Le terme "désir" dans l'oeuvre de DESCARTES
Publié le 07/08/2010
Extrait du document
ABREGE DE LA MUSIQUE, Des modes.
j’avoue que j’ai omis ici plusieurs choses par le désir que j’ai eu d’être court ;
DISCOURS DE LA METHODE, Première partie.
et, parce qu’on me persuadait que par leur moyen on pouvait acquérir une connaissance claire et assurée de tout ce qui est utile à la vie, j’avais un extrême désir de les apprendre.
Et j’avais toujours un extrême désir d’apprendre à distinguer le vrai d’avec le faux, pour voir clair en mes actions, et marcher avec assurance en cette vie.
DISCOURS DE LA METHODE, Troisième partie.
Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l’ordre du monde ;
Et enfin je n’eusse su borner mes désirs, ni être content, si je n’eusse suivi un chemin par lequel, pensant être assuré de l’acquisition de toutes les connaissances dont je serais capable, je le pensais être, par même moyen, de celle de tous les vrais biens qui seraient jamais en mon pouvoir, d’autant que, notre volonté ne se portant à suivre ni à fuir aucune chose, que selon que notre entendement (la) lui représente bonne ou mauvaise, il suffit de bien juger pour bien faire, et de juger le mieux qu’on puisse pour faire aussi tout son mieux, c’est-à-dire pour acquérir toutes les vertus, et ensemble tous les autres biens qu’on puisse acquérir ;
et il y a justement huit ans que ce désir me fit résoudre à m’éloigner de tous les lieux où je pouvais avoir des connaissances, et à me retirer ici, en un pays où la longue durée de la guerre a fait établir de tels ordres, que les armées qu’on y entretient ne semblent servir qu’à faire qu’on y jouisse des fruits de la paix avec d’autant plus de sûreté, et où, parmi la foule d’un grand peuple fort actif, et plus soigneux de ses propres affaires que curieux de celles d’autrui, sans manquer d’aucune des commodités qui sont dans les villes les plus fréquentées, j’ai pu vivre aussi solitaire et retiré que dans les déserts les plus écartés.
DISCOURS DE LA METHODE, Sixième partie.
Car pour les volontaires qui, par curiosité ou désir d’apprendre, s’offriraient peut-être de lui aider, outre qu’ils ont pour l’ordinaire plus de promesses que d’effet, et qu’ils ne font que de belles propositions dont aucune jamais ne réussit, ils voudraient infailliblement être payés par l’explication de quelques difficultés, ou du moins par des compliments et des entretiens inutiles, qui ne lui sauraient coûter si peu de son temps qu’il n’y perdît.
L’HOMME.
et de la promptitude, de la diligence, et du désir, si elles sont plus agitées ;
La curiosité et les autres désirs dépendent de l’agitation de leurs parties ;
MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Troisième.
Or, si j’étais indépendant de tout autre, et que je fusse moi-même l’auteur de mon être, je ne douterais d’aucune chose, je ne concevrais point de désirs, et enfin il ne me manquerait aucune perfection ;
MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Sixième.
car il n’y a certes aucune affinité ni aucun rapport (au moins que je puisse comprendre) entre cette émotion de l’estomac et le désir de manger, non plus qu’entre le sentiment de la chose qui cause de la douleur, et la pensée de tristesse qui fait naître ce sentiment.
Et comme une horloge, composée de roues et de contrepoids, n’observe pas moins exactement toutes les lois de la nature, lorsqu’elle est mal faite, et qu’elle ne montre pas bien les heures, que lorsqu’elle satisfait entièrement au désir de l’ouvrier ;
LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, LETTRE DE L’AUTEUR A CELUI QUI A TRADUIT LE LIVRE, LAQUELLE PEUT SERVIR ICI DE PREFACE.
Ceux que la fortune favorise le plus, qui ont abondance de santé, d’honneurs, de richesses, ne sont pas plus exempts de ce désir que les autres ;
LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 42.
et même il arrive souvent que c’est le désir de connaître la vérité qui fait que ceux qui ne savent pas l’ordre qu’il faut tenir pour la rechercher manquent de la trouver et se trompent, à cause qu’il les incite à précipiter leurs jugements, et à prendre des choses pour vraies, desquelles ils n’ont pas assez de connaissance .
LES PASSIONS DE L’AME, RÉPONSE de DESCARTES à la LETTRE Iere.
La seconde, que je ne suis nullement de l’humeur que vous imaginez, que je n’ai aucune indignation, ni aucun dégoût qui m’ôte le désir de faire tout ce qui sera en mon pouvoir pour rendre service au public, auquel je m’estime très obligé de ce que les écrits que j’ai publiés ont été favorablement reçus de plusieurs.
