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L'affaire Dreyfus

Publié le 17/01/2011

Extrait du document

Introduction

 

Cette affaire s’est déroulée entre 1894 et 1906. Elle est l’une des plus grandes crises politiques de la IIIe République. Elle commence par la condamnation d’Alfred Dreyfus à la déportation à perpétuité et se termine par la réhabilitation de celui-ci.

 

Pour la réalisation de ce travail, j’ai choisi de le séparer en 2 parties. La première, traitera du contexte politique avant l’affaire. La deuxième partie se divisera elle-même en 3 autres parties. La première abordera l’affaire en général, de ce qu’il s’est passé et de comment cela a fini, la seconde parlera des dreyfusards (les premiers défenseurs de Dreyfus, ceux qui le soutiennent dès le début.) et la troisième, des anti-dreyfusards (ceux qui sont « contre « celui-ci).

 

PREMIERE PARTIE : LE CONTEXTE POLITIQUE

 

A. La Troisième République

 

      La Troisième République a été fondée en réaction contre le second Empire, elle continue sur bien des plans l'Empire de Napoléon III. Comme ce dernier, elle est portée par la vague du progrès scientifique et technique et par l'avènement d'une civilisation industrielle en croissance. Jusqu'en 1914, la France est dans une bonne situation financière, elle prête à tout le monde. Le développement industriel, même si il aurait pu prendre plus d'ampleur, a connu une croissance honorable : entre 1869 et 1913, la production passe de 13 à 41 millions de tonnes pour la houille et de 1 à 5 millions pour l'acier. Des Français comptent parmi les pionniers de l'automobile, de l'avion, de la radio. Et la France pouvait alors se nourrir des produits de son sol.

      Dirigée par une bourgeoisie sans cesse plus nombreuse, appuyée sur la paysannerie, la République avait adopté le parlementarisme libéral et le suffrage universel, garantissant les droits de l'individu. La diffusion de l'instruction était un facteur de promotion sociale et cimentait l'unité nationale.

 

  Mutilée dans son territoire en raison de sa défaite de 1871, la France assuma sous la troisième République un effort militaire sans précédent ; son armée était presque l'égale de celle de l'Allemagne

 

 pourtant plus peuplée et économiquement plus puissante. Après 1890, l'alliance russe parut assurer la paix en établissant l'équilibre des forces. À partir des bases constituées par les régimes précédents, un empire colonial s'édifiait en Afrique et en Asie. On mesure après sa disparition quelle influence il a assuré à la langue et à la civilisation françaises.

     Néanmoins, dès 1871, des symptômes de faiblesse étaient perceptibles, auxquels l'opinion prêta trop peu d'attention. La faiblesse démographique d'abord. La France, au cours de son histoire, s'était imposée par le prestige de sa civilisation, par sa cohésion, mais aussi par le chiffre de sa population. Au XIXe siècle s'amorça une baisse croissante de la natalité qui contrastait avec l'élan démographique des autres nations de l'Europe. Sa paysannerie occupait trop d'hommes pour les quantités produites. Aussi leur niveau de vie devait-il stagner, puis diminuer. L'enseignement technique et professionnel était loin de faire face aux besoins. Alors que le développement de la grande industrie changeait la condition ouvrière, le retard de la législation sociale devenait anormal. La France, au début du XXe siècle, maintenait trop d'aspects archaïques.

 

B. Le Nationalisme

 

      Nationalisme est un mot chargé d'ambiguïté. Les considérations d'ordre moral, les préoccupations de la polémique, le souci de justifier et de condamner ne cessent d'en altérer l'utilisation, mais c'est surtout sur le terme même et sur sa définition que pèse durablement l'équivoque : mis en usage en Grande-Bretagne et en France dans le courant du XIXe siècle, il n'a cessé de s'enrichir de significations successives, dérivées les unes des autres, mais pas obligatoirement réductibles l'une à l'autre.

    En France même, le mot, vraisemblablement d'origine britannique (l'adjectif nationalist est mentionné dans la langue anglaise dès 1715), n'apparaît qu'à l'extrême fin du XVIIIe siècle. Resté longtemps d'un usage très épisodique en même temps que très incertain, il se généralise dans les dernières années du siècle suivant, mais en conservant une triple signification. Il peut en effet être péjorativement employé pour désigner certains excès de patriotisme, devenant alors synonyme de chauvinisme. Il peut encore désigner les revendications d'un peuple assujetti aspirant à l'indépendance (les nationalismes polonais, irlandais, etc.). Il peut enfin servir d'étiquette à certaines écoles et à certains groupements qui affirment l’importance dans l'ordre politique de la défense des valeurs nationales et des intérêts nationaux et qui sont généralement classés à droite ou à l'extrême droite de l'opinion politique.

 

1. La thématique nationaliste

 

 À travers l'expression du nationalisme, il nous pouvons constater l'existence d'un fonds idéologique commun, organisé autour de quatre thèmes principaux : souveraineté, unité, passé historique et prétention à l'universalité.

