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La vie antérieure, Charles Baudelaire, 1857, Les Fleurs du Mal

Publié le 15/09/2006

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baudelaire

Baudelaire est un poète français mais aussi critique d'art du XIXe siècle. Il se situe au carrefour de plusieurs courants et mouvements : il est influencé par le romantisme, le mouvement parnassien et sera même le précurseur du mouvement symboliste. Il incarne à la fois la poésie classique (forme de ce poème=sonnet) surtout dans la forme mais aussi la poésie nouvelle : il se caractérise par son audace en revisitant les thèmes traditionnels de la poésie (thème du coucher de soleil= romantique). Baudelaire représente également le mythe du poète maudit, incompris de ses contemporains. En 1857, Les Fleurs du Mal sont éditées mais l'œuvre de Baudelaire est condamnée pour atteinte aux bonnes mœurs. La vie antérieure est le 12e poème de la première section des Fleurs du Mal : Spleen et idéal. Dans cette section, le poète exprime sa tension entre le sentiment de Spleen (forte mélancolie, ennui, angoisse et désespoir) et l'aspiration vers l'Idéal. Baudelaire en 1841 est envoyé de force par son beau père(Aupick) en direction de Calcutta mais Baudelaire achève son voyage à l'Ile bourbon (Ile de la Réunion). On peut imaginer qu'il s'agit d'un souvenir des paysages paradisiaques de cette ile. Dans ce sonnet, B décrit un paysage marin, exotique, de façon idyllique, élogieuse si bien qu'il nous donne l'impression qu'il s'agit d'un paradis terrestre. En effet, on constate une prolifération de termes mélioratifs : « vastes portiques «, « majestueux «, « riche « et de figures de style d'amplification : hyperbole vers 2 « mille feux «, pléonasme vers 9 « voluptés calmes «. On retrouve toutes les « splendeurs « du paysage paradisiaque et marin : « soleils marins «, « houles «, grottes «, « azur «. La nature est personnifiée vers 5-6. L'utilisation des pluriels ajoute de l'ampleur à cette description : « les tout-puissants accords « vers 8. Tout est amplifié. Correspondances verticales vers 1 « vastes portiques « et horizontales vers 5 « houles « et vers 8 «couchant «. Tous les sens du poète sont en éveil : vue avec « teignaient de mille feux « vers 2, ouïe vers 7 « musique «, odorat « odeurs « vers 11, toucher avec vers 11 « rafraichissaient le front «. Le poète semble être en communion avec la nature, il se fond dans le paysage. La musicalité du poème donne une sensation d'envoutement : le temps semble s'être figé, le paysage immortalisé. Le poète s'exprime à travers le « je « : le calme, la tranquillité extrême ( B a déménagé 44 fois pour fuir l'agitation et le bruit de la ville parisienne). Le poète est passif, il se laisse bercer par la beauté du paysage. Le passé composé est ici utilisé. Il exprime l'antériorité. En effet, ce paysage exotique semble très lointain, voire irréel, inaccessible. Cela révèle un aspect particulier de Baudelaire : la métempsychose. L'âme, transmigrant dans des corps successivement, aurait vécu plusieurs vies. C'est ce que suggère le titre du poème : La vie antérieure. Ce souvenir de B semble très lointain : « C'est là que j'ai vécu « vers 9. Ce paysage semble si paradisiaque et irréel qu'il nous fait penser au jardin d'Eden. B veut retourner vers cet état d'innocence, avant le péché, la faute, avec la nudité des esclaves : « nus « vers 11. B veut retourner à Adam et Eve. Tout cela est caractéristique de l'élan vers l'Idéal que B ressent. Cependant, l'Idéal est éphémère et B est rattrapé par le sentiment de Spleen qui est ici présent à travers une forte nostalgie de ce paysage, de ce souvenir. Cette nostalgie se traduit notamment dans l'utilisation du passé composé. Les 2 premiers quatrains sont caractérisés par le rêve, l'idéal puis le poète est brusquement ramené à la réalité dans les 2 tercets. Le temps d'Adam et Eve est révolu : « C'est là que j'ai vécu « vers 9. A présent, le poète redescend sur terre et est rattrapé par le sentiment de Spleen qui le ronge de l'intérieur. Le poète se retrouve seul, angoissé : « douloureux «, « languir « vers 14. On relève l'utilisation du pléonasme vers 14 : « secret douloureux « qui met en exergue l'état de Spleen qui l'envahit, la frustration du poète qui aimerait revivre ces instants uniques. Ouverture avec Supplément au Voyage de Bougainville de Diderot dans lequel l'auteur fait l'éloge de la simplicité et de la nature. Plan possible I / Un paysage idéal A/Description paradisiaque B/ L'exaltation du poète II/ La tension entre Spleen et Idéal A/l'élévation vers l'Idéal B/ Le Spleen Ou I/Idéal et II/ Spleen

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