La politique de 1900 à 1909 : Histoire
Publié le 27/12/2018
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UN MONDE UNIPOLAIRE, Depuis la dislocation du bloc soviétique, le système international a connu de profonds changements. L’hégémonie des États-Unis s’est confirmée au détriment des Nations unies. En 1995, l’ONU a célébré ses cinquante ans d’existence - l’occasion de dresser un bilan de son action. Malgré la levée de l’hypothèque soviétique, l’Organisation reste entravée dans son action pour des raisons non seulement politiques mais également financières, Washington refusant notamment de s’acquitter de sa dette. Les missions effectuées en Afrique (au Rwanda en particulier) et en Bosnie ont montré les limites de sa , capacité d’intervention. C’est ainsi que l’OTAN - et
donc les États-Unis - se sont engouffrés dans la brèche. Sans aucun mandat du Conseil de sécurité des Nations unies, l’Alliance atlantique est intervenue dans les Balkans, une décision applaudie par presque tous. Une doctrine nouvelle se fait ainsi jour. Accueillant en son sein trois pays d’Europe orientale, l’Alliance atlantique serait-elle redevenue l’acteur central et les États-Unis le gendarme du monde ? L’ébauche d’une politique européenne de défense et de sécurité (PEDS) commune pourrait en être l’antidote.
CRISE DANS LES BALKANS. Au sortir de presque quatre ans de guerre ayant entraîné une vaste purification ethnique et l’exode de milliers de personnes, la Bosnie est exsangue. Les accords de Dayton ont certes permis de mettre fin au conflit, mais la division entre communautés n’a pas été surmontée. La question des réfugiés n’a pas été réglée et toutes les élections ont confirmé le vote nationaliste. Si le rêve de Grande Serbie s’est évanoui, Slobodan Milosevic n’a pas renoncé à la politique du pire, comme en témoigne l’intervention brutale au Kosovo contre les sécessionnistes albanais. Les bombardements de l’OTAN ont mis fin à une nouvelle purification eth-
nique mais au prix d’importantes destructions. L’économie de la Serbie a ainsi retrouvé son niveau des années soixante-dix. En dépit de la mobilisation de l’opposition démocratique, Milosevic, désormais inculpé par le Tribunal international de crimes de guerre, contrôle encore les leviers du pouvoir. Cette nouvelle crise balkanique montre qu’il est urgent de trouver une solution au problème des minorités nationales en Europe. L’implantation durable de la démocratie pourra peut-être le permettre.
PROCHE-ORIENT : UN PROCESSUS DE PAIX DANS L’IMPASSE. L’assassinat d’Yitzhak Rabin a non seulement interrompu les négociations israélo-palestiniennes mais également révélé les profondes divisions politiques, culturelles et religieuses de la société israélienne. De plus en plus fragmenté, comme le montre la perte d’influence du Parti travailliste et du Likoud au profit des partis religieux et communautaires, Israël traverse, dans les années 1995-1999, une grave crise d’identité. Mais cette situation témoigne aussi de la vitalité de la seule véritable démocratie dans cette région du monde. Ainsi le processus de paix n’a jamais été entièrement bloqué, en dépit de l’intransigeance de Benyamin Netanyahou. L’élection d’Ehoud Barak a montré que l’alternance est toujours possible et que les différentes forces politiques peuvent toujours s’entendre quand il s’agit de sortir d’une impasse. La reprise des pourparlers en vue de l’évacuation d’une partie des territoires occupés par les troupes israéliennes, ainsi que l’ébauche d’un dialogue entre Israël et la Syrie concernant le Golan sont de bon augure.
LE MAGHREB VERS LA DÉMOCRATIE ? L’élection d’Abdelaziz Bouteflika en 1999 marque une étape importante dans le règlement de la crise algérienne, et cela malgré le retrait des six autres candidats. En effet, avec la loi sur la « concorde civile », largement approuvée par référendum, l’opposition entre « éradicateurs » du mouvement islamiste et « négociateurs » ne semble plus de mise. Les partis « démocrates » qui, jusque-là, tendaient à mettre dos à dos le pouvoir politico-militaire et les islamistes doivent opter pour une autre stratégie en vue d’une démocratisation réelle du système politique. L’année 1995 avait commencé avec l’intrusion sur le territoire français du terrorisme des GIA ; celui-ci a atteint son paroxysme en Algérie en septembre 1997 avec le massacre de Bentalha. Bien que la violence ait perdu de son intensité, l’année 1999 se clôt avec l’assassinat d’un des leaders du FIS, un acte attribué par certains à une fraction du pouvoir. Au Maroc, la nomination d’un Premier ministre issu de l’opposition puis l’arrivée sur le trône de Mohammed VI ont ouvert de prometteuses perspectives.
L’ASIE, UN FOYER DE TENSIONS La mort de Deng Xiaoping en 1997 et l’arrivée au pouvoir de Jiang Zemin puis du Premier ministre Zhu Rongji ont laissé espérer une ouverture politique du régime chinois. Il n’en a rien été, même si la libéralisation économique s’est poursuivie. La stabilité politique reste le premier objectif de la nouvelle direction communiste. Mais craignant un encerclement par ses voisins d’Asie du Sud-Est, la Chine ne cache pas ses ambitions territoriales. Après la restitution de Hongkong, elle n’a pas hésité à faire pression sur Taiwan, où les indépendantistes ont marqué des points alors que Pékin refuse toute idée de séparation
entre l’île et le continent. Autre zone de tensions : la péninsule coréenne. Malgré le désastre économique, le dernier régime stalinien de la planète a multiplié les provocations, comme l’illustrent le chantage à l’arme nucléaire ou les intrusions chinoises dans les mers de Corée du Sud. L’Asie du Sud-Est n’est pas non plus à l’abri des troubles : après la crise financière qui a ébranlé l’ensemble des pays de la région, l’Indonésie a bien failli sombrer dans le chaos.
INDE/PAKISTAN : LES FEUX DE LA DISCORDE. Un conflit vieux de quarante ans a été rallumé à la fin de l’année 1999. Toutes les étincelles existaient : la fin de l’hégémonie du Parti du Congrès et la victoire des nationalistes hindous en Inde ; le limogeage de Benazir Bhutto et son remplacement par Nawas Sharif, dans un Pakistan miné par les conflits intercommunautaires et la corruption, la reprise des combats entre les indépendantistes et l’armée indienne au Cachemire. Ce conflit -nplus territorial que religieux - s’enlise depuis le report du référendum (prévu par les Nations unies en 1949) et des élections dans la partie indienne du Jammu-et-Cachemire. Dès 1995, la zone est classée zone à risque par la Grande-Bretagne et la Suède, après l’enlèvement de cinq touristes et le sauvage assassinat de l’un d’entre eux. Depuis, la guérilla, soutenue en sous-main par les Pakistanais, s’est activée, et ses intrusions ont entraîné l’intervention des forces indiennes. De plus, l’équilibre géopolitique - déjà fragile en raison des tensions entre la Chine et l’Inde - est désormais bouleversé à la suite des essais nucléaires indiens et pakistanais.
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