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Le mot "lieux" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 30/08/2006

Extrait du document

descartes

 

Règles pour la direction de l’esprit, Règle quatrième.

à peu près comme celui qui, dans l’ardeur insensée de découvrir un trésor, parcourrait perpétuellement tous les lieux pour voir si quelque voyageur n’y en a pas laissé un ;

  ABREGE DE LA MUSIQUE, Des degrés ou tons de musique.

ce qui doit être ainsi, parce que nous ne pouvons commencer les divisions de toute l’octave que de deux lieux, à savoir, ou en mettant au premier lieu deux tons, et après un demi-ton trois tons consécutifs au dernier lieu ;

Or le terme F représente ces deux lieux tout ensemble :

il en faut dire de même des autres lieux ;

  ABREGE DE LA MUSIQUE, Des modes.

car il est constant qu’il y a certains modes où, dans les plus considérables lieux et dans ceux qui le sont moins, se rencontrent souvent des ditons et des tierces mineures, d’où, comme nous avons montré ci-devant, naît presque toute la variété de la musique.

  DISCOURS DE LA METHODE, Troisième partie.

et il y a justement huit ans que ce désir me fit résoudre à m’éloigner de tous les lieux où je pouvais avoir des connaissances, et à me retirer ici, en un pays où la longue durée de la guerre a fait établir de tels ordres, que les armées qu’on y entretient ne semblent servir qu’à faire qu’on y jouisse des fruits de la paix avec d’autant plus de sûreté, et où, parmi la foule d’un grand peuple fort actif, et plus soigneux de ses propres affaires que curieux de celles d’autrui, sans manquer d’aucune des commodités qui sont dans les villes les plus fréquentées, j’ai pu vivre aussi solitaire et retiré que dans les déserts les plus écartés.

  DISCOURS DE LA METHODE, Cinquième partie.

Il prouve aussi fort bien ce qu’il dit du cours du sang, par certaines petites peaux, qui sont tellement disposées en divers lieux le long des veines, qu’elles ne lui permettent point d’y passer du milieu du corps vers les extrémités, mais seulement de retourner des extrémités vers le coeur ;

Et si on y prend garde, on trouvera que cette différence ne paraît bien que vers le coeur, et non point tant aux lieux qui en sont les plus éloignés.

Et qu’a-t-on besoin d’autre chose pour expliquer la nutrition et la production des diverses humeurs qui sont dans le corps, sinon de dire que la force, dont le sang, en se raréfiant, passe du coeur vers les extrémités des artères, fait que quelques-unes de ses parties s’arrêtent entre celles des membres où elles se trouvent, et y prennent la place de quelques autres qu’elles en chassent, et que, selon la situation ou la figure ou la petitesse des pores qu’elles rencontrent, les unes se vont rendre en certains lieux plutôt que les autres, en même façon que chacun peut avoir vu divers cribles, qui, étant diversement percés, servent à séparer divers grains les uns des autres ?

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS PREMIER, DE LA LUMIERE.

Il vous est bien sans doute arrivé quelquefois, en marchant de nuit sans flambeau par des lieux un peu difficiles, qu’il fallait vous aider d’un bâton pour vous conduire, et vous avez pour lors pu remarquer que vous sentiez, par l’entremise de ce bâton, les divers objets qui se rencontraient autour de vous, et même que vous pouviez distinguer s’il y avait des arbres, ou des pierres, ou du sable, ou de l’eau, ou de l’herbe, ou de la boue, ou quelque autre chose de semblable.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SIXIEME, DE LA VISION.

mais aussi qu’elle puisse transférer de là son attention à tous les lieux contenus dans les lignes droites qu’on peut imaginer être tirées de l’extrémité de chacune de ces parties, et prolongées à l’infini.

Comme, lorsque l’aveugle, dont nous avons déjà tant parlé ci-dessus, tourne sa main A vers E, ou C aussi vers E, les nerfs insérés en cette main causent un certain changement en son cerveau qui donne moyen à son âme de connaître, non seulement le lieu A ou C, mais aussi tous les autres qui sont en la ligne droite AE ou CE, en sorte qu’elle peut porter son attention jusqu’aux objets B et D, et déterminer les lieux où ils sont, sans connaître pour cela ni penser aucunement à ceux où sont ses deux mains.

Comme ici, en l’oeil RST, il faut penser que la situation du petit filet du nerf optique, qui est au point R, ou S, ou T, est suivie d’une autre certaine situation de la partie du cerveau 7, ou 8, ou 9, qui fait que l’âme peut connaître tous les lieux qui sont en la ligne RV, ou SX, ou TY.

et ce, par une action de la pensée, qui, n’étant qu’une imagination toute simple, ne laisse point d’envelopper en soi un raisonnement tout semblable à celui que font les arpenteurs, lorsque, par le moyen de deux différentes stations, ils mesurent les lieux inaccessibles.

à savoir quand quelques vapeurs, remuant leur cerveau, disposent celles de ses parties qui ont coutume de servir à la vision, en même façon que feraient ces objets, s’ils étaient présents, Puis, à cause que les impressions, qui viennent de dehors, passent vers le sens commun par l’entremise des nerfs, si la situation de ces nerfs est contrainte par quelque cause extraordinaire, elle peut faire voir les objets en d’autres lieux qu’ils ne sont.

et ainsi l’objet M paraîtra au lieu où est Y, par l’entremise de cet oeil, et Y au lieu où est X, et X au lieu où est V, et ces objets paraissant aussi en même temps en leurs vrais lieux, par l’entremise de l’autre oeil RST, ils sembleront doubles.

