La rêverie dans «Les Rêveries du Promeneur Solitaire»: synthèse
Publié le 19/09/2015
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La rêverie dans «Les Rêveries du Promeneur Solitaire»: synthèse
Nous allons dans un premier temps nous intéresser aux caractéristiques des rêveries. Plusieurs conditions sont nécessaires à Rousseau pour permettre l'état de rêverie. L'environnement devait être naturel, calme, paisible, solitaire, comme sur l'île Saint-Pierre.
Ainsi, quand Rousseau décrit ses rêveries, il mentionne le lac, la forêt, les champs (p.128).
L'état dans lequel la rêverie plonge Rousseau est un état de bonheur, de liberté, de passivité, de plénitude. Rousseau est honnête avec lui-même lors dans ces moments (p.55). Les rêveries sont rémanentes : lorsque Rousseau tente de s'en souvenir (pour les écrire notamment), il revit celles-ci (p.57). Rousseau ajoute une part d'imagination à ses rêveries, il rend ainsi ces dernières plus agréables (p.133). La rêverie permet aussi à Rousseau de fuir son quotidien, dans lequel il se sent persécuté, détesté, incompris par tous les hommes. (p.51) Permet aussi à Rousseau de s'oublier lui-même. (p.156)
Nous nous intéresserons maintenant à l'évolution de l'état de rêverie chez l'écrivain. Le but de Rousseau, tel qu'il nous l'explique clairement (p.51), est de mettre par écrit toutes ses rêveries. En effet, il considère se trouver dans une position «singulière», n'ayant jamais été vécue auparavant et veut donc en laisser une trace. Peu à peu, on constate un changement dans l'approche de Rousseau aux rêveries. Dans un premier temps, il affirme que «le recueil de [ses] longues rêveries est à peine commencé et déjà je sens qu'il touche à sa fin. Un autre amusement lui succède, m'absorbe, et m'ôte même le temps de rêver. » (p.150). On voit donc qu'auparavant, Rousseau qui n'accordait aucune importance au temps que lui prenaient ses rêveries, doit maintenant le prendre en compte. Ainsi, les rêveries qui étaient avant pour Rousseau une source d'extase, commencent à le lasser, au profit d'autres occupations. Il peine à retrouver cet état : « je sentis en même temps languir et s'attiédir mes douces rêveries, et bientôt forcé de m'occuper malgré moi de ma triste situation, je ne pus plus retrouver que bien rarement ces chères extases qui durant cinquante ans m'avaient tenu lieu de fortune et de gloire, et sans autre dépense que celle du temps, m'avaient rendu dans l'oisiveté le plus heureux des mortels.» (p.153). La rupture entre l'époque décrite dans son livre et celle à laquelle il écrit est due à plusieurs raisons. Dans un premier temps, Rousseau évoque le passage du temps : « J'ai bientôt senti que j'avais trop tardé d'exécuter ce projet. Mon imagination déjà moins vive … »(p.55). Il sent le poids de la vieillesse qui l'empêche de retrouver cet état comme auparavant. Il évoque aussi d'autres raisons : « la fatigue du travail d’esprit », qui fait référence à son métier d'écrivain qui lui impose la réflexion, ainsi que « l'importunité d'une célébrité malheureuse ». Cette dernière raison marque réellement un tournant : Rousseau s'était plongé dans les rêveries pour justement échapper à la persécution des hommes, hors désormais, ces persécutions prennent le dessus, l'empêchant même d'accéder à la rêverie
En conclusion, la rêverie est un concept très particulier, propre à Rousseau, qui bien que très souvent lié au bonheur a plusieurs caractéristiques qui différencient certains types de rêverie.
On peut aussi voir une réelle évolution dans le temps. Avec l'âge, les rêveries sont de moins en moins une source de bonheur pour Rousseau, il ne parvient plus à les atteindre aussi facilement, notamment car son état mental a évolué : son esprit est usé par la réflexion et corrompu par la paranoïa.
Rêverie, définition du dictionnaire (Larousse) :
Activité mentale dirigée vers des pensées vagues, sans but précis.
Rêverie, définition d'après Rousseau et son livre «Les rêveries du promeneur solitaire» :
Rousseau a son propre concept des rêveries, qui n'est pas toujours très clair et auquel on ne peut pas réellement rattacher une définition précise. Rousseau parle de rêveries en employant très souvent un champ lexical du bonheur, qui lui permet de décrire l'état d'extase dans lequel il se trouve. Lors des rêveries, il se remémore des souvenirs du passé, il les revit même parfois. Elles peuvent lui servir dans certaines promenades (comme la 5ème) à revivre ses souvenirs joyeux et donc à éprouver du bonheur. Dans d'autres passages comme dans la 4ème promenade, Rousseau discute du mensonge et nous fait part de certains de ses souvenirs. Ce type de rêverie lui sert à apprendre de ses erreurs et à nous faire part de ses sentiments.
La réflexion :
Elle est selon lui opposée à la rêverie, c'est l'acte de suivre une réflexion, elle implique l'action, l'effort mental.
La méditation :
A ne pas confondre avec «rêverie». L'usage que Rousseau en fait est contradictoire. D'un côté, il distingue rêverie et méditation, mais il lui arrive aussi des les assimiler, allant dans ce cas à l'encontre de la définition même de «méditation», qui est : «l'action de réfléchir, de penser profondément à un sujet, à la réalisation de quelque chose» (Larousse).
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