Le Portrait De Dorian Gray
Publié le 31/07/2010
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BIOGRAPHIE :
Le Portrait de Dorian Gray est l'unique roman de l'écrivain d'origine irlandaise Oscar Wilde qui était par ailleurs dramaturge et auteur de contes. En l'écrivant, Wilde a relevé le défi d'un éditeur américain à la recherche de textes pour sa revue: Le Portrait de Dorian Gray y parut en juillet 1890, avant d'être considérablement augmenté et édité en avril 1891. C'est ce roman qui lui assure le succès et marque le début d'une célébrité littéraire. Pourtant l'idée de cette œuvre est dans la tête de Wilde depuis de nombreuses d'années. Dans les années 1883-84 il a pour habitude d'aller dans l'atelier d'un ami peintre, Basil Ward. Un jour un jeune homme y vient se faire tirer le portrait. Le garçon est si beau que Wilde a cette réflexion : "Quel dommage qu'il doive vieillir et une telle beauté se faner !"; ce sur quoi le peintre rétorque : "Oui, si seulement son portrait pouvait vieillir et lui rester éternellement jeune !" Cette petite remarque marque Wilde, il y pense souvent et s'en inspire pour écrire son roman. Reconnaissant, Oscar Wilde nommera le peintre de son roman Basil Hallward. Oscar Wilde y inclut aussi des thèmes relevant de l'esthétique tels que l'art, la beauté, la jeunesse, la morale, l'hédonisme (recherche inlassable du plaisir)... Le roman est philosophique, il met en valeur la personnalité du dandy (homme élégant qui associe au raffinement vestimentaire une affectation d'esprit et d'impertinence) irlandais dans le contexte de l'époque victorienne. Cependant ce livre a scandalisé l'Angleterre de l'époque, le public anglais, choqué, lui reproche l'immoralité de certains personnages. Truffé de références érotico-homosexuelles le livre est cité à charge contre l'auteur durant son procès quatre ans après la publication. Wilde a été condamné à deux ans de travaux forcés pour homosexualité et a été emprisonné pour avoir vécu ce qu'il écrivait. Le portrait de Dorian Gray a fait la gloire de Wilde mais il a aussi contribué à sa chute...
RESUME :
Lors d'une soirée mondaine, Basil Hallward, peintre sentimental, rencontre Dorian Gray, un jeune homme dans la fleur de l'âge. L'essence de Dorian s'immisce en Basil Hallward. Dorian devient alors son modèle, sa muse. Cette admiration s'imprègne dans ses tableaux. Un après-midi, un vieil ami de Basil, Lord Henry Wotton, aristocrate d'un cynisme extrême (attitude qui brave les principes moraux et les conventions sociales), lui rend visite dans son studio. Les mystères du peintre sur son nouveau modèle attisent sa curiosité à tel point qu'il souhaite le rencontrer. S'établit alors une complicité entre Lord Henry et Dorian Gray. Celui-ci s'enivre des paroles de Lord Henry, qui lui paraissent pourtant choquantes. Basil, lui, capture les réactions de Dorian en un portrait. Lorsque celui ci le découvre, sa propre beauté le déstabilise. Il ne peut la laisser s'échapper. Dans sa rage contre le temps et la décrépitude, il fait le vœux de toujours garder son apparente jeunesse et de reléguer les meurtrissures du temps à son portrait. D'une façon inexplicable son souhait se réalise. Par la suite, Lord Henry devient son maître spirituel. Peu à peu il adhère à ses idées, si cruelles soient elles. Il tombe amoureux mais rejette violemment cet amour. Tout ce qu'il touche se fane et son portrait, verrouillé dans une pièce, illustre petit à petit les râles de l' âme humaine touchée par le vice. Sa réputation d'homme à vices le rattrape. Lorsque Basil, le protecteur de son âme en quelques sortes, lui en fait part, Dorian décide de lui montrer la vérité: son âme à découvert. Il lui montre alors le monstrueux tableau qui était auparavant le plus grand chef-d'œuvre du peintre. Mais aucune rédemption n'est possible. Dorian soudain pris par une haine fulgurante, poignarde Basil. Il bascule alors de l'autre côté et il s'enfonce de plus en plus dans tous les excès (la drogue, les jeux, l'alcool...). Aucune tentative ne réussit à le ramener sur terre. Et dans un élan de folie, il met fin à sa vie en poignardant son portrait, infâme reflet de son âme. PERSONNAGES :