    Le thème de la souveraineté est évidemment fondamental dans l'idéologie des nationalismes des peuples assujettis luttant pour leur indépendance, puisqu'une telle acquisition consacre leur droit à la libre disposition d'eux-mêmes et constitue précisément l'objectif suprême de leur combat. Mais, une fois l'État-nation constitué, le thème de la souveraineté, à affirmer, à défendre, voire à étendre - n'en reste pas moins décisif. De là l'importance primordiale accordée à tous les attributs de cette prérogative dans le domaine du droit international. De là aussi la place qu'occupent ses symboles dans toutes les manifestations sentimentales du nationalisme : le drapeau, l'hymne national. À la limite, il apparaît que l'adhésion d'une collectivité à la foi nationaliste est susceptible de se mesurer au degré d'attachement de cette collectivité à la notion d'État-souverain : le nationalisme naît avec la volonté de conquête de la souveraineté ; il s'amenuise en même temps que fléchit la volonté d'en conserver la plénitude.

    Non moins nécessairement, tout nationalisme sera unitaire. Il n'est aucun des nationalismes européens ou extra-européens du XIXe et du XXe siècle où ne se trouve exprimée la volonté de défendre et de renforcer la cohésion du groupe national. Sur tous les plans, ethnique, social, politique, administratif, linguistique ou parfois religieux, se manifeste la même tendance à lutter contre le particularisme, à réduire les dissidences, à supprimer les germes d'antagonismes internes. Ainsi tout nationalisme penche-t-il, plus ou moins explicitement et plus ou moins fortement, vers l'établissement d'un certain totalitarisme moral et idéologique ; il supporte mal la pluralité des options, des fidélités ou des appartenances, ou plutôt il ne les supporte que lorsque celles-ci s'harmonisent avec les institutions et les principes, admis par tous, qui fondent l'unité nationale.

    En troisième lieu, toute prise de conscience nationaliste est aussi, et obligatoirement, prise de conscience des valeurs léguées par l'histoire. C'est à partir de la revendication à l'autonomie d'une culture héritée d'un long et glorieux passé, à partir de titres transmis par l'histoire que les théoriciens des mouvements nationalitaires du XIXe siècle se sont efforcés de légitimer la revendication de l'indépendance nationale. De même, c'est un effort considérable de reconstitution historique qui se trouve lié à la naissance et à l'essor contemporain des nationalismes africains et asiatiques. On ne peut enfin négliger la place décisive que n'a jamais cessé de tenir l'enseignement de l'histoire dans l'entretien ou l'exaltation de toute mystique nationale. Les grands mythes collectifs du nationalisme se nourrissent de cet enseignement. Le culte des héros nationaux, la célébration des dates prestigieuses du passé national, les légendaires nés et entretenus à partir de ce passé servent à mesurer le plus facilement le degré de ferveur de tout nationalisme et à définir le plus clairement la coloration sentimentale et idéologique qui lui est propre.

  Enfin, de l'exaltation du passé national, le passage semble par ailleurs inévitable à l'affirmation de la valeur universelle de la civilisation nationale. Il n'est guère de nationalisme, en effet, qui ne porte en lui la conviction que les richesses morales, intellectuelles, religieuses ou sociales qui lui sont propres ne soient destinées à se répandre bien au-delà des frontières de l'État-nation. « Le peuple argentin a été choisi par Dieu pour porter aux nations la parole de Dieu «, affirmait Eva Perón. La formule est naïve, mais l'état d'esprit qu'elle exprime se retrouve autant dans la vieille deviseGesta Dei per Francos que dans l'exaltation de la notion d'« hispanité «, dans la conviction de la supériorité de l'American way of life ou dans l'affirmation des valeurs générales de l'« africanisme «. Ce messianisme peut parfois même se montrer si impérieux qu'il se traduit par l'apparente volonté d'accaparer, au profit d'une seule nation, l'ensemble des progrès humains : les exemples ont été fréquents, dans l'histoire la plus récente, de peuples revendiquant pour eux-mêmes la quasi-totalité des grandes découvertes de la science et de la technique.

 

3. Facteurs de différenciation et types de nationalismes

 

Si l'étude comparative révèle, entre les multiples formulations idéologiques du nationalisme, un certain nombre de dénominateurs communs, elle ne manque pas d'autre part de faire apparaître divers facteurs de différenciation dont on ne saurait négliger l'importance. Plusieurs critères peuvent à cet égard être retenus, dont la combinaison est susceptible de conduire à un essai de classification générale des divers types de nationalisme.

