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La role des femmes dans la societe apres la deuxieme guerre mondiale

Publié le 08/01/2013

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Kuzel Radim 1re S La role des femmes dans la societe apres la deuxieme guerre mondiale La rôle des femmes était; jusqu'a la 2eme guerre mondiale fondée sur les valeurs traditionnelles « Travail, Famille, Patrie «. Les femmes travaillaient au foyer, elles educaient les enfants. La femme était prise comme la mere et l'épousse. Pendant la 2eme guerre mondiale la role des femmes était trés importante. Elles s'occupent de l'alimentation, des fournitures, du secrétariat, des journaux clandestins. Elles ont gagné une place importante dans la société, de nouvelles libertés vont etre accordées.    Le débat à propos de l'égalité politique qui se tient en mars 1944 à l'Assemblée consultative d'Alger, aboutit à l'ordonnance du 21 avril 1944 qui donne le droit de vote aux femmes. Pour tous il s'agit alors davantage d'une récompense octroyée aux femmes pour le rôle qu'elles ont joué pendant la guerre que d'une conquête des féministes. Le 21 avril 1945 les femmes se rendent aux urnes pour la première fois à l'occasion des élections municipales. Ces droits politiques nouveaux ne s'accompagnent pas de droits civiques qui auraient permis de construire la femme responsable et indépendante dont l'image apparaît lors de la Résistance.    Pourtant le principe d'égalité progresse dans la sphère publique par l'obtention de plusieurs victoires en 1945-1946 : l'accès des femmes à la magistrature, l'abrogation de l'inégalité des salaires, et surtout l'inscription de l'égalité dans la constitution de 1946.  La présence féminine à l'Assemblée constituante ne suffira pas à assurer une plus grande émancipation des femmes, d'autant plus que les élues et l'Etat tiennent à ce que les femmes ne dérogent pas à leur rôle de mère de famille.    Le statut des femmes demeure donc ambigu : il repose sur l'ambivalence entre l'instauration légale de l'égalité et la protection des mères. L'arrivée presque en catimini des françaises devant les urnes parallèlement aux turbulences de l'après-guerre n'a suscité ni ferveur ni passion, au point que l'on évoque le terme de « non-événement «. La législation d'après-guerre se focalise plutôt sur la politique nataliste par le biais notamment du quotient familial pour l'attribution des allocations, par les allocations de maternité et de pré-natalité.    Après la peur, les séparations, les privations imposées par la guerre, la société française rêve de romance et de consommation dans l'exaltation du foyer. Le modèle américain gagne la France dans le contexte des Trente glorieuses, les médias proposent aux françaises un univers doré dans lequel le progrès technique est valorisé pour sa capacité à alléger les tâches ménagères et la gestion domestique semble devenir possible pour toutes. C'est le début de Christian Dior qui révolutionne la mode par son « new look «, des magazines féminins (ELLE crée en 1945) qui mettent en avant le modèle de la femme parfaite. Petit à petit la femme qui était le sujet de la consommation en devient aussi l'objet. Elle doit être belle pour séduire son époux et devenir un produit répondant à l'appétit sexuel masculin dont la satisfaction devient un facteur d'équilibre des familles clairement revendiqué. La femme est double : à la fois objet sexuel et sujet sexué. Ces deux rôles contradictoires sont incarnés par les femmes de la nouvelle vague : femme-objet dont le corps symbolise l'aliénation de la société de consommation et femme mystérieuse à la recherche de son propre sens.    En 1949 Simone de Beauvoir publie Le Deuxième Sexe, livre qui démontre qu' « on ne naît pas femme : on le devient «, autrement dit qu'il n'existe pas une nature innée des femmes mais que la féminité et son poids restent un produit social, la femme étant aliénée par l'homme ainsi que par elle-même, sous la pression des mères envers leurs filles. En témoignant ouvertement en faveur de l'égalité Simone de Beauvoir a fait figure de détonateur des changements sociaux considérables qui apparaissent à partir des années 1960.    Les années 60 constituent une véritable rupture pour la condition féminine en ouvrant une période qui met progressivement fin à la contradiction entre l'affirmation de l'égalité entre les sexes et une situation inégalitaire.    Au delà du combat intellectuel, les femmes prennent une nouvelle place dans la société qui évolue elle aussi au gré de l'avènement de la consommation de masse. La France compte 6,5 millions de femmes actives dont leur place reste fragilisée par les périodes de crises et de chômage. Accèdant encore difficilement aux diplômes supérieurs, les françaises se contentent d'emplois tertiaires subalternes (secrétariat, vente...). C'est seulement en 1965 que les femmes mariées peuvent exercer une profession, ouvrir un compte en banque et jouir de leurs biens acquis sans l'autorisation signée de leur mari. Le développement économique des Trente glorieuses se nourrit en bonne partie de leur travail dans les industries d'équipement et les services publics dans lesquels l'emploi féminin devient indispensable. La force physique désormais moins nécessaire, et les capacités relationnelles plus importantes, la demande de personnel féminin s'accroît, comme en témoigne la nette progression du taux d'activité des femmes qui passe de 40% en 1962 à 66% en 1985. Une demande inavouée comme telle afin de laisser l'impression que ce sont les femmes qui veulent un emploi et qu'elles acceptent donc en contre-partie d'être moins bien payées. L'écart moyen entre les salaires masculins et féminins s'élève à 36% en 1950.    