De plus, à cause que nous sommes accoutumés de juger que les impressions, qui meuvent notre vue, viennent des lieux vers lesquels nous devons regarder pour les sentir, quand il arrive qu’elles viennent d’ailleurs, nous y pouvons facilement être trompés.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SEPTIEME, DES MOYENS DE PERFECTIONNER LA VISION.

car il est manifeste que si on la faisait plus grande, il n’entrerait point pour cela dans l’oeil plus de rayons du point vers lequel on dresse sa vue, et que pour ceux qui y viendraient de plus des autres lieux, ne pouvant aider à la vision, ils ne feraient que la rendre plus confuse.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS HUITIÈME, DES FIGURES QUE DOIVENT AVOIR LES CORPS TRANSPARENTS POUR DÉTOURNER LES RAYONS PAR RÉFRACTION EN TOUTES LES FACONS QUI SERVENT A LA VUE.

Et que pour choisir celles d’entre elles qui peuvent faire que ces rayons s’écartent le moins des lieux où on les voudrait assembler, il faut prendre les moins courbées, et les moins inégalement courbées, afin qu’elles approchent le plus de la droite ou de la circulaire ;

  LES METEORES, DISCOURS PREMIER, DE LA NATURE DES CORPS TERRESTRES.

De plus il faut penser que la matière subtile qui remplit les intervalles qui sont entre les parties de ces corps est de telle nature qu’elle ne cesse jamais de se mouvoir çà et là grandement vite, non point toutefois exactement de même vitesse, en tous lieux et en tous temps, mais qu’elle se meut communément un peu plus vite vers la superficie de la terre, qu’elle ne fait au haut de l’air où sont les nues, et plus vite vers les lieux proches de l’équateur que vers les pôles, et au même lieu plus vite l’été que l’hiver et le jour que la nuit.

Et ceci fait aussi qu’elle est ordinairement le moins subtile aux lieux et aux temps où elle est le plus agitée, comme vers la superficie de la terre que vers les nues, et sous l’équateur que sous les pôles, et en été qu’en hiver, et de jour que de nuit.

pont la raison est que les plus grosses de ces parties, ayant le plus de force, peuvent le mieux aller vers les lieux où, l’agitation étant plus grande, il leur est aisé de continuer leur mouvement.

  LES METEORES, DISCOURS TROISIEME, Du sel.

et que les grains de sel s’y fendent souvent plus aisément qu’aux autres lieux ;

  LES METEORES, DISCOURS QUATRIEME, Des vents.

Mais on y pourra bien déterminer en général quels vents doivent être les plus fréquents, et les plus forts, et en quels lieux et quelles saisons ils doivent régner, si on prend exactement garde à toutes les choses qui ont été ici remarquées.

  LES METEORES, DISCOURS CINQUIEME, Des nues.

Et plus aussi aux lieux marécageux ou maritimes que sur les terres qui sont loin des eaux, ni sur les eaux qui sont loin des terres, à cause que l’eau perdant plus tôt sa chaleur que la terre, y refroidit l’air, dans lequel se condensent les vapeurs que les terres humides et chaudes produisent en abondance.

Mais les plus grands brouillards se forment, comme les nues, aux lieux où le cours de deux ou plusieurs vents se termine.

Car ces vents chassent vers ces lieux là plusieurs vapeurs qui s’y épaississent, ou en brouillards, si l’air proche de la terre est fort froid ;

Et ceci arrive principalement aux pays de montagnes, à cause que la chaleur qui élève les vapeurs y agit plus inégalement qu’aux autres lieux.

  LES METEORES, DISCOURS SIXIEME, DE LA NEIGE, DE LA PLUIE, ET DE LA GRELE.

outre que la chaleur peut aussi être plus grande entre les bords de ces feuilles, quand elles s’approchent l’une de l’autre, qu’aux autres lieux, et cette chaleur ayant à demi fondu les parcelles de glace qui y sont, le froid qui lui succède au moment qu’elles commencent à se toucher les peut aisément coller ensemble.

dont la cause était qu’y ayant en l’air beaucoup de vapeurs qui sans doute étaient pressées par les vents des autres lieux, ainsi que le calme et la pesanteur de l’air le témoignaient, les gouttes en quoi ces vapeurs se convertissaient devenaient fort grosses en tombant, et tombaient à mesure qu’elles se formaient.

Mais le vent abat aussi fort souvent les brouillards, en survenant aux lieux ou ils sont :

  LES METEORES, DISCOURS SEPTIEME, DES TEMPETES, DE LA FOUDRE ET DE TOUS LES AUTRES FEUX QUI S’ALLUMENT EN L’AIR.

Mais si la nue qui descend est fort pesante et fort étendue (comme elle peut être plus aisément sur les grandes mers qu’aux autres lieux, à cause que les vapeurs y étant fort également dispersées, sitôt qu’il s’y forme la moindre nue en quelque endroit, elle étend incontinent en tous les autres circonvoisins), cela cause infailliblement une tempête, laquelle est d’autant plus forte que la nue est plus grande et pesante, et dure d’autant plus longtemps que la nue descend de plus haut.

Toutefois, j’ai ouï dire à nos mariniers qu’ils en voient quelquefois jusqu’au nombre de quatre ou de cinq, peut-être à cause que leurs vaisseaux sont plus grands et ont plus de mâts que ceux des anciens, ou qu’ils voyagent en des lieux où les exhalaisons sont plus fréquentes.

Que si la nue s’ouvre par le côté, comme vers G, la foudre, étant élancée de travers, rencontre plus tôt les pointes des tours ou des rochers que les lieux bas, comme on voit vers H.

Mais, lors même que la nue se rompt par le dessous, il y à raison pourquoi la foudre tombe plus tôt sur les lieux hauts et éminents que sur les autres :

  LES METEORES, DISCOURS DIXIEME, De l’apparition de plusieurs soleils.

Les deux suivants vers D, et vers F, par la réfraction des rayons qui traversent la glace en ces lieux là, où son épaisseur allant en diminuant, ils se courbent en dedans de part et d’autre, ainsi qu’ils font en traversant le prisme de cristal dont il a tantôt été parlé.

