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Le mot "dispute" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 07/08/2010

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descartes

DISCOURS DE LA METHODE, Première partie.

Je ne dirai rien de la philosophie, sinon que, voyant qu'elle a été cultivée par les plus excellents esprits qui aient vécu depuis plusieurs siècles, et que néanmoins il ne s'y trouve encore aucune chose dont on ne dispute, et par conséquent qui ne soit douteuse, je n'avais point assez de présomption pour espérer d'y rencontrer mieux que les autres ;

  DISCOURS DE LA METHODE, Cinquième partie.

 Même, pour ombrager un peu toutes ces choses, et pouvoir dire plus librement ce que j'en jugeais, sans être obligé de suivre ni de réfuter les opinions qui sont reçues entre les doctes, je me résolus de laisser tout ce monde ici à leurs disputes, et de parler seulement de ce qui arriverait dans un nouveau, si Dieu créait maintenant quelque part, dans les espaces imaginaires, assez de matière pour le composer, et qu'il agitât diversement et sans ordre les diverses parties de cette matière, en sorte qu'il en composât un chaos aussi confus que les poètes en puissent feindre, et que par après il ne fît autre chose que prêter son concours ordinaire à la nature, et la laisser agir suivant les lois qu'il a établies.

 car même je supposai, expressément, qu'il n'y avait en elle aucune de ces formes ou qualités dont on dispute dans les écoles, ni généralement aucune chose dont la connaissance ne fût si naturelle à nos âmes qu'on ne pût pas même feindre de l'ignorer.

  DISCOURS DE LA METHODE, Sixième partie.

 Et je n'ai jamais remarqué non plus que par le moyen des disputes qui se pratiquent dans les écoles, on ait découvert aucune vérité qu'on ignorât auparavant :

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Seconde.

 je ne dispute pas maintenant de cela, je ne puis donner mon jugement que des choses qui me sont connues :

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX PREMIERES OBJECTIONS.

 Car, encore qu'il ne soit pas besoin de dire qu'il est la cause efficiente de soi-même, de peur que peut-être on n'entre en dispute du mot, néanmoins, parce que nous voyons que ce qui fait qu'il est par soi, ou qu'il n'a point de cause différente de soi-même, ne procède pas du néant, mais de la réelle et véritable immensité de sa puissance, il nous est tout à fait loisible de penser qu'il fait en quelque façon la même chose à l'égard de soi-même, que la cause efficiente à l'égard de son effet, et partant, qu'il est par soi positivement.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS.

 je n'en sais rien, je ne dispute pas maintenant de cela, etc.

Et c'est ce qui a été la cause que j'ai plutôt écrit des Méditations que des disputes ou des questions, comme font les philosophes ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA SECONDE MÉDITATION.

Enfin, où j'ai dit “    que peut-être il se pouvait faire que ce que je ne connais pas encore (à savoir, mon corps) n'est point différent de moi que je connais (à savoir, de mon esprit), que je n'en sais rien, que je ne dispute pas de cela, etc.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA QUATRIEME MÉDITATION.

 Si c'est elle-même, donc elle peut se porter à quelque chose sans y être déterminée par l'entendement, et néanmoins c'était ce que vous niiez tantôt et qui fait encore à présent tout le sujet de notre dispute :

Pour ce qui regarde le fruit de ces Méditations, j'ai, ce me semble, assez averti dans la préface, laquelle je pense que vous avez lue, qu'il ne sera pas grand pour ceux qui, ne se mettant pas en peine de comprendre l'ordre et la liaison de mes raisons, tâcheront seulement de chercher à toutes rencontres des occasions de dispute.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, LETTRE DE L'AUTEUR A CELUI QUI A TRADUIT LE LIVRE, LAQUELLE PEUT SERVIR ICI DE PREFACE.

 et la principale dispute que leurs disciples eurent entre eux, fut pour savoir si on devait mettre toutes choses en doute, ou bien s'il y en avait quelques-unes qui fussent certaines :

C'est un défaut qu'on peut remarquer en la plupart des disputes, que la vérité étant moyenne entre les deux opinions qu'on soutient, chacun s'en éloigne d'autant plus qu'il a plus d'affection à contredire.