-Basil Hallward, le peintre, qui se questionne sur son art, sur ses sources d'inspiration, sur ses craintes de trop montrer de lui-même dans ses tableaux. Il trouvera en Dorian Gray une source d'inspiration, non seulement parce qu'il en fera le sujet de plusieurs toiles, mais aussi parce qu'il trouvera dans la beauté du jeune homme une motivation, une force qui l'entraînera à donner le meilleur de lui-même. Beauté, amour, amitié, sont des valeurs essentielles pour Basil, qui les respecte et les prend comme sources d'inspiration. -Lord Henry Wotton, dandy cynique et beau parleur. Il est insouciant : pour lui, les amis, les femmes et la beauté, sont, au mieux, des atouts pour avancer dans la vie, et au pire, de simples sujets de conversation. Son amoralisme contribue à façonner le monstre que devient progressivement Dorian Gray. Lord Henry incarne toute la jeunesse dépravée et riche qui a les moyens de se payer une multitude de plaisirs et qui a, surtout, les moyens et la puissance nécessaire pour pouvoir se permettre de prononcer un discours totalement en dehors des sentiers battus. Bien sûr, l'entourage est choqué, seulement il est aussi séduit. Lord Henry a choisi de vivre une vie décalée de la norme en édictant ses propres principes et il est en parfaite harmonie avec lui-même.- Au milieu de ces deux extrêmes, se tient Dorian Gray. Plus jeune d'une dizaine d'années que les deux précédents - il est, au début du roman, à peine sorti de l'adolescence - il devient d'abord ami avec Basil Hallward. Il évolue ensuite de par sa rencontre avec Lord Henry.Par ses belles phrases, son attitude hautaine et son cynisme, Lord Henry l'influence et le jeune Dorian fait preuve de peu de prudence. Il quitte d'ailleurs l'amitié pure qu'il connaissait avec Basil puis il s'enfonce de plus en plus dans l'excès : passions, abus, déchirements, haines, et morts. Mais il ne semble pas s'en rendre compte pour lui sa conduite est exemplaire et il s'étonne que certaines personnes puissent dire du mal de lui alors que sa conduite est des plus dépravée. CRITIQUE :
Le style d'Oscar Wilde est très complexe mais en même temps il est d'une légèreté saisissante ; c'est assez paradoxal mais c'est ce qui le rend unique. A l'époque les lecteurs criaient au scandale. Mais il est connu qu'un livre doit provoquer une réaction, qu'elle soit bonne ou mauvaise. En fait ce livre est une révolution. Wilde a retranscrit à merveille les dérives d'un homme à qui tout devrait réussir, ses vices, ses crimes et ce écrit dans la pure tradition anglaise qui plus est. Wilde joue avec l'être humain en décryptant avec une extrême finesse ses pensées, ses réactions, et l'incroyable complexité du cerveau humain. Cet ouvrage donne à réfléchir sur la condition et la morale de l'être humain, sur les faits dont est capable un homme sous l'influence d'un autre. Wilde a su choisir des mots percutants qui ont donné des phrases puissantes telles que : "Les seules choses que l'on ne regrette jamais sont les erreurs" de Lord Henry. "On peut résister à tout, sauf à la tentation et la seule manière de se délivrer d'une tentation, c'est d'y succomber." de Lord Henry. "Guérir l'âme par les sens, guérir les sens par l'âme" de Lord Henry. Phrase prononcée à l'intention de Dorian Gray et d'ailleurs celui n'aura de cesse d'appliquer cet incertain procédé. "Pour retrouver sa jeunesse, il n'y a qu'à en répéter les erreurs." de Lord Henry. Wilde amène une réelle réflexion sur la jeunesse, le sens de la vie, l'hédonisme et la morale. Et tout cela de façon très implicite. En effet tout le talent de Wilde a été d’évoquer l’homosexualité des personnages sans jamais la déclarer ouvertement. Il n’y a nulle part de déclaration d’amour entre les protagonistes, mais il y a partout des déclarations de jalousie. Par exemple, à peine Dorian a-t-il fait part de son amour pour une actrice, que la question de la jalousie se pose à Lord Henry. Je cite : "Quand il eut quitté la pièce, les lourdes paupières de Lord Henry retombèrent et il se mit à penser. Peu de personnes, sûrement, l’intéressaient autant que Dorian Gray, et pourtant la folle adoration que ce gamin éprouvait pour quelqu’un d’autre, lui causait un mouvement d’agacement et de jalousie". Plus loin, dans le chapitre 9, on interprète très facilement une scène de jalousie