Le passé est-il l'unique objet de l'histoire ?

Soutenir que « le passé » est l'unique objet de l'histoire : • Cela signifie-t-il implicitement que l'histoire aurait pour objet « le passé »? (ce passé n'ayant aucune actualité dans notre présent ?). Cf. Hérodote. Livre premier. « Ce qu'Hérodote d'Halicarnasse apprit par son enquête il l'énonce ici, afin que la mémoire du passé ne soit pas effacée parmi les hommes par le temps. » Lalande : Vocabulaire technique et critique de la philosophie. L'histoire c'est « la connaissance des différents états réalisés successivement dans une espèce vivante, une science, une langue, etc. ». • Cela signifie-t-il implicitement qu'on ne pourrait concevoir aucune histoire du présent ? Si nous définissons l'histoire par la relation (explicative ou non) de ce qui est passé, de ce qui n'est plus, il ne saurait être question en toute rigueur d'une histoire du présent. Mais si nous définissons l'histoire comme Marc Bloch c'est-à-dire comme science des hommes dans le temps peut-on soutenir que l'histoire a pour objet l'inactuel ? • Si actuel signifiait non seulement qui « concerne le présent » mais encore « dans sa singularité propre » ne pourrait-on pas soutenir encore une fois que l'histoire a pour objet l'inactuel ? Ce qui serait en question alors, ce serait le problème de l'événement en histoire. « L'événement » selon l'historien Albert Soboul « constitue un point de cristallisation qui est en lui-même facteur d'explication. Comment concevoir un événement qui ne soit pas total, où ne convergent pas de multiples chaînes causales ? » L'événement serait révélateur de l'existence de structures, révélateur des contradictions internes aux structures et des contradictions entre structures. L'événement serait, comme on l'a dit, l'union de l'essentiel et du particulier, du définitif à l'unique. En ce cas l'histoire pourrait-elle avoir pour objet « l'actuel » ?