La reconstruction économique et financière de l'Europe dans les années 1920 (économie)

Situation financière très délicate début années 20 héritée de la PGM, voire catastrophique pour des pays comme l'Allemagne et l'Autriche. Des solutions inédites ont été forgées pour rétablir la santé financière de l'Europe: grande réussite de la SDN. I- Les origines des problèmes financiers: l'inflation A- Aux origines de l'inflation, la guerre phénomène nouveau du début des années 20, apparu avec la guerre et qui prend sa pleine mesure dans les années qui suivent. On va se focaliser sur le cas de l'Allemagne car c'est le cas le plus extrême, sans parler de l'occupation de la Ruhr. Un mark de 1914 vaut 1000 millions de marks de décembre 23. seul un autre cas peut rivaliser, en Chine en 47-48 au moment où les communistes essayent d'abolir la monnaie. Jusqu'en 14, le système monétaire internationale est très simple, le gold standard ou étalon or. Toutes les monnaies ont leur taux de convertibilité en or, on peut échanger la monnaie contre de l'or, les banques centrales ont des réserves en or, l'encaisse métallique qui représentent entre 30 et 90 % de la masse monétaire en circulation, ce qui s'appelle le taux de couverture. Dans les pays les plus solides, la banque centrale l'encaisse est de 90%. (90% de la monnaie peut être échangés en or). Lorsque l'on parle d'une monnaie-or, ça correspond à sa valeur de 14. En 14, on suspend la convertibilité: on stocke l'or pour l'utiliser. Crainte que tout le monde ne vienne retirer de l'or, interdiction d'en retirer et on a besoin de cet or pour acheter du matériel de guerre, il faut financer la guerre, les gouvernements émettent des billets au dessus du taux légal de couverture. Situation de baisse du taux de couverture: deux exemples: France en 14 a un taux de couverture de 70%, pendant la guerre le gouvernement multiplie la masse monétaire par 5 et vente de l'or par la banque centrale donc en 1918, le taux de couverture français est de 20%. Et en Allemagne, 14: taux de couverture de 90%, pendant, la guerre, la masse monétaire est multipliée par 10 et donc en 18 le taux de couverture est de 10% En 18, il est impossible de revenir à la parité or: les états ont de nouvelles dépenses en 18: pensions (blessés, invalides, veuves, orphelins), dettes de guerre, indemnités chômage aux démobilisés, et en Allemagne particulièrement les réparations de guerre et penser au cas particulier du gouvernement allemand: sociale démocratie allemande qui fait des dépenses civiles en matière d'éducation, transport que l'état allemand ne connaissait pas avant la Grande Guerre. Allemagne, déficits budgétaire qui persiste. Origine donc de l'inflation. B- les conséquences de l'inflation en Allemagne La première conséquence, il y a la désorganisation de l'économie et de la société puisqu'on a vu ici que l'inflation ruine les titulaires de revenus fixes: obligations, détenteurs de livrets de caisse d'épargne, rente. L'inflation touche de plein fouet les classes moyennes, les petits épargnants y compris la ruine rapide de ceux qui avait placé leur épargne patriotiquement dans les bons de guerre et d'armement. Traumatisme moral pour une partie de la population qui voit s'effondrer son prestige social et convictions morales. Bonne clientèle pour le nationalisme qui rend la France responsable de la situation à double titre: réparations et occupation de la Ruhr. Décalage entre salaires qui ne bougent pas et prix qui flambent autour de 23. entreprises touchées, qui ne peuvent plus faire face à leurs achats incompressibles: achats de fournitures à l'étranger, qui font faillite et engendre du chômage. Signe de misère: durant été 23, recrudescence de la tuberculose due à la grande misère. Été 23, césure. Désorganisation sociale et économique, danger de l'anarchie monétaire, n'importe qui imprime ses monnaies, apparition des monnaies locales, les NOTGELD. Danger financier: n'importe qui peut fabriquer de la vraie monnaie mais aussi de la fausse monnaie. Derrière ce danger financier, il y a le danger politique: la Rhénanie, la France essaye d'y introduire une monnaie locale pour initier une autonomie politique. Conséquences positives de l'inflation: aspect presque passé sous silence. Il existe des profiteurs de l'inflation. Si l'inflation ruine les détenteurs de revenus fixes et les épargnants, elle favorise ceux qui se sont endettés: certains ont acheté des actifs réels (immobilier, stock de marchandise, terres, usines), ceux qui ont vécu à crédit pour acheter des biens qui ne se déprécient pas, ils ne remboursent presque plus rien. Exemple de Hugo Stinnes, l'inflation a fait sa fortune, endetté en 19 pour racheter quantité d'entreprises en faillite en crise de reconversion dans la Ruhr: sidérurgie, transports