Car vous savez que la réflexion se fait toujours par angles égaux, et que la glace étant un corps poli doit représenter le soleil en tous les lieux d’où ses rayons se peuvent réfléchir vers l’oeil.

car bien que les deux K et N se rencontrent ici en l’intersection de extérieure et du cercle blanc, c’est chose qui n’est arrivée que par hasard, et je m’assure que le même ne se vit point aux lieux un peu loin (le Rome, ou ce même phénomène fut remarqué.

  L’HOMME.

Et en tous ces lieux, c’est seulement, ou la situation, ou la figure, ou la petitesse des pores par où elles passent, qui fait que les unes y passent plutôt que les autres, et que le reste du sang ne les peut suivre :

d’autant qu’ils sont enfermés dans les mêmes petits tuyaux qui portent les esprits animaux dans les muscles, et que ces esprits, enflant toujours quelque peu ces tuyaux, les empêchent d’y être pressés, et même, qu’ils les font toujours tendre autant qu’ils peuvent, en tirant du cerveau d’où ils viennent, vers les lieux où ils se terminent.

et par ce moyen, de faire mouvoir les membres auxquels se rapportent ces tuyaux, vers les lieux auxquels se rapportent ces endroits de la superficie de la glande H.

Car il faut penser que tous les points de la glande, vers lesquels ce tuyau 8 peut être tourné, répondent tellement à tous les lieux vers lesquels le bras marqué 7 le peut être, que ce qui fait maintenant que ce bras est tourné vers l’objet B, c’est que ce tuyau regarde le point b de la glande.

Ce qui vous sera facile à croire, si pour entendre aussi en quoi consiste l’idée de la distance des objets, vous pensez que, selon que cette superficie change de situation, les mêmes de ses points se rapportent à des lieux d’autant plus éloignés du centre du cerveau marqué o, que ces points en sont plus proches, et d’autant plus proches qu’ils en sont plus éloignés.

au lieu que, si cette glande H était un peu plus en avant qu’elle n’est, en sorte que les points de sa superficie n et o fussent aux lieux marqués i et k, et par conséquent que ce fût d’eux, que sortissent les esprits qui vont vers 7 et vers 8, l’âme devrait sentir ce qui est vers N, et vers O, par l’entremise des mêmes mains, et sans qu’elles fussent en rien changées.

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE IV, Du vide ; et d’où vient que nos sens n’aperçoivent pas certains corps.

Mais vous me pourriez proposer ici une difficulté qui est assez considérable, c’est à savoir que les parties qui composent les corps liquides ne peuvent pas, ce semble, se remuer incessamment, comme j’ai dit qu’elles font, si ce n’est qu’il se trouve de l’espace vide parmi elles, au moins dans les lieux d’où elles sortent à mesure qu’elles se remuent.

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE V, Du nombre des éléments et de leurs qualités.

Ou plutôt, afin de n’être pas contraint d’admettre aucun vide en la nature, je ne lui attribue point de parties qui aient aucune grosseur ni figure déterminée, mais je me persuade que l’impétuosité de son mouvement est suffisante pour faire qu’il soit divisé, en toutes façons et en tous sens, par la rencontre des autres corps, et que ses parties changent de figure à tous moments, pour s’accommoder à celle des lieux où elles entrent, en sorte qu’il n’y a jamais de passage si étroit ni d’angle si petit entre les parties des autres corps, où celles de cet élément ne pénètrent sans aucune difficulté, et qu’elles ne remplissent exactement.

Et toutefois il ne faut pas pour cela penser que les éléments n’aient aucuns lieux dans le monde, qui leur soient particulièrement destinés, et où ils puissent perpétuellement se conserver en leur pureté naturelle.

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE VIII, De la formation du soleil et des étoiles de ce nouveau monde.

Ensuite de quoi l’on peut conclure qu’elles ont dû naturellement être moins agitées ou plus petites, ou l’un et l’autre ensemble, vers les lieux les plus proches de ces centres que vers les plus éloignés ;

car, ne se pouvant mouvoir les unes sans les autres, il a fallu que les plus agitées communiquassent de leur mouvement à celles qui l’étaient moins, et que les plus grosses se rompissent et se divisassent, afin de pouvoir passer par les mêmes lieux que celles qui les précédaient, ou bien qu’elles montassent plus haut ;

De plus, il est besoin de remarquer que la matière qui est sortie d’autour des parties du second élément, çà mesure qu’elles ont rompu et émoussé les petites pointes de leurs angles pour s’arrondir, a dû nécessairement acquérir un mouvement beaucoup plus vite que le leur, et ensemble une facilité à se diviser et à changer à tous moments de figure pour s’accommoder à celle des lieux où elle se trouvait, et ainsi qu’elle a pris la forme du premier élément.

Il est aussi besoin de remarquer que ce qui se trouve de ce premier élément de plus qu’il n’en faut pour remplir leks petits intervalles que les parties du second, qui sont rondes, laissent nécessairement autour d’elles, se doit retirer vers les centres autour desquels elles tournent, à cause qu’elles occupent tous les autres lieux plus éloignés, et que là il doit composer des corps ronds, parfaitement liquides et subtils, lesquels, tournant sans cesse beaucoup plus vite et en même sens que les parties du second élément qui les environne, ont la force d’augmenter l’agitation de celles dont ils sont les plus proches, et même de les pousser toutes de tous côtés, en tirant du centre vers la circonférence, ainsi qu’elles se poussent aussi les unes les autres, et ce par une action qu’il faudra tantôt que j’explique le plus exactement que je pourrai.

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE IX, De l’origine et du cours des planètes et des comètes en général, et en particulier des comètes.

