La vie politique en France dans les années 30 - composition d'histoire
Publié le 04/06/2011
Extrait du document
Composition d’histoire :
La vie politique en France dans les années 30
Georges Clémenceau a dit « En définitive, les victimes des guerres sont mortes pour rien. Seulement, elles sont mortes pour nous. » Cette phrase résume les ressentiments que les français avaient à la fin de la première guerre mondiale. La France est victorieuse, mais après quatre ans de combats longs, acharnés avec des soldats bien armés les pertes humaines s’élèvent à 1.4 millions. De plus on y ajoute les dommages matériels et les destructions causés par les attaques et finalement le traumatisme qu’a laissé cet affrontement sur les esprits. Cette victoire ne devient alors qu’une illusion. Les Français désirent oublier la guerre et veulent éviter à tout prix un autre conflit. On parle de « der des der », la dernière des guerres. Ce drame n’est jamais vraiment oublié, mais plutôt tapissé en dessous du champagne, de l’amusement et de la danse qu’amènent les années 20, plus communément appelées les « années folles ». Ce sont des années heureuses. L’industrie est en pleine expansion, et de plus le développement des empires coloniaux permet d’enrichir la métropole. Hélas, cette joie ne dure pas longtemps ; le « jeudi noir » est le début d’une crise économique qui touchera l’Europe entière. Elle se concrétise le 29 octobre 1929 où un « krach boursier » voit le jour à Wall Street. Mais la France est seulement atteinte par ce phénomène deux ans plus tard en 1931. Ce changement radical dans l’économie du pays entraine chômage et mécontentement populaire. La politique française devient instable et ne peut pas lutter contre cette crise efficacement. De plus la France est bientôt entourée de pays fascistes. En effet, les territoires voisins comme l’Italie, L’Espagne ou encore l’Allemagne mettent en place des états fascistes qui vont influencer le peuple français, mais aussi mener ce pays droit vers la seconde guerre mondiale.
Alors comment la politique française devenue instable et tout le temps remise en cause va-t-elle tout droit vers une guerre inévitable ?
D’abord nous aborderons la crise de 1929 et la montée des partis extrêmes, puis nous verrons les actions et réactions des divers partis et finalement nous finirons avec les différentes positions politiques face à la guerre.
On est le 29 octobre 1929. Une crise économique vient de faire surface à la Bourse de New York. Cette date marque le commencement de la Grande dépression qui se finira seulement en 1939. Elle ne touche la France qu’en 1931. Ce retard de deux ans est dû au nombre élevé de petites entreprises françaises, qui ont organisé leurs réseaux commerciaux seulement à l’intérieur du pays. Les barrières douanières ralentissent aussi les effets de la crise, ainsi que l’économie du pays qui s’était améliorée et dynamisée tout au long des années 1920. On peut citer la construction de la ligne Maginot et le domaine de l’automobile qui est en pleine expansion. De plus, la monnaie utilisée en France à cette époque est le franc. Cette monnaie était sous-évaluée, donc elle était très avantageuse pour l’économie du pays.
Puis on arrive en 1931. Les Anglais sont, eux, en pleine crise. Ils décident de dévaluer la livre, ce qui rend leurs produits moins chers. Cette dévaluation finit par entraîner la France dans la crise car elle ne peut plus égaler la concurrence. Ce phénomène économique déclenche une baisse d’environ 30% de l’activité industrielle et une surproduction agricole. Les prix chutent, ce qui entraîne la faillite de nombreuses usines et entreprises. Puis la France est confrontée au chômage, à beaucoup de chômage. En 1930 on enregistre seulement 50 000 chômeurs en France alors que en Angleterre on en compte plus de 2 millions et en Allemagne à peu prés 3 millions. Plusieurs discours politiques datant de cette période parlent de la France comme d’un « ilot de prospérité ». Que n’a été la surprise en 1935 quand on a enregistré en France plus de 500 000 chômeurs. Mais le chômage n’est pas l’unique problème que la crise produit. Les revenus de l’Etat baissent considérablement, les banques font faillite. Les exportations diminuent car pour sortir de la crise les autres pays pratiquent le protectionnisme. La crise en France est tardive et a été beaucoup moins violente que dans la plupart des autres pays mais elle dure plus longtemps. Par exemple, en 1935 quand la plupart des pays Européens sortent de la crise, la France ne fait que s’y embourber de plus en plus.
