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LA PLACE DES FEMMES DANS LA VIE POLITIQUE ET SOCIALE DE LA FRANCE AU XXe SIÈCLE

Publié le 05/12/2010

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Tout au long du XXe siècle, la place des femmes dans la vie politique et sociale de la France n’a cessé d’évoluer. La vie des filles d’aujourd’hui n’a plus grand chose en commun avec celle de leurs grand-mères, tant les acquis en termes d’émancipation sont nombreux et cumulatifs.

 

Trois grands combats ont été menés, celui de l’émancipation politique, sociale et sexuelle, qui, s’ils n’ont pas vaincu toutes les inégalités de fait, ont toutefois permis aux femmes de conquérir une plus grande égalité de chances et de droits.

 

1. L’ÉMANCIPATION CIVIQUE  ET POLITIQUE

 

      Un siècle sépare en France l’accès des femmes aux bureaux de vote de celui des hommes.

La France est l’un des derniers pays d’Europe à avoir accordé le droit de vote et d’éligibilité aux femmes, bien après l’Angleterre et l’Allemagne (1918) mais juste avant l’Italie, la Belgique, la Grèce et la Suisse (cartes pages ?). Après un long combat ((Etude 4), les Françaises obtiennent ce droit le 21 avril 1944, et l’exercent pour la première fois de leur histoire en votant en avril 1945 lors des élections municipales, et en octobre 1945 lors des élections législatives. L’égalité hommes-femmes est désormais garantie par la Constitution (doc 1).

      Elles font alors leur entrée sur la scène politique où, paradoxe de la vie politique française depuis 30 ans, elles sont, proportionnellement, plus nombreuses à gouverner qu'à légiférer. Comme les inégalités perdurent, le législateur intervient de nouveau : après l’égalité, c’est la parité qui est institutionnalisée. La loi du 6 juin 2000, dite loi sur la parité, donne les moyens de promouvoir l’élection des femmes au Parlement, condition nécessaire pour acquérir une légitimité((Prépabac 2).

 

2. L’ÉMANCIPATION PROFESSIONNELLE

 

      La parution du livre féministe de Simone de Beauvoir, Le Deuxième Sexe, en 1949, dénonce toutes les formes d’assujettissement dont les femmes sont victimes (doc 2). Progressivement, après la Seconde Guerre mondiale, les femmes conquièrent leur place dans la société française. A l’école, le nombre de lycéennes s’accroît : en 1964, pour la première fois, le nombre de bachelières est supérieur à celui des bacheliers. En 1965, les femmes obtiennent la pleine capacité juridique ; elles ont notamment le droit de travailler et d’ouvrir un compte en banque sans l’autorisation de leur mari. Les lois établissent alors l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, interdisant toute forme de discrimination au travail (loi Roudy du 13 juillet 1983, loi Génisson du 9 mai 1981).

      Entre 1970 et 2005, la part des femmes actives âgées de 25 à 59 ans passe de 50% à 75%. Mais dans le même temps, leur lien à l’emploi se distend : en trente-cinq ans, le taux de chômage de ces femmes est passé de 3 % à 12 %, et la part des emplois occupés à temps partiel de 13 % à 30 %.

Dernièrement, pour aplanir les écarts de rémunération, la loi du 23 mars 2006 a établi l’égalité salariale entre les femmes et les hommes ((Etude 5).

 

3. L’ÉMANCIPATION SEXUELLE

 

      L’ultime et décisif combat des femmes est mené au cours des années 1970 pour disposer librement de leur corps. La loi Neuwirth, en 1967, autorise l’utilisation de moyens contraceptifs. Son adoption est suivie d’un débat houleux autour du droit à l’avortement, sévèrement réprimé depuis 1920. Le 5 avril 1971, le Nouvel Observateur fait paraître une pétition, « Le Manifeste des 343 «, où 343 femmes déclarent avoir subi un avortement, s’exposant à des poursuites pénales (doc 3). En 1972, lors du procès de Bobigny, l’avocate et féministe Gisèle Halimi défend une jeune fille jugée pour avoir avorté clandestinement à la suite d’un viol. La campagne pour la dépénalisation de l’avortement aboutit à la loi Veil, votée en décembre 1974 et promulguée en janvier 1975, sur l'interruption volontaire de grossesse. La loi est confirmée le 31 décembre 1979 et l’IVG remboursée par la Sécurité sociale à partir de 1982 (doc 4). De nouvelles associations féministes continuent aujourd’hui le combat, pour défendre un service public de l’avortement et de la contraception menacé (doc 5).

 

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