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Le mot "lame" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 25/07/2010

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descartes

 

LA DIOPTRIQUE, DISCOURS DIXIEME, DE LA FACON DE TAILLER LES VERRES.

 EA et FL sont deux pinnules, c’est-à-dire deux petites lames, de telle matière aussi qu’on voudra, pourvu qu’elles ne soient pas transparentes, élevées à plomb sur EFI, et dans lesquelles il y a deux petites trous ronds, A et L, posés justement vis-à-vis l’un de l’autre, en sorte que le rayon AL passant au travers soit parallèle à la ligne EF.

 CG, EF sont deux lames ou planches toutes plates et unies principalement du côté qu’elles s’entretouchent, en sorte que la superficie qu’on peut imaginer entre elles deux, étant parallèles au rouleau AB, et coupée à angles droits par le plan qu’on imagine passer par les points 1, 2, et C, O, G, représente le plan VX qui coupe le cône.

 et même qu’il y a quelque part, comme vers K, un poids ou ressort, qui la presse toujours contre la lame CG, par qui elle est soutenue et empêchée de passer outre.

 Et de plus que son extrémité M est une pointe d’acier bien trempée, qui a la force de couper cette lame CG, mais non pas l’autre EF qui est dessous.

 D’où il est manifeste, que si on fait mouvoir cette règle KLM sur les pôles 1, 2, en sorte que la pointe d’acier M passe d’N par O vers P, et réciproquement de P par O vers N, elle divisera cette lame CG en deux autres, CNOP, et GNOP, dont le côté NOP sera terminé d’une ligne tranchante, convexe en CNOP, et concave en GNOP, qui aura exactement la figure d’une hyperbole.

 Et ces deux lames, CNOP, GNOP, étant d’acier ou autre matière fort dure, pourront servir non seulement de modèles, mais peut-être aussi d’outils ou instruments pour tailler certaines roues, dont je dirai tantôt que les verres doivent tirer leurs figures.

 Et pour donner la figure aux verres convexes, il me semble qu’il sera bon de se servir premièrement de l’outil Y 6 7 et d’en tailler plusieurs lames d’acier presque semblables à CNOP qui tantôt a été décrite.

 Puis tant par le moyen de ces lames que de l’outil Z 8 9, de creuser une roue comme d, tout autour son épaisseur abc, en sorte que toutes les sections qu’on peut imaginer y être faites par des plans dans lesquels se trouve ee l’essieu de cette roue, aient la figure de l’hyperbole que trace cette machine.

Or touchant la façon de se servir de l’outil Y 6 7, il est à remarquer qu’on ne doit tailler que la moitié des lames cnop à une fois, par exemple que celle qui est entre les points n et o.

 Puis ayant forgé les lames cnop, et leur ayant donné avec la lime la figure la plus approchante qu’on aura pu de celle qu’elles doivent avoir, il les faut appliquer et presser contre cet outil K 6 7, et faisant mouvoir la règle KLM, d’N vers O, et réciproquement d’O vers N, on taillera l’une de leurs moitiés.

 Puis ayant transféré vers N la barre qu’on avait mise auparavant vers P pour empêcher le mouvement de la règle KLM, il faut faire mouvoir cette règle d’O vers P et de P vers 0, jusques à ce que les lames cnop soient autant avancées vers l’outil Y 6 7 qu’auparavant, et cela étant elles seront achevées de tailler.

Pour la roue d, qui doit être de quelque matière fort dure, après lui avoir donné avec la lime la figure la plus approchante de celles qu’elle doit avoir qu’on aura pu, il sera fort aisé de l’achever, premièrement avec les lames cnop, pourvu qu’elles aient été au commencement si bien forgées que la trempe ne leur ait rien ôté depuis de leur figure, et qu’on les applique sur cette roue en telle sorte que leur tranchant nop et son essieu ee soient en un même plan ;

Et à l’exemple de ceci vous pouvez assez entendre en quelle sorte on doit donner la figure aux verres concaves, à savoir en faisant premièrement des lames comme cnop avec l’outil Z 8 9, puis taillant une roue tant avec ces lames qu’avec l’outil Y 6 7, et tout le reste en la façon qui vient d’être expliquée.

