Le complot des Blouses blanches

En 1953, les changements qui s'opèrent à la tête des ministères de l'intérieur (MVD) et au ministère de la sécurité d'État (MGB) traduisent l'existence de lutte d'influence au plus haut niveau politique. Dans ce contexte, il est possible que Staline ait voulu procéder à une nouvelle épuration pour réaffirmer son autorité. L'affaire des blouses blanches est montée à cet effet. Le 13 janvier 1953, la Pravda révèle l'existence d'un complot. Des médecins du Kremlin, dont la moitié sont juifs, sont accusés d'avoir volontairement fait disparaître des dirigeants soviétiques. Outre que l'affaire marque la résurgence d'un antisémitisme d'État qui rappelle l'époque tsarisme, elle semble bien être le prélude à une nouvelle vague de purge. En effet, l'idée d'une vaste conspiration regroupant des Juifs, des militaires, des membres du Parti et de la police est largement diffusée. Staline qui s'est assuré la domination de la totalité du système soviétique en s'appuyant sur le Parti et la police politique n'hésite pas à le déstabiliser, par le moyen des purges, dès lors que son pouvoir est menacé. C'est sa mort, le 5 mars 1953, qui met un terme à cette dernière offensive.