 Le troisième est que les vérités qu'ils contiennent, étant très claires et très certaines, ôteront tous sujets de dispute, et ainsi disposeront les esprits à la douceur et à la concorde :

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 26.

Ainsi nous ne nous embarrasserons jamais dans les disputes de l'infini ;

  Correspondance, année 1630, A Monsieur *** (ISAAC BEECKMAN), 17 octobre 163O.

 Car au contraire, si nous étions en dispute vous et moi pour cela, je serais bien aise que vous vous en vantiez, parce que les autres auraient d'autant moins de sujet de le croire.

  Correspondance, année 1633, AU R. P. MERSENNE, 28 novembre 1633.

 Il y a déjà tant d'opinions en philosophie qui ont de l'apparence, et qui peuvent être soutenues en dispute, que si les miennes n'ont rien de plus certain et ne peuvent être approuvées sans controverse, je ne les veux jamais publier.

  Correspondance, année 1638, A UN R. P. JESUITE, 24 janvier 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 22 février 1638).

 que parce que j'ai désiré essayer si la seule exposition de la vérité serait suffisante pour la persuader, sans y mêler aucunes disputes ni réfutations des opinions contraires.

  Correspondance, année 1638, A Monsieur *** (ZUITLYCHEM), 20 mars 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 9 mars 1638).

 Au reste, cette dispute s'est passée entre lui et moi comme un jeu d'échecs ;

  Correspondance, année 1639, Au R. P. MERSENNE, 20 février 1639.

 et puisque vous lui avez fait voir toute notre dispute de Monsieur Fermat et de moi, touchant sa règle pour les tangentes, je serais bien aise qu'il vît aussi ce que j'en ai une fois écrit à Monsieur Hardy, où j'ai mis la démonstration de cette règle, laquelle Monsieur Fermat n'a jamais donnée, quoiqu'il l'eût promise, et que nous l'en ayons assez pressé, vous et moi.

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 30 juillet 1640.

 Je vous prie de me mander si c'est lui qui vous a donné cet écrit pour me l'envoyer, ou comment vous l'avez eu, et si ce n'est point la préface qu'a récitée le répondant au commencement de la dispute.

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 11 novembre 1640.

 et cela fait, toutes leurs disputes particulières paraissent ineptes.

  Correspondance, année 1641, A Monsieur REGIUS, Fin mai 1641.

Toute notre dispute sur la triple âme que vous établissez est plutôt une question de nom qu'une question de chose.

  Correspondance, année 1642, A Monsieur REGIUS, 6 février 1642. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de janvier 1642.).

 je suis tout à fait de son avis que vous devez vous abstenir durant un certain temps des disputes publiques, et vous donner bien de garde d'aigrir personne contre vous par des paroles trop dures.

  Correspondance, année 1642, A Monsieur REGIUS, 1er mars 1642. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de fin de février 1642.).

 Méprisez les disputes que l'on fera contre vous ;

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 mai 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 18 août 1645.).

 la seconde, qu'il dispute contre l'opinion d'Épicure ;

 car sans doute que, par la nature, il ne veut pas entendre nos inclinations naturelles, vu qu'elles nous portent ordinairement à suivre la volupté, contre laquelle il dispute ;

  Correspondance, année 1645, A Monsieur REGIUS, 15 juillet 1645.

Lorsque je vous écrivis ma dernière lettre, je n'avais encore parcouru que quelques pages de votre livre, et je crus y avoir trouvé un motif suffisant pour juger que la manière d'écrire dont vous vous étiez servi ne pouvait être soufferte tout au plus que dans des thèses, où la coutume est de proposer ses opinions d'une manière très paradoxale, pour attirer plus de gens à la dispute ;

 mais pour ce qui me regarde, je crois devoir éviter soigneusement que mes opinions ne paraissent paradoxes, et je ne désire point du tout qu'on les propose en forme de dispute, car je les crois si certaines et si évidentes, que je me flatte qu'étant une fois bien comprises elles ôteront tout sujet de discussion.

