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L'économie de marché est-elle étrangère aux institutions politiques et juridiques ?

Publié le 22/02/2012

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L'économie de marché suppose que les États s'abstiennent d'y intervenir. Ce « laisser faire » entraîne-t-il un retour à la loi de la jungle où le plus fort est libre de dominer le plus faible ? On constate au contraire que l'évolution des sociétés vers le libéralisme économique a été rendue possible par les progrès de l'État. Les échanges économiques ne sont pas possibles sans les institutions créées par l'État. La première est la monnaie, dont la fiabilité dépend de l'État ou d'une banque à laquelle l'État délègue son pouvoir. La seconde est le droit de propriété qui protège tout un chacun de la violence, du brigandage et du racket. Ces institutions impliquent l'existence d'un État qui fasse respecter les libertés et les droits individuels en dehors et à l'intérieur du marché : il n'y a pas d'échanges assurés sans règles de droit, sans respect des contrats, et sans appareil judiciaire pour sanctionner ceux qui trichent sur la marchandise ou qui ne respectent pas leurs engagements. C'est pourquoi l'économie de marché a été simultanément la conséquence et la cause de l'instauration d'États respectueux des droits de la personne humaine. Marx reprochera même à la Déclaration des droits de l'homme de 1789 d'avoir pour seul objectif la protection des droits des propriétaires. Il apparaît donc que le marché est conforme à l'idéal des Droits de l'Homme, dans la mesure où chaque individu y est libre de suivre ses désirs individuels à condition de ne pas contrevenir au même droit d'autrui. Mais cette liberté conduit-elle à une juste répartition des richesses ?

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