"L'art de la brièveté sert il la démonstration de Pascal dans les Pensées".
Publié le 22/10/2010
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Au XVII ème siècle, la forme brève est très en vogue. De très nombreux moralistes usent de l’écriture laconique pour livrer au lecteur leur vision de la condition humaine (Tel que La Bruyère ou La Rochefoucauld par exemple).Malgré l’inachèvement de l’œuvre qui ne peut nous permettre de juger l’aspect définitif qu’aurait prit Les Pensées, nous pouvons du moins affirmer que Pascal a recours à l’écriture discontinue, fragmentaire. Nous nous interrogerons donc sur les raisons de ce choix. Ainsi, dans un premier temps, nous verrons tout d’abord que Pascal use de multiples formes brèves , pour dans un deuxième temps mettre en évidence que l’écriture discontinue est à l’image du cœur de l’homme, une cœur « creux et pleins d’ordures «.Dans un troisième et dernier temps nous montrerons que la forme lapidaire sert à la démonstration et donne à réfléchir.
I-L’écriture lapidaire
a)Variété des formes brèves
-La notation elliptique (c.à.d. les notes de travails) : Fragment 42(Liasse Vanité) ; Fragment 65(Misère) …
-Des dialogues brefs : Lorsque Pascal recourt à la forme dialoguée, il ne présente pas les interlocuteurs, et ne donne aucune informations superflue. C’est du dialogue lui-même que le lecteur déduit les circonstances. Car peu importe l’identité des personnages, leur origine …ce qui compte, c’est que le dialogue exprime l’essentiel de l’idée que Pascal veut inculquer aux « impies «.Fragment 47(Vanité), fragment 75(Raisons des effets), fragment 129(Divertissement)
-L’allusion : Fragments 120(Contrariétés)
-La maxime : L’art de la maxime est dans la concision et dans le maniement efficace de figures de styles comme la métaphore, l’antithèse, le chiasme : Fragment 66(Misère), fragment 72(ennui et qualités essentielles à l’homme), fragment 105(Grandeur)
-La question oratoire : Une interrogation que l’écrivain lance au lecteur, sans y attendre de réponse puisqu’il y répond lui- même : Fragment 106(Grandeur)
La forme lapidaire Pascalienne : mesure, sobriété, clarté, s’oppose à l’exagération baroque
b) L’art de « la miniature «
-Une recherche de symétrie parfaite (rythme binaire ou chiasme) : Fragment 38,40(Vanité), fragment53(Misère), fragment 128(Divertissement)
-Effets sonores : assonance* en [é] dans la maxime du fragment 72 ; allitération en [ke] au fragment 14
II-Une écriture discontinue à l’image du cœur de l’homme
a)Le délitement du cœur comme de la forme
Formes brèves, lacunaires reflètent l’état de l’homme déchu, affaibli, privé de totalité
b) Un homme égaré dans l’art de la brièveté
Pascal, dans les Pensées, s’adresse directement aux hommes, à son lecteur .Ainsi, l’accumulation des notations brèves et fragmentaires décentrent en permanence le point de vue de l’homme et le « perds «.Cela est voulu. Une démonstration qui permettra à l’homme de se rendre compte des sa misère & d’acquérir les vérités essentielles .Par exemple, que l’homme est égaré dans un univers infini et effrayant, condamné à l’instabilité
c)Un homme inconstant/Une forme resserrée
Le cœur de l’homme est corrompu, marqué par l’inconstance (fragment 22) : Dégoût de l’uniformité
Pour conjurer l’inatention, il faut retenir l’attention immédiatement : Fragment 41, Pascal saute d’exemples en exemples pour n pas créer d’effet d’uniformité et toujours réveiller l’oreille de son lecteur.
Ccl : La pensée, miroir de l’âme humaine
III-Donner à penser
a)Pascal souhaite FRAPPER son lecteur
-Quête d’effet mnémotechnique afin de rendre le discours facilement mémorisable : Fragment 22(Vanité) ,53(Misère) ,90(Raisons des effets)
b) Une invitation à poursuivre l’écriture des Pensées
-Discours qui interpelle : Apostrophe (c.à.d. lorsqu’on s’adresse à une personne fictive ou absente), question oratoire. Fragment 106(Grandeur), fragment 122(Contrariétés).Dialogue entre le moraliste et l’impie. La réflexion doit être achevée par le destinataire : Fragment 106(Grandeur), fragment 19(Vanité)
C’est une œuvre ouverte où il ya connivence avec le lecteur.
*Répétition de la même voyelle accentuée à la fin de deux vers
*Répétition de plusieurs consonnes identiques, à intervalles marqués, pour produire un effet expressif
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