Malgré le mauvais accueil politique et médiatique du Deuxième sexe, le mouvement en faveur d'une libération individuelle semble irréversible. Aux yeux des lectrices, attentives au décalage entre le droit et le fait, ce qui jusqu'alors, n'était pas consciemment perçu, apparaît comme une évidence : la démocratie abstraite ne les comprend pas. De fait, l'égalité des droits n'est plus qu'une utopie au regard d'une société profondément inégale. De nouveaux regroupements féministes se multiplient, tente de repenser les rapports hommes/femmes et axent de plus en plus leurs revendications sur le droit à la contraception et à l'avortement. La devise « un enfant quand je veux, si je veux « devient le mot d'ordre. En 1967 la loi Neuwirth autorise la contraception et la fabrication de contraceptifs. Toutefois les conditions la rendent difficilement applicable car la contraception n'est autorisée que sous strict contrôle médical, avec accord parental obligatoire et elle n'est pas remboursable. Il faudra attendre 1974 pour que Simone Veil, ministre de la Santé fasse lever l'autorisation parentale et rembourser les contraceptifs par la sécurité sociale. La contraception est de plus en plus plébiscitée par ces femmes, mariées ou non, qui ont un travail salarié et veulent maîtriser leur vie. Les filles du « Baby-Boom «, plus éduquées et intolérantes à la « discrimination sexuelle «, participent massivement aux grands mouvements sociaux en France, comme dans tout l'occident à la fin des années 1960.    Les mouvements de libération naissent de la conjonction de deux courants : un féminisme politique, déjà organisé qui veut peser dans les institutions, et un féminisme nouveau, radical, issu de la participation des jeunes filles aux grandes mobilisations étudiantes de 1968. Le changement des mentalités est préparé par le retentissement médiatique du « mouvement pour le Planning Familial « ainsi que l'apparition de la « Nouvelle gauche « et de l'extrême gauche dont le Mouvement démocratique féminin (MDF) fait partie. Le MDF est la seule présence féministe spécifique dans les événements de mai 68. Parallèlement, des groupes se multiplient, et malgré leur hétérogénéité, ils revendiquent tous la libération des femmes. Le Mouvement de libération des femmes (MLF) est en train de naître dans la diversité.    En août 1970 un petit groupe en solidarité avec une manifestation new-yorkaise de grève des femmes contre le devoir conjugal, dépose une gerbe l'arc de triomphe en hommage symbolique à la « femme du soldat inconnu « car « un homme sur deux est une femme « clame le MLF.  Le geste est spectaculaire et les médias s'en emparent, l'acte officiel de naissance est né en 1970. La revue Partisans publie un article intitulé « libération des femmes : année zéro «, traduisant la volonté de faire table rase du passé pour « reconstruire le moi féminin «. En affirmant que « le personnel est politique «, les mouvements de Libération des femmes signifient que l'oppression quotidienne des femmes dépend des lois et des mentalités. Jusqu'alors les femmes cherchant à dépasser l'assujettissement procédaient par analogie en référence aux théories déjà existantes. Désormais les « dogmes libérateurs « font émerger des théories féministes autonomes. Mais ce qui va véritablement donner une dimension de masse au MLF est le combat pour l'avortement.      Plus encore que la contraception, l'avortement symbolise la libération première pour les femmes, celle de disposer librement de leur corps. Les manifestations pour l'avortement diffusent l'idée fondamentale du droit à l'autonomie absolue, sans pour autant que l'avortement ne soit considéré comme un acte anodin. Le 5 avril 1971 le Nouvel observateur publie un texte signé par 343 femmes qui  déclarent avoir déjà recouru à l'avortement et réclament « l'avortement libre et gratuit «. En affirmant haut et fort avoir enfreint la loi de 1920, elles créent un immense scandale. Charlie Hebdo emploiera ironiquement le terme de « salopes « pour saluer leur geste. La voie de la législation commence à s'ouvrir. En 1974 Françoise Giroud inaugure le Secrétariat d'Etat à la condition féminine. Simone Veil devenue ministre de la Santé en 1974, fait voter par l'Assemblée nationale en janvier 1975 dans une atmosphère houleuse et hostile, grâce au soutient de VGE et de la gauche, une loi autorisant de manière limitée et payante, l'interruption volontaire de grossesse. La bataille est rude et le triomphe bien réel.    