LES PASSIONS DE L’AME, LETTRE SECONDE A MONSIEUR DESCARTES.
et j’espérais qu’elle tomberait aisément entre les mains de quelques-uns qui auraient le pouvoir de rendre ce désir efficace, soit à cause qu’ils ont de l’accès auprès de ceux qui disposent des biens du public, soit à cause qu’ils en disposent eux-mêmes.
LES PASSIONS DE L’AME, RÉPONSE A LA SECONDE LETTRE.
Car outre que je ne crois nullement qu’elle pût produire l’effet que vous prétendez, je ne suis pas si enclin à l’oisiveté que la crainte du travail auquel je serais obligé pour examiner plusieurs expériences, si j’avais reçu du public la commodité de les faire, puisse prévaloir au désir que j’ai de m’instruire, et de mettre par écrit quelque chose qui soit utile aux autres hommes.
LES PASSIONS DE L’AME, PREMIERE PARTIE, ARTICLE 47.
par exemple, entre l’effort dont les esprits poussent la glande pour causer en l’âme le désir de quelque chose, et celui dont l’âme la repousse par la volonté qu’elle a de fuir la même chose ;
LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 57.
mais afin de les mettre par ordre, je distingue les temps, et considérant qu’elles nous portent bien plus à regarder l’avenir que le présent ou le passé, je commence par le désir.
LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 69.
l’admiration, l’amour, la haine, le désir, la joie et la tristesse ;
LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 80.
Au reste, par le mot de volonté, je n’entends pas ici parler du désir, qui est une passion à part et se rapporte à l’avenir ;
LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 82.
Mais les quatre premiers n’ont de l’amour que pour la possession des objets auxquels se rapporte leur passion, et n’en ont point pour les objets mêmes, pour lesquels ils ont seulement du désir mêlé avec d’autres passions particulières.
LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 85.
D’où naissent deux espèces d’amour, à savoir, celle qu’on a pour les choses bonnes, et celle qu’on a pour les belles, à laquelle on peut donner le nom d’agrément, afin de ne la pas confondre avec l’autre, ni aussi avec le désir, auquel on attribue souvent le nom d’amour ;
LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 86.
La passion du désir est une agitation de l’âme causée par les esprits qui la dispose à vouloir pour l’avenir les choses qu’elle se représente être convenables.
LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 87.
Je sais bien que communément dans l’École on oppose la passion qui tend à la recherche du bien, laquelle seule on nomme désir, à celle qui tend à la fuite du mal, laquelle on nomme aversion.
j’y remarque seulement cette différence, que le désir qu’on a lorsqu’on tend vers quelque bien est accompagné d’amour et ensuite d’espérance et de joie ;
au lieu que le même désir, lorsqu’on tend à s’éloigner du mal contraire à ce bien, est accompagné de haine, de crainte et de tristesse ;
LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 88.
Il y aurait plus de raison de distinguer le désir en autant de diverses espèces qu’il y a de divers objets qu’on recherche ;
car, par exemple, la curiosité, qui n’est autre chose qu’un désir de connaître, diffère beaucoup du désir de gloire, et celui-ci du désir de vengeance, et ainsi des autres.
LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 89.
Or, encore que ce ne soit qu’un même désir qui tend à la recherche d’un bien et à la fuite du mal qui lui est contraire, ainsi qu’il a été dit, le désir qui naît de l’agrément ne laisse pas d’être fort différent de celui qui naît de l’horreur.
Car cet agrément et cette horreur, qui, véritablement sont contraires, ne sont pas le bien et le mal qui servent d’objets à ces désirs, mais seulement deux émotions de l’âme qui la disposent à rechercher deux choses fort différentes.
et c’est cette espèce de désir qu’on appelle communément la fuite et l’aversion.
LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 90.
Il est vrai qu’il y a diverses sortes d’agréments, et que les désirs qui en naissent ne sont pas tous également puissants.
et cette inclination ou ce désir qui naît ainsi de l’agrément est appelé du nom d’amour, plus ordinairement que la passion d’amour qui a ci-dessus été décrite.
LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 97.
Or, en considérant les diverses altérations que l’expérience fait voir de notre corps pendant que notre âme est agitée de diverses passions, je remarque en l’amour, quand elle est seule, c’est-à-dire, quand elle n’est accompagnée d’aucune forte joie, ou désir, ou tristesse, que le battement du pouls est égal et beaucoup plus grand et plus fort que de coutume ;
LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 101.
Enfin je remarque cela de particulier dans le désir, qu’il agite le coeur plus violemment qu’aucune des autres passions, et fournit au cerveau plus d’esprits, lesquels, passant de là dans les muscles, rendent tous les sens plus aigus et toutes les parties du corps plus mobiles.
LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 106.
Enfin la passion du désir a cela de propre, que la volonté qu’on a d’obtenir quelque bien ou de fuir quelque mal envoie promptement les esprits du cerveau vers toutes les parties du corps qui peuvent servir aux actions requises pour cet effet, et particulièrement vers le coeur et les parties qui lui fournissent le plus de sang, afin qu’en recevant plus grande abondance que de coutume, il envoie plus grande quantité d’esprits vers le cerveau, tant pour y entretenir et fortifier l’idée de cette volonté que pour passer de là dans tous les organes des sens et tous les muscles qui peuvent être employés pour obtenir ce qu’on désire.
LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 111.
Enfin, tous les premiers désirs que l’âme peut avoir eus lorsqu’elle était nouvellement jointe au corps ont été de recevoir les choses qui lui étaient convenables, et de repousser celles qui lui étaient nuisibles.
Et lorsqu’il arrive d’ailleurs que le corps est ainsi disposé, cela rend les désirs de l’âme plus forts et plus ardents.
LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 117.
Ce qui doit être attribué aux autres passions qui se joignent à la tristesse, à savoir [à l’amour] ou au désir, et quelquefois aussi à la haine.
Mais, encore qu’elle ne soit que médiocre, elle empêche aisément que le sang ainsi venu dans les veines du visage ne descende vers le coeur pendant que l’amour, le désir ou la haine y en poussent d’autres des parties intérieures.
Ceci paraît principalement en la honte, laquelle est composée de l’amour de soi-même, et d’un désir pressant d’éviter l’infamie présente, ce qui fait venir le sang des parties intérieures vers le coeur, puis de là par les artères vers la face, et avec cela d’une médiocre tristesse qui empêche ce sang de retourner vers le coeur.
Et le même parait en la colère, où souvent un prompt désir de vengeance est mêlé avec l’amour, la haine et la tristesse.
LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 120.
Et la passion qui cause le plus ordinairement cet effet est l’amour, jointe au désir d’une chose dont l’acquisition n’est pas imaginée comme possible pour le temps présent ;
Et il faut remarquer, touchant le désir, que la propriété que je lui ai attribuée de rendre le corps plus mobile ne lui convient que lorsqu’on imagine l’objet désiré être tel qu’on peut dès ce temps-là faire quelque chose qui serve à l’acquérir ;
car si, au contraire, on imagine qu’il est impossible pour lors de rien faire qui y soit utile, toute l’agitation du désir demeure dans le cerveau, sans passer aucunement dans les nerfs, et étant entièrement employée à y fortifier l’idée de l’objet désiré, elle laisse le reste du corps languissant.
LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 121.
Il est vrai que la haine, la tristesse et même la joie peuvent causer aussi quelque langueur lorsqu’elles sont fort violentes, à cause qu’elles occupent entièrement l’âme à considérer leur objet, principalement lorsque le désir d’une chose à l’acquisition de laquelle on ne peut rien contribuer au temps présent est joint avec elle.
LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 135.
car, au lieu qu’on est incité à pleurer quand les poumons sont pleins de sang, on est incité à soupirer quand ils sont presque vides, et que quelque imagination d’espérance ou de joie ouvre l’orifice de l’artère veineuse, que la tristesse avait étréci, parce qu’alors le peu de sang qui reste dans les poumons tombant tout à coup dans le côté gauche du coeur par cette artère veineuse, et y étant poussé par le désir de parvenir à cette joie, lequel agite en même temps tous les muscles du diaphragme et de la poitrine, l’air est poussé prompte ment par la bouche dans les poumons, pour y remplir la place que laisse ce sang.
LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 137.
Après avoir donné les définitions de l’amour, de la haine, du désir, de la joie, de la tristesse, et traité de tous les mouvements corporels qui les causent ou accompagnent, nous n’avons plus ici à considérer que leur usage.
Car l’âme n’est immédiatement avertie des choses qui nuisent au corps que par le sentiment qu’elle a de la douleur, lequel produit en elle premièrement la passion de la tristesse, puis ensuite la haine de ce qui cause cette douleur, et en troisième lieu le désir de s’en délivrer.
Comme aussi l’âme n’est immédiatement avertie des choses utiles au corps que par quelque sorte de chatouillement qui excite en elle de la joie, fait ensuite naître l’amour de ce qu’on croit en être la cause, et enfin le désir d’acquérir ce qui peut faire qu’on continue en cette joie ou bien qu’on jouisse encore après d’une semblable.
LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 141.
