L'art imite t-il la nature ?
Publié le 20/01/2011
Extrait du document
«
l’artiste trouve dans la nature une harmonie des formes il l’a trouve si parfaite qu’il considère qu’il a plus intérêt à la copier que decopier d’autres modèles provenant d’autres artistes.
« Le peintre fera œuvre de peu de valeur s’il prend pour guide les œuvres d’autrui, mais s’il étudie d’après les créations de la nature, il
aura de bons résultats.
Nous voyons cela chez les peintres qui suivirent les Romains, et qui s’imitaient toujours l’un l’autre, et l’art
déclinait toujours d’âge en âge.
Après eux vint Giotto de Florence, qui ne se contentait pas d’imiter les ouvrages de son maître
Cimabue.
Ce Giotto, donc, étant porté à cet art par sa nature, commença à dessiner sur les pierres les attitudes des chèvres qu’il
gardait ; … si bien qu’après beaucoup d’études il dépassa non seulement tout les maîtres de son époques, mais aussi tous ceux de
plusieurs siècles antérieurs «.
Ce qui fait de Giotto un grand peintre, ce n’est pas la « ressemblance « de sa peinture avec tel objet
naturel, ni son aptitude à peindre comme son maître, mais une vision tout à fait originale.
Ce serait lui faire injure que de prendre le
mot « imitation « dans un pareil contexte, de façon littérale, au sens du réalisme, car il renvoie non pas à un simple fait, mais à une
idéalité.
Transition :
Il est donc important de prendre garde à la confusion entre l’imitation de la réalité, et imitation de la Nature, faute de quoi, on
risquerait de faire à l’art un faux procès.
Il faut être très conscient du sens que l’on donne au mot « réalité « et au mot nature (mais de
quelle Nature est-il donc question ?).
Mais l’art n’est-il vraiment imitation de la nature si oui est ce un réel pb ?
II) l’art n’est pas qu’une imitation de la nature :
Notre idée postmoderne de l’art met tellement en avant le caractère original, personnel et subjectif de l’œuvre d’art, qu’il nous répugne
de penser que l’art doive se contenter de copier des sujets naturels.
► La peinture c’est de peindre ce que l'on voit.
Or, si l'on place deux peintres devant le même paysage, on obtiendra deux peintures
différentes.
En réalité, l'artiste ne peint donc pas ce qu'il voit, mais son travail est une représentation (sensibilité).
L'art n'imite donc pas
la nature ; si c'est le cas, il ne s'agit pas d'une œuvre d'art.
Ce n'est pas la vue qui guide l'artiste mais sa vision : le peintre reconstruit
la nature et en fait pas que l’imiter.
La sensibilité personnelle de l'artiste est certes existante, mais celle-ci est toujours encadrée.
► L’artiste ne copie par la nature mais s’en inspire : il n’y a pas dans l’art une volonté de copie stricte.
Il vaut mieux dire que l’artiste
ne copie pas la nature mais s’en inspire.
L’art lui-même n’est pas une copie mais une transfiguration de son objet à travers le regard
d’un artiste et c’est cette transfiguration qui fait l’œuvre.
Ce qui est essentiel, c’est le projet parvenu à maturité dans un style et non
pas l’imitation en tant que telle.
La vraisemblance a des limites très étroites et, de toute manière, il y a bien des objets représentés
dans l’art qui n’existent pas.
Comme La peinture de Salvator Dali.
Dans la réalité, il n’y a pas de Montres molles.
Où serait le modèle
naturel dans ses oeuvres? La peinture surréaliste s’oppose à la peinture réaliste.
citation de Paul Klee : « l’art n’imite pas le visible , il
rend visible «.
► Qu’il y ait imitation ne signifie pas pour autant que la vocation de l’art se réduise à la seule volonté d’imitation.
Si on reconnais un
monument connu sur un tableau ce n’est pas forcément que l’artiste a voulu le représenter.
Il n’a pas un but absolu de ressemblance.