 

-La situation historique

 

  Il va de soi que le nationalisme d'un peuple assujetti n'est pas de même nature que le nationalisme du peuple qui le domine. Surtout, il convient, semble-t-il, de distinguer entre le nationalisme affirmant sa volonté de créer un État-nation et le nationalisme s'exprimant dans le cadre d'un État-nation déjà constitué. Le nationalisme peut ainsi se trouver à l'origine de l'État-nation : tel est le cas des nationalités nouvelles apparues au cours du XIXe siècle européen et où le développement de la conscience nationale a précédé la fondation de l'État national. Mais, à l'inverse, le nationalisme peut aussi se développer à partir de l'État-nation : en ce qui concerne la France, par exemple, l'affirmation progressive du sentiment national au cours des temps modernes apparaît comme étroitement liée au développement territorial et administratif de l'État monarchique. À la limite, comme il existe des nations et des nationalismes en quête d'État-souverain, il peut également exister des États souverains en quête d'une nation et d'un nationalisme.

-La motivation doctrinale et idéologique

 

Très schématiquement, et compte tenu d'une extrême diversité de nuances intermédiaires, il serait possible de distinguer à cet égard dans le monde contemporain un nationalisme de type démocratique, un nationalisme de type traditionaliste et autoritaire, et un nationalisme de type socialiste. Dans certains pays et pour certaines familles de pensée, le nationalisme reste lié, aussi étroitement qu'il l'était partout au début du XIXe siècle, à la philosophie et à l'éthique des Droits de l'homme. Il demeure associé, dans d'autres cas, aux doctrines et aux systèmes politiques organisés autour des notions d'ordre, d'autorité et de hiérarchie. Dans d'autres cas enfin, il apparaît comme inséparable de toute une conception collectiviste du devenir des sociétés humaines.

-L'attitude sociale

 

La prise en considération de l'attitude sociale conduit à distinguer un nationalisme de la satisfaction ou de l'euphorie et un nationalisme de l'inquiétude et de l'angoisse, le premier se développant dans un climat affectif de puissance triomphante et de sentiment collectif de supériorité, le second dans un climat d'aliénation, de rétraction et de menace. Mais il conviendrait également de distinguer un nationalisme lié à des attitudes sociales essentiellement conservatrices et un nationalisme de la révolte ou du refus. Constatation qui ne peut manquer de poser le problème du nationalisme en tant que facteur de dynamisme transformateur d'une société. En fait, certains nationalismes peuvent jouer, dans l'évolution d'une collectivité, un rôle de frein, de mécanisme de blocage : c'est dans ses cadres traditionnels qu'ils tendent à la maintenir ou à la figer. D'autres, au contraire, constituent des éléments puissants de mouvement et d'accélération : l'élan qu'ils impriment, la pression qu'ils exercent sollicitent les novations et précipitent les mutations.

-L'évolution économique

 

 Dans certaines circonstances, le nationalisme est capable de remplir une fonction d'importance non négligeable dans le processus du développement économique. La prise de conscience d'un « retard « en matière de développement économique et la volonté de combler ce retard ont parfois constitué un stimulant actif dans l'essor de certains nationalismes européens. Ce rôle tend souvent à devenir déterminant dans l'expression contemporaine des nouveaux nationalismes asiatiques ou africains et dans celle des néo-nationalismes sud-américains. De toute façon, l'insistance mise par les nationalismes extra-européens de notre temps à dénoncer une situation de sous-développement contribue à leur donner une tonalité propre et suffit à les opposer aux nationalismes des sociétés économiquement les plus évoluées.

-L'aire de civilisation

 

 Le nationalisme correspond à l'effort qu'accomplit une société pour se posséder intégralement elle-même. Il lui faut donc assumer, dans leur totalité, les plus profondes des valeurs de civilisation autour desquelles cette société se définit et à partir desquelles elle se reconnaît et se distingue des autres sociétés. De là la préoccupation majeure dont témoigne toute idéologie nationaliste d'exalter et de magnifier les modes particuliers de culture et de vie collective propres à la communauté humaine à laquelle elle se réfère. Mais de là également, indépendamment des différences de situation historique et indépendamment même des divergences d'orientation politique, un regroupement des nationalismes en fonction des grandes aires de civilisation à partir desquelles ils se sont développés. Il serait sans doute possible à cet égard de définir un nationalisme de type occidental, africain, arabe, latino-américain, russo-soviétique, etc., chacun se trouvant intégré dans un système original de valeurs sociales, intellectuelles, esthétiques et morales propre à chacune des civilisations en question.

-L'attitude religieuse

 

 Dans la définition de ces aires de civilisation, une importance particulière doit évidemment être attribuée au facteur religieux et à la place qu'occupe ce facteur dans l'expression de l'idéologie nationaliste. Certains nationalismes peuvent se trouver, dès leur origine, étroitement associés à l'expression d'une foi religieuse : la lutte pour l'indépendance se confond avec la lutte pour la liberté religieuse, la tendance à l'expansion prend l'aspect d'une croisade. Mais le cas n'est pas rare où le nationalisme tend à proposer ses propres impératifs religieux, se présente, en d'autres termes, comme une foi de substitution et ne peut alors manquer d'entrer en conflit avec les formes traditionnelles de la piété. Devenu lui-même un absolu spirituel, il refuse de laisser sa place aux autres absolus.