et s'associe avec Siemens. Il aura une grande influence dans la politique des années 20, il sera élu député. Stabilisation quand même: crise monétaire 23 précipite la réforme monétaire menée par Franz Luther, ministre des finances, à partir d'octobre 23. Plan sévère d'économie budgétaire. On baisse les dépenses: on baisse le nombre de fonctionnaires, augmentation des impôts, création d'une monnaie de transition, le Rentenmark. L'Allemagne n'a plus d'or, il est donc gagé sur ce que possède l'Allemagne, charbon, industrie, agriculture, ressources minières. Redonne confiance, les devises reviennent: cercle vertueux. Enfin, la nouvelle monnaie est créée en aout 24: le Reichsmark que l'on peut convertir. Effort considérable réalisé par l'Allemagne grace à la confiance de la population allemande et également avec l'aide de la livre britannique et du dollar américain. Épisode qui a beaucoup marqué l'Allemagne. Épisode de renversement des valeurs morales, on s'est beaucoup indigné que les épargnants se sont ruinés et que les endettés se soient enrichis. Culture gouvernementale allemande: à partir de 24, obsession de stabilité monétaire se retrouve chez tous les dirigeants allemands quelle que soit leur tendance. II- La solution par l'action solidaire internationale: la SDN et le sauvetage financier de l'Autriche. A- La menace d'une crise majeure en Autriche fondée avec traité de Versailles. La SDN traine une très lourde réputation d'inefficacité car elle n'a pas su éviter la guerre, et perte de crédibilité décisive et immédiate avec la non participation des USA. Cette réputation d'inefficacité est moins exacte dans les domaines financiers et économiques. Septembre 1920: SDN a définit les principes des différents programmes: création d'un comité financier de la SDN, très important. Archives économiques plus volumineuses qu'archives politiques mais les questions économiques prennent le pas sur les questions politiques dans les RI. Reconstruction financière de l'Autriche: réussite technique de la SDN, vue comme le premier exemple d'action solidaire internationale et ce sauvetage financier jette les bases d'une méthode future (construction européenne dans les années 50). Organisation internationale qui réussit là où les puissances traditionnelles ont échoué. Crise financière: crise généralisée en Europe centrale et orientale car pays qui héritent de lourdes charges de la guerre, en revanche on a des économies complètement désorganisées, productions paralysées, réseaux entiers à refaire. Pays incapables de faire face à leurs dépenses pour des raisons qui leur sont propres. Normalement, impôts ou emprunt. Compliqué par l'impôt: pas de liquidité dans la population mais aussi car il faut mettre un système en place car états nouveaux. Système fiscal à mettre en place. Incapacité de financer par l'emprunt: pas encore de crédibilité, ce sont des états nouveaux. Seule solution: imprimer des billets mais problème de l'inflation. Crise générale. Problème qui fait craindre une crise financière en Autriche, la communauté internationale anticipe sur la baisse de la couronne autrichienne: couronne or; juin 20, une couronne or vaut 27 couronnes papier et septembre 22, une couronne or vaut 15 000 couronnes papier. Très grave en Autriche car pivot de la région et politiquement et on a peur de l'Anschluss avec l'Allemagne. Il faut agir vite. Éviter un mouvement nationaliste. B- les modalités de la reconstruction fin été 22, collaboration à trois: comité d'Autriche de la SDN, comité politique, le comité financier de la SDN chargé des aspects techniques de la question et le secrétariat de la SDN qui est présent car il coordonne et donne son influence politique pour que la solution ait plus de poids. Jean Monnet, secrétaire général adjoint: il préconise une solution typique de sa méthode: jouer sur les intérêts particuliers de chaque pays pour arriver à ses fins, pour arriver à une solution collective si tous les pays y trouvent leur compte. Les sentiments de puissance se transforment en une volonté commune. Une banque a un rôle décisif: la banque d'Angleterre pour le succès du sauvetage: on lance un grand emprunt négocié en 23 et qui va s'élever à 613 millions de couronnes or. Parmi les pays qui prêtent: GB qui en prête 243 millions, USA en prête 105 millions, la France 42 millions. En échange, l'Autriche signe des accords commerciaux très intéressants, qui comportent tous la clause de la nation la plus favorisée, c'est à dire que ce que l'Autriche accorde comme faveur à un pays l'accorde à tous. Méthode utilisée plus tard par le FMI, on impose aussi aux pays qui s'endettent une politique drastique de rigueur budgétaire, c'est à dire en ce qui concerne l'Autriche: les pleins pouvoirs financiers au chancelier, augmentation