du peintre envers son ancien modèle, je cite : "Dorian, c’est horrible ! Quelque chose t’a complètement transformé. Tu as l’air du délicieux garçon qui venait poser jour après jour dans mon atelier. Mais alors tu étais simple, naturel et affectueux. Tu étais la créature la plus intacte du monde. Maintenant, je ne sais pas ce qui t’est arrivé, mais tu parles comme si tu n’avais pas de cœur, pas de pitié. Tout cela, c’est l’influence de Harry, je le vois bien". Donc il y a une certaine ambiguïté dans leur relation, comme une sorte de triangle amoureux. D'ailleurs le livre possède des références à l'homosexualité de Wilde, à travers ce peintre. D'autre part le cynisme des personnages, l'atmosphère du Londres de l'époque et la critique de cette jeunesse dépravée sont des éléments biographiques de la vie de Wilde. Pour la dénonciation d'une société avec laquelle il n'était pas en accord, Oscar Wilde n'aurait pu trouver de moyen plus convaincants car il se laissait lui-même séduire par la corruption, il sait de quoi il parle. Wilde insiste aussi sur le côté "inutile" de l'art et explique que la valeur d'une œuvre est le reflet du spectateur. Cela il l'illustre très bien avec la relation entre l'actrice et Dorian. Tant que elle est une actrice talentueuse, Dorian est fascinée. Mais dès que la comédienne mélange sa prestation à l'amour qu'elle porte au jeune homme, ce dernier s'en désintéresse complètement et la rejette. Un autre grand thème abordé est celui du double et de la perte de l'identité morale. Dorian fait un vœux : "Si je demeurais toujours jeune et que le portrait vieillisse à ma place ! Je donnerais tout, tout pour qu’il en soit ainsi. Il n’est rien au monde que je ne donnerais. Je donnerais mon âme !". Dès lors, il est comme immortel, protégé de la mort et des vices du monde par son propre portrait, qui subie à sa place le prix de ses péchés. En absorbant sa laideur, le tableau reflète sa vie, l'image intérieure de Dorian et matérialise ses sentiments. Mais cette image est montré de façon très négative car elle révèle uniquement les cotés noirs de la vie. Wilde nous montre ici que la vraie beauté est à l'intérieur. Il nous explique aussi qu'il est important de mener une vie vertueuse, en accord avec soi-même. Il est dit dans le livre : "Le bonheur sans la vertu n'est pas possible et nier son sens moral c'est se tuer soi-même", phrase prononcée par le peintre, sorte d'ange gardien de l'âme de Dorian car c'est ce qui arrive à Dorian: il se tue. L'histoire se termine, à son apogée, en une fin étonnante, une magnifique chute. Ce qui laisse forcément le lecteur sur une note positive... Intemporel, ce roman est un livre sur la société qui se met en place à la fin du XIXe siècle et qui est encore la nôtre : une société fondée sur l'image, où seul le physique compte et voilà ce que nous dit Wilde à travers son Dorian : ce Dorian qui pour rester beau, est devenu immoral et criminel. Et je terminerai sur cette citation de Dorian Gray : "Nous vivons dans un temps où le superflu est seul indispensable."
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Le style d'Oscar Wilde est très complexe mais en même temps il est d'une légèreté saisissante ; c'est assezparadoxal mais c'est ce qui le rend unique.A l'époque les lecteurs criaient au scandale.
Mais il est connu qu'un livre doit provoquer une réaction, qu'elle soitbonne ou mauvaise.
En fait ce livre est une révolution.
Wilde a retranscrit à merveille les dérives d'un homme à quitout devrait réussir, ses vices, ses crimes et ce écrit dans la pure tradition anglaise qui plus est.
Wilde joue avecl'être humain en décryptant avec une extrême finesse ses pensées, ses réactions, et l'incroyable complexité ducerveau humain.
Cet ouvrage donne à réfléchir sur la condition et la morale de l'être humain, sur les faits dont estcapable un homme sous l'influence d'un autre.
Wilde a su choisir des mots percutants qui ont donné des phrasespuissantes telles que :"Les seules choses que l'on ne regrette jamais sont les erreurs" de Lord Henry."On peut résister à tout, sauf à la tentation et la seule manière de se délivrer d'une tentation, c'est d'y succomber."de Lord Henry."Guérir l'âme par les sens, guérir les sens par l'âme" de Lord Henry.