    Définis en fonction de ces critères, plusieurs types de nationalismes peuvent coexister en un même pays et en un même temps. L'exemple de la France des dernières années du XIXe siècle semble sur ce point particulièrement significatif : c'est parallèlement que s'y affirment un nationalisme démocratique et libéral et un nationalisme autoritaire et antiparlementaire, un nationalisme socialement conservateur et un nationalisme de contestation et de refus (les attitudes sociales étant loin d'ailleurs de toujours coïncider avec les attitudes politiques), un nationalisme de la satisfaction et un nationalisme de l'angoisse, un nationalisme d'expansion et un nationalisme de rétraction, un nationalisme d'expression religieuse traditionnelle et un nationalisme de laïcisme ou d'anticléricalisme.

 

4. Nationalisme et mutations sociales

 

  L'établissement d'un tel inventaire typologique ne peut manquer de conduire à des problèmes plus généraux d'interprétation, se rapportant notamment aux liens qu'il convient d'établir entre le développement des idéologies du nationalisme et l'évolution globale des sociétés à l'intérieur desquelles elles s'expriment.

    Sans doute est-ce, à cet égard, la grande diversité des groupes sociaux, « véhicules porteurs « de l'idéologie nationaliste, que toute étude comparative tend immédiatement à faire apparaître. Le centre de gravité sociologique du phénomène nationaliste semble en effet très largement varier selon les collectivités envisagées et selon même les différentes phases de l'histoire des collectivités. Dans certains cas, le nationalisme semble surtout s'affirmer dans les milieux les plus directement associés au progrès économique (les bourgeoisies européennes du XIXe siècle par exemple) ; dans d'autres cas, en revanche, c'est dans les groupes sociaux menacés par le développement économique qu'il possède ses assises les plus larges. On le voit parfois surtout exprimé dans les milieux les plus favorisés par le système établi, mais on le voit aussi trouver ses résonances les plus profondes dans les classes déshéritées. Il n'est pas rare même qu'il puisse se développer à la conjonction de groupes sociaux aux intérêts les plus apparemment divergents : bourgeoisie urbaine et paysannerie pauvre, artisans et grands entrepreneurs, notables traditionnels et nouveau prolétariat.

    La constatation n'interdit pas, cependant, de tenter de situer le fait nationaliste dans les perspectives d'une évolution générale des sociétés modernes ; en effet, tout au moins à ses débuts, la diffusion de l'idéologie nationaliste se trouve généralement liée aux conséquences diverses du phénomène du déracinement. Les pays en voie de développement offrent à cet égard les références les plus significatives. C'est parmi les groupes sociaux le plus récemment et le plus brutalement coupés de leurs cadres traditionnels, notamment les nouvelles élites intellectuelles et les masses prolétarisées, que le nationalisme a trouvé dans ces pays ses échos les plus puissants : il apparaît alors comme un phénomène principalement urbain. Mais il peut aussi se développer en milieu rural à partir du moment où les communautés anciennes commencent à se désagréger, où les vieilles solidarités se dénouent, où les structures maintenues par le passé, familiales, villageoises ou tribales, commencent à s'effondrer. La naissance et l'affirmation du nationalisme tendent ainsi à correspondre au processus de destruction des sociétés anciennes et de restructuration d'une société nouvelle.

    Valable pour les sociétés contemporaines de l'Afrique et de l'Asie, l'observation semble également pouvoir fournir divers éléments d'analyse intéressants pour l'étude rétrospective des nationalismes européens des siècles derniers. Elle présente à tout le moins le mérite de mettre en évidence les fonctions sociales d'intégration et d'identification historiquement assumées par le développement des nationalismes. Par là même, elle conduit à une interrogation sur le destin de certains nationalismes contemporains, et plus particulièrement ceux de la vieille Europe : cette fonction d'intégration et d'identification, dans quelle mesure sont-ils encore capables de la remplir ?

 

C. L’Antisémitisme

 

A ne pas confondre avec antijudaïsme, l’antisémitisme est une doctrine raciste manifestant une hostilité complète vis-à-vis des juifs. L’antisémitisme ou n’importe quelle autre forme d’hostilité à l’égard des juifs remonte à la formation du judaïsme.

En faire tout un historique rendrait mon dossier trop long et étant donné que nous avons largement abordé le sujet l’année passée, je ne vais pas travailler cette partie.

DEUXIEME PARTIE : L’AFFAIRE

 

A.L’Affaire en général

 1. Prise de Vue

 

  L’affaire Dreyfus a été l’une des grandes crises politiques de la IIIe République. Surtout une épreuve morale décisive dans l’histoire de la société française contemporaine. Un officier juif, Alfred Dreyfus, est condamné par le conseil de guerre à la déportation perpétuelle dans une enceinte fortifiée (déc. 1894). Il aurait livré des documents à l’Allemagne. Il a sans cesse protesté de son innocence. Autour du procès, flambée passionnelle d’antisémitisme dans l’armée et la presse. Puis vient l’oubli.

