La paix israélo-égyptienne
Publié le 16/12/2011
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Après le voyage historique de M. Sadate à Jérusalem (19-21 novembre 1977), une conférence s'était ouverte au Caire en décembre, en présence des représentants de l'Egypte, d'Israël, des EtatsUnis et des Nations-Unies, suivie de la rencontre de MM. Sadate et Begin à Ismaïlia. Dans le plan de paix présenté par M. Begin, étaient prévus le maintien des troupes israéliennes dans les territoires occupés par Israël, mais aussi l'octroi d'une autonomie administrative aux résidents arabes en Cisjordanie et à Gaza qui serait à discuter. Le président Carter affirme alors qu'Israël doit se retirer des territoires occupés depuis 1967, ce qui cause l'échec des entretiens Carter-Begin à Washington, en mars 1978. En juin, M. Begin rejette la proposition de M. Sadate d'une restitution par Israël de la Cisjordanie et de Gaza contre sa promesse de tenter de régler le problème palestinien.
«
exultait devant l'aboutissement de ses nombreux
efforts.
M.
Sadate n'a pas obtenu l'engagement
d'Israël de rendre les territoires conquis en 1967 aux belligérants arabes qui auraient accepté la nor
malisation des rapports avec Jérusalem, car alors
on ne pouvait plus parler de paix séparée.
On doit
regretter que M.
Begin n'ait pas fait les gestes
d'apaisement comme l'octroi de quelques libertés
politiques aux populations de Cisjordanie et de Gaza ou la libération d'un certain nombre de pri
sonniers palestiniens.
Quant au peuple israélien, il sent bien que l'objectif essentiel n'a pas été atteint,
la paix dans la sécurité.
La signature du traité
de paix a suscité de violen tes réactions dans le monde arabe et d'importantes
manifestations ont eu lieu dans plusieurs capitales
(Syrie, Irak, Iran, Algérie).
La paix séparée est
dénoncée avec vigueur et la plupart
des pays ara bes ont annoncé leur intention de priver l'Egypte de toute aide économique (conférence de Bagdad du
Front de la fermeté) et de rompre les relations
diplomatiques.
Les palestiniens ont fait preuve d'un
grand scepticisme quant
à l'application par Ryad des sanctions contre Le Caire ; cependant à la fin d'avril, l'isolement du Caire dans le monde arabe
était presque total.
A l'issue
de la dixième conférence islamique de Fès (13 mai), l'Egypte a vu son appartenance à l'organisation islamique mondiale suspendue et l'O.L.P.
s'est vu à nouveau consacrée dans son rôle de représentant unique et légitime du peuple pales
tinien.
M.
Begin s'est rendu au Caire le 2 avril et a
lancé un appel à la coopération et à la lutte com mune contre le totalitarisme.
La Knesset a approu vé (4 avril) le traité de paix et le Premier ministre a
annoncé que l'échange des instruments de ratifica
tion du traité aurait lieu dans le Sinaï.
Du côté
égyptien, c'est par un référendum (19 avril) que les Egyptiens ont dit « oui » dans une proportion de 99,95 pour cent au traité de paix avec Israël.
Conformément
à ce traité, la ville d'El Arich « capitale du Sinaï 11 a été restituée à l'Egypte le 25 mai.
Le président Sadate et M.
Begin s'y sont
retrouvés deux jours plus tard.
En même temps
s'ouvraient
à Bersheba, en présence du secrétaire
d'Etat américain M.
Cyrus V ance, les négociations
sur l'autonomie de la Cisjordanie et de Gaza.
Elles
s'annoncent plus difficiles que jamais, M.
Begin ayant fixé étroitement les limites du régime d'auto
nomie et prévoyant le maintien d'un contrôle très
strict sur ces territoires, ce qui laisse peu de marge de négociations à la délégation israélienne.
Difficiles aussi parce que pour MM.
Begin et
Sadate le mot autonomie n'a pas exactement le même sens : pour le président égyptien, il s'agit
d'un premier pas vers l'indépendance ou la restitu
tion
de ces territoires ; pour le Premier ministre
israélien, il n'est pas question d'entendre parler
d'un Etat palestinien aux portes d'Israël.
Les diver
gences sont donc profondes et il faudra beaucoup de bonne volonté de part et d'autre afin d'éviter de se trouver rapidement dans une impasse.
François Lochon/Gamma Observateur ONU dans le Sinaï, entre I'Egypte et Israël.
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