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Lecture Analytique "Barbara" De Jacques Prévert

Publié le 01/08/2010

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Introduction:

Jacques Prévert (1900-1977) est un poète français qui a eu beaucoup de mal à se faire reconnaître des critiques car on lui reprochait la trop grande simplicité de sa poésie. A présent, il est considéré comme l'un des plus grands poètes du XXème siècle et il est publié dans la collection de La Pléiade, synonyme de consécration et d’honneur pour un écrivain. Le poème "Barbara" est extrait de Paroles, paru en 1946. C’est un texte de circonstances qui se réfère aux 165 bombardements de la ville de Brest entre le 19 juin 1940 et le 18 septembre 1944. La destruction complète de la ville inspire une réflexion pessimiste sur l’amour et la vie. Nous étudierons ce poème de cette façon:

I/ Une chanson et un poème d'amour (v1 à v36) 1.1 Un paysage attendrissant 1.2 Le portrait d'un amour 1.3 La complicité du poète pour cet amour II/ Le renversement de la situation (v37 à fin) 2.1 L'irruption progressive mais terrible de la guerre et la destruction de l'Amour 2.2 Le pessimisme de Prévert I/ Une Chanson et un poème d'amour 1.1 Un paysage attendrissant Il s’agit en réalité d’une rengaine écrite dans un style familier avec des répétitions et des reprises. Comme dans une chanson, on trouve un refrain et le poète s’adresse à une personne : "Rappelle-toi Barbara / Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là". La nostalgie du bonheur passé est une résurgence (= retour brutal) des souvenirs. Cette anaphore traduit une complicité entre le poète et la femme Les sonorités sont douces, liquides. On relève une allitération en /s/ qui fait apparaître le son des gouttes d'eau s'écrasant sur le sol. Le rayonnement de l’amour transfigure la nature elle-même : l’image de la pluie n’est plus la banale représentation du climat océanique mais l’expression du bonheur amoureux, ce qui est confirmé au vers 31 avec les deux adjectifs mélioratifs "sage et heureuse" qualifiant la pluie. Le paysage est familier et il évoque la rue de Siam (ancien pays d’Asie, actuelle Thaïlande), le bateau d’Ouessant (île au large de Brest avec un phare). Ces noms propres sont ancrés dans la vie quotidienne des Bretons. 1.2 Le portrait d'une femme aimée Grâce à un travail sur la répétition, le rythme, le vocabulaire, Prévert parvient à rendre compte avec simplicité d’un état de bonheur. Le poème s’ouvre sur un appel aux souvenirs. L’impératif « Rappelle-toi « sert de relance rythmique à la première partie du poème ainsi que le prénom «Barbara « (magie invocatoire). Barbara, avec son sourire et sa beauté, représente la femme en général, et même l'Amour comme on le comprendra dans la suite du poème, et son apparition lumineuse, soulignée par les trois adjectifs du vers 4, repris en chiasme au vers 27, contraste avec la banalité morose. Un personnage jaillit brutalement au vers 17 et les syllabes de son nom au vers 19 forment un cri. On relève le groupe de mots au sens très fort "jetée dans ses bras" au vers 22, qui souligne la passion qu'éprouvent les deux personnages l'un pour l'autre. 1.3 La complicité du poète pour cet amour La rencontre du poète avec la jeune fille est très simple : c’est le croisement de deux sourires et l’échange de regards inconnus. Leur échange commence au vers 8 et se termine au vers 13. Il est court mais intense comme le montre le parallélisme entre les vers 12 et 13. Le poète est témoin de la scène et il prend parti pour les amoureux, comme le montre le tutoiement de proximité utilisé avec insistance depuis le début. Le poète explique le tutoiement qu'il emploie dans trois vers très beaux dont deux qui sont en parallèles, de par leur construction. La généralisation de l'amour est exprimée par l'absolu "tous", employé deux fois dans ce petit passage. Cette excuse est entourée de deux anaphores et la seconde au vers 29 relance le poème. La suite est une énumération propre à Prévert. On relève deux occurrences de "heureuse" qui entourent le même substantif au masculin "heureux", qui peut traduire l'étreinte amoureuse de la fougueuse jeune fille. La pluie et la ville sont personnifiées pour leur donner plus de vie. CCL: I/: Prévert dresse dans une première partie le tableau d'une passion amoureuse, qui est d'autant plus émouvant que le poète en est le