Pour le désir, il est évident que lorsqu’il procède d’une vraie connaissance il ne peut être mauvais, pourvu qu’il ne soit point excessif et que cette connaissance le règle.
LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 143.
Car, en tant qu’elles excitent en nous le désir, par l’entremise duquel elles règlent nos moeurs, il est certain que toutes celles dont la cause est fausse peuvent nuire, et qu’au contraire toutes celles dont la cause est juste peuvent servir, et même que, lorsqu’elles sont également mal fondées, la joie est ordinairement plus nuisible que la tristesse, parce que celle-ci, donnant de la retenue et de la crainte, dispose en quelque façon à la prudence, au lieu que l’autre rend inconsidérés et téméraires ceux qui s’abandonnent à elle.
LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 144.
Mais, parce que ces passions ne nous peuvent porter à aucune action que par l’entremise du désir qu’elles excitent, c’est particulièrement ce désir que nous devons avoir soin de régler ;
Et il me semble que l’erreur qu’on commet le plus ordinairement touchant les désirs est qu’on ne distingue pas assez les choses qui dépendent entièrement de nous de celles qui n’en dépendent point.
et le souverain remède contre cela est de se délivrer l’esprit autant qu’il se peut de toutes sortes d’autres désirs moins utiles, puis de tâcher de connaître bien clairement et de considérer avec attention la bonté de ce qui est à désirer.
LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 145.
Et il y a deux remèdes généraux contre ces vains désirs :
LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 146.
Mais parce que la plupart de nos désirs s’étendent à des choses qui ne dépendent pas toutes de nous ni toutes d’autrui, nous devons exactement distinguer en elles ce qui ne dépend que de nous, afin de n’étendre notre désir qu’à cela seul ;
et pour le surplus, encore que nous en devions estimer le succès entièrement fatal et immuable, afin que notre désir ne s’y occupe point, nous ne devons pas laisser de considérer les raisons qui le font plus ou moins espérer, afin qu’elles servent à régler nos actions.
et notre désir doit être accompli touchant cela lorsque nous l’avons suivi, quelque mal qu’il nous en soit arrivé, cause que ce mal ayant été à notre égard inévitable, nous n’avons eu aucun sujet de souhaiter d’en être exempts, mais seulement de faire tout le mieux que notre entendement a pu connaître, ainsi que je suppose que nous avons fait.
Et il est certain que lorsqu’on s’exerce à distinguer ainsi la fatalité de la fortune, on s’accoutume aisément à régler ses désirs en telle sorte que, d’autant que leur accomplissement ne dépend que de nous, ils peuvent toujours nous donner une entière satisfaction.
LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 156.
Et avec cela ils sont entièrement maîtres de leurs passions, particulièrement des désirs, de la jalousie et de l’envie, à cause qu’il n’y a aucune chose dont l’acquisition ne dépende pas d’eux qu’ils pensent valoir assez pour mériter d’être beaucoup souhaitée ;
LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 158.
, ayant coutume d’être d’autant plus estimés qu’ils se trouvent en moins de personnes, et même étant pour la plupart de telle nature qu’ils ne peuvent être communiqués à plusieurs, cela fait que les orgueilleux tâchent d’abaisser tous les autres hommes, et qu’étant esclaves de leurs désirs, ils ont l’âme incessamment agitée de haine, d’envie, de jalousie ou de colère.
LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 165.
Et il est à remarquer que bien que ces deux passions soient contraires, on les peut néanmoins avoir toutes deux ensemble, à savoir, lorsqu’on se représente en même temps diverses raisons dont les unes font juger que l’accomplissement du désir est facile, les autres le font paraître difficile.
LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 166.
Et jamais l’une de ces passions n’accompagne le désir qu’elle ne laisse quelque place à l’autre.
et ce désespoir, représentant la chose comme impossible, éteint entièrement le désir, lequel ne se porte qu’aux choses possibles.
LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 167.
La jalousie est une espèce de crainte qui se rapporte au désir qu’on a de se conserver la possession de quel que bien ;
LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 170.
et lors c’est un excès d’irrésolution qui vient d’un trop grand désir de bien faire, et d’une faiblesse de l’entendement, lequel, n’ayant point de notions claires et distinctes, en a seulement beaucoup de confuses.
LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 172.
je dis la cause externe, parce qu’il doit outre cela y en avoir toujours une interne, qui consiste en ce qu’on a le corps tellement disposé que le désir et l’espérance ont plus de force à faire aller quantité de sang vers le coeur que la crainte ou le désespoir à l’empêcher.
LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 175.
Et parce qu’elle ne vient que de ce qu’on n’a pas assez d’espérance ou de désir, il ne faut qu’augmenter en soi ces deux passions pour la corriger.
LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 192.
La faveur est proprement un désir de voir arriver du bien à quelqu’un pour qui on a de la bonne volonté ;
La faveur, en cette signification, est une espèce d’amour, non point de désir, encore que le désir de voir du bien à celui qu’on favorise l’accompagne toujours.
LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 193.
Ainsi elle contient tout le même que la faveur, et cela de plus qu’elle est fondée sur une action qui nous touche et dont nous avons désir de nous revancher.
LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 199.
Ainsi elle contient tout le même que l’indignation, et cela de plus qu’elle est fondée sur une action qui nous touche et dont nous avons désir de nous venger ;
car ce désir l’accompagne presque toujours ;
Mais elle est incomparablement plus violente que ces trois autres passions, à cause que le désir de repousser les choses nuisibles et de se venger est le plus pressant de tous.
C’est le désir joint à l’amour qu’on a pour soi-même qui fournit à la colère toute l’agitation du sang que le courage et la hardiesse peuvent causer ;
LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 202.
Mais sa force est augmentée peu à peu par l’agitation d’un ardent désir de se venger excité dans le sang, lequel, étant mêlé avec la bile qui est poussée vers le coeur de la partie inférieure du foie et de la rate, y excite une chaleur fort âpre et fort piquante.
LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 211.
et, au contraire, lorsqu’ils sentiront que le désir de vengeance et la colère les incite à courir inconsidérément vers ceux qui les attaquent, ils se souviendront de penser que c’est imprudence de se perdre quand on peut sans déshonneur se sauver, et que, si la partie est fort inégale, il vaut mieux faire une honnête retraite ou prendre quartier que s’exposer brutalement à une mort certaine.
Correspondance, année 1633, AU R. P. MERSENNE, 28 novembre 1633.
Je n’ai jamais eu l’humeur portée à faire des livres, et si je ne m’étais engagé de promesse envers vous et quelques autres de mes amis, afin que le désir de vous tenir parole m’obligeât d’autant plus à étudier, je n’en fusse jamais venu à bout ;
Correspondance, année 1634, Au R. P. MERSENNE, 10 janvier 1634. (Les éditions contemporaines datent cette lettre d’avril 1634.).
et le désir que j’ai de vivre en repos et de continuer la vie que j’ai commencée en prenant pour ma devise :
Correspondance, année 1635, A Monsieur MORIN, Janvier 1635.
Ce qui n’empêche pas que je ne souhaite que vous receviez en ceci l’accomplissement de vos désirs, et si j’y pouvais contribuer quelque chose, vous connaîtriez en effet que je suis, etc.
Correspondance, année 1637, A UN REVEREND PERE JESUITE, 15 juin 1637 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 14 juin 1637.).
Mais je n’ai pas cru pour cela devoir effacer de la mienne les obligations que je vous ai, ni n’ai pas perdu le désir de les reconnaître, bien que je n’aie aucune autre occasion de vous en rendre témoignage, sinon qu’ayant fait imprimer ces jours passés le volume que vous recevrez en cette lettre, je suis bien aise de vous l’offrir, comme un fruit qui vous appartient, et duquel vous avez jeté les premières semences en mon esprit, comme je dois aussi à ceux de votre ordre tout le peu de connaissance que j’ai des bonnes lettres.
Correspondance, année 1638, A Monsieur *** (ZUITLYCHEM), 20 mars 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 9 mars 1638).
Je n’ai rien à répondre touchant le désir qu’a Monsieur de Pollot de voir les trois feuillets qu’il vous a demandés, et comme c’est en nous un excès de courtoisie de me vouloir laisser quelque droit sur une chose qui vous appartient c’est en lui un témoignage qu’il fait plus d’état que moi de ce que j’ai écrit que d’avoir envie de le voir.
Correspondance, année 1638, A Monsieur *** (POLLOT), 26 février 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 12 février 1638).
et j’étais jeudi dernier à Amsterdam, où je vis un modèle de bois qu’il avait fait, et qui me servit à lui faire entendre toutes les mesures et circonstances qui me semblent devoir être observées en la machine, ce qu’il témoigna comprendre si bien, et je le laissai si plein d’espérance et de désir d’en venir à bout, que, pourvu qu’il continue, je ne saurais aucunement douter que la chose ne réussisse.
Correspondance, année 1638, A ***, Faute d’aucune indication, je laisse cette lettre non datée à la place où elle est dans toutes les éditions. Les éditions contemporaines la datent d’Août 1638.