 

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 Cependant, il apparaît peu à peu que le verdict a été rendu sans toutes les garanties d’équité : instruction hâtive, prévention raciale contre l’accusé, pièces secrètes communiquées aux juges à l’insu de la défense. En mars 1896, le nouveau chef du service de renseignements, le commandant Picquart, découvre que la trahison a été le fait d’un officier dévoyé du nom d’Esterházy. Alors, l’état-major déplace Picquart en Tunisie : la « chose jugée « ne saurait être remise en question. Pour couvrir Esterházy, des faux sont ajoutés au dossier de Dreyfus. Par ces remous, l’affaire revient au jour (1897).

    Un petit groupe (famille, défenseurs, premiers « fidèles «) mène l’enquête et lance la campagne de presse pour la révision : dès lors, l’opinion est saisie. Ainsi éclate l’Affaire proprement dite (« J’accuse «, lettre ouverte de Zola dans L’Aurore, janv. 1898), conflit politique aigu et surtout conflit de valeurs, où vérité, justice et droits de l’homme sont défendus face à la raison d’État et au culte étroit de la patrie : dreyfusards (intellectuels, radicaux, socialistes, juifs, anticléricaux) contre antidreyfusards (armée, justice, catholiques, nationalistes, antisémites). Les fondements de la démocratie française sont en cause ; en même temps, l’agitation menace la république elle-même.

    Les coups de théâtre se succèdent (Esterházy acquitté ; Zola inculpé et condamné ; arrestation de Picquart ; découverte des falsifications, suicide du colonel Henry, leur auteur). Ces scandales imposent la révision. La Cour de cassation l’accepte. Mais un second conseil de guerre condamne Dreyfus à nouveau (Rennes, août 1899).

 

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  Cependant, la crise politique a amené au pouvoir pour la première fois une coalition des gauches (ministère Waldeck-Rousseau). Ce gouvernement, décidé à défendre le régime, va liquider l’Affaire dans l’ordre. Dreyfus est gracié (sept. 1899), plus tard réhabilité (1906) ; et l’on mate l’agitation nationaliste. En contrepartie, la question de principe, qui fondait le débat, a été volontairement mise de côté. Le calme revient, et s’ouvre l’ère de la république radicale.

    Une telle crise de la conscience nationale porte en elle beaucoup plus que les aspects suivants : histoire d’espionnage, imbroglio politico-judiciaire – auxquels on la réduit volontiers. Cette tempête n’est pas née du hasard : elle supposait une charge ancienne de conflits sociaux et idéologiques. L’affaire Dreyfus est révélatrice de ces conflits. Sur dix années, elle dévoile, dans leur jeu réciproque qu’elle amplifie, les forces profondes d’une société ; elle exprime en clair les troubles généraux d’une époque.

 

 2. La crise antisémite et le nationalisme

 

      L'Affaire est d'abord le symptôme d'une société atteinte de racisme. De nombreux traumatismes expliquent en partie le réveil offensif, en France, d'un antisémitisme auparavant inconscient : désastres de 1870-1871, dépression économique des années 1880 (en particulier le krach de la très catholique banque de l'Union générale), scandale de Panamá, émoi provoqué par les attentats anarchistes de 1892. Des positions sociales acquises ont été remises en question. Politiquement, le régime républicain n'a pas encore trouvé son équilibre, et la fréquence des crises ministérielles accroît le sentiment d'insécurité. Dans ce climat de désarroi, les doutes et les humiliations, le désir de revanche et l'aspiration à l'ordre favorisent des choix irrationnels, tel ce courant de nationalisme agressif où l'antisémitisme entre naturellement. C'est en effet, à un niveau plus profond, que la complexité croissante des mécanismes sociaux, dont les processus échappaient de plus en plus aux individus, augmentaient chez ceux-ci l'insécurité et la peur. Le racisme fournit alors une explication élémentaire qui suffit à enlever les doutes et à « personnaliser « les responsabilités. L'antisémitisme permet de se débarrasser des tensions internes qu'on ne pouvait résoudre rationnellement vu qu'on refusait d'en reconnaître les raisons : il aurait fallu se remettre en question. Les haines, jalousies et trahisons vécues ou devinées à l'intérieur du groupe et qu'on ne veut pas s'attribuer à soi-même, on en charge une victime qui va devoir souffrir à notre place. Cet autre, c'est le juif. Il incarne le mal. Aussi va-t-on imputer aux juifs les « malheurs « de la France - défaite, crises, scandales. Leurs liaisons internationales ne les désignent-elles pas, d'ailleurs, comme de toujours virtuels « candidats à la trahison « ?

