La vérité sur Racine
Publié le 06/02/2011
Extrait du document

I)
A)
à Titus est mis en valeur par de nombreuses hyperboles, montrant l'amour de Bérénice. La "splendeur" de la nuit comme l'indique la rime des vers 301 et 302 n'est due qu'à "sa grandeur". De même sa puissance est mise en relief par la rime entre "gloire" et "victoire" aux vers 307 et 308.
àTitus au centre de la tirade
àBérénice fière de son amant : « le peuple de fleurs couronner ses images «v300, «
B)
àBérénice envoutée par la grandeur, la beauté, la puissance de l’empire Romain : « De cette nuit, Phénice, as-tu vu la splendeur ? «v301
à Ce tableau rappelle ce qui constitue la grandeur romaine : les emblèmes, les « aigles «, « faisceaux « (vers 304), sa domination sur les colonies romaines (vers 305), ces fastes « pourpre « « or «, ces deux couleurs symbole du pouvoir impériale.
C)
à La puissance de Titus est suggérée par de nombreux symboles: les "faisceaux" représentent la puissance publique, la "pourpre" désigne la couleur impériale, les "lauriers" symbolisent la victoire, et les "aigles" rappellent la puissance de l'empire. Et dès le début, Bérénice lui prête l'omnipotence divine : "il peut tout ".
àChamp lexical de la lumière : « or «, « flambeaux «v303, « bûcher «v303, « enflammée «v303 (on a d’ailleurs une antithèse : opposition entre « nuit « et « enflammée «), « faisceaux «v304, « éclat «v306.
àA travers cette tirade descriptive, le lecteur est transporté à cette cérémonie et imagine sa grandeur : hypotypose, les choses sont peintes d’une telle manière que la scène devient vivante.
II)
A)
àL’avertissement de Phénice ne la touche pas.
àIronie tragique car le spectateur connaît la destinée de Bérénice, alors que celle-ci ignore sa propre position.
àBérénice s’imagine déjà impératrice : discours utopique
Malgré
B)
à Bérénice, heureuse, ne se doute de rien.
à Elle tente de contrer ses craintes ; elle pense que Titus, maître incontesté et adoré peut outrepasser la loi, alors qu’au contraire il doit la respecter.
àElle tente de s’auto-persuader, et de persuader Phénice « Tes yeux ne sont-ils pas tout pleins de sa grandeur ? «v301,
àElle tente aussi de lui faire évaporer ses doutes quant à leur future union : on a quelques autres interrogations rhétoriques destinées à Phénice : « Mais, Phénice, où m’emporte un souvenir charmant ? «, qui confirment la crainte de Bérénice.

«
• Été ouvre poème avec « Midi chauffe...
» deux notions de chaleur dans ce membre de phrase réduit à sujet +verbe = deux mots.
• Soleil au zénith, puisque « presque pas d'ombre ».
• Les sifflantes ff de « chauffe » impliquent aussi violence d'un brasier et entraînent image du feu, véritable «fournaise ».
• Même si poète parle de « lumière douce », n'est-ce pas brume de chaleur? Trouble-t-elle vue de l'observateur quine distingue que « des groupes vagues »?
• Chaleur étouffante qui s'infiltre en tout et dérègle les sens : la vision est trouble et le paysage « poudroie ».
• Responsable : « Le soleil » (place de choix en tête de vers) présenté comme un dieu qui règne en maître sur lanature.
• L'adjectif « éblouis » prend sans doute un double sens : physique certes, mais peut-être aussi dérivé :éblouissement éprouvé devant face divine.
Sentiment païen.
• Nature pleine de respect pour ce dieu pourtant tyrannique puisqu'il P« accable » (force du rejet obtenu parl'inversion du complément « dans toute sa joie »).• Noter cependant la truculence de ce Dieu, déjà plus proche de Bacchus (dieu du Vin) que d'Apollon (Dieu duSoleil).
