La religion est-elle une fuite hors de la réalité ?
Publié le 26/06/2009
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Le sentiment religieux repose sur la distinction entre deux mondes : le monde du sacré et le monde profane. Profane vient de pro-fanum, qui signifie ce qui est extérieur au temple. Le domaine du sacré définit un monde séparé, coupé, qui relève d'un ordre supérieur et transcendant, et qui peut paraître redoutable par ses forces surnaturelles qui échappent à tout contrôle humain. La religion marque à la fois le lien et la distinction entre l'homme et ce qui le transcende. Elle comporte un culte, mais également une philosophie explicative de l'origine de l'univers et de l'homme, ainsi qu'un code moral. Elle joue un rôle important de ciment social en assurant la cohésion du groupe par-delà les générations. Elle a fait en ce sens l'objet d'une critique de la part des matérialistes qui y ont vu l'origine d'une aliénation individuelle et collective : l'homme religieux place dans l'au-delà un idéal de perfection qu'il ne peut atteindre ici-bas, et ce faisant, se dépossède de sa propre essence. La religion, "opium du peuple" serait une fuite hors de la réalité dans le domaine de l'imaginaire, piètre consolation aux misères quotidiennes. La religion serait critiquable pour son irrationalité : elle concentre en elle tout ce qui échappe à la raison humaine, elle ne donne pas de l'homme une simple explication mécaniste, mais exprime la soif d'une transcendance ou d'un absolu qui, nous dépassant infiniment, peut être la condition d'un ressourcement vital et d'une régénération spirituelle.
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