Car outre qu’il est souvent très malaisé de bien juger de ce que les autres ont écrit, et d’en tirer le meilleur, sans rien prendre avec cela de mauvais, les vérités particulières, qui sont par-ci par-là dans les livres, sont si détachées et si indépendantes les unes des autres, que je crois qu’il serait besoin de plus d’esprit et d’industrie pour les assembler en un corps bien proportionné et bien en ordre, suivant le désir de l’auteur, que pour composer un tel corps de ses propres inventions.
Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 30 juillet 1640.
Pour répondre au billet que vous m’avez envoyé de la part de quelques uns de vos médecins, je vous dirai ici en peu de mots, que la raison qui m’a fait juger que quelques-unes des plus pénétrantes parties du sang sont portées dans l’estomac et dans les intestins par les artères, pour aider à la dissolution des viandes, est que j’ai remarqué que la salive, qui vient en grande abondance dans la bouche, quand on mange ou seulement quand on a le désir et l’imagination fort présente, n’y vient pas seulement des amandes qui sont à l’entrée de la gorge (d’où peut-être elle ne va que vers le gosier, si ce n’est qu’on l’attire dans la bouche avec les muscles de la langue), mais des artères qui descendent aux gencives ;
Correspondance, année 1642, A UN R. P. DE L’ORATOIRE. DOCTEUR DE SORBONNE, Sans date précise (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 19 janvier 1642.).
J’ai assez éprouvé combien vous favorisiez le désir que j’ai de faire quelque progrès en la recherche de la vérité, et le témoignage que vous m’en rendez encore par lettres m’oblige extrêmement.
Correspondance, année 1644, Au P. MESLAND, 15 mai 1644. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 2 mai 1644).
en sorte que, voyant très clairement qu’une chose nous est propre, il est très malaisé, et même, comme je crois, impossible, pendant qu’on demeure en cette pensée, d’arrêter le cours de notre désir.
Correspondance, année 1644, A MADAME ELISABETH, PRINCESSE PALATINE, 10 juillet 1644.
et toutefois le désir d’en être certain me fait avoir des passions extrêmes de retourner en Hollande.
Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 1er avril 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de juin 1645.).
et j’ai bien plus de désir d’aller apprendre à La Haye quelles sont les vertus des eaux de Spa, que de connaître ici celles des plantes de mon jardin, et bien plus aussi que je n’ai soin de ce qui se passe à Groningue ou à Utrecht, à mon avantage ou désavantage.
Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 1er mai 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 4 août 1645.).
Toutefois, comme un petit vaisseau peut être aussi plein qu’un plus grand, encore qu’il contienne moins de liqueur, ainsi, prenant le contentement d’un chacun pour la plénitude et l’accomplissement de ses désirs réglés selon la raison, je ne doute point que les plus pauvres et les plus disgraciés de la fortune ou de la nature ne puissent être entièrement contents et satisfaits, aussi bien que les autres, encore qu’ils ne jouissent pas de tant de biens.
car il n’y a rien que le désir, et le regret ou le repentir, qui nous puissent empêcher d’être contents :
Au reste, toutes sortes de désirs ne sont pas incompatibles avec la béatitude ;
et parce qu’on oppose ordinairement cette vertu aux plaisirs, aux appétits et aux passions, elle est très difficile à mettre en pratique, au lieu que le droit usage de la raison, donnant une vraie connaissance du bien, empêche que la vertu ne soit fausse, et même l’accordant avec les plaisirs licites, il en rend l’usage si aisé, et nous faisant connaître la condition de notre nature, il borne tellement nos désirs, qu’il faut avouer que la plus grande félicité de l’homme dépend de ce droit usage de la raison, et par conséquent que l’étude qui sert à l’acquérir, est la plus utile occupation qu’on puisse avoir, comme elle est aussi sans doute la plus agréable et la plus douce.
En suite de quoi, il me semble que Sénèque eût dû nous enseigner toutes les principales vérités, dont la connaissance est requise pour faciliter l’usage de la vertu, et régler nos désirs et nos passions, et ainsi jouir de la béatitude naturelle ;
Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 1er juin 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 1er septembre 1645.).
Ainsi, par exemple, la colère peut quelquefois exciter en nous des désirs de vengeance si violents qu’elle nous fera imaginer plus de plaisir à châtier notre ennemi qu’à conserver notre honneur ou notre vie, et nous fera exposer imprudemment l’un et l’autre pour ce sujet .
Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Septembre 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 6 octobre 1645.).
et ceux de la soif ou de la faim avec les désirs de manger ou de boire , qui sont des passions ;
Correspondance, année 1645, A UN SEIGNEUR (NEWCASTLE), octobre 1645.
Je crois aussi que la soif est causée de ce que la sérosité du sang, qui a coutume de venir par les artères en forme d’eau vers l’estomac et vers le gosier, et ainsi de les humecter, y vient aussi quelquefois en forme de vapeur, laquelle le dessèche, et par même moyen agite ses nerfs, en la façon qui est requise pour exciter en l’âme le désir de boire.
