le Misanthrope de Molière, étude I,1
Publié le 09/10/2011
Extrait du document
LE MISANTHROPE, I,1
(v.1 à 36)
Introduction :
-Exposition : moment de l’œuvre où on donne aux spectateurs les éléments nécessaires à la compréhension de l’intrigue.
- I,1 du Misanthrope de Molière :la scène commence et 2 amis s’opposent sur la difficulté d’être sincère en société. La querelle a déjà commencé avant que le rideau se lève. Dispute amicale qui saisit d’emblée l’attention du spectateur. Philinte a été pris en flagrant délit d’hypocrisie par Alceste qui le regarde alors avec mépris et ironie.
- Nous étudierons les particularités de cette scène d’exposition.
I) UNE SCENE D’EXPOSITION :
A) Une intrigue absente
- Pas d’esquisse d’intrigue dans ces vers : ce que reproche Alceste à Philinte n’est qu’une manifestation banale de politesse à l’égard d’une tierce personne. L’événement n’est guère important même si les mots d’Alceste sont violents.
- Le mot « action » (v.15) est mis en valeur par la diérèse mais elle est l’alibi pour le présentation de caractère (comédie de caractère).
B) Le personnage de Philinte
- Caractère en contrepoint de celui d’Alceste.
- Il semble calme par rapport à Alceste qui est exaspéré.
- Son nom « Philinte » (de philos= qui aime) est chargé de sens et il s’oppose au misanthrope (misos= détester).
- Sa présence permet à Alceste d’expliquer sa colère : 4 interrogations (v.1/13/34) qui s’opposent aux injonctions d’Alceste.
- De plus, Philinte semble avoir le cœur à plaisanter alors qu’Alceste est aigri : l’emploi du vocabulaire judiciaire est ici ironique « pendable » (29), « le cas » (29), « arrêt » (31) pour dédramatiser le jugement d’Alceste.
Donc, figure nuancée par rapport à Alceste, homme de l’excès.
- Pourtant, d’après Francis HUSTER, c’est Philinte qui est fou de rage au début car il sait qu’il a été hypocrite et que son ami l’a dévoilé. C’est P. qui cherche le dialogue (v.1) : « Qu’est-ce donc ? Qu’avez-vous ? », la question renvoie au regard méprisant et ironique d’A.
- P. ne parle pas pour lui, v.4, il emploie le « on » et se cache derrière le prétexte de parler car il n’assume pas ses propos (A. dit « je » quand il parle de lui).
C) Alceste, un homme de l’excès
- Sa colère va surtout commencer au v.14 et est perceptible dans le langage (réplique plus longue, débit de mots) : utilisation d’accumulations, v.19 : « protestations, d’offres et de serments », v.25 « indignes, lâche, infâme… »
- Tournures hyperboliques « mourir de pure honte » (14) en décalage avec la mesure et la retenue (valeurs classiques) : A. est un moralisateur, un sermonneur « homme d’honneur » (16)
- C’est un homme de certitudes, son discours est injonctif (caractère autoritaire) : v.2 « Laissez-moi » (ce qui signifie, nous sommes chez Célimène et je n’ai pas envie de vous parler )
- A. n’est pas un homme de son temps : son vocabulaire restitue des valeurs anciennes « tout homme d’honneur » (16), nostalgie de l’ancienne conception de l’honnête homme.
- Les v.35/36 résument la pensée d’A. qui tient à la franchise, la vérité.
II) LA MISE EN QUESTION D’ART DE VIVRE.
A) Les usages du monde :
- La vie en société impliquent des gestes de politesse ; certains sont codifiés, relèvent de l’étiquette, d’autres sont plus spontanés.
- Philinte connaît les usages du monde et les pratiques. Il vient de rencontrer un homme qu’il connaît à peine (17) et qui lui est indifférent (24) et il lui fait un accueil chaleureux dont rend compte le vocabulaire de la passion « caresses » (17) « tendresses » (18) « serments » (19) « embrassements » (20) : vocabulaire hyperbolique qui montre l’exagération de ces gestes.
- Saynète en accéléré restituée par A. :
- la rencontre avec les marques d’amitié
- la conversation convenue avec ses lieux communs « des protestations… »
- la séparation « les embrassements »
- Resté seul, il redevient lui-même « votre chaleur pour lui tombe » (23) : mise en abyme : théâtre dans le théâtre !
