Lecture Analytique Acte V, Scène 6 - L'Illusion Comique
Publié le 02/10/2010
Extrait du document
I- Situation du texte
Le texte proposé à mon étude est une pièce de théâtre de Corneille, écrite et joué pour la 1ère fois en 1636 et éditée en 1639. Corneille a 30 ans à l’époque et après ces études de droit, il devient avocat du Roi. Il s’oriente très vite vers le Théâtre surtout la comédie dont il renouvelle le genre.
Très vite connut il est soutenue à la cours par Louis XIII et Richelieu.
L’Illusion Comique est une pièce de transition, écrite un an avant le Cid. Après cette dernière pièce Corneille s’oriente dans la tragédie définitivement.
La pièce va souvent être modifiée pour passer du bizarre baroque à la régularité classique. (Dernière édition en 1660)
Le Titre de la pièce est intéressant et a plusieurs niveaux de lecture.
L’illusion renvoi à l’artifice, la fausse apparence, la tromperie mais aussi a la vanité « aspect morale du baroque «. Quand à l’adjectif comique renvoie à quelque chose qui fait rire mais aussi au théâtre. Il y a bien l’alliance de l’illusion et du théâtre dans ce titre.
La scène 6 de l’acte V de L’Illusion Comique de Corneille édition 1639. Nous sommes donc à la dernière scène de la pièce qui a de nombreux sens mais le premier est la fin des illusions et la scène des révélations. Pridamant croit son fils mort après l’avoir vu jouer une tragédie (Mais il n’est pas au courant). Pridamant est comblé de chagrin jusqu'à ce qu’Alcandre tire un rideau et lui montre un autre spectacle.
II-Lecture
III- Introduction
La fin de la mystification de Pridamant et de la démarche pédagogique d’Alcandre. Les deux personnages père et fils ont changés. La révélation de cette scène surprend Pridamant et haut delà de la pièce les spectateurs externes. La différence entre les deux niveaux du théâtre s’estompe, spectateurs troublés : Brouillage des repaires.
La structure fait avancer doucement les personnages de la pièce et les spectateurs vers l’éloge du théâtre.
(v.1725-1746) Alcandre continut a se jouer de Pridamant et lui promet les funérailles de son fils pour redoubler sa douleurs.
De la didascalie au vers 1780, il s’agit de la fin de l’illusion. Pridamant découvre que son fils est comédien et vivant.
(v.1781-1806) Il s’agit d’un éloge du théâtre.
Du vers 1807 à la fin c’est la joie de Pridamant et il admet que le métier de comédien est bien.
Il s’agit donc d’un discours argumentatif et du registre épidictique et ironique.
Nous tenterons donc de nous demander comment cette scène met en évidence le rôle du théâtre et au delà une conception de la vie baroque ?
1- Une réflexion sur le théâtre
2- Une réflexion sur la vie
IV- Analyse
1-
a) La mise en abyme
Il y a eu une vraie tragicomédie jouée sur une vraie scène. La scène 2 Acte V est le théâtre dans le théâtre. Le dramaturge utilise la mise en abyme pour montrer une action de théâtre si théâtrale soit-elle peut se confondre avec la réalité. D’ailleurs le père le dit au vers 1777. « J’ai pris sa mort pour vraie, et ce n’était que feinte «.
Pridamant à partir du vers 1729 exprime son chagrin
Le théâtre montre les choses tellement bien jouées.
Le registre de la tirade de Pridamant est tragique et s’inscrit logiquement dans le prolongement de la fausse « tragédie «.
(v.1740) « Adieu, je vais mourir, puisque mon fils est mort. « Cette phrase fait écho au vers 1701 de la « tragédie « où Pridamant dit « Hélas ! Il est perdu « . Tous le repaires sont donc perdu.
Cela permet à Corneille de montrer la correspondance absolue entre réalité et théâtre.
b) La juxtaposition de l’illusion et de la réalité.
Pridamant croit en la continuité des événements. Alcandre va accroitre le malheur de Pridamant dans un premier temps au vers 1725-1728 « Ainsi de notre espoir la fortune se joue, Tout s’élève ou s’abaisse au branle de sa roue, et son ordre inégal qui régit l’univers au milieu du bonheur a ses plus grand revers. « Il y a une vraie cruauté dans les paroles d’Alcandre.
La tirade du vers 1741-1746 est également de la cruauté envers Pridamant « D’un juste désespoir l’effort est légitime, et de le détourner je croirais faire un crime, Oui, suivez ce cher fils sans attendre à demain, mais épargnez aux douleurs qui rongent vos entrailles, et ou les redoubler, voyez ses funérailles. «
Alcandre augmente ainsi les souffrances de Pridamant qui confirme son désespoir.