En sorte que si vous vous imaginez deux rivières qui se joignent en quelque endroit l’une à l’autre, et qui se séparent derechef un peu après, avant que leurs eaux, qu’il faut supposer fort calmes et d’une force assez égale, mais avec cela fort rapides, aient le loisir de se mêler, les bateaux ou autres corps assez massifs et pesants qui seront emportés par le cours de l’une pourront facilement passer en l’autre, au lieu que les plus légers s’en éloigneront, et seront rejetés par la force de cette eau vers les lieux où elle est le moins rapide.

ainsi que nous voyons que les rivières coulent toujours plus promptement aux lieux où leur lit est plus étroit et resserré, qu’en ceux où il est plus large et étendu.

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE XII, Du flux et du reflux de la mer.

Et pour les autres particularités du flux et du reflux, elles dépendent en partie de la diverse situation des côtes de la mer, et en partie des vents qui règnent aux temps et aux lieux qu’on les observe.

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE XIII, De la lumière.

et ainsi, jugeant de toutes les autres en même sorte, vous voyez en quel sens on peut dire qu’elles tendent vers les lieux qui sont directement opposés au centre du ciel qu’elles composent.

Car pour le changement de situation qui leur arrive dans les autres lieux qu’elles remplissaient auparavant, et qui en demeurent après encore pleins, il n’est aucunement considérable, d’autant qu’elles doivent être supposées si égales et si pareilles en tout les unes aux autres, qu’il n’importe de quelles parties chacun de ces lieux soit rempli.

à cause qu’étant extrêmement subtiles et extrêmement agitées, elles sont toujours aussi prêtes à sortir des lieux où elles se trouvent, que puisse être aucun autre corps à y entrer.

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE XIV, Des propriétés de la Lumière.

Comme vous voyez en la sixième figure qu’il en vient plusieurs des points ABCD qui s’assemblent au point E, et qu’il en vient plusieurs du seul point D qui s’étendent, l’un vers E, l’autre vers K, et ainsi vers une infinité d’autres lieux ;

Enfin, la force de la lumière est non seulement plus ou moins grande en chaque lieu, selon la quantité des rayons qui s’y assemblent, mais elle peut aussi être augmentée ou diminuée par les diverses dispositions des corps qui se trouvent aux lieux par où elle passe, ainsi que la vitesse d’une balle ou d’une pierre qu’on pousse dans l’air, peut être augmentée par les vents qui soufflent vers le même côté qu’elle se meut, et diminuée par leurs contraires.

Considérez aussi, touchant le nombre de ces étoiles, que souvent une même peut paraître en divers lieux, à cause des diverses superficies qui détournent ses rayons vers la terre ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX PREMIERES OBJECTIONS.

Mais si je n’ai pas été assez heureux d’y satisfaire entièrement, je vous prie que je puisse être averti des lieux qui méritent une plus ample explication, ou peut-être même sa censure.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS.

et il se peut faire en plusieurs façons qu’une seule et même chose paraisse à nos sens sous diverses formes, ou en plusieurs lieux ou manières, et qu’ainsi elle soit prise pour deux.

Et j’ai déjà suffisamment averti en plusieurs lieux que je parlais seulement de la perfection ou réalité objective de cette idée de Dieu, laquelle ne requiert pas moins une cause qui contienne en effet tout ce qui n’est contenu en elle qu’objectivement ou par représentation, que fait l’artifice objectif ou représenté qui est en l’idée que quelque artisan a d’une machine fort artificielle.

Et tout ce que vous alléguez au contraire n’a pas plus de force que si, ayant nié que Dieu se mît en colère ou qu’il fût sujet aux autres passions de l’âme, vous m’objectiez les lieux de l’Ecriture où il semble que quelques passions humaines lui sont attribuées.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L’AUTRE PARTIE, REPONSE AUX CHOSES QUI PEUVENT ARRETER LES THEOLOGIENS.

En quoi ils ont trouvé tant de difficultés que cela seul leur devait faire juger qu’ils s’étaient détournés du droit chemin, ainsi que font les voyageurs quand quelque sentier les a conduits à des lieux pleins d’épines et inaccessibles.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA SECONDE MÉDITATION.

d’autant que peut-être il se peut faire qu’un même corps, Par la toute-puissance de Dieu, soit en plusieurs lieux.

Je ne m’arrête pas non plus à réfuter les lieux où vous me faites parler impertinemment, parce qu’il me suffit d’avoir une fois averti le lecteur que vous ne gardez pas toute la fidélité qui est due au rapport des paroles d’autrui.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, LETTRE DE L’AUTEUR A CELUI QUI A TRADUIT LE LIVRE, LAQUELLE PEUT SERVIR ICI DE PREFACE.

il faut seulement marquer d’un trait de plume les lieux où l’on trouvera de la difficulté et continuer de lire sans interruption jusqu’à la fin ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 33.

Après ce qui a été démontré ci-dessus, à savoir, que tous les lieux sont pleins de corps, et que chaque partie de la matière est tellement proportionnée à la grandeur du lieu qu’elle occupe, qu’il n’est pas possible qu’elle en remplisse un plus grand, ni qu’elle se resserre en un moindre, ni qu’aucun autre corps y trouve place pendant qu’elle y est, nous devons conclure qu’il faut nécessairement qu’il y ait toujours un cercle de matière ou anneau de corps qui se meuvent ensemble en même temps ;

Mais on n’aura pas plus de peine à concevoir cela même en un cercle imparfait, et le plus irrégulier qu’on saurait imaginer si on prend garde à la façon dont toutes les inégalités des lieux peuvent être compensées par d’autres inégalités qui se trouvent dans le mouvement des parties.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 54.

