Lecture Analytique, Chapitre IV, L' Ingénu De Voltaire

Le chapitre 4 est une mise en scène blasphématoire d'un sacrement, le baptême. 

Comment Voltaire tourne la religion en dérision dans ce passage ?

Dans un premier temps nous étudierons une scène mouvementée à caractère théâtral, puis l'Ingénu ou l'application des règles et enfin la religion tournée en dérision .

I) Une scène mouvementée ou le caractère théâtral

a) La vivacité de la scène

- alternances : -> des discours directs et indirects ---> accélération du récit ce qui rompt avec les chapitres précédents

                      -> des rythmes ---> moyen de séduction de la part de Voltaire

- L'aspect cocasse de la scène : rappel du chapitre précédent avec la disparition de l'Ingénu pour son baptême alors qu'il est nu dans la rivière ---> rupture

- Rythme de la phrase en parallèle avec l'absence de débat

b) Le caractère théâtral du baptême

- comique de mot avec " j'attends le baptême "  ---> structure transitive directe: notion d'obligation, de volonté, de naïveté ( méconnaissance des coutumes )

- argumentation de l'Ingénu : -> égalité avec l'évêque "Montrez moi"

                                          -> l'utilisation de l'impératif ---> niveau de langage faible ce qui marque le contraste avec la cérémonie et l'entourage

- comique de situation avec la rupture entre les mondains et la nudité de l'Ingénu  ce qui rompt avec les traditions

II) L' Ingénu ou l'application des règles

a) La voix de la logique

- " parbleu" un juron à caractère blasphématoire ---> énervement de l'Ingénu + exclamations 

- l'Ingénu reprend le dessus : l'adverbe "cependant" ( vocabulaire de répétition)

- argumentation construite de l'Ingénu : -> Ingénu sûr de lui avec "très certain" adverbe d'intensité

                                                           -> Formulation " je vous défie"

                                                           -> " je ne serai point baptisé du tout" futur qui a pour valeur la détermination

                                                           -> plus d'importance à se faire baptiser dans la rivière qu'au baptême lui même ---> côté têtu, caractère perfectionniste .

                                                           -> un seul et unique exemple : culture relative de l'Ingénu ---> adverbe " toujours"

b) l'influence des femmes et leur sensualité

- "tout bas " --> curiosité perverse de la femme+ confidence intime + curiosité sexuelle + curiosité partagée avec la tante ( comme un secret )

- ironie de Voltaire avec "tant était grande leur discrétion" ---> effet de mimétisme + effet d'insistance sur la portée de la proposition 

- Le rôle de la Sainte Yves :   -> "rougit de plaisir" entre honte et désir, plus statut de haute valeur avec l'adverbe d'intensité "si" ---> tout dépend d'elle.

                                           -> ironie avec voltaire avec "modestement" puisqu'elle sait exactement ce qu'elle fait

                                           -> " tout ce que vous" ---> perte de moyen de l'Ingénu ---> la Sainte Yves prend le dussus

                                           -> la méconnaissance du statut des individus par l'Ingénu ce qui met en valeur les capacités de la Sainte Yves ---> son influence

                                               balais tous les raisonnements des hauts personnages

                                           -> allitération en [s] : sensualité , fierté de son statut

III) la religion tournée en dérision

a) L' Ingénu entre lecture et implication

- périphrase de la bible ---> un livre comme un autre

- absence d'explication du prieur + moquerie des évêques avec la proposition " ce qui est beaucoup" qui accentue la valeur de la venue de l'évêque

- parallélisme de structure + graduation avec " baptême d'eau, baptême de feu, baptême de sang" ---> caractère blasphématoire en associant le baptême à d'autres

  éléments

- des discussions antérieurs qui laissent penser à une appropriation des textes

b) la satire religieuse et social

- critique des jésuites et de l'évêque, ironie de Voltaire sur la position des femmes entre dévotion et curiosité sexuelle ---> critique social des mondains sans réel argument