 

Dans un pays où l'amour-propre souffre et quête un réconfort, l’armée est garante de l'honneur, symbole de ce qu'évoque le pur opposé à l'impur. Son intégrité importe en premier lieu. D'où la crainte que les juifs,  étrangers passant déjà comme les maîtres de la finance et de l'administration, veuillent s'infiltrer dans l'armée. Y en a-t-il déjà  ? Dans la fiction antisémite, leur place y est claire : celle du traître. Qu'une fuite de documents se découvre, on ne cherche pas plus loin, c'est un juif qu'on arrête.

 

3. Un affrontement pour le pouvoir

 

À travers cette épreuve, un autre combat se jouait. Depuis 1875, la grande bourgeoisie, longtemps maîtresse des affaires sous la monarchie de Juillet puis le second Empire, avait vu son influence décliner. La république, seule issue acceptable aux désastres de la guerre et de la Commune, ne lui convenait guère : la classe moyenne y prenait trop de place. Dès lors, pour retrouver le pouvoir, les Notables devaient unir derrière eux la large fraction conservatrice du pays. De là cette volonté d'incarner la nation tout entière. L'affaire Dreyfus vint à point nommé pour rassembler une masse d'électeurs autour de valeurs larges mais confuses, telles ces idées coagulatrices de nation, de peuple, de race, propres à renforcer en chacun le sentiment rassurant de son appartenance, en l'opposant à l'Allemand, au juif, au métèque... Bref, face au mal. C'est ce qu'exprime Léon Daudet au lendemain de la cérémonie où Dreyfus avait été publiquement dégradé : « Sur les débris de tant de croyances, une seule foi reste réelle et sincère : celle qui sauvegarde notre race, notre langue, le sang de notre sang et qui nous rend tous solidaires. Ces rangs serrés, ce sont les nôtres. Le misérable n'était pas Français. Nous l'avions tous compris par son acte, par son allure, par son visage « (Le Figaro, 6 janv. 1895).

 

Ciment de l'entreprise, les thèmes d'ordre, d'autorité, d'honneur aident à penser qu'il n'y a de problème que par la faute de coupables désignés : « Les amis de Dreyfus, quelle présomption de sa culpabilité ! [...] Ils injurient tout ce qui nous est cher, notamment la patrie, l'armée. [...] Leur complot divise et désarme la France, et ils s'en réjouissent. Quand même leur client serait un innocent, ils demeureraient des criminels « (Barrès, Scènes et doctrines du nationalisme).

 

Les thèmes de l'antidreyfusisme prennent tout leur sens : horreur de tout ce qui brise l'unité du corps national dont le mode rêvé est l'unanimité ; méfiance envers la république, synonyme de pluralité ; nostalgie d'un ou de plusieurs chefs rassembleurs, besoin inéluctable de victimes expiatoires ; condamnation enfin du changement, des « mœurs du temps « où il se révèle que tout s'achète et se vend et que « règne l'argent «. Formules au travers desquelles se devine une conscience anxieusement dressée contre l'évolution économique.

 

    Ainsi se compose l'un des camps affrontés dans l'Affaire, cette droite nationaliste pénétrée d'un antisémitisme où les thèmes de la jalousie économique envers certains juifs prospères ne sont pas les moindres : couches de la population que l'évolution industrielle a desservies, donc aigries - petits industriels en perte de vitesse, rentiers, épargnants, boutiquiers, artisans, etc. -, dont les intérêts et les statuts divergent, mais solidairement sensibles au fait d'avoir été bousculées par la promotion des « couches nouvelles « prédite par Gambetta. La bourgeoisie conservatrice a voulu recréer à son profit, entre ces fractions de classes frustrées, une solidarité par la fusion de leurs antagonismes dans le nationalisme. Elle tentait de lancer, dans un dernier assaut contre la république modérée, ces petits bourgeois et ce qu'elle pouvait toucher de paysans et d'ouvriers. Le mouvement antidreyfusard recruta donc une clientèle tout à fait hétérogène... Ce n'est pas par hasard qu'il se réfère aux morts, dont seul le culte peut accorder entre eux les vivants. Ainsi l'Affaire est-elle le creuset où furent fondues pensée et mythologie d'une extrême droite durable. Mais en face, qui y a-t-il ?

 

 4. L'opinion spectatrice

 

Moins que l'inconfortable position des premiers dreyfusards, compte la masse de ceux qui assistèrent à ce conflit entre la justice et l'honneur, la vérité et la patrie. La presse n'a pas peu contribué au développement de ce débat et à la diffusion de ses mythes. Tout en elle joue sur le registre passionnel. Elle révèle d'autant mieux les motivations élémentaires du public ; du moins, celles qu'on prêtait au public. Celui-ci a-t-il été maître de juger ?

 

    L'Affaire, dit-on, aurait représenté une révolution dans l'histoire de la démocratie. Posant si dramatiquement un certain choix moral et politique à l'échelon national, elle aurait déplacé l'instance de décision de l'ombre des ministères à la place publique. Elle sanctionnerait le triomphe des puissances d'opinion (assemblées, presse, instances locales) sur les puissances traditionnelles (notables, armée, justice, finance).