Cependant mythologie grecque et ses symboles ne sont pas loin.
• Car sa tyrannie est involontaire, ce sont les grandes forces naturelles.
Notons cependant que la « joie » des Dieuxaussi bien que leur colère est souvent dangereuse pour les humains.
• Force plus puissante que la nature même.
Sans doute raison du présent et du sujet qui est élément naturel « L'airbrûlant fait »...
La chaleur est vivante et agit sur les éléments; ainsi, elle fait « luire...
la braise ».
• Ceci entraîne l'image d'un soufflet qui attise le brasier dont la couleur avivée est le rouge-orange des coquelicots.
• Ainsi immense brasier symbolique, puisqu'il n'y a pas en réalité un vrai feu.
• Mais ses deux éléments constitutifs habituels sont eux, bien présents, la lumière, évoquée par la « braise », lachaleur contenue dans la « fournaise ».
• Image développée auditivement; ces « haleines
Sans murmures et sans échos », dont le rythme est soutenu par le travail métrique (enjambement), la répétitionparallèle de sans, le choix même de termes - images sonores, n'est-ce pas l'évocation exacte du souffle dessoufflets?, mais ici soufflets naturels qui attisent un feu naturel.
• Force mystérieuse.
Alors qu'un feu pétille, est élément saisissable visuellement, les « haleines » dignes de cellesdes forges de Vulcain ou des Cyclopes prennent une allure surnaturelle.
• Est-ce panthéisme? (assez courant chez V.
Hugo) tout semble divinisé.
« Le jour splendide », son « flamboiement» : adjectif et substantif brillent éclatants comme s'ils échappaient aux normes humaines.• Éclair et symbole de Jupiter-Zeus, le dieu des dieux? La longueur du mot situé de plus enfin de vers, ajoute à lamajesté de son sens.
• Bref chaleur distante, inabordable.
• Le poète indique alors son action sur plantes, animaux et hommes.
• C'est « la mousse » que Midi a « semé », ou les « champs » qui sont « éblouis ».
• Mais pour l'homme aussi cette notion est importante.
L'éblouissement qui trouble la vue fait disparaître les clôtureset apporte une vision plus large : d'un point fixe et précis au 1er vers (« la mousse »), la chaleur et ses effets sesont étendus à tout l'horizon.
• Ce sont les « cigales » qui « chantent »...
• Ce sont aussi les « brebis » qui « paissent », au rythme alangui du vers dont les sonorités sont lentes et calmescomme les mouvements de l'animal - fatigué sans doute par la chaleur?
• Ainsi obtient-on une alliance de termes à lre vue contradictoire : « splendide et dormant » - Paradoxe qui apporteau « jour » une atmosphère étrange, presque irréelle : marque des chaudes journées d'été inondées de luminositémais incitant les corps au repos..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- « Le classicisme est une victoire sur le romantisme intérieur », a dit un critique contemporain. En prenant vos exemples dans le théâtre de Racine, montrez : 1° Comment sa tragédie peint fortement les passions et reste cependant « raisonnable », c'est-à-dire respecte la vérité psychologique et la vérité morale ; 2° Comment, dans le style, le sens de la mesure s'unit à l'énergie et à la splendeur de l'expression.
- Raymond Picard : Racine et la vérité
- Vous commenterez ce jugement d'un critique contemporain : « Le théâtre de Racine est le diamant de notre littérature. Car il n'est pas de théâtre, je pense, qui contienne à la fois plus d'ordre et de mouvement intérieur, plus de vérité psychologique et plus de poésie. »
- « Vous montrerez qu'Athalie est, parmi les tragédies de Racine, la plus haute, la plus complète, unissant le lyrisme au drame, la mise en scène à la vérité psychologique, le merveilleux au naturel. »
- Après l'immense succès d'Andromaque, les ennemis de Racine avaient dit qu'à la vérité Racine savait peindre l'amour mais qu'il ne peindrait jamais autre chose. Ce reproche est-il fondé ?