Phrase prononcée à l'intention de Dorian Gray etd'ailleurs celui n'aura de cesse d'appliquer cet incertain procédé."Pour retrouver sa jeunesse, il n'y a qu'à en répéter les erreurs." de Lord Henry.Wilde amène une réelle réflexion sur la jeunesse, le sens de la vie, l'hédonisme et la morale.
Et tout cela de façontrès implicite.
En effet tout le talent de Wilde a été d'évoquer l'homosexualité des personnages sans jamais ladéclarer ouvertement.
Il n'y a nulle part de déclaration d'amour entre les protagonistes, mais il y a partout desdéclarations de jalousie.
Par exemple, à peine Dorian a-t-il fait part de son amour pour une actrice, que la questionde la jalousie se pose à Lord Henry.
Je cite : "Quand il eut quitté la pièce, les lourdes paupières de Lord Henryretombèrent et il se mit à penser.
Peu de personnes, sûrement, l'intéressaient autant que Dorian Gray, et pourtantla folle adoration que ce gamin éprouvait pour quelqu'un d'autre, lui causait un mouvement d'agacement et dejalousie".
Plus loin, dans le chapitre 9, on interprète très facilement une scène de jalousie du peintre envers sonancien modèle, je cite : "Dorian, c'est horrible ! Quelque chose t'a complètement transformé.
Tu as l'air du délicieuxgarçon qui venait poser jour après jour dans mon atelier.
Mais alors tu étais simple, naturel et affectueux.
Tu étaisla créature la plus intacte du monde.
Maintenant, je ne sais pas ce qui t'est arrivé, mais tu parles comme si tun'avais pas de cœur, pas de pitié.
Tout cela, c'est l'influence de Harry, je le vois bien".Donc il y a une certaine ambiguïté dans leur relation, comme une sorte de triangle amoureux.
D'ailleurs le livrepossède des références à l'homosexualité de Wilde, à travers ce peintre.
D'autre part le cynisme des personnages,l'atmosphère du Londres de l'époque et la critique de cette jeunesse dépravée sont des éléments biographiques dela vie de Wilde.
Pour la dénonciation d'une société avec laquelle il n'était pas en accord, Oscar Wilde n'aurait putrouver de moyen plus convaincants car il se laissait lui-même séduire par la corruption, il sait de quoi il parle.Wilde insiste aussi sur le côté "inutile" de l'art et explique que la valeur d'une œuvre est le reflet du spectateur.
Celail l'illustre très bien avec la relation entre l'actrice et Dorian.
Tant que elle est une actrice talentueuse, Dorian estfascinée.
Mais dès que la comédienne mélange sa prestation à l'amour qu'elle porte au jeune homme, ce dernier s'endésintéresse complètement et la rejette.Un autre grand thème abordé est celui du double et de la perte de l'identité morale.
Dorian fait un vœux : "Si jedemeurais toujours jeune et que le portrait vieillisse à ma place ! Je donnerais tout, tout pour qu'il en soit ainsi.
Iln'est rien au monde que je ne donnerais.
Je donnerais mon âme !".
Dès lors, il est comme immortel, protégé de lamort et des vices du monde par son propre portrait, qui subie à sa place le prix de ses péchés.
En absorbant salaideur, le tableau reflète sa vie, l'image intérieure de Dorian et matérialise ses sentiments.
Mais cette image estmontré de façon très négative car elle révèle uniquement les cotés noirs de la vie.
Wilde nous montre ici que la vraiebeauté est à l'intérieur.
Il nous explique aussi qu'il est important de mener une vie vertueuse, en accord avec soi-même.
Il est dit dans le livre : "Le bonheur sans la vertu n'est pas possible et nier son sens moral c'est se tuer soi-même", phrase prononcée par le peintre, sorte d'ange gardien de l'âme de Dorian car c'est ce qui arrive à Dorian: ilse tue.
L'histoire se termine, à son apogée, en une fin étonnante, une magnifique chute.
Ce qui laisse forcément lelecteur sur une note positive...Intemporel, ce roman est un livre sur la société qui se met en place à la fin du XIXe siècle et qui est encore la nôtre: une société fondée sur l'image, où seul le physique compte et voilà ce que nous dit Wilde à travers son Dorian : ceDorian qui pour rester beau, est devenu immoral et criminel.
Et je terminerai sur cette citation de Dorian Gray :"Nous vivons dans un temps où le superflu est seul indispensable.".
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