  LES METEORES, DISCOURS SIXIEME, DE LA NEIGE, DE LA PLUIE, ET DE LA GRELE.

 c’étaient de petites lames de glace, toutes plates, fort polies, fort transparentes, environ de l’épaisseur d’une feuille d’assez gros papier, et de la grandeur qu’elles se voient vers K, mais si parfaitement taillées en hexagones, et dont les six côtés étaient si droits, et les six angles si égaux, qu’il est impossible aux hommes de rien faire de si exact.

 ‘Je vis bien incontinent que ces lames avaient dû être premièrement de petits pelotons de glace arrangés comme j’ai tantôt dit, et pressés par un vent très fort accompagné d’assez de chaleur, en sorte que cette chaleur avait fondu tous leurs poils, et avait tellement rempli tous leurs pores de l’humidité qui en était sortie que, de blancs qu’ils avaient été auparavant, ils étaient devenus transparents ;

 et que ce vent les avait à même temps si fort pressés les uns contre les autres, qu’il n’était demeuré aucun espace entre deux, et qu’il avait aussi aplani leurs superficies en passant par-dessus et par-dessous, et ainsi leur avait justement donné la figure de ces lames.

 Après cette nue il en vint une autre qui ne produisait que de petites roses ou roues à six dents arrondies en demi-cercles, telles qu’on les voit vers Q, et qui étaient toutes transparentes et toutes plates, à peu près de même épaisseur que les lames qui avaient précédé, et les mieux taillées et compassées qu’il soit possible d’imaginer.

 Mais il me fut aisé de juger qu’elles s’étaient formées de la même façon que ces lames, excepté que le vent les ayant beaucoup moins pressées et la chaleur ayant peut-être aussi été un peu moindre, leurs pointes ne s’étaient pas fondues tout-à-fait, mais seulement un peu raccourcies et arrondies par le bout en forme de dents.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 61.

Le premier genre vient des parties du sel ou autres semblables, assez dures et solides, qui, étant engagées dans les pores du corps C, y sont tellement pressées et agitées qu’au lieu qu’elles ont été auparavant rondes et raides, ainsi que des petits bâtons, elles deviennent plates et pliantes, en même façon qu’une verge de fer ou d’autre métal se change en une lame à force d’être battue à coups de marteau.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 145.

 Qu’appliquant une lame de fer contre l’un des pôles de l’aimant, on détourne la vertu qu’il a pour attirer d’autre fer vers ce même pôle.

 Et que cette vertu ne peut être détournée ni empêchée par aucun autre corps qui soit mis en la place de cette lame de fer.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 180.

Une lame de fer qui, étant appliquée contre l’un des pôles de l’aimant, lui sert d’armure et augmente de beaucoup la force qu’il a pour soutenir d’autre fer empêche celle qu’a le même aimant pour attirer ou faire tourner vers soi les aiguilles qui sont proches de ce pôle.

 Par exemple, la lame DCD empêche que l’aimant AB, au pôle duquel elle est jointe, ne fasse tourner ou approcher de soi l’aiguille EF, ainsi qu’il ferait si cette lame était ôtée.

 Dont la raison est que les parties cannelées qui continueraient leur cours de B vers EF, s’il n’y avait que de l’air entre deux, entrant en cette lame par son milieu C, sont détournées par elle vers les extrémités DD, d’où elles retournent vers A, et ainsi à peine peut-il y en avoir aucune qui aille vers l’aiguille EF.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 181.

Mais, excepté le fer et l’aimant, nous n’avons aucun corps en cette terre extérieure qui, étant mis en la place où est cette lame CD, puisse empêcher que la vertu de l’aimant AB ne passe jusqu’à l’aiguille EF.

 

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