La Poésie, textes choisis et présentés par Hugues Marchal
Publié le 12/12/2010
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Petite fiche subective sur une anthologie commentée: La Poésie, textes choisis et présentés par Hugues Marchal, éditions Flammartion, GF-corpus 2007.
LE PROPRE DU POÈME
I/ Mme de Staël : une extase
Ac le romantisme fr, le lyrisme se voit valorisé, redéf et étroistement lié à la déf de la poésie.
àémotion, exteriorisation d’une intimité
Réflexion : méditation sup. qui force la langue pr exprimer « l’inexprimable «àinterprète de l’univers. Valorise le fond et l’impacte plus que le respect des contraintes formelles.
!!!!!!-->le poétique≠prosaïque, mais pas≠prose !
La poésie est le langage naturel de ts les cultes ex de la Bible). Nous fait éprouver en ns-même la présence de la divinité. Lien ac le sacré depuis Musaïos (Musée, un vieux grec ^^). (ßvagues réminiscences d’un texte de ION, de Platon…)àenthousiasme. Sublimr.
II/Poe : la réduction au lyrisme
Poe déf la poésie comme « une Création rythmique de la Beauté «, il privilégie une dimension musicale du txt, associée au lyrisme. Il dit qu’un poème long en peut soutenir l’attention, ce qui condamne l’épopée comme poésie. Comme Mme de Staël, Poe restreint la poésie à certains domaines « élevés «. Certains, comme Sully Prud’homme, s’en inquiètent : restriction. La valeur d’un poème est en raison directe de sa puissance d’émouvoir et d’éleveràémotions st transitoires, dc, un poème doit être court. Pr Poe, abîme entre Vérité et Poésie. Pr lui, le sentiment poétique peut revêtir diff modes de dèv. : peinture, sculpture, architecture, danse, et surtt, musique et jardins.
III/ Mallarmé : donner un sens plus pur aux mots de la tribu(in crise des vers)
1895. Crie= remise en cause des règles de métrique, « vieux moule fatigué « dt la langue poétique « s’évade «. 3 possibilités : respect relâché du vers classique ( :vers libÉRÉ) ; jeux à la proximité des anciens grds vers (ex, 11 ou 13 syllabes) ; le vers libre, qui opte pr « l’euphorie « et s’affranchit de la rime. Prose, aussiàla déf du vers s’éllargit : « vers il y a, sitôt que s’accentue la diction, rythme dès que style «. Ms comment distinguer alors la poésie du reste de la litt. ? àle poète chch à renouveler, vivifier le sens des mots, lutter ctre absence de motivation du signifiant. + «cède à l’initiative des mots «àpolysémie, loin des dèf réductrices du lyrisme, il exprime la richesse du langage. + le poète vise à la plus grde saturation possible de sont txt, où de multiples réseaux se mettent en place, tant par le sens que par le son. + le txt poétique ne chch pas à « communiquer « au sens courant, il reste suspendu hors de l’usage : signifiés incertains.
IV/ Du Bellay : enrichir le code commun, in la défense et illustration de la langue française (1549)
En demandant aux poètes de sa géné de composer en français pour rendre illustre le français, Du Bellay a lié la poésie et la vitalité linguistique : le poète est créateur de style, et doit entretenir et renouveler le code lui-même. Archaïsmes et néologismes. Cette focntion d’expérimentation un tps proscrite par l’imposition de règles strictes, tend à revenir en force ds ntre conception moderne du poète, peut-être parcequ’elle dépasse le cliage entre vers et prose.
V/ Michaux, Forcer la langue
Le poète travaille et explore la langue, parfois jusqu’à l’incorrection ou la défiguration. Michaux en offre une illustration dans ce poème de 1954 qui décrit un viol ms où il faut surtt lire une allégorie de la poésie :
Rencontre dans la forêt
Dabord il l’épie à travers les branches.
De loin, il la humine, en saligorons, en nalais.
Elle : une blonde rêveuse un peu vatte.
Ça le soursouille, ça le salave,
Ça le prend partout, en bas, en haute, en han, en hahan.
Il pâtemine. Il nen peut plus.
Donc, il s’approche en subcul,
L’arrape et, par violence et par terreur la renverse
sur les feuilles sales et froides de la forêt silencieuse.