Correspondance, année 1646, A Monsieur CHANUT, 6 mars 1646.
Si je m’étais donné l’honneur de vous écrire autant de fois que j’en ai eu le désir, depuis que vous êtes passé par ce pays, vous auriez été fort souvent importuné de mes lettres ;
Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Juin 1646 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mai 1646.).
Et bien que le désir soit quasi toujours avec l’amour, ils ne sont pas néanmoins toujours ensemble au même degré :
et parce qu’on n’a point alors la diligence et la promptitude qu’on aurait, si le désir était plus grand, on peut juger que c’est de lui qu’elle vient, et non de l’amour.
et ainsi on peut soupirer quelquefois par coutume, ou par maladie, mais cela n’empêche pas que les soupirs ne soient des signes extérieurs de la tristesse et du désir, lorsque ce sont ces passions qui les causent.
ce n’est que des mauvaises ou superflues que les désirs ont besoin d’être réglés.
C’est pourquoi on est contraint de hasarder, et de se mettre au pouvoir de la fortune, laquelle je souhaite aussi obéissante à vos désirs que je suis, etc.
Correspondance, année 1646, A UN SEIGNEUR. (NEWCASTLE), 23 novembre 1646.
Mais je crains de vous importuner par ces discours, et tout le désir que j’ai est de vous témoigner que je suis, etc.
Correspondance, année 1647, A Monsieur CHANUT, 1er février 1647.
mais celui qui accompagne la connaissance qu’elle a qu’il lui serait bon de l’acquérir, est son désir.
Et tous ces mouvements de la volonté auxquels consistent l’amour, la joie et la tristesse, et le désir, en tant que ce sont des pensées raisonnables, et non point des passions, se pourraient trouver en notre âme, encore qu’elle n’eût point de corps.
si elle pensait qu’il lui serait bon de l’acquérir, elle en aurait du désir.
Car, comme en la soif, le sentiment qu’on a de la sécheresse du gosier, est une pensée confuse qui dispose au désir de boire, mais qui n’est pas ce désir même ;
A quoi j’ajoute que plusieurs autres passions, comme la joie, la tristesse, le désir, la crainte, l’espérance, etc.
Ce qui est principalement remarquable touchant le désir ;
l’une qu’on nomme amour de bienveillance, en laquelle ce désir ne parait pas tant, et l’autre qu’on nomme amour de concupiscence, laquelle n’est qu’un désir fort violent, fondé sur un amour qui souvent est faible.
et que toutes les afflictions, dont on attribue la cause à l’amour, ne viennent que des autres passions qui l’accompagnent, à savoir, des désirs téméraires et des espérances mal fondées.
Correspondance, année 1647, A LA REINE DE SUEDE, 20 novembre 1647.
et je tiens ce commandement pour une si grande faveur, que le désir que j’ai d’y obéir me détourne de toute autre pensée, et fait que, sans excuser mon insuffisance, je mettrai ici, en peu de mots, tout ce que je pourrai savoir sur cette matière.
Correspondance, année 1648, A MONSIEUR ***, 1er avril 1648. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mars ou avril 1648.).
C’est pourquoi je ne croirais pas pouvoir être ni vertueux ni heureux, si je n’avais un désir très passionné de vous témoigner par effet, dans toutes les occasions, que je n’en manque point.
Correspondance, année 1648, MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 8 juin 1648.
Je voudrais qu’elle fût aussi obéissante à tous vos désirs, que je serai toute ma vie, etc.
Correspondance, année 1648, REPONSE DE Monsieur DESCARTES, 16 juillet 1648.
mais parce qu’il dit lui-même, qu’il ne s’est point adressé à moi à dessein de contester, mais seulement par un pur désir de découvrir la vérité, je lui répondrai ici en peu de mots, afin de réserver quelque chose pour son entretien.
Correspondance, année 1649, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 31 mars 1649.
Il est à croire que la paix sera pour lors en toute l’Allemagne, et si mes désirs sont accomplis, je prendrai au retour mon chemin par le lieu où vous serez, afin de pouvoir plus particulièrement témoigner que je suis, etc.
Correspondance, année 1649, A Monsieur CHANUT, 31 mars 1649.
Ce n’est pas que je n’aie un très grand désir de rendre service à cette princesse.
j’en voudrais entreprendre un plus long et plus difficile que celui de Suède, pour avoir l’honneur de lui offrir tout ce que je puis contribuer pour satisfaire à son désir.