 

    L'impression prévaut cependant que le pouvoir de trancher a échappé au public. Seuls en ont eu le moyen des groupes organisés (état-major, magistrature, « syndicat « dreyfusard, groupements financiers). Parce qu'ils contrôlaient certains journaux ou députés, leurs options furent diffusées.

 

    Sous le choc, et concernés par le débat, syndicats ouvriers, cercles patronaux, intérêts coloniaux ont bientôt pris position, non sans gêne. Tel est le vrai public, ceux seuls qui savent ce qu'ils veulent et pourquoi. Au-dessous est une « opinion «, devant laquelle chacun fait mine de se justifier, référence illusoire : elle désigne le commun de ceux à qui, dans la confusion des idées et des vouloirs, la décision échappe. D'autant plus vagues sont leurs moyens de s'affirmer, d'autant plus les prend-on pour garants de telle décision, de telle indignation, de tel mouvement orchestré d'« opinion «. Dans un monde où des intérêts définis sont en conflit ouvert et conscient, l'opinion n'est que la masse inquiète de ceux qui croient garder leur liberté en ne s'engageant pas, qui se contentent d'être informés des événements, c'est-à-dire secoués de nouvelles contradictoires ; ils se passionnent néanmoins au gré du vent qui souffle. Sur ceux-là ont prise toutes les formes de pression, particulièrement celle dont la presse est le véhicule, qui joue de l'émotion collective et table sur les comportements irrationnels. Une presse d'ailleurs émiettée en mille attitudes divergentes ; et quelles vérités aurait-elle pu offrir à ses lecteurs, instrument qu'elle était de groupes rivaux ?

 

    Néanmoins, le rôle qu'elle assuma avait comme une nécessité organique. Dans cette circonstance où les autorités eurent un tel souci du secret et de l'ombre, la presse tint lieu de soupape. Ragots, bobards, révélations fondées ou non fondées soulageaient le désir de savoir, de savoir à tout prix, et quoi que ce fût. Plus ou moins bien, la presse, rouée ou déchaînée, fabulatrice, excitant les passions au mieux des intérêts qu'elle servait de part et d'autre, assura néanmoins une certaine participation de tous à un débat que le huis clos tentait d'escamoter. Mais que de leurre dans cette effervescence ! La polémique et le spectacle - le scandale - y voilèrent ce que le public populaire ne devait pas reconnaître : un épisode des luttes politiques par lesquelles un capitalisme chassait l'autre. D'ailleurs, le mouvement ouvrier ne s'y trompa pas, longtemps hostile à l'Affaire elle-même, « querelle de bourgeois « dans laquelle il n'entra, poussé par ses chefs les plus lucides, que lorsque les conquêtes de la république risquèrent de sombrer dans la tourmente.

 

    C'est dire que le débat de principes n'a concerné qu'un petit nombre d'esprits exigeants ou privilégiés. Si « affaire d'opinion « il y eut, c'est en ce sens qu'on y joua de l'opinion, et que la presse y fit l'épreuve de sa force.

 

 5. L'ordre vainqueur

 

  Il en sortit également une certaine conscience des principes et des droits sur lesquels se fondait le régime. Mais combien passive, et pleine d'ambiguïté ! Ce qui prévalut en fin de compte, c'est ce courant de l'opinion qui fut surtout sensible à la rupture de l'unité morale de la nation. Réflexe primaire, et qui a fonctionné souvent dans l'histoire de la France, comme un instinct collectif de conservation dans une société très ancienne, très stratifiée, dont les conflits profonds condamnent l'organisme national à une extrême fragilité, à des déchirements toujours possibles.

    La violence de l'agitation nationaliste choqua beaucoup d'esprits. Mais le drame de conscience et les efforts du clan adverse pour alerter le pays au nom d'une certaine idée de l'homme suscitèrent une égale réprobation publique. Le souci d'ordre prévalait. L'innocent et les valeurs qui s'attachaient à sa cause comptèrent moins, dans le débat, que le désir de faire progresser le contrôle parlementaire sur les institutions publiques, et sur l'armée surtout, bastion des droites antirépublicaines. Alors, autour de la république menacée, se fit la cohésion de l'opinion conservatrice. La condamnation d'un innocent avait un moment importé à la tranquillité publique. Quand l'injustice commise et maintenue eut agité dangereusement le pays, l'ordre exigea que le procès fût révisé. Un acte politique d'apaisement, telle fut la solution. Mais le débat sur les principes n'a pas reçu de réponse. La vigilance de quelques-uns, leur courage à défendre une idée et un droit ont marqué à jamais le destin et l'âme de ce pays. Voilà bien leur victoire, mais la seule. Car on ne saurait dire que l'issue de l'Affaire (réhabilitation, amnistie générale) ait manifesté le triomphe de leur cause. Ce qui a triomphé, c'est l'ordre, l'oubli, et une certaine forme viable de la république.