témoin. Bien qu'on ne s'y attende pas au début du poème, la situation se renverse progressivement. II/ Le renversement de la situation 2.1 L'irruption progressive mais terrible de la guerre et la destruction de l'Amour Prévert introduit deux notes mises en place dans le but de nous inquiéter quant à la suite des évènements. Au vers 35 on relève « l’arsenal «, qui est par définition un dépôt d'armes, de munitions, ou encore un lieu de construction, d'entretien et d'armement des navires de guerre. Quoi qu'il en soit, dans l'esprit antimilitariste de l'auteur, il s'agit d'un danger. De plus, on relève "le bateau d'Ouessant" au vers 36 qui est par dénotation péjoratif. En effet, il existe un proverbe breton qui dit que « Qui voit Ouessant voit son sang". Ce vieux dicton illustre le danger qu'il y avait à passer le raz de Sein et à s'approcher d'Ouessant à l'époque où les bateaux n'étaient pas motorisés. Le renversement se fait au vers 37 avec un cri de douleur beaucoup plus rauque que tendre dans l'interjection "Oh". La guerre fait irruption dans le bonheur amoureux et le ton change. La familiarité du début s’efface. Et le mot employé est d'autant plus fort et marquant que c'est une injure "Quelle connerie la guerre". Le poète s’indigne contre la guerre qui détruit l’amour et la condamnation antimilitariste s’exprime avec violence puisque le poète n’hésite pas à employer un vocable argotique qui manque de poésie. Pourtant, ce manque de lyrisme flagrant est compensé par la force du message. Le langage courant est impuissant à traduire la révolte des cœurs purs. On remarque l'utilisation d'un jeu d’allitération très dures : -/k/-/k/-/r/-/gu/-/r/ : sonorités gutturales. Puis, il se pose de nombreuses questions, il ne s'y retrouve plus. Le registre pathétique se fonde à nouveau sur la métamorphose de l’image de la pluie qui reprend une apparence classique, celle du déluge destructeur, mis en valeur par une accumulation d'adjectifs à connotations péjoratives et par le réseau lexical très présent de la guerre. Pourtant il se souvient et marque un temps d'arrêt dans son émotion avec "Et celui qui te serrait dans ses bras", suivi du rejet qui met en valeur le mot "Amoureusement", si long qu'il nous oblige à la lecture, à marquer un temps. Ce moment de repos est brusquement arrêté par un retour à la réalité difficile à accepter et qui se base sur des questionnements "Est-il mort ou bien encore vivant". Dans les deux cas, les deux amants sont séparés par le conflit. Il s'agit bien évidemment de la SGM. Après une reprise anaphorique du vers 37, suit une phrase qui se rapproche de celle qui constituait les vers 2 et 7 "Il pleut sans cesse sur Brest". La différence est qu'elle est au présent de l'indicatif, et décrit donc une vérité, et l'allitération en /s/, reflète le sifflement terrible des bombes, à mettre en parallèle avec les gouttes d'eau du début. Au-delà du drame amoureux, le spectacle des ruines de Brest transformé en paysage de cauchemar, désespère le poète, comme le prouve le vers 48 "Mais ce n'est plus pareil". 2.2 Le pessimisme de Prévert Ce désespoir s’exprime par une métaphore et une comparaison. La métaphore se situe au vers 50 où l'orage désigne la violence et le malheur. La comparaison est celle des nuages avec des chiens : on note le terme « crever « (s’ouvrir en s’éclatant pour les nuages, mourir de façon violente pour les chiens). Cette comparaison est développer dans des termes affreux et désespérant "disparaissent", "vont pourrir au loin", "Au loin très loin de Brest". A partir du v.46, il n’est plus question ni de Barbara ni de celui qu’elle aime. Toute la place est faite au désastre qui est marqué par une métrique brève : c’est l’expression de la violence soudaine des bombardements qui n’ont rien à voir avec la douceur bienfaisante de la pluie des premiers vers. On remarque également la forte présence dans les quatre derniers vers de l’allitération en –r (Brest, pourrir, Brest, reste, rien) qui exprime toute la violence de la guerre. On relève une succession de négations, de termes absolus et de mots à caractère péjoratifs, pour décrire une situation qui semble ne jamais pouvoir être résolue. La désolation est à son comble lors du dernier vers qui se termine par le mot "rien" qui donne l'idée de destruction absolue et illustre le triomphe du néant et de la mort comme le verbe « pourrir « (vers 56). Conclusion

