L'art modifie-t-il notre rapport à la réalité ? Grandes idées

Il faut les saisir dans leurs relations. Un couple majeur : art et réalité. Du point de vue de l’opinion commune, il y a opposition entre ces deux termes, et le sujet invite à la considérer.

Le terme réalité vient du latin \"res\" : chose, idée d’un monde objectif existant indépendamment de nos désirs. La réalité se constate.

L’art : on l’oppose volontiers à la réalité. Il s’agit d’un monde créé par l’homme, c’est-à-dire univers de représentation.

Le verbe \"modifier\" implique l’activité d’une cause qui agit en transformant le donné.

La question interroge la puissance de l’art : comment un univers de représentation pourrait-il agir sur ce qui relève d’une présence objective ?

Notons bien que le sujet parle du rapport à la réalité. La réalité s’appréhende par la perception ou par des expériences. La réalité sociale, les mœurs, les \"faits sociaux\" (Durkheim) imposent leur autorité.

La difficulté est donc de savoir si l’art peut agir sur la perception ou la compréhension de ce qui nous entoure sans que nous l’ayons décidé. L’œuvre d’art est-elle une médiation dotée d’un tel pouvoir ? Dans ce cas, que changerait-elle exactement ?

L’art produit des œuvres. Il implique donc une élaboration, une mise en forme, quel que soit le domaine considéré. Ainsi, il existe un monde de l’art pourvu d’une histoire propre.

On l’oppose alors à la perception naturelle (les cinq sens) qui nous font découvrir le réel extérieur et à l’acquisition d’habitudes qui nous modèlent socialement.

Pour l’opinion commune, le monde de l’art et celui de la réalité sont indépendants l’un de l’autre : c’est pourquoi l’on dit que l’art est évasion hors du réel. Que vaut cette idée ?

L’art permettrait d’obtenir des satisfactions que le réel refuse tant au créateur qu’au spectateur.

Ceci implique bien une modification du rapport au réel. L’art permet une expression de l’imaginaire.

Il nous fait donc percevoir ce réel comme insatisfaisant. Ces deux mondes ne peuvent pas être totalement sans rapports. Cependant, n’est-ce pas confiner l’art dans une irréalité excessive ?

La représentation, parce qu’elle est l’œuvre d’un style, d’une pensée, éclaire la réalité sociale et politique…

Par l’œuvre, le réel parvient à la conscience de lui-même.

Par exemple, dans la tragédie grecque ou le roman réaliste, la représentation n’est pas fiction arbitraire, mais médiation. Une réalité éclairée est même, alors, susceptible d’être transformée, mais par d’autres moyens comme l’action politique, par exemple.

Ne pas prendre en compte l’importance du terme \" rapport \".

Sujet classique qui permet de montrer sa capacité à analyser les notions dans leurs rapports et non de manière séparée.