Il la déjupe ; puis à l’aise il la troulache,
la ziliche, la bourbouse et l’arronvesse,
(lui gridote sa trilite, la dilèche).
Ivre d’immonde, fou de son corps doux,
il lenvanule et la majalecte.
Ahanant éperdu à gouille et à gnouille
- gonilles et vogonilles -
il ranoule et l’embonchonne,
l’assalive, la bouzète, ‘lembrumanne et la goliphatte.
Enfin ! triomphant, il l’engangre !
Immense cuve d’un instant !
Forêt, femme, ciel animal des grands fonds !
Il bourbiote béatement.
Elle se redresse hagarde. Sale rêve et pis qu’un rêve !
« Mais plus de peur, voyons, il est parti maintenant le vagabond
et léger comme une plume, Madame. «
La désarticulation des mots, obtenus par fusion ou onomatopées, suit le mvmt des pulsions et culmine au centre du txt.
VI/ Valéry, une danse, un pendule, une machine in Poésie et pensée abstraite, 1939
Valéry héritier de Mallarmé. Considère que la communication poétique, ≠prose, ne sert pas à une fonction utilitaire (l’art pr l’art, non ?). poème= danse, prose=marche.
Le poème demande à être relu car intrication totale des qualités sémantiques et physiques de la parole ds le poème. Son-sens s’interpénètrent : le lecteur va ainsi ss cesse de l’idée au mot, et du mot au sens. Or, pr ça, contraintes du poète : « conduite simultanée de la syntaxe, de l’harmonie et des idées (…) est le prblm de la plus pure poésie. «
Poésie= « langage ds un langage «. Compromis entre transmettre un fait et produire une émotion. Valéry ctre les théories de l’inspiration mais aussi ctre les expé surréalistes d’abandon de la composition au rêve et au hasardàpour le travail de la langue.
VII/ Sartre : le poète voit les mots à l’envers, in Qu’est-ce que la litt. ? 1949
Poésie≠emploi usuel de la langue. Le poète fasciné par une matière vbale qu’il objective, il produirait une parole dense et plaisante, ms au prix d’une érosion de son rapport au monde. à la poésie ne peut pas, selon Sartre, ê engagée pr une cause ; Ms cette approche néglige les liens entre travail formel et souci de persuasion.
VIII/ Marbeuf : l’intraduisible
La traduc’ supprime la polysémie.
Et la mer et l’amour ont l’amer pour partage, Et la mer est amère, et l’amour est amer, L’on s’abîme en l’amour aussi bien qu’en la mer, Car la mer et l’amour ne sont point sans orage. Celui qui craint les eaux, qu’il demeure au rivage, Celui qui craint les maux qu’on souffre pour aimer, Qu’il ne se laisse pas à l’amour enflammer, Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage. La mère de l’amour eut la mer pour berceau, Le feu sort de l’amour, sa mère sort de l’eau, Mais l’eau contre ce feu ne peut fournir des armes. Si l’eau pouvait éteindre un brasier amoureux, Ton amour qui me brûle est si fort douloureux, Que j’eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.
Allez traduire ça !!!!!
IX/ Léopardi : le chant d’un partisan
Ds William Shakespeare (1865), Hugo refuse de laisser la poésie recevoir en partage « l’inutilité par excelence «. Il la juge au contraire apte à assumer une tâche civique cruciael. La parole puissante du « mage «(terme de Bénichou «, loin de see fasciner pr sa seule forme, réagit à l’état du monde et tente d’y provoquer des changements en galvanisant les forces de libé sociale.
X/ Prigent, exhiber les simulacres
Fonction critique de la scté médiatique. Si le poème nous confronte à l’opacité du signifiant, ce statut, loin de l’exclure du chant social, comme chez Sartre, l’y impose au contraire. Poésie comme « artifice « rappelle que tout, langage aussi = produits culturels, fondés sur un code et une rhétorique, non des évidences naturelles. La poésie chante pour apprendre à douter, et maintenir par là notre liberté.
Liens utiles
- 1 Paru dans Modernités, n°24, "L'irressemblance, Poésie et autobiographie", textes réunis et présentés par Michel Braud et Valéry Hugotte, Presses Universitaires de Bordeaux, 2007.
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