Dans le poème "Barbara", l'amour a la capacité d'engendrer autour de lui un environnement positif. Le paysage devient le miroir du bonheur. En réalité la visée du poème est une critique virulente de la guerre. Le poète atteint son objectif avec fort peu de moyens puisqu'il n’a recours qu’à une seule image : la pluie. C’est ainsi qu’il parvient à dénoncer avec force les horreurs du conflit. La simplicité du vocabulaire, les effets de reprise et de refrain, le caractère universel des thèmes évoqués (l’amour et le bonheur, la guerre et la destruction), l’expression directe de la révolte du poète, expliquent que ce texte mis en musique et en chanson a atteint le plus large public.

 

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« L'adjectif théâtral a deux significations :- dramatique, tout ce qui est en lien avec le genre du théâtre et sa représentation sur scène ;- outrancier, excessif à la façon d'un comédien sur scène qui en fait trop (depuis le XIXème siècle).Quels aspects de l'art théâtral permettent ce glissement de sens ? - Le sujet invite à une explication du glissement de sens en s'intéressant aux aspects du genre théâtral. - problématique : Qu'est-ce qui dans la représentation théâtrale peut engendrer des effets de grossissement, voired'outrance ? I] Le théâtre est le lieu des thèmes extrêmesII] Le théâtre est le lieu d'un langage mis en scèneIII] Le « grossissement » opéré par la mise en scène. Recherche des idées : quelles pièces connaissez-vous qui mettent en scène des comportements spectaculairesvoire outranciers ? :- langage tragique de Phèdre- mise en scène de situations extraordinaire.

(Phèdre)- langage : lieu de conflit.- représentation d'événements violents dans le romantisme ou le siècle d'or.

(Roméo et Juliette, Ruy Blas…)- fonction du théâtre chez Aristote : purger les passions par la mise en scène des passions.- tenir compte également des pièces vues par la classe. Séance 2 : HISTOIRE LITTERAIRE Connaître les caractéristiques de la tragédie classique Dans quelle mesure Phèdre répond-elle aux exigences de la tragédie classique ? Règles de la tragédie classique Phèdrerègle des 3 unités lieu unique : non précisé.

Trézène .action simple : aveu, retour de Thésée, rôle d'Œnone, jalousie de Phèdre pour Aricie.

Toutes les actions secondairessont soumise à l'action principale.unité de temps : 12 heures.un sujet mythologique légende de Phèdre et de Thésée.rappel de la généalogie des personnages.vraisemblance« Jamais au spectateur n'offrez rien d'incroyableLe vrai peut quelquefois n'être pas vraisemblable »bienséance« Mais il est des objets que l'art judicieuxDoit offrir à l'oreille et reculer de yeux » Phèdre n'accuse pas elle-même Hippolyte, c'est Œnone qui le fait.Hyppolite a simplement désiré sa belle-mère et il n'est pas accusé de l'avoir violée.

recours au récit pour ne pas choquer« Ce que l'on ne doit point voir, qu'un récit nous l'expose »récit de Théramène.personnages noblesniveau de langue soutenu5 actes :expositionaction / nœud de l'intrigueconséquence du nœuddénouement exposition : aveu des amoursannonce de la mort de Théséeannonce du retour de Théséejalousie de Phèdremort de Hyppolite et de Phèdre.provoquer terreur et pitié : catharsis raisons de la passion amoureuse de Phèdre :- punie de l'amour de sa mère pour un taureau blanc, que son père Minos a refusé de sacrifier à Poséidon- pour punir Hyppolite lequel a refusé les avances de Aphrodite.innocence de Phèdre ? combat son destin mais ne peut y échapper : fatalité tragique. Séance 3 : LECTURE Comprendre la technique du commentaire comparé Se rappeler les caractéristiques de l'expositionSupport : - Acte I, 1. »

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