- A. dénonce donc la duplicité de Philinte, l’écart entre les apparences chaleureuses et la réalité. Les gestes sont dépourvus de sens et ne traduisent aucun sentiment (superficialité des rapports).
B) Le sens de l’honneur et l’authenticité :
-Alceste oppose à l’attitude de P. le sens de l’honneur et de l’authenticité : champ lexical de l’honneur et du déshonneur s’oppose à celui des complaisances « pure honte » ≠ « homme d’honneur »
« indigne » ≠ « infâme ».
- A cette époque, la notion d’homme d’honneur est en train de changer :
- Avant : accord entre l’apparence et la réalité, entre les valeurs sociales et morales.
- Aujourd’hui : civilité nouvelle, respect des bonnes manières.
- Opposition Alceste et Philinte : 2 conceptions de la politesse mondaine, l’une archaïque, primauté honneur (Alceste) ; l’autre actuelle privilégiant les apparences (Philinte).
Les 2 par leur excès semblent ridicules car A. reproche à P. ses excès et se laisse aller lui-même à des excès de colère (homme de contradictions).
III) UNE SCENE DE COMEDIE
A) Comique de situation et de caractère :
- Disproportion entre la futilité de la faute de Philinte et la violence du reproche.
- A. prend des accents tragiques v.15/16 ou 20/23 ;
- Comique de caractère :
- Alceste par sa démesure (voir le sous-titre « l’atrabilaire »), personnage caricatural.
- Philinte obséquieux (politesse exagérée), ridicule de l’outrance de ses politesses.
B) Le comique de mots
- A travers l’humour de Philinte, prenant au mot le jugement d’Alceste « je m’irais de regret, pendre tout à l’instant » (28), il utilise le mot « pendable » (29) : jeu sur le sens propre et le sens figuré.
- Par la rapidité des échanges dans les premiers vers (stichomytie, 1 à 5)
- Avec cet esprit, Molière reproduit la conversation enjouée des salons mondains qu’il parodie.
Conclusion :
«
“existentielle” et/ou “matérielle” (alimentation, vêtement, chauffage, logement…) ou de nature “sociale” et/ou“relationnelle” (vis-à-vis de l’emploi, des loisirs, de la culture, de la famille, des divers liens familiaux, amicaux,sociaux, etc.))L'INSEE enquête en s'appuyant sur 27 questionnements qui servent de base à cet indicateurs, ils sont regroupés en4 catégories: contraintes budgétaires, retards de paiement, restrictions de consommation, difficultés de logement.Selon une étude de l'Insee, « si la pauvreté monétaire, stable, touche un peu plus d’un ménage sur dix, c’est prèsd’un tiers d’entre eux qui expriment un net sentiment de difficulté d’existence ».
Cette pauvreté est similaire à la pauvreté “subjective” ou “ressentie” : au-delà d’éléments concrets de mesurede la pauvreté, il est possible d’interroger les personnes sur la perception qu’ils ont de leur position dans unestructure sociale donnée, du niveau de vie en dessous duquel ils se considéreraient comme pauvres, du risque depauvreté qu’ils pensent encourir pour eux-mêmes ou pour leurs proches, mais aussi sur les difficultés financièresqu’ils rencontrent et leurs conditions de vie. La pauvreté “administrative”, ou “reconnue” est une pauvreté que l’administration reconnaît à traversl’attribution d’un statut et le versement d’un revenu de redistribution.
A partir de cette approche, les personnesbénéficiaires d’aides sociales, particulièrement de minima sociaux (ex : RSA, AAH, ASS, etc.) sont considéréescomme pauvres.
Selon Georg Simmel (1858-1918), sociologue allemand, "Les pauvres en tant que catégorie socialene sont pas ceux qui souffrent de manques ou de privations spécifiques mais ceux qui reçoivent assistance oudevraient la recevoir selon les normes sociales " (1908).
On parle de pauvreté “transitoire” lorsqu'on utilise des méthodes de suivi individuel pour rendre compte de la plusou moins grande permanence dans l’état de pauvreté (monétaire ou en conditions de vie).