Cet effet domino provoque une baisse du niveau de vie. La misère arrive en France. Le peuple craint une famine car le pays n’est plus autosuffisant, surtout à cause des dégâts faits par la guerre sur les terres cultivables. Donc, plusieurs manifestations contre la misère et des marches de la faim ont lieu surtout dans le nord du pays. Les personnes les plus affectées par la crise sont les agriculteurs et les artisans ne pouvant plus faire face à la concurrence, ainsi que les ouvriers affectés par le chômage. Ces catégories de travailleurs font partie des Classes Moyennes, qui soutiennent justement la IIIème République. Donc petit à petit la misère, le chômage et l’irritation envers les patrons déclenchent, chez cette classe, une remise en cause du gouvernement et de sa politique.
Le gouvernement ne peut rien faire face a la crise économique de 1931. A cette période, c’est Pierre Laval qui en est à la tête. Ce politicien met en place un système déflationniste qui baisse les prix et les salaires. Cette tentatives mène aussi vers un échec car la baisse des salaires entraine une diminution des impôts donc l’Etat s’affaiblit en revenus mais aussi en pouvoir. Ce gouvernement est alors vite remplacé par une vingtaine de différents régimes qui se suivent des années 1931 à 1935. A partir de cette date la succession politique française se stabilise. En effet, dés l’arrivée de la crise en France les différents gouvernements se succèdent à une vitesse folle, surtout a cause des radicaux qui tendent un coup à droite, puis à gauche. La plupart des gouvernements tiennent à peine un mois et les plus résistants restent au pouvoir cinq à six mois. Par exemple, entre mai 1932 et février 1934 six présidents du Conseil se suivent.
De plus, la majorité des décisions prises ne change rien et elles ne réduisent pas les effets de la crise. On a recours au protectionnisme, donc on importe beaucoup moins. Et le gouvernement aide surtout les petites industries très touchées par la crise. Toutefois, les partis du centre comme la gauche de Léon Blum et la droite de Jean Tardieu sont d’accord pour changer, réformer l’Etat. Il voudrait que le régime détienne plus de pouvoir exécutif et donne plus d’allocations à divers domaines socio-économiques. Mais la remise en cause du régime politique et l’inefficacité des différents gouvernements face à la crise laisse peu de pouvoir au centre, le peuple cherchant des solutions radicales chez les partis extrémistes.
Le peuple n’à bientôt plus aucune confiance dans le gouvernement : divers hommes politiques sont impliquées dans plusieurs scandales politico-financiers, comme l’affaire Hanau. Cette méfiance populaire s’accentue dés que l’affaire Stavisky voit le jour. Alexandre Stavisky était juif et d’origine ukrainienne. Il est accusé d’escroquerie, tout comme plusieurs autres personnages politiques en 1933. Puis Stavisky est retrouvé mort. La police déduit qu’il s’agit d’un suicide, d’autres esprits y voient plutôt un meurtre. En effet, cet individu était lié à de nombreux politiciens importants et devaient sûrement en savoir trop. Une fois de plus les Français voient leur gouvernement comme corrompu et factice. Et bientôt un courant antiparlementaire prend racine au sein de la population. La seule issue que le peuple entrevoit sont les ligues. Elles sont apparues grâce aux partis extrémistes de droite et de gauche. Celles qui connaissant le plus de succès sont les Croix-de-Feu menés par le colonel de la Rocque ou encore l’Action française ; elles proviennent toutes deux de l’extrême droite. Les ligues dénoncent souvent le gouvernement de Daladier (président du conseil pendant cette période) comme corrompu et manipulateur, des rumeurs d’une dictature commencent à circuler. Ces idées attirent le peuple, qui a les mêmes idéologies. Bientôt les ligues prennent le pouvoir sur les esprits français grâce à la presse. Elles proposent des solutions radicales pour mettre fin à la crise. Certaines disent que les étrangers et les juifs prennent le travail des Français. On entend des slogans comme « la France aux Français » : ces affirmations développent la xénophobie et l’antisémitisme. Certaines ligues alimentent aussi la peur des communistes, contre lesquels il faut lutter en mettant en place un régime fasciste et autoritaire. Beaucoup de ces ligues défilent ou se présentent de façon presque militaire dans les rues, ce qui impressionne une grande majorité des Français. Les ligues semblent représenter l’ordre et la discipline, dans ce chaos politique. A l’inverse, une partie du peuple devient communiste pour empêcher le fascisme de se propager en France comme dans l’Allemagne d’Hitler en 1933. La population française vit dans la peur d’une guerre civile éventuelle, car les Français sont devenus très divisés, politiquement et socialement, ou d’une guerre militaire avec les pays fascistes avoisinants.