Mais l’expérience m’a enseigné que, même entre les personnes de très bon esprit, et qui ont un grand désir de savoir, il n’y en a que fort peu qui se puissent donner le loisir d’entrer en mes pensées, en sorte que je n’ai pas sujet de l’espérer d’une Reine, qui a une infinité d’autres occupations.
Toutefois cela ne me retiendra pas, si vous jugez que cette incomparable Reine continue dans le désir d’examiner mes opinions, et qu’elle en puisse prendre le loisir ;
Correspondance, année 1649, A Monsieur CLERSELIER, 15 avril 1649. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 23 avril 1649.).
le peu de loisir que j’ai eu, l’écrivant, ne me permet pas de penser aux paroles, et j’ai seulement désir de vous assurer que je suis, etc.
Correspondance, année 1649, A Monsieur FREINSHEMIUS, juin 1649.
Ainsi, Monsieur, je me promets que vous ne trouverez pas étrange que je m’adresse librement à vous en son absence, et que je vous supplie de me délivrer d un scrupule, qui vient de l’extrême désir que j’ai d’obéir ponctuellement à la Reine votre maîtresse, touchant la grâce qu’elle m’a fait d’agréer que j’aie l’honneur de lui aller faire la révérence à Stockholm.
Correspondance, année 1649, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, octobre 1649.
Et quand il ne changerait pas, la vertu que je remarque en cette Princesse, m’obligera toujours de préférer l’utilité de son service au désir de lui plaire ;«
LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, LETTRE DE L'AUTEUR A CELUI QUI A
TRADUIT LE LIVRE, LAQUELLE PEUT SERVIR ICI DE PREFACE.
Ceux que la fortune favorise le plus, qui ont abondance de santé, d'honneurs, de richesses, ne sont pas plus exempts de ce désirque les autres ;
LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art.
42. et même il arrive souvent que c'est le désir de connaître la vérité qui fait que ceux qui ne savent pas l'ordre qu'il faut tenir pour larechercher manquent de la trouver et se trompent, à cause qu'il les incite à précipiter leurs jugements, et à prendre des chosespour vraies, desquelles ils n'ont pas assez de connaissance . LES PASSIONS DE L'AME, RÉPONSE de DESCARTES à la LETTRE Iere. La seconde, que je ne suis nullement de l'humeur que vous imaginez, que je n'ai aucune indignation, ni aucun dégoût qui m'ôte ledésir de faire tout ce qui sera en mon pouvoir pour rendre service au public, auquel je m'estime très obligé de ce que les écritsque j'ai publiés ont été favorablement reçus de plusieurs. LES PASSIONS DE L'AME, LETTRE SECONDE A MONSIEUR DESCARTES. et j'espérais qu'elle tomberait aisément entre les mains de quelques-uns qui auraient le pouvoir de rendre ce désir efficace, soit àcause qu'ils ont de l'accès auprès de ceux qui disposent des biens du public, soit à cause qu'ils en disposent eux-mêmes. LES PASSIONS DE L'AME, RÉPONSE A LA SECONDE LETTRE. Car outre que je ne crois nullement qu'elle pût produire l'effet que vous prétendez, je ne suis pas si enclin à l'oisiveté que la craintedu travail auquel je serais obligé pour examiner plusieurs expériences, si j'avais reçu du public la commodité de les faire, puisseprévaloir au désir que j'ai de m'instruire, et de mettre par écrit quelque chose qui soit utile aux autres hommes. LES PASSIONS DE L'AME, PREMIERE PARTIE, ARTICLE 47. par exemple, entre l'effort dont les esprits poussent la glande pour causer en l'âme le désir de quelque chose, et celui dont l'âme larepousse par la volonté qu'elle a de fuir la même chose ; LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 57. mais afin de les mettre par ordre, je distingue les temps, et considérant qu'elles nous portent bien plus à regarder l'avenir que leprésent ou le passé, je commence par le désir. LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 69. l'admiration, l'amour, la haine, le désir, la joie et la tristesse ; LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 80. Au reste, par le mot de volonté, je n'entends pas ici parler du désir, qui est une passion à part et se rapporte à l'avenir ; LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 82. Mais les quatre premiers n'ont de l'amour que pour la possession des objets auxquels se rapporte leur passion, et n'en ont pointpour les objets mêmes, pour lesquels ils ont seulement du désir mêlé avec d'autres passions particulières. LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 85. D'où naissent deux espèces d'amour, à savoir, celle qu'on a pour les choses bonnes, et celle qu'on a pour les belles, à laquelle onpeut donner le nom d'agrément, afin de ne la pas confondre avec l'autre, ni aussi avec le désir, auquel on attribue souvent le nomd'amour ; LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 86.. »
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