► Ainsi la transfiguration n'est pas l'imitation! Certes C'est la propension à l'imitation qui est à l'origine de toutes les productions
esthétiques quelles qu'elles soient.
Mais, l'art n'est-il pas une transfiguration du réel et une authentique création ? N'a-t -on pas trop vite
réduit l'imitation à la seule reproduction ? L'imitation n'est-elle pas, elle -même, une forme de production ? La réponse de Aristote "
L'art, dans certains cas parachève ce que la nature n'a pas la puissance d'accomplir.
► Hegel dans son Esthétique, montre des critiques sur l’imitation, comme fin de l’art.
La volonté de refaire ce qui existe une seconde fois est inutile et ne saurait être la motivation première de l’art.
« Cette répétition peut
apparaître comme une occupation oiseuse et superflue, car quel besoin, avons-nous de revoir dans des tableaux, ou sur la scène, des
animaux, des paysages ou des événements humains que nous connaissons déjà pour les voir dans nos jardins, dans nos intérieurs… On
peut même dire que ces efforts sont inutiles et présomptueux car les résultats restent toujours inférieurs à ce que nous offre la nature
«.
Ce que veut montrer Hegel, c’est que l’artiste ne copie la nature qu’en apparence, car ce qui l’intéresse avant tout, c’est
l’achèvement, la perfection, la beauté, bref, la dimension spirituelle de la création.
Or, même dans l’imitation, ce que cherche l’artiste,
ce n’est pas vraiment l’imitation, mais surtout « de s’éprouver lui-même, de montrer son habileté et de se réjouir d’avoir fabriqué une
chose ayant une apparence naturelle «.
D'une façon générale, il faut dire que l'art, quand il se borne à imiter, ne peut rivaliser avec la
nature, et qu'il ressemble à un ver qui s'efforce en rampant d'imiter un éléphant.
► ainsi S’agissant de la nature, la copie ne parviendra jamais à s’élever à la hauteur de l’original.
«En voulant rivaliser avec la nature par l’imitation, l’art restera toujours au-dessous de la nature «.
Hegel emprunte ensuite un exemple
à Kant, celui de l’imitation d’un chant d’oiseau.
« Il y a hommes qui savent imiter les trilles du rossignol …dès que nous nous
apercevons que c’est un homme qui chante ainsi et non un rossignol, nous trouvons ce chant insipide «.
Entre l’écoute spontanée du
rossignol et la reconnaissance que c’est un homme qui produit le son, il y a un jugement.
Mais ce qui est étonnant, dans l’analyse de
Hegel, c’est le retournement complet qu’il effectue ensuite, car, explique -t -il, le rossignol est apprécié parce qu’il émet des sons « qui
ressemblent à l’expression de sentiments humain.
Ce qui nous réjouit donc ici, c’est l’imitation de l’humain par la nature « pour Hegel
ce que nous apprécions dans l’esthétique de la nature n’est que la reconnaissance de ce que nous trouvons dans l’homme, ce que nous
aimons, c’est de voir la Nature imiter l’homme.
De plus il semble difficile d’imiter totalement la nature nous n’avons pas tous les outils à
notre portée même si certains élément comme la peinture permettent des jeux de couleurs pour imiter le réel il ne seront jamais aussi
proche du réel que le réel lui-même.
► Sans oublier qu'aujourd'hui la situation est différente à l'époque Platon ne connaissait que le théâtre, la musique, la peinture et la
sculpture.
Aujourd'hui il y a une multitude d'arts qui se sont rajoutés : art vidéo, design, etc., beaucoup sont en rapport avec la
technologie et l'industrie= un dépassement de la Nature par l'Homme.
Et les arts dits majeurs se sont métamorphosés (peinture qui
quitte la toile...musique électronique avec des sons artificiels...) et les frontières entre eux sont pratiquement tombées (oeuvres à la
limite entre peinture et sculpture...
il semble donc dure de voir l’art comme imitation de la nature.
Pratiquement 99% de l'art.
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