La morte amoureuse, Théophile Gautier - pp. 122-125 - Explication de texte
Publié le 24/09/2010
Extrait du document
Situation du passage :
Romuald, lors de son ordination, remarque la présence d'une jeune femme; il en tombe littéralement amoureux, et regrette par la suite d'être devenu prêtre.
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Motif :
Tenté par la jeune femme, à travers une série de regards et de paroles, de se résigner au statut de prêtre, Romuald choisit automatiquement d'accomplir son ordination dont il en vient à regretter de
ne pas avoir succomber à la tentation de cette vie jusque là inconnue.
Problématique :
Ce passage illustre l'incompatibilité entre l'Amour envers Dieu auquel Romuald est destiné à se consacrer, et l'Amour passionnel envers Clarimonde; opposant ainsi le mode de vie du monde religieux à celui d'un amant, d'un époux.
Structure :
Texte divisé en 2 grosses parties bien distinctes :
I. Avant d'être prêtre (« Le regard «p.122 HAUT à « des douleurs «p.123 HAUT) :
II. Après d'être devenu prêtre (« c'en était fait « à « verrou de ma prison «p.125 CENTRE):
--> définissent le développement, la progression (l'évolution) des sentiments de Romuald envers Clarimonde dont l'ordination est le sommet, l'apogée du désir, laissant place ensuite aux regrets et au déclin de sa foi religieuse.
I.
- Tentation par le regard (« le regard « à « un chant «(p.122 CENTRE)
- Dialogue psychique (induisant l'accroissement du désir) (« Elle me disait « à « des douleurs «(p.123 HAUT)
II.
- Dialogue physique (induisant le constat de la gravité de son choix) (« C'est en fait « à « dans la foule « (p.123 BAS-centre)
- Constat de son amour (« le vieil êveque « à « sans habits « p.125 HAUT)
- Regrets et remords (« Ah! Si je n'eusse pas « à « verrou de ma prison « p.125 CENTRE)
III. Fantastique
I. Ambiguité fantastique
- de la Scène de l'ordination, qui se deroule ds un univers irréel; plus aucunes distinctions entre rêve et réalité. Etat de semi-conscience: « j'étais, tout éveillé, dans un état pareil à celui du cauchemar« (p.122) --> plus de barrière entre le vrai et le faux. // « j'étouffais, les voutes s aplatissaient sur mes epaules, et il me semblait que ma tete seule tout le poids de la coupole « --> le décor semble s'effondrer sur Romuald, d'une maniere irréelle (utilisant le procédé métaphorique pr laisser le doute)
- Lieu commun du fantastique: amour passionnel instantané VS coup de foudre (amène tt les deux à cet état d'égarement, de délire apres un regard.): «Cet amour né tout à l'heure s'était indestructiblement enraciné; je ne songeais même pas à l'arracher, tant je sentais que c'était là chose impossible. Cette femme s'était complètement emparée de moi, un seul regard avait suffi pour me changer; elle m'avait soufflé sa volonté; je ne vivais plus dans moi, mais dans elle et par elle. « // -->
Coup de foudre -> explication rationnelle
Attirance irrationnelle, désir inexpliqué -> Explication fantastique (qui justement ne donne pas vrmt d'explications)
- Résistance à la tentation : « Je fis un effort suffisant pour arracher une montagne, pour m'écrier que je ne voulais pas être prêtre; mais je ne pus en venir à bout; ma langue resta collée au fond de mon palais, et il me fut impossible de traduire ma volonté par le plus léger mouvement négatif« (p.122) // «je me sentais prêt à renoncer à Dieu, et cependant mon coeur accomplissait machinalement les formalités de la cérémonie« (p.122 BAS)
L'ambiguïté:
1) force surnaturelle lui a empêché de parler ?
2) Simplement du stress ?
II. Aspect surnaturel de la jeune femme:
- Allure cadavérique : « jamais physionomie humaine ne peignit une angoisse aussi poignante « (p.123 haut) // Le sang abandonna completement sa charmante figure et elle devint d une blancheur de marbre... que celle du calvaire. «(p.123 Centre) // « elle etait froide comme la peau d un serpent «(p.123centre bas)
- Allure diabolique : dans ses propos du dialogue psychique « Si tu veux etre à moi «, « que pourrais t'offrir «, « je t'emmenerais « qui sont de l'ordre de la tentation // dans son regard « il me semblait entendre ses paroles sur un rythme d une douceur infinie, car son regard avait presque la sonorité « toujours de l ordre de la tentation, par un rythme attirant, tendant vers l'infiniment doux, « un coup d'oeuil si suppliant...la mère des douleurs « (p.123 HAUT) // « elle etait froide comme la peau d'un serpent, et l empreinte m en resta brulante comme la marque d un fer rouge « Serpent = tentateur d'Eve à croquer ds la pomme. Fer rouge = marque du diable.
Conclusion :
Ce passage est donc marqué par le choix de R. pour la religion plutot que pour l'amour ce qui va le plongé par la suite dans une double vie entre rêve et réalité
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