Le travail reste-t-il de nos jours une valeur primordiale ?
Publié le 08/04/2009
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De simple nécessité vitale à l’origine, imposée par les besoins humains et l’insuffisance des ressources naturelles, le travail est devenu, au long des siècles, une valeur centrale de l’existence et des sociétés humaines. Significative est l’évolution du christianisme qui, de malédiction punissant le péché originel, en a fait un moyen de rachat et de salut. Le régime conservateur de Vichy l’avait mis en tête de la trilogie de ses valeurs républicaines (« Travail, Famille, Patrie «), mais le progressisme marxiste y mettait aussi toute la noblesse de l’homme (« Travailleurs, travailleuses «). Pourtant, au cours du XXe siècle, les choses ont changé : la durée d’une vie de travail s’est beaucoup réduite, la charge hebdomadaire de travail s’est allégée, les cols blancs ont progressivement remplacé les cols bleus, les machines progressivement remplacé les hommes, etc., au point que la part de travail dans nos existences et nos sociétés modernes s’est réduite comme peau de chagrin. C’est ainsi que le sociologue Joffre Dumazedier pouvait annoncer dans les années 1960 que nous étions entrés dans « la civilisation des loisirs «. On peut donc se demander si, de nos jours, le travail reste bien une valeur primordiale. Mais selon quels critères en juger ? Qu’est-ce qui faisait traditionnellement la valeur du travail aux yeux des moralistes, des sociologues, des économistes ou des philosophes ? Qu’est-ce qui a changé depuis cette époque, quels sont les facteurs qui ont pu entraîner une dévalorisation du travail ? Et, même si, dans les faits, le travail est en recul, a-t-il vraiment perdu, en droit, sa valeur séculaire ? Ou, du moins, celle-ci est-elle en déclin, concurrencée ou déjà supplantée, dans ses attributions propres, par d’autres activités ou d’autres moyens ? I. Si le travail a longtemps été tenu pour une valeur essentielle, c’est qu’il n’apparaissait pas comme une simple nécessité vitale (gagner son pain ou sa subsistance) ni comme seulement une contrainte ou une obligation sociale. Il était chargé de positivité, et même ses aspects évidemment négatifs (peine, souffrance, fatigue, contraintes, frustrations, etc.) trouvaient un sens. Qu’est-ce qui donc faisait traditionnellement la valeur du travail ?
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