En suite de quoi, si nous examinons quelle peut être la cause pourquoi certains corps cèdent leur place sans faire de résistance, et pourquoi les autres ne la cèdent pas de même, nous n’en trouvons point d’autre, sinon que les corps qui sont déjà en action pour se mouvoir, n’empêchent point que les lieux qu’ils sont disposés à quitter d’eux-mêmes, ne soient occupés par d’autres corps, mais que ceux qui sont en repos, ne peuvent être chassés de leur place, sans quelque force qui vienne d’ailleurs, afin de causer en eux ce changement.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 29.

Car le peuple détermine les lieux des étoiles par certains endroits de la terre qu’il considère comme immobiles, et croit qu’elles se meuvent lorsqu’elles s’éloignent des lieux qu’il a ainsi déterminés ;

ce qui est commode pour l’usage de la vie, et n’est pas imaginé sans raison, parce que, comme nous avons tous jugé dès notre enfance que la terre était plate et non pas ronde, et que le bas et le haut, et ses parties principales, à savoir le levant, le couchant, le midi et le septentrion, étaient toujours et partout les mêmes, nous avons marqué par ces choses qui ne sont arrêtées qu’en notre pensée les lieux des autres corps.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 36.

et ainsi les autres planètes se trouvent en des lieux différents et ne sont pas vis-à-vis des mêmes signes, lorsqu’elles sont aux endroits où elles s’approchent ou s’éloignent le plus du soleil.

Mais après quelques siècles toutes ces choses seront autrement disposées qu’elles ne sont à présent, et ceux qui seront alors pourront remarquer que les planètes, et la terre aussi, couperont le plan où est maintenant l’écliptique en des lieux différents de ceux où elles le coupent à présent, et qu’elles s’en écarteront un peu plus ou moins, et ne seront pas vis-à-vis des mêmes signes où elles se trouvent maintenant, lorsqu’elles sont plus ou moins éloignées du soleil.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 49.

Mais d’autant qu’il ne saurait y avoir d’espace vide en aucun endroit de l’univers, et que les parties de la matière étant rondes ne sauraient se joindre si étroitement ensemble qu’elles ne laissent plusieurs petits intervalles entre elles, il faut que ces petits intervalles soient remplis de quelques autres parties de cette matière, qui doivent être extrêmement menues, afin de changer de figure à tous moments pour s’accommoder à celle des lieux où elles entrent.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 89.

car elles n’ont pas besoin d’être tant agitées pour ce seul mouvement droit que pour les autres plus détournés et divers qui se font aux autres lieux ;

de façon que, lorsqu’elles se trouvent en ces autres lieux, elles ont coutume d’en être repoussées vers celui-là, où elles se joignent plusieurs ensemble et composent certains petits corps dont je tâcherai d’expliquer ici fort particulièrement la figure, à cause qu’elle mérite d’être remarquée.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 93.

Or, encore que ces parties cannelées soient fort différentes des plus petites parties du premier élément, je ne laisse pas de les comprendre sous ce nom du premier élément, pendant qu’elles sont autour des parties du second, tant à cause que je ne remarque point qu’elles y produisent aucuns effets différents, comme aussi à cause que je juge qu’entre ces parties cannelées et les plus petites il y en a de moyennes d’une infinité de diverses grandeurs, ainsi qu’il est aisé à prouver par la diversité des lieux par où elles passent et qu’elles remplissent.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 131.

d’où il suit qu’on ne voit point de la terre toutes les étoiles comme étant aux lieux où elles sont véritablement, mais qu’on les voit comme si elles étaient dans les lignes droites menées vers la terre des endroits de la superficie de notre ciel AEIO par lesquels passent ceux de leurs rayons qui viennent à nos yeux ;

et peut-être aussi qu’on voit une même étoile comme si elle était en deux ou plusieurs lieux, et ainsi qu’on la compte pour plusieurs.

Car, par exemple, les rayons de l’étoile Y peuvent aussi bien aller vers S, en passant obliquement par les superficies du tourbillon f, qu’en passant par celles de l’autre marqué F, au moyen de quoi on doit voir cette étoile en deux lieux, à savoir entre E et I et entre A et E.

Mais d’autant que les lieux où se voient ainsi les étoiles demeurent fermes et n’ont point paru se changer depuis que les astronomes les ont remarqués, il me semble que le firmament n’est autre chose que la superficie qui sépare ces tourbillons les uns des autres, laquelle superficie ne peut être changée que les lieux apparents des étoiles ne changent aussi.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 136.

et enfin que ceux qui rencontrent cette sphère en d’autres lieux, comme vers E ou vers D, pénètrent au dedans en même façon, partie en lignes droites et partie en se détournant.

Tout de même, il est évident que si la terre est vers 4, nous devons voir le corps de cette comète par le moyen des rayons qui suivent la ligne droite CG4, et sa chevelure, ou, pour mieux dire, sa queue, étendue vers un seul côté, par le moyen des rayons courbés qui viennent d’H et de tous les autres lieux qui sont entre G et H vers 4.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 138.

enfin, lorsqu’elles s’y étendent en long, elles doivent être plus lumineuses et plus étroites qu’aux autres lieux.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 141.

Car il est nécessaire qu’aux lieux où cet espace est plus ample la matière du ciel se meuve plus lentement, et donne moyen à cette planète de s’éloigner un peu plus du soleil qu’aux lieux où il est plus étroit.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 155.

mais nous avons raison de penser que les pôles du tourbillon qui avait la terre en son centre regardaient presque les mêmes endroits du firmament vis-à-vis desquels sont encore à présent les pôles de la terre sur lesquels elle fait son tour chaque jour, et que ce sont les parties cannelées qui viennent de ces endroits du firmament, lesquelles, étant plus propres à entrer en ses pores que celles qui viennent des autres lieux, la retiennent en cette situation.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 16.

car encore qu’il ne laisse pas d’y avoir aussi en ces corps plusieurs pores par où les parties du second élément peuvent passer, toutefois, à cause que ces pores sont bouchés ou interrompus en plusieurs lieux, ils ne peuvent transmettre l’action de la lumière.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 41.

lieux marécageux lorsque les chaleurs de l’été la dessèchent.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 52.

