La politique extérieure de Bismarck après 1871 (Histoire)

Persuadé que la France attend l'heure de la revanche, Bismarck veut l'isoler et, en même temps, éviter la formation de coalitions convergentes. C'est là le but des négociations qui aboutissent à la première Entente des trois empereurs (mai-juin 1873), entre Russie, Autriche et Allemagne. Mais les crises de 1875 à 1878 ruinent le système. En 1875, la Russie s'interpose lorsque Bismarck prétend s'opposer à la reconstitution de l'armée française. En 1878, l'Autriche et la Russie s'opposent au sujet des Balkans. Bismarck reconstitue alors son système d'alliances en jouant double jeu à l'égard de la Russie. Il aboutit à trois accords : — Traité austro-allemand — 7 octobre 1879 —, qui prévoit la coopération militaire des deux pays et sera, jusqu'en 1914, la base de l'alliance des deux puissances. — Seconde Entente des trois empereurs — 18 juin 1881 —, que la Russie accepte par crainte de la politique coloniale anglaise. — Triple Alliance — 20 mai 1882 —, qui associe l'Allemagne, l'Autriche et l'Italie, cette dernière paraissant utile au point de vue stratégique, contre la France (voir question no 60). Ce nouveau « système bismarckien » se maintient difficilement. Autriche et Russie s'opposent encore, mais, en même temps, l'Angleterre, rivale de la France et de la Russie, semble pouvoir entrer dans le jeu de Bismarck, qui donne à son « système » une troisième et dernière forme par trois accords : — renouvellement de la Triple-Alliance — février 1887 ; — accord anglo-italien — février 1887 — pour le maintien du statu quo en Méditerranée ; — réassurance germano-russe — juin 1887 — pour empêcher un éventuel rapprochement franco-russe. Ce système ne tiendra pas plus de trois ans. En 189o, après la chute de Bismarck, Guillaume II inaugure une nouvelle politique.