 

B. Les Anti-dreyfusards

 

 1. Psst... !

 

      La publication de Psst... !, hebdomadaire de quatre pages, tiré en noir, correspond à une période très précise de l'affaire Dreyfus : celle de la révision. À la suite de différentes révélations tendant à mettre en doute la culpabilité du capitaine, à mettre en cause un autre officier du nom d'Esterházy (d'ailleurs acquitté malgré les lourdes charges pesant contre lui), la fabrication d'un faux « patriotique « par le colonel Henry (qui se suicide), la publication du « J'accuse « de Zola dans le journal L'Aurore, la machine judiciaire se remet en marche. La France est, plus que jamais, coupée en deux. Les caricaturistes sont, eux aussi, divisés. Deux des plus célèbres, Forain et Caran d'Ache, entreprennent de publier un journal afin de défendre l'honneur de l'armée qui, pour eux, se confond avec celui de la France. « La révision, oui... 12 balles «, telle est la légende d'un dessin de Caran d'Ache. On peut dire que Dreyfus lui-même est le grand absent de cette bataille qui ne met plus en jeu que des idées et des représentations. L'affaire joue le rôle de révélateur des positions politiques. Avant elle, tous les caricaturistes s'entendaient peu ou prou pour faire la critique de la société et de ses injustices. Pendant l'affaire, les ambiguïtés tombent peu à peu et chacun révèle ses arrière-pensées : Forain est monarchiste, Caran d'Ache retrouve en lui le militaire qu'il a été, Willette, antisémite affirmé avant tous les autres (il s'est présenté aux élections législatives de 1889 comme « candidat antisémite «), n'est pas loin d'eux. La position d'un Steinlen demeure équivoque dans la mesure où ses amis anarchistes et socialistes confondent les juifs et les puissances financières. Les dessinateurs de Psst... !, évidemment, jouent sur cette confusion. Ils en appellent à l'esprit des « braves gens «, au « bon sens « contre les exploiteurs juifs. Caran d'Ache, en particulier, a souvent recours, dans ses dessins, à la présence d'ouvriers et de paysans pour fustiger les partisans de la révision, en assimilant cette dernière au favoritisme dont les « faibles « font toujours les frais. Pour accentuer le caractère populaire de ses charges, Caran d'Ache signe certaines d'entre elles « Caporal Poiré « (son véritable nom).

    La justice, qui a accepté le principe de la révision, est fréquemment fustigée par Forain en première page. Un de ses dessins montre un juge donnant un coup de pied dans un képi.

    Les attaques contre Zola sont particulièrement virulentes, d'autant plus que l'auteur de « J'accuse « est également le chef de file des écrivains naturalistes et que ses hardiesses sont volontiers tenues pour des « ordures « et des marques de décadence. Caran d'Ache le montre sortant de la lunette d'une fosse d'aisances avec cette légende : « La vérité sortant de son puits. « Les intellectuels admirateurs de l'auteur de Germinal sont représentés comme des êtres débiles, pourvus d'une abondante chevelure et accoutrés de tenues fantaisistes.

    Quand, pour répondre au déferlement de haine de Forain et de Caran d'Ache, un groupe de caricaturistes, avec à leur tête Ibels, Couturier et Hermann-Paul, lanceront Le Sifflet, ils ne feront pas le poids face à des adversaires qui puisent leurs arguments dans la passion et non dans la raison. Le manque d'objectivité est paradoxalement la raison principale du caractère « convaincant « de Psst... !. Les arguments injustes et grossiers de Forain et de Caran d'Ache donnent à leurs œuvres des contours brutaux, séduisants pour le plus grand nombre. Les images qu'ils ont aidé à fixer et à cristalliser dans les psychismes survivent à toutes les évidences et ne demandent qu'à resurgir lorsqu'il est avantageux pour la collectivité de substituer la passion aveugle à l'exercice de l'intelligence.

 

C. Les Dreyfusards

 

 1. Emile Zola

 

  Né à Paris le 2 avril 1840, fils d'un ingénieur d'origine vénitienne, François Zola, et d'Émilie Aubert, Émile Zola passe son enfance et son adolescence à Aix-en-Provence. Au collège Bourbon, il a pour très proches camarades Paul Cézanne et Jean-Baptiste Baille. Revenu à Paris avec sa mère, il entre en 1858 au lycée Saint-Louis, mais échoue au baccalauréat. Suivent alors deux grandes années de relative inaction. Il entre ensuite à la Librairie Hachette, où il sera chef de la publicité de 1862 à 1866, ce qui lui ouvre les portes du métier littéraire. Il y fait la connaissance de nombreux écrivains et journalistes, lit Taine, Stendhal, Balzac, Flaubert, publie ses premiers contes et articles, et abandonne sa vocation de poète pour se tourner vers le roman.

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