Il faut aussi remarquer que la lune est toujours fort proche du plan de l’écliptique, au lieu que la terre tourne sur son centre suivant le plan de l’équateur qui en est assez éloigné, et que ces deux plans s’entrecoupent aux lieux où se font les équinoxes, mais qu’ils sont fort éloignés l’un de l’autre en ceux des solstices.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 56.

Et on peut de ce qui a déjà été dit déduire les causes particulières de toutes les diversités du flux et reflux, pourvu qu’on sache que, lorsque la lune est pleine ou nouvelle, les eaux qui sont au milieu de l’Océan, aux lieux les plus éloignés de ses bords, comme vers l’équateur et l’écliptique, sont le plus enflées aux endroits où il est six heures du soir ou du matin, ce qui fait qu’elles s’écoulent de là vers les bords ;

et qu’elles sont au même temps le moins enflées aux lieux où il est midi ou minuit, ce qui fait qu’elles y coulent des bords vers le milieu ;

et enfin qu’il peut aussi être avancé ou retardé par les vents, quelques-uns desquels soufflent toujours réglément en certains lieux à certains temps.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 60.

Ensuite de quoi il est évident que toutes les petites parties de ce corps C ont toujours quelque agitation, laquelle y est inégale, selon les lieux et les temps.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 67.

Mais nous ne devons pas pour cela trouver étrange qu’il se rencontre aussi quelques sources d’eau salée en des lieux fort éloignés de la mer.

Car la terre s’étant entrefendue en plusieurs endroits, ainsi qu’il a été dit, il se peut faire que l’eau de la mer vient jusqu’aux lieux où sont ces sources sans passer que par des conduits qui sont si larges qu’elle amène facilement son sel avec soi, non seulement lorsque ces conduits se rencontrent en des puits si profonds qu’elles ne sont pas moins basses que l’eau de la mer, auquel cas elles participent ordinairement à son flux et reflux, mais aussi lorsqu’elles sont beaucoup plus hautes, à cause que les parties du sel étant soutenues par la pente de ces conduits, peuvent monter avec celles de l’eau douce.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 73.

Et ce qui empêche qu’ils ne montent aussi des autres lieux est qu’il y a de l’eau entre deux, au travers de laquelle ils ne peuvent être élevés ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 78.

premièrement à cause qu’il ne se rencontre guère de concavités qui soient fort grandes et propres à recevoir ces fumées, sinon au-dessous des plus hautes montagnes, puis aussi à cause qu’il n’est pas besoin de tant de force pour entr’ouvrir et séparer les extrémités de ces grandes pièces de terre extérieure que j’ai dit être appuyées de côté l’une contre l’autre, aux lieux où elles composent les sommets des montagnes, que pour y faire une nouvelle ouverture en quelque autre endroit ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 90.

car on trouve souvent sur la terre, aux lieux où elles sont tombées, une matière visqueuse et gluante qui ne brûle point.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 108.

Ce qu’on expérimente aux charbons, qui, étant couverts de cendres, conservent le feu pendant quelques heures, par cela seul que ce feu consiste en l’agitation de certaines parties du troisième élément assez petites, qui ont plusieurs branches, et qui, se trouvant engagées entre d’autres plus grosses, n’en peuvent sortir que l’une après l’autre, nonobstant qu’elles soient fort agitées, et qui peut-être aussi ont besoin de quelque temps pour être diminuées ou divisées peu à peu par la force de leur agitation avant qu’elles puissent sortir des lieux où elles sont.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 114.

et celles-ci, ayant déjà été ébranlées par l’action du feu, sont déliées et molles, et aisées à embraser derechef et avec cela elles ont des figures assez embarrassantes, en sorte qu’elles ne se dégagent pas aisément des lieux où elles sont ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 139.

et cela fait aussi quelquefois qu’il est presque impossible de les fondre pour en faire du fer, à cause qu’elles sont plutôt calcinées et consumées par le feu que dégagées des lieux où elles sont.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 145.

Que ces pôles de l’aimant tendent aussi à se pencher vers la terre, et ce diversement, à raison des divers lieux où il est transporté.

Mais que ni les pôles de ces aiguilles, ni ceux des pierres d’aimant, ne se tournent pas si justement vers les pôles de la terre qu’ils ne s’en écartent souvent quelque peu, et ce plus ou moins, selon les divers lieux où elles sont.

Et que cela peut aussi changer avec le temps, en sorte qu’il y a maintenant des lieux où cette déclinaison de l’aimant est moindre qu’elle n’a été au siècle passé, et d’autres où elle est plus grande.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 151.

La force qu’ont les parties cannelées pour continuer leur mouvement en ligne droite fait aussi que les pôles de l’aimant se penchent l’un plus que l’autre vers la terre, et ce diversement, selon les divers lieux où il est.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 153.

or, si la sphère de la vertu de l’aimant O était entièrement séparée de celle de l’aimant P, qui est TXS, encore que les parties cannelées qui sortent de cet aimant O pousseraient l’air qui est vers R et vers S comme elles font elles ne le chasseraient point pour cela des lieux où il est à cause qu’il n’aurait point d’autre lieu où il pût aller pour éviter d’être poussé par elles et rendre leur cours plus facile.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 169.

Il y en a qui disent que cette variation n’est pas seulement différente aux différents endroits de la terre, mais qu’elle peut aussi changer avec le temps en un même lieu, en sorte que celle qu’on observe maintenant en certains lieux ne s’accorde pas avec celle qu’on y a observée au siècle passé.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 170.