des impôts à la consommation, licenciement de fonctionnaires, réduction du gouvernement (plus que 7 ministres), le tout sous le contrôle étroit du commissariat de la SDN. Baisse de la consommation donc chômage, grave crise sociale: les contemporains comprennent et dès 24, on freine sur la politique de rigueur budgétaire, allègement du contrôle de la SDN. III- un nouveau système monétaire international A- une initiative britannique crise financière en 21 en GB: crise de reconversion d'abord mais à l'époque, pas compris comme ça et GB pense que cela vient d'une baisse des exportations: objectif britannique est d'éliminer les obstacles aux échanges internationaux. Dès lors, deux points principaux: un point commercial d'abord qui est de réinsérer les exclus dans le circuit européen: Allemagne, Russie et pays d'Europe centrale donc les barrières douanières sont trop fautes. Et point monétaire: retrouver une stabilité des changes. La monnaie allemande ne vaut plus rien et personne ne veut plus faire des échanges avec elle. Objectif général de conférence de Gênes avril mai 22: conférence qui est un idée anglaise, de George qui a un plan européen très ambitieux pour reconstruire l'économie européenne. Principaux exclus à réintégrer: Allemagne et Russie mais derrière leur réintégration politique il y a des préoccupations politiques: Allemagne pourrait rééquilibrer les puissances en Europe et rempart contre le bolchevisme. Russie bolchevique: idée d'assagir, contrôler les bolcheviques en ouvrant les soviets à l'occident et les ramener vers la sociale démocratie. La Russie s'est engagée dans la NEP: GB traité avec Russie bolchevique en 21. Reprise des idées de Keynes. Évolution très rapide de George qui petit à petit va faire campagne pour baisser le chiffre des réparations, c'est à dire de faire un chiffre qui tienne compte des capacités de paiement de l'Allemagne. Réviser le montant des réparations à la baisse, aider financièrement la Russie bolchevique. La France pourrait s'opposer à ce plan, il faut donc lui offrir une garantie militaire, un traité de garantie de ses frontières. En France, depuis 19, Bloc National qui a comme objectif l'exécution intégrale des traités, donc de positions compliquées à concilier. Janvier 22: conférence de Cannes durant laquelle les puissances se mettent d'accord pour convoquer une conférence économique internationale où seraient invitées l'Allemagne et la Russie: questions uniquement commerciales et monétaires et la question du pacte de garantie est remise à plus tard. Briand est donc désavoué et remplacé par Poincaré à l'issu de cette conférence. B- le système établi à Gênes La conférence s'ouvre le 10 avril 22, les négociations économiques et financières s'ouvrent. Délégation russe suscite une excitation totale. 16 avril 22: traité de Rapallo entre Russe et Allemagne qui s'entendent sur le dos des puissances occidentales: panique en France. Russie, première reconnaissance diplomatique. Allemagne, on se retrouve avec cette tradition bismarckienne d'alliance avec la Russie. Le traité de Rapallo: reprise diplomatique entre Allemagne et Russie, clause de la nation la plus favorisée entre ces deux pays, renonciation de part et d'autres aux réparations et dettes entre les deux pays et l'Allemagne obtient le droit d'entrainer son aviation sur des terrains en Russie (car pas le droit à ce genre d'entrainement) en échange de son aide technique à l'armée russe. Une des origines des décisions d'occuper la Ruhr. Vu comme une trahison diplomatique vis à vis des autres puissances. Un chose pas obtenue militairement: paiement des dettes tsaristes par la Russie. Rétablir convertibilité des monnaies en or mais pas nécessairement à la parité d'avant guerre. Cela suppose donc que la plus part des pays dévalorisent leurs monnaies en préalables à leur stabilisation. Protestation dans beaucoup de pays comme France ou Italie. On ne peut pas uniquement rétablir la convertibilité en or, car 2/3 de l'or aux USA donc on accepte que les réserves soient constituées en partie d'or et aussi de devises convertibles en or. Le Gold Exchange Standard (GES), ou étalon de change or. C'est ainsi que le retour à la stabilité monétaire se fait dans les années 20. ça veut dire qu'il y a des devises réserves: la grande est le dollar tout seul et à partir de 25, dollar et livre. 3 cas de retour à la stabilité: reconstitution sur des bases entièrement nouvelle de monnaies ruinées par l'inflation, cas du Reichsmark en 24, schiling autrichien en 24 sous l'égide de la SDN, retour à la convertibilité de la monnaie-or, cas de la livre un retour à la convertibilité en ordre et en devise avec dévaluation: le franc Poincaré de 1926, franc dévalorisé par rapport au franc or mais favorise les exportations.