La poésie permet'elle l'exploration infinie du langage ?
Publié le 14/04/2013
Extrait du document


«
venue applaudir les exploits
des concurrents, elle félicite le
gagnant,
le duc de Lauzun , un
de ses proches -qui a pour
tant cravaché sa monture jus
qu 'à l'en faire mourir! L'inci
dent n'empêche nullement
Artois de persévérer.
En octo
bre 1776, à Fontainebleau, il
récidive, devant quelques
lords Anglais, curieux de voir
les Français pratiquer leur
«hobby ».
Au côté de la reine,
dans le
pavillon de bois qui
abrite les invités de marque ,
Charles-Philippe s'époumone
pour encourager chevaux et
cavaliers, puis se remet de
ses émotions, entre deux
courses, en faisant un sort à
une
somptueuse collation et
en devisant joyeusement avec
ses amis .
Si le comte d'Artois aime tant
les courses , ce n' est pas seule
ment parce qu 'il se pique
d 'anglomanie, c'est aussi là
l 'occasion d'assouvir
sa folle
passion pour le jeu et les
paris.
Comme tous les princes
de son temps, il aime à prati
quer les exercices de plein air
et la chasse , court les spec
tacles
et les femmes , qu 'elles
soient actrices , cousettes ou
dames du monde .
Mais le jeu
est une de ses occupations
favorites, à laquelle il s' adonne
sans modération aucune .
Louis XVI a
interdit les jeux
d'argent dans le royaume, à
l '
exception de Versailles .
Charles-Philippe s 'en est fait
une raison : il
joue donc au
château .
Chaque soir , après le
fastueux
souper donné dans
son appartement du premier
étage - et avant qu 'il ne s'en
vole vers Paris et d'autres
plaisirs nocturnes! -, il y a
donc jeu chez le comte
d'Artois , qui reç oit en habit
orné de perles et de diamants
et risque des fortunes sur le
tapis vert .
Une conquête et
un duel
Le turbulent comte d'Artois ne
perd jamais une occasion de
s'amuser .
Chaque jour , ou
presque, lui offre une nouvel
le occasion de s'illustrer .
En
bien ou en mal , mais toujours
de façon spectaculaire!
En 1778, pendant le carnaval ,
il se rend
au bal masqué de
!'Opéra avec à son bras sa
conquête de l'hiver , madame
de Canilhac.
Celle-ci vient
d'être congédiée pour s'être
montrée trop entreprenante
auprès de l'époux de sa maî
tresse, la duchesse de Bour
bon , sœur du duc d'Orléans,
dont elle était la dame de
compagnie .
Entre
deux danses , Artois et
sa belle croisent la duchesse,
qui , malgré son masque,
reconnaît son cousin à son
impertinence et, furieuse, le
traite de pal isson ! Le lende
main, les esprits s'échauffent.
Pour venger l'honneur de sa
femme, le duc de Bourbon se
sent tenu de provoquer le
comte d'Artois en duel, une
pratique interdite , mais qui a
ARTOIS JOUE, LE ROI PAYE ...
Le comte Charles-Philippe
d'Artois se livre à sa passion
du jeu avec la plus grande
insouciance.
Parfois,
il gagne : au cours de la nuit
mémorable du I" novembre
1776, il empoche la
bagatelle de cinq cent
quarante louis.
Parfois, il
perd : ainsi trois mille louis
en un rien de temps, devant
le roi, dégoûté, qui n'a misé
qu 'un petit écu.
Louis
XVI paie toujours
scrupuleusement les dettes
de jeu de son incorrigible
cadet, qu'il gourmande,
mais ne peut empêcher de récidiver.
« Le roi n'a pas
à régler ses dépenses
sur ses recettes, mais ses
recettes sur ses dépenses »,
affirme Artois avec
une légèreté empreinte
de morgue.
C'est que
Charles-Philippe sait jouer
de son charme pour se faire
pardonner.
Personne ne peut
lui en vouloir bien longtemps.
li n'a pas son pareil
pour trouver la parade
et retomber sur ses pieds : par exemple, en exécutant,
avec brio , un numéro
surprise de funambule assorti de sauts périlleux!
toujours la faveur des grands.
Le
16 mars , de bon matin, les
deux cousins se retrouvent au
bois de Boulogne .
lis s'affron
tent à l' épée avec une belle
détermination , jusqu 'à ce
qu 'Artois blesse légèrement
son adversaire au bras : un
« premier sang » qui leur per
met de se réconcilier sans
plus de façons.
Après quoi, les
duellistes doivent faire péni
tence pour avoir enfreint la loi.
La peine infligée par Louis XVI
est légère : quelques jours
d'exil au château familial, à
Chantilly pour Bourbon, à
Choisy
pour Artois.
w
w u a_ ~.
»
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