En sorte que cet aimant ainsi planté dans une petite gondole qui flotte sur l’eau tourne toujours un même côté vers la terre, sans s’écarter en aucune façon lorsqu’il est transporté en divers lieux.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 185.

En suite de quoi il faut remarquer touchant ce premier élément, dont la propriété est de prendre toujours la figure des lieux où il se trouve, que, pendant qu’il coule par ces petites fentes, les moins agitées de ses parties s’attachent les unes aux autres, et composent des bandelettes qui sont fort minces, mais qui ont un peu de largeur et beaucoup plus de longueur, et qui vont et viennent en tournoyant de tous côtés entre les parties du verre, sans jamais guère s’en éloigner, à cause que les passages qu’elles trouvent dans l’air ou dans les autres corps qui l’environnent ne sont pas si ajustés à leur mesure, ni si propres à les recevoir.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 187.

et quelquefois au contraire à passer en fort peu de temps jusqu’à des lieux fort éloignés, sans qu’aucun corps qu’elles rencontrent en leur chemin les puisse arrêter ou détourner, et que, rencontrant là une matière disposée à recevoir leur action, elles y produisent des effets entièrement rares et merveilleux :

  LES PASSIONS DE L’AME, LETTRE Ire A MONSIEUR DESCARTES.

Car on voit que les peuples sauvages de l’Amérique, et aussi plusieurs autres qui habitent des lieux moins éloignés, ont beaucoup moins de commodités pour la vie que nous n’en avons, et toutefois qu’ils sont d’une origine aussi ancienne que la nôtre, en sorte qu’ils ont autant de raison que nous dire qu’ils se contentent de la sagesse de leurs pères et qu’ils ne croient point que personne leur puisse rien enseigner de meilleur que ce qui a été su et pratiqué de toute antiquité parmi eux.

  Correspondance, année 1637, AU R. P. MERSENNE, Fin avril 1637. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du début de juin 1637.).

car d’autant qu’elle se résout fort facilement par ce que j’ai écrit en ma Géométrie, et que j’y donne généralement la façon, non seulement de trouver tous les lieux plans, mais aussi tous les solides, j’espère que si ce conseiller est homme franc et ingénu, il sera l’un de ceux qui en feront le plus d’état, et qu’il sera des plus capables de l’entendre :

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 27 mai 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 17 mai 1638).

car il n’a fait que se jeter en quelques mauvais lieux communs, empruntés des athées pour la plupart, et qu’il entasse sans beaucoup de jugement, s’arrêtant principalement à ce que j’ai écrit de Dieu et de l’âme, dont il semble n’avoir pas compris un seul mot.

  Correspondance, année 1638, RÉPONSE DE Monsieur DESCARTES A Monsieur MORIN, 13 juillet 1638.

ce qui montre assez que, par les mots dont je me sers, je veux entendre le même que par ceux que j’ai mis aux autres lieux.

Ici, tout de même de ce que je dis en divers lieux que les corps lumineux meuvent ou poussent la matière subtile, vous inférez que je donne clairement à entendre qu’elle n’a de soi aucun mouvement ;

Car, sans aller plus loin, encore que la cuve dont nous venons de parler aurait cent lieux de hauteur, chaque goutte de vin qui serait en haut n’augmenterait-elle pas la vitesse de celui qui s’écoulerait par les trous qui sont en bas ?

  Correspondance, année 1638, Au R. P. MERSENNE, 8 octobre 1638. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 11 octobre 1638).

Au reste, la raison de cet écho me semble si claire, que je ne doute point qu’on ne le puisse rencontrer en plusieurs autres lieux, comme, par exemple, dans les blés quand ils sont fort hauts et prêts à couper.

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 15 décembre 1638.

Pour les lieux ad superficiem et ce qu’il dit alonger grandement l’étrivière aux lieux plans, ce n’est rien qui ne soit très facile ;

car une partie de l’objet de la grandeur du verre n’y est considérée que comme un point, et tous les rayons qui en viennent s’assemblent en un seul point du fond de l’oeil, mais il en vient d’autres des autres côtés, qui s’assemblent aux autres, comme j’ai expliqué en mille lieux.

  Correspondance, année 1639, Au R. P. MERSENNE, 20 février 1639.

Il n’y a pas un seul mot en ses notes qui ne soit entièrement selon mon intention, et il a fort bien vu en ma Géométrie les constructions et les démonstrations de tous les lieux plans et solides, dont les autres disaient que je n’avais mis qu’une simple analyse.

  Correspondance, année 1639, Au R. P. MERSENNE, 9 janvier 1639.

d’où il suit démonstrative que, puisqu’il y a des corps qui se meuvent en l’univers, et qu’il n’y a point de vide, il faut nécessairement qu’il s’y trouve une telle matière dont les parties soient si petites, et se meuvent si extrêmement vite, que la force dont elles rencontrent les autres corps, soit suffisante pour faire qu’elles changent de figure et s’accommodent à celle des lieux où elles se trouvent.

Pour moi, je m’en sers toujours pour juger en général des choses qui sont trouvables, et en quels lieux je les dois chercher ;

  Correspondance, année 1639, AU R. P. MERSENNE, 15 novembre 1639. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 13 novembre 1639.).

ce que j’ai encore fait plusieurs fois en tous les lieux où j’ai été, et je ne crois pas qu’aucun homme d’esprit m’en puisse blâmer.

  Correspondance, année 1643, A Monsieur DE BUITENDIJCH, 1643.

Où il faut distinguer entre le vrai Dieu clairement connu, et les faux dieux, car le vrai Dieu étant clairement connu, non seulement il n’est pas permis, mais même il est impossible que l’esprit humain puisse lui attribuer quelque chose de faux, ainsi que j’ai expliqué dans les Méditations pages 152, 159, 269 et en d’autres lieux.

  Correspondance, année 1644, A MADAME ELISABETH, PRINCESSE PALATINE, 10 juillet 1644.

