Le durcissement du régime

Le relâchement des pratiques autoritaires de l'État sur la société pendant la seconde guerre mondiale ne dure pas. Soucieux de renforcer les fondements idéologiques et politiques sur lesquels reposent le système soviétique, le régime se durcit. Jdanov initie et donne son nom à une campagne contre les influences occidentales et bientôt toutes les formes d'activités artistiques et scientifiques sont soumises aux directives du Parti, privilégiant une science volontariste qui pourfend le cosmopolitisme et toutes disciplines jugées bourgeoises et antinationales. Le Parti et la police secrète, tout en se surveillant réciproquement, contrôlent tous les secteurs organisés de la vie sociale. Un arsenal de lois pénalise tout comportement jugé anti-soviétique et porte le chiffre des prisonniers du goulag à son apogée : 2 700 000. Dans le même temps, le pouvoir adopte le IVe plan quinquennal, qui met l'accent sur une hausse de la production, ce qui implique une reprise en main de la paysannerie. Les terres que les kolkhoziens se sont appropriées pendant la guerre, sont restituées à la collectivité alors que le quota des livraisons obligatoires augmente. La transformation de la société rurale vers des formes de plus en plus collectives s'accentue et, entre 1948 et 1953, 8 millions de ruraux quittent leur village pour la ville. Comme dans les années 30 la structure sociale est asservie à un système de contrôle ultra répressif.