  Correspondance, année 1648, REPONSE DE Monsieur DESCARTES, 16 juillet 1648.

 Car je crois qu'on peut agir plus sûrement par lettres avec ceux qui aiment la dispute ;

descartes

« Si c'est elle-même, donc elle peut se porter à quelque chose sans y être déterminée par l'entendement, et néanmoins c'était ceque vous niiez tantôt et qui fait encore à présent tout le sujet de notre dispute : Pour ce qui regarde le fruit de ces Méditations, j'ai, ce me semble, assez averti dans la préface, laquelle je pense que vous avezlue, qu'il ne sera pas grand pour ceux qui, ne se mettant pas en peine de comprendre l'ordre et la liaison de mes raisons,tâcheront seulement de chercher à toutes rencontres des occasions de dispute. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, LETTRE DE L'AUTEUR A CELUI QUI A TRADUIT LE LIVRE, LAQUELLE PEUT SERVIR ICI DE PREFACE. et la principale dispute que leurs disciples eurent entre eux, fut pour savoir si on devait mettre toutes choses en doute, ou bien s'ily en avait quelques-unes qui fussent certaines : C'est un défaut qu'on peut remarquer en la plupart des disputes, que la vérité étant moyenne entre les deux opinions qu'onsoutient, chacun s'en éloigne d'autant plus qu'il a plus d'affection à contredire. Le troisième est que les vérités qu'ils contiennent, étant très claires et très certaines, ôteront tous sujets de dispute, et ainsidisposeront les esprits à la douceur et à la concorde : LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art.

26. Ainsi nous ne nous embarrasserons jamais dans les disputes de l'infini ; Correspondance, année 1630, A Monsieur *** (ISAAC BEECKMAN), 17 octobre 163O. Car au contraire, si nous étions en dispute vous et moi pour cela, je serais bien aise que vous vous en vantiez, parce que lesautres auraient d'autant moins de sujet de le croire. Correspondance, année 1633, AU R.

P.

MERSENNE, 28 novembre 1633. Il y a déjà tant d'opinions en philosophie qui ont de l'apparence, et qui peuvent être soutenues en dispute, que si les miennesn'ont rien de plus certain et ne peuvent être approuvées sans controverse, je ne les veux jamais publier. Correspondance, année 1638, A UN R.

P.

JESUITE, 24 janvier 1638.

(Les éditions contemporaines datent cette lettre du 22 février 1638). que parce que j'ai désiré essayer si la seule exposition de la vérité serait suffisante pour la persuader, sans y mêler aucunesdisputes ni réfutations des opinions contraires. Correspondance, année 1638, A Monsieur *** (ZUITLYCHEM), 20 mars 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 9 mars 1638). Au reste, cette dispute s'est passée entre lui et moi comme un jeu d'échecs ; Correspondance, année 1639, Au R.

P.

MERSENNE, 20 février 1639. et puisque vous lui avez fait voir toute notre dispute de Monsieur Fermat et de moi, touchant sa règle pour les tangentes, je seraisbien aise qu'il vît aussi ce que j'en ai une fois écrit à Monsieur Hardy, où j'ai mis la démonstration de cette règle, laquelleMonsieur Fermat n'a jamais donnée, quoiqu'il l'eût promise, et que nous l'en ayons assez pressé, vous et moi. Correspondance, année 1640, Au R.

P.

MERSENNE, 30 juillet 1640. Je vous prie de me mander si c'est lui qui vous a donné cet écrit pour me l'envoyer, ou comment vous l'avez eu, et si ce n'estpoint la préface qu'a récitée le répondant au commencement de la dispute. Correspondance, année 1640, Au R.

P.

MERSENNE, 11 novembre 1640.. »

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