Mais ce n’est pas directement par sa volonté qu’elle conduit les esprits dans les lieux où ils peuvent être utiles ou nuisibles ;

mais sitôt que je les aurai pu mettre un peu en ordre, je ne souhaite rien tant que de retourner vers les lieux où j’ai été si heureux que d’avoir l’honneur de parler quelquefois à votre Altesse.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 juin 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 15 septembre 1645.).

A quoi je ne puis ajouter autre chose, sinon qu’il faut aussi examiner en particulier toutes les m_urs des lieux où nous vivons, pour savoir jusques où elles doivent être suivies.

  Correspondance, année 1646, A Monsieur CHANUT, 6 mars 1646.

Je ne sais si vous en trouvez beaucoup aux lieux où vous êtes, qui soient dignes de la vôtre ;

  Correspondance, année 1647, Explication de l’esprit humain, ou de l’âme raisonnable, où il est montré ce qu’elle est, et ce qu’elle peut être.

Mais maintenant qu’il soit vrai que l’esprit humain soit en effet une substance, ou un être distinct réellement du corps, et qu’il en puisse être actuellement séparé, et subsister de soi-même sans lui, cela nous est révélé en plusieurs lieux de la sainte Ecriture ;

  Correspondance, année 1649, A Monsieur CHANUT, décembre 1649. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 26 février 1649.).

et je vous aurais très grande obligation, si vous preniez la peine de m’avertir des lieux où je ne me suis pas assez expliqué.

 

descartes

« Comme, lorsque l'aveugle, dont nous avons déjà tant parlé ci-dessus, tourne sa main A vers E, ou C aussi vers E, les nerfsinsérés en cette main causent un certain changement en son cerveau qui donne moyen à son âme de connaître, non seulement lelieu A ou C, mais aussi tous les autres qui sont en la ligne droite AE ou CE, en sorte qu'elle peut porter son attention jusqu'auxobjets B et D, et déterminer les lieux où ils sont, sans connaître pour cela ni penser aucunement à ceux où sont ses deux mains. Comme ici, en l'oeil RST, il faut penser que la situation du petit filet du nerf optique, qui est au point R, ou S, ou T, est suivied'une autre certaine situation de la partie du cerveau 7, ou 8, ou 9, qui fait que l'âme peut connaître tous les lieux qui sont en laligne RV, ou SX, ou TY. et ce, par une action de la pensée, qui, n'étant qu'une imagination toute simple, ne laisse point d'envelopper en soi unraisonnement tout semblable à celui que font les arpenteurs, lorsque, par le moyen de deux différentes stations, ils mesurent leslieux inaccessibles. à savoir quand quelques vapeurs, remuant leur cerveau, disposent celles de ses parties qui ont coutume de servir à la vision, enmême façon que feraient ces objets, s'ils étaient présents, Puis, à cause que les impressions, qui viennent de dehors, passent versle sens commun par l'entremise des nerfs, si la situation de ces nerfs est contrainte par quelque cause extraordinaire, elle peut fairevoir les objets en d'autres lieux qu'ils ne sont. et ainsi l'objet M paraîtra au lieu où est Y, par l'entremise de cet oeil, et Y au lieu où est X, et X au lieu où est V, et ces objetsparaissant aussi en même temps en leurs vrais lieux, par l'entremise de l'autre oeil RST, ils sembleront doubles. De plus, à cause que nous sommes accoutumés de juger que les impressions, qui meuvent notre vue, viennent des lieux verslesquels nous devons regarder pour les sentir, quand il arrive qu'elles viennent d'ailleurs, nous y pouvons facilement être trompés. LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SEPTIEME, DES MOYENS DE PERFECTIONNER LA VISION. car il est manifeste que si on la faisait plus grande, il n'entrerait point pour cela dans l'oeil plus de rayons du point vers lequel ondresse sa vue, et que pour ceux qui y viendraient de plus des autres lieux, ne pouvant aider à la vision, ils ne feraient que la rendreplus confuse. LA DIOPTRIQUE, DISCOURS HUITIÈME, DES FIGURES QUE DOIVENT AVOIR LES CORPS TRANSPARENTS POUR DÉTOURNER LES RAYONS PAR RÉFRACTION EN TOUTES LES FACONS QUI SERVENT A LA VUE. Et que pour choisir celles d'entre elles qui peuvent faire que ces rayons s'écartent le moins des lieux où on les voudrait assembler,il faut prendre les moins courbées, et les moins inégalement courbées, afin qu'elles approchent le plus de la droite ou de lacirculaire ; LES METEORES, DISCOURS PREMIER, DE LA NATURE DES CORPS TERRESTRES. De plus il faut penser que la matière subtile qui remplit les intervalles qui sont entre les parties de ces corps est de telle naturequ'elle ne cesse jamais de se mouvoir çà et là grandement vite, non point toutefois exactement de même vitesse, en tous lieux eten tous temps, mais qu'elle se meut communément un peu plus vite vers la superficie de la terre, qu'elle ne fait au haut de l'air oùsont les nues, et plus vite vers les lieux proches de l'équateur que vers les pôles, et au même lieu plus vite l'été que l'hiver et le jourque la nuit. Et ceci fait aussi qu'elle est ordinairement le moins subtile aux lieux et aux temps où elle est le plus agitée, comme vers lasuperficie de la terre que vers les nues, et sous l'équateur que sous les pôles, et en été qu'en hiver, et de jour que de nuit. pont la raison est que les plus grosses de ces parties, ayant le plus de force, peuvent le mieux aller vers les lieux où, l'agitationétant plus grande, il leur est aisé de continuer leur mouvement. LES METEORES, DISCOURS TROISIEME, Du sel. et que les grains de sel s'y fendent souvent plus aisément qu'aux autres lieux ;. »

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