Il y a deux vers dramatisé par l’allitération en R lors du levé de rideau « On tire un rideau et on voit tous les comédiens qui partagent leur argent. « (v.1745-1746).
A partir du vers 1746 il y a une abondance du verbe voir.
Alcandre va répondre aux questions de Pridamant grâce a une discours modalisé qui traduit l’étonnement et la surprise.
Alcandre au vers 1754 montre le caractère artificiel de se qui a été vu précédemment, il parle d’argent et montre bien que si le spectacle est une illusion pour le comédien s’est un métier aussi.
(v. 1755) « Mais la Scène préside à leur inimitié « Accentue le spectacle de l’illusion théâtrale.
Différence entre trompeur et tromper et acteur et spectateur au vers 1759 et 1760 « le traitre et le trahi, le mort et le vivant se trouvent à la fin amis comme devant «. Dans cette tirade d’Alcandre il y a le démontage de toute la mystification. C’est l’envers du décor que montre Alcandre.
Le théâtre, s’est des mots.
La mise en scène du mage à émis dans un premier temps une réflexion sur l’illusion théâtrale puis Alcandre poursuit la vie de Clindor. Il explique à Pridamant que son fils est devenu comédien. Point d’exclamation, permet de rebondir sur l’éloge du théâtre.
c) L’éloge du théâtre
C’est la seconde partie du vers 1765 « D’un art si difficile «. Le champ lexical de l’éloge du Théâtre est abondant. Dans une tirade argumentative tous les mérites du Théâtre au vers 1781.
Le théâtre permet de bien gagner sa vie au vers 1801 « S’il faut par la richesse estimer les personnes le théâtre est un fief dont les rentes sont bonnes «Tout le monde aime le Théâtre au vers 1782-1784-1786. le théâtre divertit toutes les classes sociale. Le rythme ternaire du vers 1794 « Même notre grand Roi ce foudre de la guerre « montre que même le Roi fait du théâtre. Cela donne des valeurs et une pédagogie exemplaire. Le théâtre bien plus qu’un divertissement c’est aussi une façon d’apprendre la vie.
2-
a) La vie, théâtre du monde
Mis en évidence de l’instabilité du monde et des apparences au vers 1753 au vers 1755 le lexique montre que la roue tourne.
L’emploi de mot proche, avec des adjectifs transformés en mot commun montre l’instabilité e la vie et des apparences. Quelques soit le rôle qu’on a sur Terre, l’illusion est la même mais on ne sait jamais comment la vie va évoluer. Une leçon plus large entre scène et vie.
Tout cela relativise les propos de Pridamant.
Du vers 1776 – 1780 Cela exprime bien cette idée que la vie est peut être entièrement une illusion.
b) Le théâtre, une leçon pour Pridamant
D’abord Alcandre rappelle les responsabilités du fils en fuite. (v 1761-1762) « Votre fils et son train ont bien su par leur fuite, d’un père et d’un Prévôt éviter la poursuite «. Ensuite Alcandre valorise le théâtre sur le plan esthétique et aussi morale. (v. 1765) « D’un art si difficile «.
Il parle du métier de comédien à Clindor et également de ces propres pouvoirs illusionniste.
Le théâtre est moral.
En donnant une illusion de la vie de son fils, en le faisant souffrir il le fait également réfléchir. Alcandre va rendre Pridamant heureux car son fils est vivant.
Le magicien présente le théâtre comme une mystification mais une entreprise métrisé : invitation de l’autocritique.
Il montre la cathartique et également qu’il n’a pas sis comprendre son fils. Pridamant et Clindor changent car Pridamant change d’avis sur le théâtre et Clindor et un menteur professionnel au service de tous. Tous les personnages changent.
V-Conclusion
C’est une scène capitale, avec le dénouement à tous les niveaux de représentation. Pour le spectateur, Alcandre, Pridamant et pour le tragédien, c’est la fin des 3 scènes d’illusion et le retour dans la réalité.
Chacun a évolué dans le théâtre, Paradoxalement le théâtre est une illusion qui permet de démasquer les fausses apparences de la vie et d’amener chaque personnage de la pièce à la vérité, à plus d’authenticité sans se laisser prendre aux vanités du Théâtre du monde. Le théâtre permet de démasquer les apparences et leurs faussetés. L’Illusion Comique est bien une pièce baroque par le sens.
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