La politique de 1920 à 1929 : Histoire
Publié le 01/01/2019
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LES REMOUS DE L’ÉCONOMIE ALLE-MANDE. Alors que l’industrie allemande connaît depuis la fin de la Grande Guerre une rapide expansion, le Mark, qui n’a cessé de se déprécier depuis 1921, enregistre en 1923 une chute sans précédent, brutalement accélérée par l’occupation de la Ruhr. La création en novembre 1923, par le directeur de la Reichsbank, d’une nouvelle monnaie, le Mark-rente, et la mise en œuvre d’une vigoureuse politique déflationniste par Hans Luther permettent un rapide assainissement des finances.
L’afflux de capitaux étrangers, à partir de 1924, favorise le retour à la prospérité. Mais le climat de confiance camoufle mal la récession qui s’annonce dès 1928, comme en témoignent le surendettement des communes et des Lânder et la montée du chômage (qui touche plus de deux millions de personnes en avril 1929). Plus grave encore, la dépendance de l’économie allemande à l’égard des capitaux américains va entraîner, au lendemain du krach de Wall Street, une terrible crise financière à laquelle ne pourront répondre les banques allemandes, incapables de mobiliser rapidement des fonds.
LES DÉBUTS DE LA SOCIÉTÉ DES NA-TIONS. Conçue et créée par les vainqueurs au lendemain de la Grande Guerre, la Société des Nations a pour objectif l’instauration d’une paix durable. Mais le refus de ratification du traité de Versailles par les États-Unis la prive d’emblée de la dimension mondiale à laquelle elle aspire et en fait une institution européenne, les représentations asiatique et africaine étant plutôt faibles en raison de l’importance des empires coloniaux. Dans la seconde moitié de la décennie, la SDN obtient quel- ques succès diplomatiques: le règlement du conflit gréco-bulgare en 1925, l’admission de l’Allemagne en 1926 et la signature du pacte Briand-Kellogg qui, en 1928, déclare la guerre hors la loi. Cependant, l’institution reste ambiguë sur les questions essentielles du désarmement et de la nature des sanctions à appliquer en cas d’agression. En 1924, à l’initiative d’Édouard Herriot et de James Ramsay MacDonald, le protocole de Genève tente d’éclaircir ces points en proposant l’arbitrage obligatoire. Son échec l’année suivante laisse toutefois présager l’incapacité de la Société des Nations à gérer la sécurité collective.
L’ITALIE FASCISTE. Le 30 octobre 1922, la tactique politique de Benito Mussolini porte ses fruits. En exploitant la fragilité de la jeune démocratie italienne, soumise dès 1919 à la pression de la rue et incapable de produire des coalitions parlementaires viables, le mouvement fasciste a réussi à imposer sa solution aux crises de l’après-guerre. Après avoir consolidé son pouvoir par l’élection du «Listone» en 1924, Mussolini peut dévoiler, à la suite de l’assassinat de Giacomo Matteotti, la véritable nature du nouveau régime dont les principaux rouages sont progressivement mis en place. Les lois de 1925 et de 1926 musèlent l’opposition et permettent un renforcement sans précédent de l’exécutif aux dépens d’un parlement transformé en chambre d’enregistrement; le corporatisme est vidé de son contenu novateur initial; la grève est interdite et le Grand Conseil du fascisme est institutionnalisé. Décevant les aspirations révolutionnaires de ses premiers partisans et ménageant ses alliés conservateurs (l’Église, la monarchie, l’armée, le patronat), le Duce a posé à la veille de la crise de 1929 les fondements de sa dictature.
L’ESPAGNE DE PRIMO DE RIVERA. Depuis 1917, l’Espagne connaît une situation de crise chronique, économique, sociale et politique, que ne peuvent enrayer d’éphémères gouvernements. Aussi, lorsque le général Miguel Primo de Rivera, capitaine général de Catalogne, déclenche un coup d’État le 13 septembre 1923 et forme un directoire militaire, il bénéficie du soutien des classes dirigeantes - notamment du patronat catalan - et de l’armée, sans rencontrer de véritable opposition. Le nouveau régime se fixe de grands desseins, mais les réalisations demeurent en deçà des promesses: si la crise marocaine est dénouée, les réformes économiques, souvent incohérentes et coûteuses pour l’État, restent inachevées ; la question agraire n’est pas résolue et les régions sont malmenées. Les mesures corporatistes ou la création d’un parti unique inspiré du modèle mussolinien ne modifient pas en profondeur l’organisation sociale du pays. À la fin de la décennie, le régime qui a déjoué plusieurs tentatives de soulèvement a perdu ses soutiens économiques et la confiance de l’étranger. Primo de Rivera se retire sans gloire le 30 janvier 1930.
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