Le Meurtre Dans La Mythologie
Publié le 17/01/2011
Extrait du document
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ainsi qu'au retour de la guerre de Troie, Clytemnestre égorge son époux Agamemnon car pendant les dix années qu'aduré son absence, elle a pris Egisthe comme amant, et le retour du roi apparaît comme une catastrophe pour lecouple adultère qui règne sur Mycènes.
De même Atrée assassine les enfants de son frère Thyeste pour se venger del'infidélité de son épouse Erope, qui est devenue l'amante de Thyeste et pour éliminer celui-ci de la course au pouvoirdans la cité de Mycènes.
Dans le mythe thébain, le roi Laïos, prévenu par les dieux qu'un fils pourrait le détrôner, tented'éliminer son fils Œdipe en le faisant abandonner dans une forêt sauvage.
Il en va de même pour le combat morteld'Eteocle et Polynice, les enfants d'Œdipe, qui se disputent la royauté de Thèbes.
C'est pour la même raison que Chronos dévore un a un ses enfants : il craint que ne s'accomplisse la prophétie qui lui aannoncé qu'un de ses fils le détrônerait.
Et symétriquement, l'assaut mené par Zeus contre son père dans l'Olympeprocède de la même volonté de puissance, de la même ambition de s'emparer du trône.
Mais il existe aussi dans les récits mythiques des exemples de meurtres qui ne s'expliquent pas par l'intérêt personnel,mais par des raisons qui relèvent d'un ordre collectif ou d'un ordre moral.
Ainsi les enfants de Clytemnestre Electre et Oreste ourdissent le meurtre de la mère, incités par le dieu Apollon, pourvenger la mort d'Agamemnon.
Nul enjeu de pouvoir ou de gain, dans le meurtre de Clytemnestre, mais le seul désir devenger la victime et punir la criminelle.
Parfois c'est la raison d'état qui conduit au crime ; Agamemnon sacrifie sa fille Iphigénie pour que l'armée grecquepuisse traverser la mer.
Créon fait exécuter sa nièce Antigone, coupable d'avoir désobéi aux ordres, en ensevelissantson frère Polynice, pour faire respecter les lois de la cité .
Parfois aussi, le meurtre mythologique est le fruit d'un malentendu.
Il en va ainsi du meurtre du père par Œdipe,victime de l'ironie du destin.
Il a fui sa terre natale et ses parents adoptifs par crainte de la prophétie qui faisait de luiun parricide, et voilà qu'en arrivant à Thèbes il accomplit sans le savoir son horrible destin.
Ainsi donc les raisons du crime sont de tous ordres : il n'y a pas que la volonté de puissance qui arme le bras desmeurtriers il y a aussi des causes qui les dépassent totalement, ou même des causes inconscientes.
II LA CONSCIENCE CRIMINELLE
On peut alors se demander comment le criminel perçoit lui-même son crime.
Curieusement, lorsqu'il s'agit d'un crimecrapuleux, le remords n'est quasiment jamais présent.
Dans l'enchevêtrement des meurtres pour le pouvoir ou parpassion amoureuse, ni remords ni souillure.
Le parricide commis par Zeus n'enlève à celui-ci rien de son éclat.
LorsqueMédée la magicienne, trompée par son époux Jason, égorge ses deux enfants, elle n'est pas loin de recevoirl'absolution de ce meurtre puisque le dieu Apollon lui procure un char tiré par deux chevaux ailés pour fuir les lieux deson crime.
Tout se passe comme si cette humanité – ou ce panthéon – criminels vivent en deça des lois de notre morale, dans ununivers où il est nécessaire de tuer pour survivre et où la loi du plus fort fait office d'éthique.
Il en va bien différemment des meurtres commis au nom d'une loi morale.
Ainsi Oreste, meurtrier de sa mère, va-t-ilêtre rongé par un affreux remords, personnifiés par la figure des trois Erynies qui vont sans cesse le poursuivre et ledéchirer avec leur ongles d'airain.
De même Œdipe, qui au yeux de la morale moderne ne nous apparaît pas comme uncoupable, mais comme une victime de pièges divins, va-t-il souffrir abominablement de la prise de conscience de sesactes, au point de se crever les yeux sous l'empire du remords.
En d'autres termes la perception du meurtre mythologique est diamétralement opposée à nos propres critèreséthiques ; la mythologie justifie le meurtrier de droit commun mais condamne celui dont le bras frappe au nom d'unprincipe supérieur.
III LE SENS CACHÉ DES MYTHES
Manifestement, à l'aune d'une conscience humaniste et moderne, les meurtres familiaux de la mythologie défientl'entendement.
Il faut donc aller au delà du sens apparent de ces crimes pour tenter d'en définir le sens symbolique.
Si l'on se réfère à l'ouvrage de Freud, Totem et tabou, on apprend que dans la horde primitive le meurtre initial dupère résulte d'une conspiration des fils, lassés de la dictature paternelle, imposée par la force.
A l'issue de ce crime, uneère nouvelle apparaît, fondée sur l'union des fils, c'est à dire que le monde des rapports de force cède la place à.
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