Ces années 1974-1975 sont décisives pour l'amélioration de la place des femmes. L'entrée des femmes dans des professions de plus en plus diversifiées, la déculpabilisation des mères en activité sont autant de signes symboliques qui marquent l'évolution des mentalités. Les décrets en faveur de l'égalité s'accélèrent : pour la mixité de tous les concours de la fonction publique en 1974, contre la « discrimination sexiste « et pour le divorce par consentement mutuel en 1975. Ces lois accompagnent la lente reconnaissance des femmes salariées. Incontestablement le féminisme a pénétré l'entreprise. Mais les inégalités persistent, non seulement dans le monde du travail, mais aussi dans la vie politique et familiale malgré les nombreuses conquêtes sociales et les progrès du droit au cours de ces deux dernières décennies.    Le modèle traditionnel patriarcal est en crise : les couples mariés et de longue durée, aidant leurs enfants à s'installer, se font plus rares, tandis que d'autres types de vie en commun, plus souples et instables apparaissent. Entre 1964 et 1985, la fécondité passe de 2,9 à 1,79 enfants/femmes, le taux de nuptialité diminue de 35% et le taux de divorce passe de 10% à 32%. Le mariage, plus tardif en raison de l'allongement des études, n'est plus la condition nécessaire pour avoir des enfants. Sa fragilisation et la désinstitutionalisation de la famille est marquée par l'apparition des familles monoparentales dans lesquelles les femmes ont les enfants à charge dans 85% des cas. Ces dernières constituent le moteur de la métamorphose familiale car si elles ont été les premières à secouer la famille patriarcale en la refusant dès qu'elle devenait un carcan trop pesant, elles ont aussi contribué à libéraliser l'institution familiale pour obtenir l'égalité avec leur conjoint et l'autorité parentale, néanmoins le partage des tâches domestiques reste difficile à opérer.    En 1981 la victoire de la gauche et la présidence de François Mitterrand élargissent les capacités d'interventions des féministes. Un ministère des droits des femmes est mis en place, des réseaux scientifiques et féministes se constituent, le féminisme entre dans les institutions de recherche comme au CNRS qui met en place un « programme de recherche sur les femmes et de recherches féministes «. L'historienne Michelle Perrot publie en cinq volumes « L'histoire des femmes « avec un succès immédiat. L'ampleur internationale du mouvement des femmes sensibilise les grandes instances internationales. L'ONU déclare ainsi l'année 1975 « année de la Femme «. Le MLF porte au  grand jour un thème jusque-là privé et caché : celui du viol et de toutes les violences exercées sur les femmes. En 1980 la loi qui pénalise la violence sexuelle permet aux associations de se porter partie civile. En 1983 la loi Roudy interdit toute discrimination sexiste au travail. La Secrétaire d'Etat aux droits de la Femme, Véronique Neiertz, fait modifier le code pénal pour punir le harcèlement et permettre un recours aux prud'hommes en cas de licenciement en 1992.    Les femmes cherchent à faire reconnaître leur poids déterminant dans la production de la richesse et leur droit à gagner leur vie, condition sine qua non de leur autonomie. Pourtant les acquis sont toujours remis en question et l'égalité n'est toujours pas au rendez-vous, notamment dans la famille. Les hommes conservent le pouvoir décisionnel, les femmes continuent de servir de médiatrice. Ce déséquilibre sur le marché du travail s'explique par le choix des filières littéraires et juridiques moins porteuses d'emplois. A diplôme égal les possibilités de carrière sont inégales, entravées par les maternités et la gestion du foyer. Selon le Service des droits de la femme, «à compétence, formation et expériences égales, une femme sera toujours sous-employée«. Si la discrimination persiste c'est que la plus grande volatilité de l'emploi féminin convient parfaitement au marché mondial caractérisé par l'essor des emplois atypiques.    En revanche, les progrès du mouvement paritaire sont spectaculaires en politique. Le premier sommet européen « Femmes et pouvoir « adopte une charte signée par le France selon laquelle « la parité doit être le principe de l'administration et de la gestion politique des nations «. La loi qui « favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives « est adoptée par l'Assemblée en 2000. Pour la première fois, en 2007, une femme, Ségolène Royal est présente au second tour des élections présidentielles. Bien que des pas décisifs aient donc été franchis, le système représentatif reste fondé sur l'exclusion des femmes de la sphère politique. Elles n'accèdent en effet au statut de représentantes qu'au terme d'un alinéa spécifique à la Constitution nécessaire malgré le principe d'égalité des sexes de la Constitution de 1946.    Ainsi se trouvent maintenues en politique comme au travail et à la famille, malgré les progrès absolus, la hiérarchie entre les sexes et les représentations traditionnelles qui prétendent définir leurs vocations respectives.    Le rêve des féministes du siècle précédent s'est enfin réalisé : l'égalité des droits entre les sexes est inscrite dans les lois, à défaut d'être réellement conquise dans les faits. Malgré les obstacles qui paraissent infranchissables, une irrésistible volonté d'émancipation des femmes née de la consciente croissante de l'importance déterminante de leur rôle social s'est fait jour et continue de faire son chemin dans le droit et le discours public.

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