La crise crée en France une politique instable et impuissante, avec un peuple mécontent cherchant une issue et des partis extrémistes qui peuvent profiter de la situation. Mais les ligues ne s’arrêtent pas là, l’extrême droite va tout tenter pour prendre le pouvoir et renverser la IIIème République.
Auparavant les ligues d’extrême droite n’étaient ni agressives ni dangereuses. Elles remettaient en question le gouvernement et « demandaient de l’ordre dans le pays ». Leur opposition républicaine s’arrêtait là. Mais L’affaire Stavisky offre à ces dernières une opportunité de changer radicalement les choses, de renverser le gouvernement et installer un état fasciste. De plus Alexandre Stavisky étant juif et ukrainien, l’extrême droite continue de propager un sentiment antisémite et la xénophobie. A partir du 9 janvier 1934, déjà treize manifestations ont lieu à Paris. La dernière étincelle qui provoque les manifestations du 6 février 1934 est la destitution du préfet de police Jean Chiappe. Ce personnage était de droite, et montrait de la tolérance envers les activités du parti d’extrême droite. Son départ est incité par les contestations, sur sa participation à l’affaire Stavisky, par des partisans de gauche. L’extrême droite dénonce un marché entre les accusateurs et les socialistes pour que leurs partis perdent une aide précieuse.
Puis le 6 février 1934 arrive. Les anciens combattants et les opposants au gouvernement poussent les ligues à manifester devant La Chambre des Députés. Mais le cortège se transforme vite en émeute. Le gouvernement ne tente rien jusqu'à ce que les protestataires essayent de prendre d’assaut le Palais-Bourbon. Daladier, qui craint un coup d’état fasciste, donne l’ordre de tirer sur les manifestants. On relève 15 morts et plus de 1500 blessés. La presse désigne immédiatement le gouvernement comme des assassins ne laissant pas le peuple s’exprimer. Le peuple français, lui, est choqué mais surtout en colère contre le procédé utilisé par Daladier. Donc le jour suivant, le 7 février 1934 Daladier est obligé de renoncer à son poste sous la pression populaire.
La république est ébranlée mais ne s’écroule pas. La montée fasciste continue tout de même de plus belle. Léon Blum, Edouard Daladier et Maurice Thorez décident de s’allier contre cette menace croissante.
Les partis de gauche se rassemblent pour lutter contre le fascisme et les effets de la crise économique. En effet les manifestations du 6 février 1934, qui se sont presque transformés en coup d’état, ont fait réagir la gauche. Trois partis s’allient. La SFIO de Léon Blum, les radicaux dirigés par Edouard Daladier et le parti communiste s’associent sous le gouvernement de Maurice Thorez. L’idée de créer un nouveau parti de gauche, capable de résoudre les problèmes de l’époque, se concrétise le 12 février 1934. On le nomme le Front Populaire.
Son slogan « pain, paix et liberté » désigne les objectifs que le Front Populaire s’est fixés et sa détermination de combattre la crise, la guerre et la dictature. Ce groupe devient vite très populaire: dés le 14 juillet 1935, les trois partis défilent suivis de plus de 500 000 Français. Ainsi aux élections législatives de mai 1936 le Front Populaire obtient la majorité absolue et Léon Blum est désigné comme président du conseil. Ce gouvernement est constitué essentiellement de socialistes et de radicaux. Les communistes supportent le gouvernement sans y être impliqués. La mise en place de ce gouvernement déclenche des grèves ouvrières à travers tout le pays. Ces grèves nommé « grèves joyeuses » sont organisées pour pousser le nouveau gouvernement à agir, mais aussi pour obliger les patrons à accepter les nouvelles réformes. Devant ces exigences des travailleurs, le Front Populaire signe les accords de Matignon le 7 juin 1936, ce qui met finalement fin aux grèves. Les salaires augmentent de 7 à 15%, de meilleures conditions de travail sont fixés, la semaine de 40 heures est mise en place et les Français découvrent pour la première fois les vacances grâce aux deux semaines de congés payés accordées aux ouvriers. Ces changements rencontrent un énorme succès populaire. Les ouvriers travaillent mieux, l’économie repart et le pays trouve une certaine stabilité. Léon Blum parle de l’été 1936 comme d’une embellie populaire. Mais surtout le Front Populaire arrive enfin à obtenir la confiance des Français, qui croient de nouveau en la démocratie.
