Le traité de Maastricht
Publié le 22/02/2012
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Viennent alors trente pages qui décrivent le programme devant conduire en trois étapes à une Union économique et monétaire.On y détaille le statut et le fonctionnement de la future Banque centrale européenne (BCE) ainsi que celui de l'Institut monétaireeuropéen (IME) qui doit être mis en place le 1 er janvier 1994.
Le lecteur s'appesantira sur l'article 109 j, qui fut l'objet de négociations serrées et raconte en deux pleines pages, comment s'opérera le passage à la troisième étape de l'UEM, celle de lamonnaie unique.
Le texte rappelle que cette troisième étape débutera au plus tard le 1 er janvier 1999.
Sont ensuite passées en revue les compétences nouvelles de la Communauté, ainsi que les politiques communes déjà existantesmais où la capacité d'intervention de la CEE se trouve renforcée.
Dans ce second cas figure l'environnement où, désormaisl'essentiel des décisions pourront être prises à la majorité qualifiée.
Pour quelques décisions (Jacques Delors a bataillé àMaastricht pour que leur nombre soit limité) la règle demeurera cependant celle de l'unanimité.
C'est vrai notamment pour toutedisposition de nature fiscale, ce qui veut dire que la taxe sur l'énergie, modulée en fonction des émissions de carbone, qui estactuellement sur la table du Conseil, ne pourra être adoptée qu'à l'unanimité.
Parmi les compétences nouvelles (outre la politique des visas, signalée plus haut), le traité énumère la santé, les grands réseaux(c'est-à-dire les infrastructures transnationales de transports et de télécommunications), l'éducation, la formation, la protection desconsommateurs, la culture et l'industrie.
S'agissant des quatre premiers postes, les décisions seront arrêtées par le conseil desministres statuant à la majorité qualifiée et en association avec le Parlement européen (procédure dite de " codécision " ).
Dans lecas de la culture et de l'industrie, le chancelier Kohl a exigé le maintien de l'unanimité.
S'agissant de la culture, sa préoccupation était d'éviter d'empiéter sur les prérogatives des Länder.
En ce qui concernel'industrie, il manifestait ainsi une méfiance persistance à l'égard de l'intervention des pouvoirs publics, qu'il soient nationaux oucommunautaires.
C'est là d'ailleurs un point de vue partagé par d'autres Etats membres.
La France, appuyée par la Commission,s'est au contraire battue pour que le traité prenne en compte la nécessité d'agir, au-delà de la libération des échanges, pourmuscler la compétitivité des entreprises de la CEE.
Toujours dans le Titre II, il est question des institutions.
Le Parlement européen voit ses pouvoirs sérieusement accrus, enparticulier en matière législative.
Il sera en effet associé à l'adoption d'une large partie des règlements et directives communautaires grâce à la procédure decodécision.
Celle-ci introduit deux principales novations : l'instauration d'un " Comité de conciliation " au sein duquel s'instaure encas de litige, un dialogue direct entre le Parlement et le Conseil d'autre part, dans l'hypothèse d'un désaccord persistant avec leConseil, la faculté pour le Parlement de rejeter la proposition de la Commission en cours de discussion et d'avoir ainsi (certes demanière négative) le dernier mot.
A partir de 1995 le Parlement sera très étroitement associé aux Etats membres pour la désignation de la Commission et de sonprésident.
L'idée que l'Union doit disposer d'un cadre institutionnel unique aura pour conséquence de supprimer, au niveau des acteurs,les séparations qui existaient, au sein des instances du Conseil, entre l'activité proprement communautaire et celle relevant de lacoopération politique .Le Comité des représentants permanents (les ambassadeurs des Douze), dont le rôle s'en trouvera encorerenforcé, s'occupera désormais également des dossiers concernant la politique étrangère.
De même le secrétariat du Conseilintégrera celui qui, jusqu'ici, traitait les affaires de la coopération politique.
La Cour de justice verra sa mission encore élargieavec en particulier la possibilité de condamner à des astreintes les Etats membres ne respectant pas ses avis.
" Actions communes " Après les Titres III et IV, qui décrivent les adaptations à apporter aux traités de la CECA (charbon-acier) et d'Euratom, le Titre V - titre " royal " - expose les objectifs, méthodes et procédures de la politique étrangère et desécurité commune.
Des " actions communes " seront menées " dans les domaines où les Etats membres ont des intérêtsimportants en commun ".
L'article J3 décrit comment ces actions communes sont décidées, puis mises en oeuvre.
Il précise, etc'est essentiel, que certaines décisions d'application pourront être prises à la majorité qualifiée.
Il a été entendu à Maastrichtqu'une première liste de domaines " d'intérêts communs " sera établie par le Conseil européen de Lisbonne, en juin.
L'article J4traite de la défense et considère l'UEO (Union de l'Europe occidentale) comme le " bras séculier " de la Communauté.
Cet article renvoie à deux déclarations annexées au traité, ayant trait aux relations de l'UEO avec l'Union européenne d'unepart, avec l'Alliance atlantique d'autre part.
S'agissant de la politique étrangère et de sécurité, le conseil européen et le Conseil des ministres jouent un rôle accru par.
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