Le jugement est-il un acte libre de l'esprit ?

Pour Platon, l'Idée s'oppose à l'apparence, muable, changeante, fugitive et les Idées constituent le domaine de la connaissance vraie et absolue. L'Idée constitue le modèle intelligible des choses. Elle se distingue du concept, que l'on forme par abstraction, et dont l'usage est réservé à la connaissance scientifique des phénomènes sensibles. Le concept est un outil qui ramène la diversité à l'unité et qui, découpant le réel, permet de le comprendre et de s'en saisir. Si le concept est l'oeuvre de l'esprit humain, l'Idée est la marque d'une transcendance spirituelle, dont le rapport à la réalité est problématique. Le jugement est un acte propre de l'esprit qui affirme ou nie un rapport entre deux concepts. Il caractérise la vie intellectuelle au travail qui opère des synthèses, discerne des rapports, unifie et organise la diversité par la pensée. Tous les jugements sont des fonctions de l'esprit humain qui ramènent nos représentations intellectuelles à l'unité d'une connaissance. Mais le jugement est un acte libre de l'esprit. Appuyé sur l'observation, la comparaison et la critique, le jugement est le libre engagement de ma volonté dans des affirmations vraies, il traduit une délibération méditative, mais également active„de mon propre esprit sur le monde qui m'entoure. Aucun jugement n'est passif mais engage toujours librement mon assentiment et ma caution pour ce que je juge vrai.