Mais malgré le bonheur qui émane du peuple, les changements faits par rapport à la crise ne suffisent pas. Le taux de chômage est encore très fort et les dettes nationales sont assez importantes. Le gouvernement décide alors de dévaluer le franc de 25 à 30% en septembre 1936, pour relancer l’économie et l’activité industrielle. Cette modification est ordonnée bien trop tard et certaines des réformes mises en place par le Front Populaire se retournent contre lui. Tout d’abord l’inflation supprime l’augmentation du pouvoir d’achat. Les patrons n’aiment pas les nouvelles réformes, surout la semaine de 40 heures, et mettent souvent du temps à les appliquer. Cette lenteur déclenche des grèves ouvrières, et les patrons, inquiets pour leurs entreprises, commencent à investir à l’étranger. La crise continue. Léon Blum veut tout reprendre en mains. En février 1937 il décide de faire une pause dans la politique économique et sociale, pour rassurer le peuple et surout les patrons. Blum devient vite impopulaire. Le patronat n’appréciait pas auparavant les réformes du gouvernement et les ouvriers deviennent mécontents. C’est aussi en 1937 que plusieurs tensions se créent entre les membres du Front Populaire. Les communistes veulent respecter l’accord fait avec l’Espagne en 1935, sur les livraisons d’armes en cas de conflit. L’Espagne est en pleine guerre civile en 1936 mais les radicaux et les socialistes s’opposent formellement à l’aider. Ce pacifisme naît du souvenir de la première guerre mondiale et aussi de l’interdiction d’une intervention en Espagne que l’Angleterre et l’Allemagne imposent à la France. Ce déchirement du Front Populaire sur ce point fait apparaitre une division entre les Français : le camp des antifascistes et celui des pacifistes.
Léon Blum souhaite mettre fin a la crise économique en pensant que tous les autres problèmes sociales et politiques prendront fin. Donc, il demande les pleins pouvoirs économiques en juin 1937. Le sénat les lui refuse. Léon Blum démissionne. Non seulement pour le refus du Sénat a sa requête mais aussi Le Front Populaire est presque détester par les Français. On commence a beaucoup se méfier des juifs en France, par l’influence fascistes. Et justement Blum est juif. La droite en l’extrême droite n’estime plus ce régime et le critique de plus en plus. Bientôt des slogans comme « plutôt Hitler que Blum » apparaissent. De plus la peur du parti communiste s’accroit. La population est persuadée que ce parti est vendu et travail pour l’URSS qui est perçu comme une mauvaise influence. Donc c’est la fin du régime de Blum un an après sa mise en place. Edouard Daladier devient le chef du gouvernement et supprime une grande partie des décisions prises par le Front Populaire. Ces mesures annoncent la fin du Front Populaire en novembre 1938.
Ces quelques années voient se propager en France le fascisme, puis l’apparition du Front Populaire en tant que solution contre la crise et contre les partis trop extrêmes. La France devient heureuse momentanément jusqu'à l’échec une fois encore d’un autre gouvernement, contestée de toute part. Daladier remplace Blum et essaye d’éviter un conflit avec l’Allemagne. Puis commence à se préparer à une guerre qui semble désormais inévitable.
Le péril face aux Allemand semble grandir de jour en jour. Depuis l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933, la France n’a pas intervenu une seule fois contre les actions prises par le dictateur. Il viole tout d’abord le traité de Versailles en mars 1935 en établissant le service militaire obligatoire en Allemagne. Il continue en remilitarisant la Rhénanie en mars 1936 et en 1938 Hitler relie l’Autriche à l’Allemagne. Donc l’Allemagne nazis devient puissante mais La France ne veut pas d’une nouvelle guerre après le traumatisme qui est resté de la première guerre mondiale. Une seule solution semble raisonnable : le pacifisme. Les Français sont déjà très divisés économiquement, socialement et politiquement, mais ils sont aussi d’avis différents sur quoi faire face a l’Allemagne nazis. C’est seulement après que l’Allemagne réclame les Sudètes, contenant une majorité d’allemand, a l’est de
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