Il est en effet importantde différencier les pauvres “permanents” et ceux qui le sont de manière transitoire (comme les étudiants parexemple).
On a plutôt tendance à retenir comme unique indicateur la pauvreté monétaire.
Or, les différentes approchesnous montrent que la pauvreté est multiforme car elle s'appuie sur différents aspects.
C'est donc pour cela que leBIP 40 (baromètre des inégalités et de la pauvreté) a été créé en 2002 par le Réseau d'alerte sur les Inégalités(RAI) suite à une polémique sur l’utilisation du taux de pauvreté relative comme indicateur de mesure de la pauvretéet des inégalités.
Ce baromètre s'appuie sur les différentes approches expliquées précédemment.
Le BIP 40 faitréférence au CAC 40, d'un côté, et au PIB, mais écrit à l'envers, de l'autre côté.
C’est un baromètre construit sur 58séries statistiques concernant six dimensions des inégalités et de la pauvreté : travail, revenus, logement,éducation, santé et justice.
Il s’agit en fait des six principaux droits fondamentaux.
L'objectif de cet indicateur estde mieux percevoir l'évolution des inégalités et de la pauvreté notamment en prenant en compte de critèresdifférents de l’aspect monétaire.
2) Les principales personnes concernées par la pauvreté au XXIème siècle Depuis le milieu du XXe siècle, la pauvreté a changé de visage et ses causes se sont diversifiées.
Elle neconcerne plus seulement les personnes sans emploi, qu’elles soient en situation de chômage de longue durée ouretraitées.
La pauvreté touche désormais une population plus jeune, et plus proche du marché du travail.
On entendainsi parler de « nouveaux pauvres » ou de « travailleurs pauvres » pour désigner ces personnes qui, bien quesocialement intégrées, notamment par un emploi, ne sont pas à l’abri de la pauvreté, ni des difficultés qui lacaractérisent.
En 2005, la France comptait 1,74 Million de travailleurs pauvres, soit 7% des travailleurs.
La pauvretén’est donc pas forcément liée à l’inactivité, un nombre croissant de personnes travaillent, mais n’ont pas desrevenus suffisants pour sortir de la pauvreté.
En effet le nombre de très bas salaires a doublé depuis 20ans.
Onremarque que les « travailleurs pauvres » sont généralement les personnes qui ont un faible niveau de qualification.Celui-ci constitue donc un des facteurs qui dans certains cas expose les individus à la pauvreté.
Face à cettesituation, certains chômeurs ne seront pas motivés pour trouver un travail car une allocation chômage et un RSApeuvent être bien inférieurs au SMIC (1343,80 euros mensuel brut 35 heures au 1er janvier 2010 selon le ministèrede l’emploi) mais leurs bénéficiaires, à supposer qu’ils perçoivent également des allocations (logement, famille), neseront peut être pas intéressés à chercher du travail.
En effet, avoir un emploi suppose des frais (notamment dedéplacement) qui peuvent annuler le gain tiré du travail.
C’est cela « la trappe à la pauvreté » dans laquelle risquentde basculer les personnes qui touchent des petits salaires.
Avec une conséquence terrible : plus on reste longtempssans travail, plus il est difficile de s’en sortir et plus la tentation du renoncement devient forte.
Les familles monoparentales sont elles aussi très exposées.
27 % des ces familles vivent dans la pauvreté, contre12 % des couples avec enfants.
La proportion atteint 39 % pour les familles monoparentales de trois enfants ouplus.
La vulnérabilité de ces familles s’explique, en partie, par une plus grande difficulté à concilier vie familiale et vieprofessionnelle qui entrave l’accès à l’emploi.
Les mères de familles monoparentales sont particulièrementdésavantagées sur le marché du travail.
En effet, elles cumulent un plus fort taux de chômage et d’inactivité, uneplus grande exposition aux emplois atypiques (CDD, Temps partiels, emplois aidés), ainsi que de plus faiblesrémunérations.
Les personnes isolées (célibataires, veufs, parents isolés) sont particulièrement exposées à la pauvreté, lespersonnes seules entre 30 et 59 ans étaient, en 2002, deux fois plus exposées au risque de pauvreté que l’ensemblede la population.
La pauvreté monétaire semble alors présenter un profil par âge.
Elle a tendance à croître avec le.
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