessein-là «…

 

La naissance de l’amour et la concaténation des répliques Une grande partie des répliques tournent autour du sentiment amoureux.

Champ lexical du sentiment amoureux ou du comportement amoureux : « cajoleries «, « douceurs «, « amour « l371, l424 et l414, « badinage «, « aimerais «, « demander ton cœur «.

La concaténation des répliques est respectée : chaque personnage reprend une partie de la réplique de l’autre : cela montre la grande entente qui existe entre les personnages. Les répliques sont courtes, les personnages se livrent à un jeu verbal.

 

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