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Le mariage du roi et de Mme de Maintenon (1683).

Publié le 02/02/2013

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Le mariage du roi et de Mme de Maintenon (1683). Après la mort de la reine Marie-Thérèse, le roi épousa Mme de Maintenon. Il avait quarante-six ans et elle quarante-neuf. « Il résolut de l'épouser secrètement, bien déterminé à ne jamais déclarer le mariage. Il en fit un jour la confidence à M. de Louvois comme d'une chose qui n'était pas encore tout à fait résolue, et lui en demanda son avis. Louvois n'en avait jamais eu la moindre idée. " Ah ! Sire, s'écria-t-il, Votre Majesté songe-t-elle bien à ce qu'elle me dit ? Le plus grand roi du monde, couvert de gloire, épouser la veuve Scarron ! Voulez-vous vous déshonorer ? " Il se jeta aussitôt aux pieds du roi, fondant en larmes. " Pardonnez-moi Sire lui dit-il, la liberté que je prends ; ôtez-moi toutes mes charges, mettez-moi dans une prison : je ne verrai point une pareille indignité. " Le roi disait : " Levez-vous. Êtes-vous fou ? Avez-vous perdu l'esprit ? " Il se leva et sortit du cabinet sans savoir si ses remontrances avaient opéré ; mais le lendemain il crut voir, à l'air embarrassé et cérémonieux de Mme de Maintenon, que le roi avait eu la faiblesse de lui conter tout, et depuis ce moment il s'aperçut qu'elle était devenue sa plus mortelle ennemie. Il est certain que le mariage secret se fit quelque temps après. M. de Harlay, archevêque de Paris, et le Père La Chaise en furent les ministres ; Bontemps, valet de chambre du roi, et le chevalier de Forbin en furent les témoins. « (Choisy. Mém.) C'est vers le milieu de septembre 1683 que le mariage fut arrêté. Le 2 septembre, Mme de Maintenon demanda à l'abbé Gobelin, son directeur, de prier pour elle, « car j'ai bien besoin de forces pour faire bon usage de mon bonheur «. On peut supposer toutefois que ce bonheur ne lui vint pas sans menaces et sans charges. Son esprit très sage et sa conscience délicate ne lui permettaient pas de s'aveugler sur les difficultés de son règne anonyme. Hésitation de Mme de Maintenon à épouser le roi « Pendant le voyage de Fontainebleau qui suivit la mort de la reine, je vis tant d'agitation dans l'esprit de Mme de Maintenon, que j'ai jugé depuis, en la rappelant à ma mémoire, qu'elle était causée par une incertitude violente de son état, de ses pensées ; en un mot, son coeur n'était pas libre, et son esprit était fort agité. Pour cacher ses divers mouvements, et pour justifier les larmes que son domestique et moi lui voyions quelquefois répandre, elle se plaignait de vapeurs, et elle allait, disait-elle, chercher à respirer dans la forêt de Fontainebleau avec la seule Mme de Montchevreuil ; elle y allait même quelquefois à des heures indues. Enfin les vapeurs passèrent, le calme succéda à l'agitation, et ce fut à la fin de ce même voyage. J'ai vu, depuis la mort de Mme de Maintenon, des lettres d'elle, gardées de Saint-Cyr, qu'elle écrivait à ce même abbé Gobelins que j'ai déjà cité. Dans les premières, on voit une femme dégoûtée de la cour, et qui ne cherche qu'une occasion honnête de la quitter ; dans les autres qui sont écrites après la mort de la reine, cette même femme ne délibère plus, le devoir est pour elle marqué et indispensable d'y demeurer ; et dans ces temps différents la piété est toujours la même. « (Souvenirs de Mme de Caylus.)
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« causée par une incertitude violente de son état, de ses pensées ; en un mot, son c œ ur n'était pas libre, et son esprit était fort agité. Pour cacher ses divers mouvements, et pour justifier les larmes que son domestique et moi lui voyions quelquefois répandre, elle se plaignait de vapeurs, et elle allait, disait-elle, chercher à respirer dans la forêt de Fontainebleau avec la seule Mme de Montchevreuil ; elle y allait même quelquefois à des heures indues.

Enfin les vapeurs passèrent, le calme succéda à l'agitation, et ce fut à la fin de ce même voyage. J'ai vu, depuis la mort de Mme de Maintenon, des lettres d'elle, gardées de Saint-Cyr, qu'elle écrivait à ce même abbé Gobelins que j'ai déjà cité.

Dans les premières, on voit une femme dégoûtée de la cour, et qui ne cherche qu'une occasion honnête de la quitter ; dans les autres qui sont écrites après la mort de la reine, cette même femme ne délibère plus, le devoir est pour elle marqué et indispensable d'y demeurer ; et dans ces temps différents la piété est toujours la même.

» (Souvenirs de Mme de Caylus.). »

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